Aristide le Juste

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Ostrakon portant le nom d'Aristide, 483-482 av. J.-C., Musée de l'Agora antique d'Athènes
Ostrakon portant le nom d'Aristide, 483-482 av. J.-C., Musée de l'Agora antique d'Athènes

Aristide le Juste (en grec ancien Ἀριστείδης / Aristeidês), homme d'État athénien, né v. 550 dans le dème d'Alopécè, mort en 467.

Sommaire

[modifier] Biographie

Issu des Eupatrides, les grandes familles d'Athènes, et fils d'un dénommé Lysimachos, il est stratège lors de la bataille de Marathon en 490. Chef du parti oligarchique, il est élu archonte éponyme en 489488 et s'oppose rapidement au démocrate Thémistocle et à sa politique d'impérialisme maritime. Selon certains auteurs, cités par Plutarque (Vie d'Aristide, II, 1–5), leur rivalité remonte à l'enfance. Il dépeint Thémistocle comme hardi et rusé, et Aristide comme « doté d'un caractère solide, tendu vers la justice, n'admettant aucune forme de mensonge, de flatterie ou de déguisement, même pour jouer » (ibid.). Selon Ariston de Céos, c'est plutôt une rivalité amoureuse qui se transforme en rivalité politique. Il est frappé d'ostracisme en 483, probablement en raison de son opposition à Thémistocle.

Aristide est rappelé lors de l'invasion de la Grèce par Xerxès et seconde Thémistocle à Salamine (480). Aristote note ainsi à son sujet :

« [Thémistocle] passant pour habile dans l'art militaire, [Aristide] dans l'action politique, et supérieur en honnêteté à ses contemporains ; aussi employait-on l'un comme général et l'autre comme conseiller. »
(Constitution d'Athènes, XXIII, 3)

Il contribue également de façon décisive à la victoire de Platées sur les Perses commandés par Mardonios (479). Il institue également une fête, les Eleuthéries, en l'honneur de cette victoire.

Secondé par Cimon, le fils de Miltiade, il crée la ligue de Délos, dont il organise les statuts, en mai 477. Il prête notamment le serment initial et fixe le montant du phoros, le tribut fédéral. Parallèlement, il modifie le système politique athénien en ouvrant l'archontat à tous les citoyens.

Il meurt en 467 si pauvre, selon la tradition, que c'est l'État qui doit doter ses filles et pourvoir à ses funérailles. Démétrios de Phalère s'élève vivement contre ce récit et présente au contraire plusieurs preuves des richesses d'Aristide (cité par Plutarque, I, 2–3).

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (en) J.K. Davies, Athenian Propertied Families, 600-300 B.C., Oxford University Press, 1971 (ASIN 0198142730) ;
  • Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle de Clisthène à Socrate, Nouvelle histoire de l'Antiquité, vol. 2, Seuil, coll. « Points Histoire », Paris, 1995 (ISBN 2-02-013128-5) ;
  • (en) D. Whitehead, Demes of Attica, 508/7-ca. 250 B.C.: A Political and Social Study, Princeton University Press, 1986 (ASIN 0691094128).