Assemblée parlementaire de la francophonie

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Sommaire

[modifier] Historique

Le logo de la francophonie symbolisant les cinq continents.
Le logo de la francophonie symbolisant les cinq continents.

L’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) a été créée, en 1967, dans la ville de Luxembourg (elle s’appelait à l’origine « Association internationale des parlementaires de langue française »).

L’APF entend avant tout constituer le lien démocratique entre les institutions et les peuples francophones. Elle est un lieu de débats, de propositions et d'échanges d'informations sur tous les sujets d'intérêt commun à ses membres. Elle engage et met en œuvre des actions dans les domaines de la coopération interparlementaire et du développement de la démocratie.

L'APF doit sa naissance à l'impulsion du Président sénégalais Léopold Sédar Senghor, qui déclarait en février 1966 : « Ce sont les peuples qui, par l'intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements à aller de l'avant. Il faudrait réunir dans une association interparlementaire les parlements de tous les pays où l'on parle le français. »

Dans cet esprit, et à l'initiative de Xavier Deniau, député français UNR, se tenait à Luxembourg, en mai 1967, l'assemblée constitutive. Réunissant des délégués de vingt-trois parlements d'Europe, d'Afrique, d'Amérique et d'Asie, cette assemblée connut un grand succès. Elle plaça à sa présidence Victor Bodson, Président de la Chambre des députés du Grand-Duché de Luxembourg, tandis que Xavier Deniau était nommé Secrétaire général parlementaire.

Simple association, à l'origine, de parlementaires francophones, elle s'est transformée en assemblée à l'occasion de sa XVIIe assemblée générale qui s'est tenue à Paris en juillet 1989.

L'APF a joué un rôle déterminant dans la mise en place des instances politiques de la francophonie. Dès sa création, elle appelait de ses vœux la tenue de sommets réunissant les exécutifs des pays francophones, dont le premier s'est déroulé à Paris en 1986. C'est également l'APF qui a préconisé la création d'une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l'occasion de la Conférence de Niamey en 1970, de l'Agence de coopération culturelle et technique - aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l'APF est devenue une institution intégrée.

[modifier] Rôle dans les institutions francophones

Au fur et à mesure que l'architecture des instances politiques de la Francophonie prenait forme, l'APF s'est efforcée d'y faire reconnaître son rôle d'interlocuteur privilégié, notamment vis à vis :

  • de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement ayant le français en partage ("Sommet de la Francophonie"), qui se réunit tous les deux ans et représente la plus haute instance politique ;
  • de la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF), qui réunit une fois par an les ministres chargés de la francophonie des pays et communautés membres des Sommets et constitue un relais entre ces derniers ;
  • du Conseil permanent de la francophonie (CPF), qui a été institué par le Sommet de Chaillot en novembre 1991 pour préparer les décisions des Sommets et en assurer le suivi. Le CPF est également chargé de l'animation et du contrôle des principaux opérateurs de la francophonie.

Une première étape importante a été franchie à l'occasion du IIIe Sommet, réuni à Dakar en 1989, qui a adopté une résolution reconnaissant « le rôle éminent que l'APF, seule organisation interparlementaire des pays francophones, joue dans la construction et le développement de la francophonie. »

Le processus de reconnaissance de l'APF a trouvé son aboutissement au Sommet de l'Île Maurice, qui lui a accordé le statut d'« Assemblée consultative de la francophonie ». Cette consécration n'a pu être acquise qu'à l'issue d'une vaste refonte de ses structures et de son règlement, avalisée par son assemblée générale, réunie à Libreville, en juillet 1993.

En vue de lui permettre d'exercer concrètement les nouvelles responsabilités que lui conférait ce statut d'Assemblée consultative, l'APF a manifesté le souhait que soient précisées les relations l'unissant aux autres instances politiques de la Francophonie. Ce souhait fut pris en compte à l'occasion de la réforme des institutions de la Francophonie, réforme qui a donné lieu à la rédaction d'une Charte, approuvée lors de la Conférence ministérielle de Marrakech en décembre 1996, et adoptée définitivement par le Sommet de Hanoï en novembre 1997.

Ce document prévoit, s'agissant de l'APF :

  • la transmission réciproque des informations, des décisions, des rapports et autres documents de l'APF, des Sommets et de toutes les instances de la francophonie ;
  • la participation de représentants de l'APF sur des sujets précis aux travaux des Sommets, de la CMF et du CPF ;
  • la participation de représentants de la CMF et du CPF aux travaux de l'APF et de ses commissions.

