Crèvecœur-le-Grand

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Crèvecœur-le-Grand


Pays
drapeau de la France
     France
Région Picardie
Département Oise
Arrondissement Beauvais
Canton Crèvecœur-le-Grand
(chef-lieu)
Code Insee 60178
Code postal 60360
Maire
Mandat en cours
André Coët
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes de Crèvecœur-le-Grand
Coordonnées
géographiques
49° 36′ 32″ Nord
         2° 04′ 44″ Est
/ 49.6088888889, 2.07888888889
Altitudes moyenne : 176 m
minimale : 114 m
maximale : 179 m
Superficie 1 230 ha = 12,3 km²
Population sans
doubles comptes
3 076 hab.
(1999)
Densité 250 hab./km²
Carte de localisation de Crèvecœur-le-Grand

Crèvecœur-le-Grand est une commune française située dans le département de l'Oise et la région Picardie.

Les habitants sont les Crépicordiens.

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] La serge de Crèvecœur

Après le Languedoc, la Picardie était, de toutes les provinces françaises, la plus forte en ce qui concerne l'industrie lainière aux XVIIe siècle et au XVIIIe siècle[1].

Même si on a du mal à l'imaginer aujourd'hui, la région de Crèvecœur était, jusqu'au XIXe siècle, un secteur où prédominaient la production lainière, les artisanats du tissage...

La production de Crèvecœur et de 3 villages proches était de 25.000 pièces de serge en 1692, mais il s'agissait d'une activité cyclique avec une époque de prospérité au cours du premier quart du XVIIe siècle, suivie d'une profonde dépression jusqu'en 1660. La relance avait été lente jusqu'en 1692, puis avec une croissance de 75 % jusqu'en 1708. On était ainsi passé de 25.000 pièces en 1692 à 41.200 en 1708 pour retomber à 16.300 pièces en 1718-1719.

Il ne faut pas s'imaginer que le tissage se faisait dans de grandes manufactures, comme ce sera le cas après la Révolution industrielle. Le travail se faisait à domicile, et le serger se rendait avec ses pièces tissées au Bureau de Crèvecœur les faire contrôler par l'inspecteur des manufactures de Grandvilliers ou ses suppléants, les gardes-jurés, qui les "plombaient" si les tissus étaient conformes aux règles de la corporation.

Au second semestre 1732, 68 artisans ont fabriqué 1.508 pièces d'étoffes sur 89 métiers à tisser, mais le recensement indiquait que 95 métiers n'avaient pas d'ouvrage. Ces pièces portaient le nom de Escot, Blicourt, Anacoste, ou Alépine

Globalement, le pays était pauvre, et, en 1732, Lochait de Vaudibon rendait compte à l'Intendant Chauvelin que "les gardes-jurés et les ouvriers de la dépendance du bureau de Crevecœur sont ou mal à leurs aise, ou indigents. Leurs commerces roule sur un fond de 30 à 40 livres. Leurs maisons ne sont garnies que des ustanciles propres à leurs travail et ce travail leur donnent apeinne le pain necessaire à leur subsistance"[2]

[modifier] Circonscriptions d'ancien régime[3]

Circonscriptions religieuses sous l'Ancien Régime : Paroisse : Saint-NicolasDoyenné : MontagneArchidiaconé : BrayDiocèse : Beauvais.

Circonscriptions administratives sous l'Ancien Régime : Intendance (1789): AmiensÉlection (1789) : MontdidierSubdélégation :  ? • Grenier à sel (1789): GrandvilliersCoutume : MontdidierParlement : ParisBaillage : Beauvais Gouvernement : Picardie.

[modifier] Une région mal desservie jusqu'au XIXe siècle

La Place au début du XXe siècle
La Place au début du XXe siècle
Le Moulin Alidor est représenté sur le Château d'eau de Crevecœur
Le Moulin Alidor est représenté sur le Château d'eau de Crevecœur

Autrefois isolé, le bourg est desservi par la RD 930 (ancienne RN 30 Rouen-La Capelle) depuis 1835, et par la route de Beauvais depuis 1825.

