René Coty

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Coty.
René Coty
17e président de la République française
{{{légende}}}

Parti politique Centre-droit
Élu le Élu le 23 décembre 1953
Présidence 16 janvier 1954
8 janvier 1959
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 20 mars 1882
à Le Havre
Décès 22 novembre 1962
à Le Havre
Chronologie de la Quatrième République
Vincent Auriol René Coty Charles de Gaulle

René Jules Gustave Coty[1], né le 20 mars 1882 au Havre et mort le 22 novembre 1962 au Havre, est un homme d'État français, dont la carrière culmina avec son élection à la présidence de la République française le 23 décembre 1953.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Ses débuts

René Coty fut marqué par les convictions politiques et religieuses de sa famille. Études de droit, lettres, philosophie. Spécialisé en droit maritime et commercial. Avocat inscrit au barreau du Havre, il y plaide également au civil et au pénal.

Fondateur d'un cercle littéraire en 1905 : le Cercle Vallonges. Laïque et démocrate, il s'inscrit dans la ligne de Gambetta, Jules Ferry et Waldeck-Rousseau.

Conseiller d'arrondissement radical-socialiste en 1907 et conseiller municipal du Havre en 1908. Avocat du syndicaliste Jules Durand en 1910 dans une affaire qui inspira Salacrou dans Boulevard Durand. Conseiller général de Seine-Inférieure dès 1913.

Engagé volontaire comme homme de troupe lors de la Première Guerre mondiale au 129e Régiment d'infanterie, il participe à la bataille de Verdun avec l'ensemble de la division Mangin.

Député depuis 1923, il succède à Jules Siegfried cependant qu'il s'éloigne du parti radical pour se rapprocher de l'Union républicaine et se joint au groupe des républicains de gauche. Il est sous-secrétaire d'État à l'Intérieur du 13 au 23 décembre 1930 dans le cabinet Théodore Steeg.

Sénateur depuis 1936, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940. Inéligible pour cette raison à la libération, il est réhabilité dès 1945 pour son attitude. Pendant la Seconde Assemblée nationale constituante (1944-46) il y préside le groupe des Républicains-Indépendants.

[modifier] Après-guerre

René Coty est ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme dans le gouvernement Robert Schuman (1) du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948, dans le gouvernement André Marie du 26 juillet au 5 septembre 1948 et dans le gouvernement Robert Schuman (2) du 5 septembre au 11 septembre 1948.

[modifier] Élection

Vice-président du Conseil de la République en 1948, il approchait de ses soixante-douze ans à la fin de 1953 et on ne pensait guère à lui pour succéder à l'Élysée à Vincent Auriol. Mais, pour la première fois, alors que jusque-là le président de la République était rapidement élu, les scrutins s'éternisèrent lors de l'élection de 1953 : Joseph Laniel, candidat de la droite, n'arriva jamais à obtenir la majorité absolue, nécessaire dans ce genre d'élection. Après le dixième tour, il se retira au profit de Louis Jacquinot, lequel fit encore moins bien, passant même au-dessous de son rival socialiste, Marcel-Edmond Naegelen ; il se retira à son tour au profit de René Coty qui, sans être candidat, avait obtenu soixante-et-onze voix. Cette fois, le nouveau candidat de la droite passa d'emblée à douze voix de la majorité absolue ; on décida de procéder immédiatement au treizième tour et René Coty fut largement élu (23 décembre 1953) pour entrer en fonction le 16 janvier 1954.

[modifier] Président de la République

Précédé par René Coty Suivi par
Vincent Auriol
Président de la République française
1954-1959
Charles de Gaulle

Dans les attributions étroites que la Constitution lui donnait, il se conduisit avec finesse et dignité, devenant vite très populaire dans le cœur des Français. On fut frappé de l'exclamation de son épouse, Germaine Coty, lorsqu'elle apprit l'élection de son mari : « Et dire que je viens de rentrer mon charbon pour l'hiver ! », phrase qui lui valut le mépris des snobs et l'affection du peuple. Elle se montra d'ailleurs extrêmement charitable pendant son court passage à l'Élysée (elle mourut en novembre 1955) au point qu'on vit bien des braves gens verser des larmes.

[modifier] Appel au Général de Gaulle

En mai 1958, René Coty fait appel « au plus illustre des Français », le Général de Gaulle. Pour contrer l'opposition de l'Assemblée nationale dominée par la Gauche, il menace de démissionner sur-le-champ en cas de refus d'investiture du Général, ce qui aurait très probablement provoqué un coup d'état militaire. Cette menace fit céder la Gauche, qui dominait à l'Assemblée Nationale. Il confie alors au général de Gaulle la tâche de constituer un gouvernement. À ce sujet, Pierre Mendès France déclarera plus tard : « C'est parce que le Parlement s'est couché qu'il n'y a pas eu de coup d'État ! ». La constitution de la Cinquième République est promulguée le 4 octobre et il transmet ses pouvoirs au général le 8 janvier 1959 en déclarant « le premier des Français est désormais le premier en France ». Il désapprouvera cependant le recours au référendum pour décider de l'élection présidentielle au suffrage universel en 1962.

[modifier] Fin de sa vie

Membre de droit du Conseil constitutionnel et élu à l'Académie des Sciences morales et politiques. Le général de Gaulle prononce son éloge lors des obsèques célébrées au Havre le 27 novembre 1962. Pour caractériser la personnalité de René Coty, il cita Jean de La Bruyère. « La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau : elle lui donne force et relief » (Charles de Gaulle, Discours et messages pour l'effort. 1962-1965).

[modifier] Anecdote

  • Une fois élu Président, René Coty fit appel à Charles Merveilleux-Duvignaud comme Secrétaire Général de l'Élysée. Ce dernier ne le souhaitait pas et multipliait les objections, toujours repoussées par Coty. À court d'idées, l'impétrant usa de cet argument : « Monsieur le Président, je ne suis pas républicain ... » auquel Coty répliqua : « Moi non plus ! ». À ce moment, Charles Merveilleux-Duvignaud accepta le poste.
  • Le principal centre commercial du Havre porte aujourd'hui son nom. Inauguré en 2000, le Centre commercial René Coty est le plus grand de Haute-Normandie.

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. CHAN Centre historique des Archives nationales Paris

[modifier] Chronologies


Précédé par René Coty Suivi par
Vincent Auriol
Coprince d'Andorre
avec Ramon Iglesias y Navarri
1954-1959
Charles de Gaulle