Est créée, en outre, une commission mixte APF-CPF, qui se réunit au moins deux fois par an, ainsi qu'une commission mixte APF-CMF, qui se réunit au moins une fois par an. L'ensemble de ce dispositif, qui répond aux vœux exprimés par l'APF, est de nature à lui permettre de jouer pleinement son rôle à l'avenir au sein des instances francophones.

[modifier] Membres

Soixante-quatorze parlements sont actuellement représentés à l'APF (situation au 1er novembre 2005) :

49 sections membres :

16 parlements associés :

9 observateurs :

La liste diffère de celles membres de l’Organisation internationale de la Francophonie, car l’APF inclut des parlements nationaux ou régionaux et non des gouvernements d'États. Notes :

  • (-) Certaines assemblées parlementaires observateurs, associés ou membres de l'APF ci-dessus ne sont pas représentées au plan gouvernemental dans l'Organisation internationale de la Francophonie, ou le sont uniquement via leur représentation gouvernementale nationale ou fédérale (États canadiens ou états-uniens, cantons suisse, assemblées pluri-nationales).
  • Certaines sections parlementaires de l’APF sont suspendues, mais leur pays reste représenté au plan gouvernemental dans l'OIF.
  • Sao Tomé et Principe n'est actuellement pas représenté dans l'APF, mais est représenté au plan gouvernemental dans l'OIF.

L'APF accueille ainsi, outre des sections nationales, un nombre important de sections issues de parlements d'États fédérés, de provinces ou de communautés linguistiques, venant s'ajouter le cas échéant à la section du parlement national ou fédéral.

La composition de l'APF n'est pas figée, évoluant au gré des nouvelles adhésions. Elle s'est considérablement élargie depuis le début des années 1990, avec l'accueil des parlements de pays engagés dans un processus de transition démocratique, que ce soit en Afrique, en Europe de l'Est ou en Asie du Sud-Est et il vient de s'y ajouter une section du Parlement européen. Une telle vitalité témoigne de l'attrait, tant politique que culturel, que l'APF continue d'exercer, plus de trente ans après sa création, sur l'ensemble des communautés francophones.

[modifier] Organisation et réunions

L'AIPLF opère à deux niveaux:

  • le plan international,
  • le plan régional (Europe, Amérique, Afrique).

Au niveau international, l'organe principal est l'Assemblée générale qui se réunit une fois par an. L'Assemblée entend et questionne le Secrétaire général de l' Organisation internationale de la francophonie (OIF), l'ancien président sénégalais Abdou Diouf. L'Assemblée traite de questions préalablement débattues par ses quatre commissions qui tiennent leurs séances entre deux assemblées générales. Ces commissions sont:

  • la commission politique et de l'administration générale
  • la commission de l'éducation, de la communication et des affaires culturelles
  • la commission des affaires parlementaires
  • la commission de la coopération et du développement.

Un Bureau exécutif dirige les travaux de l'Assemblée. Il compte 17 membres.

Le secrétariat est à Paris au 235, Boulevard St-Germain.

[modifier] Présidents de l’APF

On observe depuis 1979 une alternance des présidents entre l'Afrique et le Canada ou le Québec :

  • 1968 : M. Victor Bodson, président de la Chambre des députés du Luxembourg
  • 1971 : M. André Baudson, député à la Chambre des Représentants de Belgique (a.i.)
  • 1972 : M. Charles Helou, ancien président de la République du Liban
  • 1979 : M. Philippe Yacé, président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire
  • 1982 : M. Amadou Cissé Dia, président de l’Assemblée nationale du Sénégal
  • 1986 : M. Daouda Sow, président de l’Assemblée nationale du Sénégal
  • 1988 : M. Martial Asselin, vice-président du Sénat du Canada
  • 1990 : M. Guy Charbonneau, président du Sénat du Canada
  • 1991 : M. Jules-Aristide Bourdes Ougouliguende, président de l’Assemblée nationale du Gabon
  • 1993 : M. Jean-Pierre Saintonge, président de l’Assemblée nationale du Québec
  • 1993 : M. Roger Bertrand, président de l’Assemblée nationale du Québec (a.i.)
  • 1995 : M. Bruno Amoussou, président de l’Assemblée nationale du Bénin
  • 1997 : M. Jean-Robert Gauthier, sénateur du Canada
  • 1999 : M. Nicolas-Amougou Noma, 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun
  • 2001 : M. Jean-Paul Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec
  • 2003 : M. Mahamane Ousmane, président de l’Assemblée nationale du Niger
  • 2005 : M. Bernard Patry, président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des communes du Canada