  • Il fallait néanmoins 2 heures pour se rendre à Breteuil en 1840 par la voiture publique, une voiture à cinq places qui faisait le trajet dans chaque sens une fois par jour[4].


  • Le bourg n'est alors relié à Beauvais que par un service de voitures fonctionnant plusieurs fois par semaine.
L'ancienne sucrerie et four à chaux
L'ancienne sucrerie et four à chaux

Vers 1830, il existait dans la commune une carrière, un four à chaux, une briquetterie et cinq moulins à vent[5] (dont le Moulin Alidor, représenté depuis 2005 sur le château-d'eau).

Vers 1840, le nombre de moulins à vent s'élevait à 29 : le développement de l'agriculture était bien commencé, ainsi que l'attestent les splendides granges en briques de la seconde moitié du XIXe siècle qui parsèment la région.

[modifier] Les anciennes lignes de chemin de fer

La ligne de Froissy en construction
La ligne de Froissy en construction
Icône de détail Article détaillé : Gare de Crèvecœur-le-Grand.

Crèvecœur était desservi par deux lignes de chemin de fer :

- la ligne de la Compagnie du Nord entre Beauvais - Amiens créée en 1877, qui cessa de transporter les voyageurs le 9 janvier 1939, et
- en 1906, la ligne de chemin de fer secondaire Estrées-Saint-Denis - Froissy - Crèvecœur-le-Grand (le service voyageurs cessa en 1953)
Carte d'état-major de 1885
Carte d'état-major de 1885

[modifier] Les deux guerres mondiales

[modifier] Géographie

Située sur le plateau picard, dans le Nord du département de l'Oise, la ville fait partie de la communauté de communes de Crèvecœur-le-Grand, qui regroupe vingt communes et 6 965 habitants.

La proximité de l'autoroute A16 (sortie  sortie 16 ), qui relie notamment Amiens à Paris, permet de désenclaver le bourg picard.

[modifier] Lieux et monuments

La médiatèque, avec son cadran solaire, est l'ancienne Auberge de l'Ecu où Alexandre Dumas fit s'arrêter ses mousquetaires.
La médiatèque, avec son cadran solaire, est l'ancienne Auberge de l'EcuAlexandre Dumas fit s'arrêter ses mousquetaires.
  • Château des XVIe et XVIIe siècles, qui était censé être l'un des plus beaux de l'époque. François 1er[6] et Louis XIV[7] s'y rendirent.
    Après la révolution, la propriété fut démantelée et vendu par lots à différents particuliers en 1842. Afin de permettre le passage d'une rue (aujourd'hui transformée en voie piétonne), l'aile sud fut séparée du corps de logis. Elle abrite aujourd'huiles services de la mairie, les autres bâtiments étant utilisés par l'Hôpital local.
  • Médiathèque, installée dans l'ancien Hôtel de l'Écu, qui existait déjà en 1663 et 1788.
  • Maison, 1 rue du Presbytère : étage de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle. Le rez-de-chaussée a, lui, été remanié pour respecter l'alignement et créer un encorbellement.
  • Eglise Saint-Nicolas, dont la tourelle et le clocher datent du XIIe siècle et l'ensemble de l'édifice du XIVe siècle. Mobilier du XVIIIe siècle, dont une chaire datant de 1780.
  • La Coulée verte, ancienne voie de chemin de fer entre Beauvais et Amiens, aménagée en parcours de randonnée, qui propose 9 circuits pédestres.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : http://cassini.ehess.fr/)
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1928 2000 1806 2181 2345 2310 2394 2419 2410
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2389 2538 2335 2189 2359 2386 2470 2293 2189
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2228 2141 2110 2088 2146 2140 2117 1910 2092
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
2252 2652 2868 2922 3996 3076 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Activités économiques, équipements et animations

