Valéry Giscard d'Estaing

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Valéry Giscard d’Estaing
20e président de la République française
Photographie de Valéry Giscard d’Estaing

Parti politique FNRI (1966-1977)
PR (1977-1978)
UDF (1978-2004)
Élu le 19 mai 1974
Présidence 27 mai 1974
20 mai 1981
Nom de naissance {{{nom naissance}}}
Naissance 2 février 1926
à Coblence (Allemagne)
Chronologie de la Cinquième République
Georges Pompidou
intérim d'Alain Poher
Valéry Giscard d’Estaing François Mitterrand

Valéry Giscard d’Estaing[1], né le 2 février 1926 à Coblence en Allemagne, est un homme d'État français, 3e Président de la Ve République et 20e Président de la République du 27 mai 1974 au 21 mai 1981.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Famille et études

Valéry René Marie Georges Giscard d’Estaing naît le 2 février 1926 à Coblence, en Allemagne, où son père est en poste en Rhénanie occupée par les forces françaises. Il est le fils d’Edmond Giscard d'Estaing (1894-1982), inspecteur des Finances, membre de l'Institut de France, grand officier de la Légion d’Honneur, arrière-petit-fils d’une demoiselle d’Estaing (plusieurs membres de la famille Giscard ont relevé le nom d’Estaing, par décret en Conseil d'État). Sa mère, May Bardoux (1901-2003), est la fille du député Jacques Bardoux, et la petite-fille d'Agénor Bardoux, ministre de l'Instruction publique, vice-président du Sénat. May Bardoux serait une descendante des Bourbons par une fille naturelle du roi Louis XV et de la baronne de Monteyran.

Valéry Giscard d’Estaing fait ses études à l’école Gerson, puis au lycée Janson-de-Sailly et au lycée Louis-le-Grand à Paris, ainsi qu'au lycée Blaise Pascal à Clermont-Ferrand au début de l'Occupation. Il décroche son double baccalauréat en philosophie et mathématiques élémentaires à 15 ans. Il s'engage à dix-huit ans dans la Première armée et combat en France et en Allemagne, ce qui lui vaut d'être décoré de la Croix de guerre. Après une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand, il entre à l'École polytechnique. Son entrée à l'École nationale d'administration (ENA, promotion Europe) est due au décret du 19 juillet 1948 — au moment où il achève sa scolarité à l'École polytechnique — qui dispense les polytechniciens de devoir passer un concours d'entrée à l'ENA; il en sort dans la « botte » et entre à l'Inspection générale des Finances en 1952, où il rejoint son père.

Il épouse le 23 décembre 1952 Anne-Aymone Sauvage de Brantes. Ils ont quatre enfants : Valérie-Anne (1953), Henri (1956), Louis (1958), Jacinte (1960).

[modifier] Carrière politique

Valéry Giscard d'Estaing
Parlementaire français
Naissance 2 février 1926
Décès
Mandat Député 1956-1974
puis 1984-2002
Début du mandat {{{début du mandat}}}
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Puy-de-Dôme
Groupe parlementaire IPAS (1956-1962)
RI (1962-1974)
UDF (1984-2002)
IVème République-Vème République

[modifier] Les débuts (1954-1959)

De juin à décembre 1954, Valéry Giscard d'Estaing, alors âgé de 29 ans, est nommé directeur adjoint au cabinet du président du conseil Edgar Faure. En 1956, il se met en disponibilité de son administration après son accès à la députation du Puy-de-Dôme, département dont son arrière-grand-père, Agénor Bardoux, au XIXe siècle et son grand-père, Jacques Bardoux, au XXe siècle, furent longtemps les députés. Il est nommé, la même année, membre de la délégation française à la XIe session de l'Assemblée générale des Nations Unies. Il accède enfin, en 1958, au mandat de conseiller général du canton de Rochefort-Montagne, mandat qu'il exerce jusqu'en 1974.

[modifier] Sous la présidence du général de Gaulle (1959-1969)

L'accès aux portefeuilles ministériels

Dès janvier 1959, Valéry Giscard d'Estaing accède aux fonctions de secrétaire d'État aux Finances[2] puis, le 19 janvier 1962, sur proposition du Premier ministre Michel Debré, le Président de la République, le général de Gaulle, le nomme ministre des Finances et des Affaires économiques. Il conserve ce poste sous le gouvernement Pompidou, mais il devient vite impopulaire et, après sa réélection difficile de décembre 1965, le général de Gaulle décide, le 8 janvier 1966, de le remplacer par Michel Debré.

