Affaire de Vathaire

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L'affaire de Vathaire est une affaire politico-financière française des années 1970, pendant le septennat de Valéry Giscard d'Estaing.

En 1976, Hervé de Vathaire, directeur financier de Dassault aviation, vient de perdre sa femme Chantal le 19 avril, qui s'est suicidée, malade d'un cancer; il est désespéré.

Il rencontre Jean Kay, écrivain, aventurier, mercenaire et membre du groupe néofasciste Paladin group, par l'intermédiaire de deux femmes, Bernadette Roels, 36 ans, ex prostituée, et son amie la compagne de Kay, Danielle Marquet, dont il fait la connaissance dans un bar dans lequel il est venu s'échouer. Il est séduit par l'aventurier (et les femmes!) et tous deux échafaudent un plan : de Vathaire monte un dossier fiscal compromettant contre son patron, et décide, sous l'impulsion et la complicité de Jean Kay, de faire chanter Marcel Dassault.

En juin 1976, tous deux vont auparavant faire un voyage à Miami, en Floride, aux États-Unis; suivant les sources, il s'agira soit de vacances[1], soit d'une rencontre avec des exilés cubains[2].

Jean Kay a une meilleure idée: il subtilise le dossier du directeur financier et le fait chanter à son tour : le 6 juillet 1976, de Vathaire se rend à une succursale de BNP Paribas et retire simplement 8 millions de francs (800 millions d'anciens francs, 1,2 millions d'euros, 1,6 millions de dollars de l'époque) sur le compte de Dassault, qu'il met dans deux gros sacs; puis il disparaît avec Jean Kay. De Vathaire seul sera retrouvé, avec une partie de l'argent. Jean Kay est (toujours à ce jour) introuvable. Le 27 aout, 2 jours après la démission de Jacques Chirac (impliqué dans le dossier de de Vathaire) de ses fonctions de premier ministre (démission politique sans rapport avec cette affaire), la presse est au courant et l'affaire de Vathaire éclate au grand jour.

La destination de la somme disparue reste mystérieuse. Pour certains, elle aurait financé les Phalanges chrétiennes libanaises en pleine guerre civile ; pour d'autres, elle aurait financé deux cambriolages ayant pu servir à financer des réseaux internationaux d'extrême-droite : le casse de Nice d'Albert Spaggiari (17-18 juillet 1976), le casse de la Société générale de Paris (août 1976).

[modifier] Notes

  1. "Paris Match" n°1456 du 29 septembre 1976
  2. dans le livre "The Great Heroin Coup", d'Henrik Kruger

[modifier] Bibliographie