  • La ville bénéficie de l'implantation de plusieurs PME : fabrique de chiffons, recyclage de papier, produits pharmaceutiques, scierie[8] ou encore équipements pour la production de produits en béton.
Les éoliennes, près de Crèvecœur-le-Grand
Les éoliennes, près de Crèvecœur-le-Grand
  • 12 éoliennes (aux trois pales de 40 m. tournant majestueusement sur leurs mâts) ont été implantées fin 2006 autour de Crèvecœur.
  • L'EREA (Établissement régional d'enseignement adapté) accueille dans l'ancien sanatorium de la Première Guerre mondiale 135 élèves (dont 95 internes) ayant des difficultés scolaires persistantes ou des difficultés sociales ou familiales, de la 6e à la 3e, ainsi qu'en CAP Maçonnerie, menuiserie et CAPA travaux paysagers.
    L'établissement va s'étendre de 2007 à 2009 pour permettre d'accueillir 188 élèves, dont 150 internes, et des locaux seront créés pour la création d'un CAP Fleuriste.
  • L'Hôpital local Jean-Baptiste Caron (Capacité : lits de long séjour : 60, hébergement : 144 personnes, soins à domicile : 31 personnes, total : 235 personnes suivies).
  • La Foire Saint Martin, instaurée sous Louis XI regroupe 800 exposants (matériel agricole, voiture, caravane, charcuterie etc...), ainsi qu'un marché aux bestiaux, avenue de la Prairie, chaque samedi d'avant le 11 novembre.
  • La grande brocante, organisée depuis 1970 a lieu chaque Jeudi de l'ascension (Jeudi 17 Mai 2007, Jeudi 1 Mai 2008, Jeudi 21 Mai 2009), initiative qui a accueilli en 2005 plus de 2000 exposants et de 30.000 de chineurs venus de tout le nord de la France, de Belgique ...
  • Les Fêtes François 1er se déroulent tous les deux ans en souvenir du passage du Roi François 1er à Crèvecœur. Plus de 300 habitants y participent, en costumes de l'époque.
  • Un marché rural a lieu tous les dimanches matin sur la place depuis 1983, en complément du petit marché traditionnel du jeudi.

[modifier] Administration

Le centre ville, avant les destructions de la Seconde Guerre mondiale.
Le centre ville, avant les destructions de la Seconde Guerre mondiale.
Le château de Crèvecœur-le-Grand est utilisé de longue date comme hôpital-hospice
Le château de Crèvecœur-le-Grand est utilisé de longue date comme hôpital-hospice
Hôtel-de-Ville (partie du Château de Crèvecœur)
Hôtel-de-Ville (partie du Château de Crèvecœur)
Le Château, au début du XXe siècle
Le Château, au début du XXe siècle

Les élections municipales 2008 ont vu la réélection de la liste conduite par André Coët. Toutefois, en raison de la distribution de tracts anonymes et diffamatoires quelques jours avant le second tour[9], ces élections ont été annulées par le Tribunal administratif d'Amiens. Dans l'attente d'un éventuel appel devant le Conseil d'État, l'équipe municipale reste en place[10]