Le retour à l'inspection des Finances

Valéry Giscard d'Estaing réintègre l'Inspection Générale des Finances de 1966 à 1967 et se fait élire à la mairie de Chamalières. Giscard fonde ensuite la Fédération nationale des républicains indépendants en proclamant : « Nous sommes l'élément centriste et européen de la majorité ». A ce titre il soutient en 1969 la candidature de la Grande-Bretagne à l'adhésion la Communauté économique européenne. Il préside ensuite la commission des finances, de l'économie générale et du plan de l'Assemblée nationale.[3]

La campagne présidentielle de 1969

Son attitude envers le président de Gaulle devient de plus en plus critique; il parle notamment de l'« exercice solitaire du pouvoir » et théorise son soutien critique, le « oui, mais ». Il appelle à voter non au référendum du 27 avril 1969, qui entraîne le départ du général de Gaulle. Lors de l'élection présidentielle qui suit la démission de Gaulle, il penche un moment pour la candidature d'Antoine Pinay, puis se rallie le 30 avril à Georges Pompidou.

[modifier] Sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974)

Georges Pompidou lui confie le ministère de l'Économie et des Finances dans le cabinet Jacques Chaban-Delmas (1969-1972), poste qu'il conserve sous Pierre Messmer (1972-1974). Notamment, il lance l’emprunt Giscard.

Il est, dans le même temps, depuis 1967, maire de la commune de Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, fonction qu'il assure jusqu'en 1974.

Précédé par Valéry Giscard d'Estaing Suivi par
Wilfrid Baumgartner
Ministre des Finances
1962 - 1966
Michel Debré
François-Xavier Ortoli
Ministre des Finances
1969 - 1974
Jean-Pierre Fourcade

[modifier] La présidence de la République (1974-1981)

[modifier] Élection présidentielle de 1974 : le succès

Après le décès de Georges Pompidou, le 2 avril 1974, Valéry Giscard d'Estaing se présente à l'élection présidentielle. Bénéficiant du soutien de Jacques Chirac, il élimine Jacques Chaban-Delmas au premier tour.

Entre les deux tours, le débat[4] qui l'oppose à François Mitterrand lui donne un avantage décisif, la phrase « Vous n'avez pas le monopole du cœur » ayant marqué tous les esprits. Il est élu d'extrême justesse, avec 50,81 % des suffrages le 19 mai 1974 et devient le troisième président de la Cinquième République, le plus jeune, à l'âge de 48 ans.[5]

Précédé par Valéry Giscard d'Estaing Suivi par
Georges Pompidou
Alain Poher (intérim)
Président de la République française
1974-1981
François Mitterrand
De gauche à droite : Giulio Andreotti, Takeo Fukuda, Jimmy Carter, Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing lors du sommet économique du G7, le 16 juin 1978 à Bonn en Allemagne.
De gauche à droite : Giulio Andreotti, Takeo Fukuda, Jimmy Carter, Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing lors du sommet économique du G7, le 16 juin 1978 à Bonn en Allemagne.

[modifier] Considérations générales sur le septennat

Valéry Giscard d'Estaing nomme Jacques Chirac Premier ministre, mais les relations entre les deux hommes se tendent et le second démissionne en 1976. Il est remplacé par Raymond Barre, le « meilleur économiste de France » d'après le Président. Sous son impulsion sont prises d'importantes réformes législatives qui modifient la société en profondeur : divorce par consentement mutuel, légalisation de l'avortement, abaissement de l'âge légal de majorité de 21 à 18 ans ...

Le début de sa présidence est marqué par une grande volonté de jeunesse et de modernisation. Il édulcore ainsi quelques symboles nationaux - le bleu drapeau de l'étendard français est remplacé par un bleu cobalt plus clair, jugé moins agressif, la Marseillaise est jouée sur un ton moins fort et un rythme plus lent -, il donne des interviews en anglais, pose en complet veston pour la photo officielle, simplifie le protocole de l'Élysée et, cherchant à paraître proche des français, multiplie les occasions de se montrer à leurs côtés, notamment dans des dîners dans des familles.

En matière industrielle, il engage la modernisation du transport ferroviaire en lançant l'étude sur le TGV.

Le septennat de Valéry Giscard d'Estaing est marqué par les conséquences des deux chocs pétroliers qui brisent la dynamique des Trente glorieuses. Devant la nécessité d'économiser l'énergie, le gouvernement restaure en 1975 l'ancien changement d'heure pendant les mois d'été, mesure permettant une économie d'électricité pour l'éclairage du soir. Il décide aussi de poursuivre et d'intensifier le programme de développement de l'énergie nucléaire civile engagé par son prédécesseur. Cette période est aussi marquée par l'apparition du chômage de masse.

Valéry Giscard d'Estaing est, par ailleurs, un fervent partisan de la construction européenne : il défend l'idée des États-Unis d'Europe dès ses débuts en politique. Partisan d'une « troisième voie » entre une Europe supranationale et une Europe des États, il crée le Conseil européen et aide à l'augmentation des pouvoirs du Parlement européen, en particulier en matière budgétaire.