[modifier] Secrétaires généraux parlementaires (tous français)

[modifier] Réseau des femmes parlementaires

Il y a aussi un réseau des femmes parlementaires créé lors de la session de Berne en 2002. Ce réseau permet aux députées et sénatrices de contribuer aux travaux du point de vue des femmes.

[modifier] Sessions ordinaires

Les sessions se sont tenues aux endroits et dates suivants:

  • Session constitutive, Luxembourg, 17 - 18 septembre 1967
  • 1ère assemblée générale, Versailles (France), 26 - 27 septembre 1968
  • 2e assemblée générale, Abidjan (Côte d'Ivoire), 25 - 27 mars 1970
  • 3e assemblée générale, Montréal et Ottawa (Canada), 16 - 21 septembre 1971
  • 4e assemblée générale, Dakar (Sénégal), 3 - 8 janvier 1973
  • 5e assemblée générale, Bruxelles (Belgique), 16 - 21 septembre 1974
  • 6e assemblée générale, Port-Louis (Île Maurice), 14 - 21 septembre 1975
  • 7e assemblée générale, ONU, New York (États-Unis), 26 avril - 2 mai 1976
  • 8e assemblée générale, Paris (France), 7 - 14 juillet 1977
  • 9e assemblée générale, Libreville (Gabon), 11 - 17 septembre 1978
  • 10e assemblée générale, OIT, Genève (Suisse), 2 - 7 juillet 1979
  • 11e assemblée générale, Ottawa (Canada), 8 - 13 septembre 1980
  • 12e assemblée générale, Dakar (Sénégal), 10 - 16 janvier 1982
  • 13e assemblée générale, Jersey, 26 juin - 2 juillet 1983
  • 14e assemblée générale, Saint-Denis (Réunion), 1 - 7 septembre 1984
  • 15e assemblée générale, Québec et Montréal (Canada), 6 - 13 septembre 1986
  • 16e assemblée générale, Yaoundé (Cameroun), 4 - 10 janvier 1988
  • 17e assemblée générale, Paris (France), 10 - 13 juillet 1989
  • 18e assemblée générale, Ottawa (Canada), 1 - 5 mai 1991
  • 19e assemblée générale, Libreville (Gabon), 28 juin - 3 juillet 1993
  • 20e assemblée générale, Paris (France), 11 - 13 juillet 1994
  • 21e assemblée générale, Québec (Canada), 10 - 12 juillet 1995
  • 22e assemblée générale, Tananarive (Madagascar), 6 - 10 juillet 1996
  • 23e assemblée générale, Luxembourg (Luxembourg, 7 - 10 juillet 1997
  • 24e assemblée générale, Abidjan (Côte d’Ivoire), 6 – 8 juillet 1998
  • 25e assemblée générale, Ottawa (Canada), 5 – 8 juillet 1999
  • 26e assemblée générale, Yaoundé (Cameroun), 4 – 8 juillet 2000
  • 27e assemblée générale, Québec (Canada), 6 – 10 juillet 2001
  • 28e assemblée générale, Berne (Suisse), 7 – 9 juillet 2002
  • 29e assemblée générale, Niamey (Niger), 6 – 9 juillet 2003
  • 30e assemblée générale, Charlottetown (Canada), 4 – 7 juillet 2004
  • 31e assemblée générale, Bruxelles (Belgique), 4 - 9 juillet 2005
  • 32e assemblée générale, Rabat (Maroc), 29 juin - 4 juillet 2006
  • 33e assemblée générale, Libreville (Gabon), 2 juillet - 7 juillet 2007

[modifier] Bibliographie

  • Xavier Deniau, La Francophonie, PUF, Que sais-je no  2111, 2003.
  • Véronique Le Marchand, La Francophonie, Les essentiels, Milan, 1999.
  • Pierre-François Chatton et Joanna Mazuryk Bapst, Le Défi francophone, Bruylant, 1991.
  • Revue « Parlements et francophonie », 115 numéros parus.

[modifier] Liens externes

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