Liste des maires successifs[11]
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 jusqu'à ce jour[12] André Coët UMP Conseiller général
1977 Pierre Varlet Commerçant
1959 Maurice Duytsche
1959 Louis Despaty
1945 Maurice Cottin Conseiller général
1944 Albert Duport faisant fonction par arrêté préfectoral
puis élu par la municipalité provisoire
1944 Henri Vilette Président de la commission municipale provisoire
1941 Paul Fromentin Président de la délégation spéciale
1941 Marceau Beaussang
1940 Marceau Beaussang Adjoint faisant fonction de Maire
1917 Jammy Schmidt Président du Conseil général le 27 avril 1931
Député, sous-secrétaire d'État aux finances
1915 Clovis Petit
1912 Jammy Schmidt
1910 Jules Pouget
1896 Sosthène Letalle
1895 Jean Saune
1890 Charles Pisson
1888 Jean-Baptiste Lefèvre
1884 Lous Fouche
1881 Hippolyte Grégoire
1878 Jean-Baptiste Caron
1871 Paul Dufour
1870 Alexandre Bollez Président de la commisssion administrative
1870 Charles Pisson
1870 Charles Lenglet Faisant fonction de maire par intérim
1860 Pierre Judenne
1847 Deberny Conseiller d'arrondissement
1833 Narcisse Hamel Pharmacien
1831 Prévost-Bordez
1830 Alexandre de la Rochefoucault Comte
1815 Noël Caron
1809 Leverve
1801 Jacques Auger Conseiller d'arrondissement
1800 Pierre legrand
1799 Jean-Baptiste Hennebert
Charles leroux
Commissaire du pouvoir exécutif
Agent pour Crevecœur
1795 Noël Caron
ou Pierre Delavacquerie
nommé par André Dumont, représentant du peuple
1792 Jacques Traversier
1791 Adrien Leroux
1791 Louis Crucifix
1790 Pierre delavacquerie
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


[modifier] Bibliographie

  • Louis Hubert, Histoire de Crèvecœur-le-Grand, Res Universis, Amiens, 1870 (réimpr. 1988 (fac-similé)), 214 p. (ISBN 2-87760-017-3)
  • Abbé A. Seillier, Crèvecœur-le-Grand, la seigneurie, la paroisse, le bourg, Le livre d'histoire, coll. « Mémoires de la Société académique d'archéologie, sciences et arts de l'Oise », 02-Autremencourt, 1893 (réimpr. 2006 (fac-similé)), 332 p. (ISSN 0993-7129)
  • Huit siècles d'histoire et de patrimoine à Crèvecœur-le-Grand, brochure éditée par le « Groupe d'étude des monuments et œuvres d'art du Beauvaisis » (GEMOB), N° 16-17 (1983)
  • Robert Le Quec, Jean Tillier, Pierre-Eugène Gourdeau, Crèvecœur-le-Grand, chroniques crépicordiennes, vol. 1, Éditions du Moulin-Alidor, Crèvecœur-le-Grand, 2007 (ISBN 978-2-917190-00-5)
  • Robert Le Quec, Jean Tillier, Pierre-Eugène Gourdeau, Crèvecœur-le-Grand, chroniques crépicordiennes, vol. 2, Éditions du Moulin-Alidor, Crèvecœur-le-Grand, octobre 2007, 144 p. (ISBN 978-2-917190-01-2)

[modifier] Sources, notes et références

  1. Citation de Tihomir J. Markovitch, Histoires des industries françaises de Colbert à la Révolution, lib. Droz, Genève et Paris, 1976, repris dans le bulletin du GEMOB
  2. NOTA : l'orthographe est celle reproduite dans le bulletin du GEMOB
  3. SOURCE : Robert Lemaire, Paroisses et communes de France : Dictionnaire d'histoire démographique et démographique - Département de l'Oise, Ecole des hautes études en sciences sociales, Paris, 1976
  4. Source : Bulletin du GEMOB, page 14
  5. SOURCE : Delattre, Le canton de Crèvecœur-le-Grand, brochure photocopiée et diffusée par l'auteur, Grandvilliers 1982
  6. François Ier y séjourna en 1520 en route pour l'entrevue du Camp du Drap d'Or.
  7. Louis XIV y passa une nuit le 15 juillet 1680
  8. Scierie Petit, 70 salariés, 50 % de l'activité est exportée - Source : [pdf][1]
  9. Matthias Schweisguth, « Exclusif : élections annulées à Crèvecoeur-le-Grand », dans Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, 28 mai 2008 [texte intégral]. Consulté le 15 juin 2008
  10. M.S., « Élections municipales annulées : les opposants sont prêts. », dans Le Bonhomme picard, édition de Grandvilliers, 11 juin 2008
  11. Source : Bulletin du GEMOB - 1983
  12. Le maire sortant a été réélu au terme des élections municipales de 2008. Source : Hebdomadaire Bonhomme picard du 26 mars 2008