[modifier] Grandes étapes du septennat
Gouvernement Chirac (27 mai 1974 - 25 août 1976)
Gouvernement Barre (27 août 1976 -12 mai 1981)
  • 1977 :
  • 1978:
    • 27 janvier : Discours de Verdun-sur-le-Doubs[6],[7],[8], (dit « discours du bon choix »), par lequel Valéry Giscard d'Estaing met en garde les français sur les conséquences institutionnelles et les blocages politiques que provoquerait une victoire de la gauche aux élections législatives du mois de mars. Il déclare qu'il ne démissionnerait pas mais n'aurait pas les moyens d'empêcher une majorité de gauche d'appliquer son programme.
    • 1er février : Fondation de l'UDF regroupant centristes et giscardiens afin de soutenir l'action de Valéry Giscard d'Estaing.
    • Mars : La majorité de droite (RPR-UDF) remporte les élections législatives.
    • 19 mai : Le président envoie des troupes parachutistes à Kolwezi au Zaïre, afin de libérer les occidentaux pris en otage par des rebelles au gouvernement zaïrois.
    • 5 décembre : Accord sur le Système monétaire européen (SME) qui établit un système de taux de change stable et ajustable entre les pays membres de la Communauté économique européenne.
    • 6 décembre : Appel de Cochin de Jacques Chirac qualifiant l'UDF et les giscardiens de « parti de l'étranger » pour leurs prises de position pro-européennes.
  • 1979 :
    • 13 mars : Création de l'ECU, l'unité de compte européenne
    • 10 juin : Premières élections au suffrage universel au Parlement Européen. Simone Veil en devient la première présidente.
    • 10 octobre : Début de l'affaire des diamants. Le Canard enchaîné accuse le président de la république d'avoir reçu de Bokassa 1er, Empereur déchu de Centre Afrique des diamants en cadeaux lors de visites officielles. Le Canard enchaîné estime la valeur de ces diamants à un million de francs. La défense maladroite de Giscard va accréditer les informations du journal satirique et va avoir une influence négative sur sa campagne de réélection.
    • 30 octobre : Le ministre du travail Robert Boulin, accusé par des lettres anonymes, publiées par Le Canard enchaîné, d'avoir acquis de manière illégale, une garrigue, est retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet. L'enquête n'a toujours pas permis d'aboutir à des conclusions définitives.
  • 1980 :
    • 2 février : L'ancien ministre Joseph Fontanet est assassiné. Le meurtre reste non élucidé.
    • Le pays compte à la fin de l'année plus de 1,5 millions de chômeurs.

[modifier] Élection présidentielle de 1981 : la défaite

Le 24 avril 1981, Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête du premier tour de l'élection présidentielle. Jacques Chirac, arrivé troisième, refuse clairement d'appeler ses partisans à soutenir Valéry Giscard d'Estaing face à François Mitterrand. Il est en particulier accusé de soutenir indirectement Mitterrand en ne se prononçant qu'à titre personnel en faveur de Giscard pour le second tour, tandis qu'entre les deux tours, le Canard enchaîné publie des documents montrant, pour la première fois, que Maurice Papon, ministre du Budget sous Valéry Giscard d'Estaing et sous le premier ministre Raymond Barre, a été sous le régime de Vichy, comme secrétaire général de la préfecture de la Gironde à Bordeaux, responsable de la déportation de Juifs. Giscard dénonce une manipulation politique, et nie avoir connu le passé de Papon.

François Mitterrand, qui avait accablé Valéry Giscard d'Estaing de surnoms comme « monsieur chômage » ou « l'homme du passif » en réaction à « l'homme du passé » ou « vous n'avez pas la monopole du cœur » dont Giscard l'avait crédité sept ans plus tôt lors du débat télévisé de la présidentielle de 1974, est élu président de la République.

Valéry Giscard d'Estaing perd donc le second tour de l'élection, n'obtenant que 48,24 % des suffrages exprimés.

[modifier] Après la présidence de la République...

[modifier] Conseil constitutionnel

Bien que membre de droit du Conseil constitutionnel, en tant qu'ancien président de la République, il décide en 1981 de ne pas y siéger afin de pouvoir conserver toute liberté de parole.

Perdant en 2004 le poste de président de région qu'il occupait depuis mars 1986, il décide d'abandonner la politique active pour entrer au Conseil constitutionnel.

[modifier] Politique nationale
Action

Il dirige l'Union pour la démocratie française qu'il avait créée en 1978, de 1988 à 1996.

En 1984, VGE est élu député UDF de la 2e circonscription du Puy-de-Dôme (ancienne, avant la réforme de la carte électorale de 1986), Valéry Giscard d'Estaing se recentre en effet sur son « fief » auvergnat en devenant président du conseil régional en 1986. Toutefois, il échoue en 1995 dans la conquête de la mairie de Clermont-Ferrand.

Réélu député du Puy-de-Dôme en 1986 (à la proportionnelle et donc sur une liste) puis pour la 3e circonscription de ce département en 1988 et 1993, 1997, il devient président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale de 1987 à 1989. Il reprendra cette fonction de 1993 à 1997.

Il devient président de l'UDF en 1988, poste qu'il garde jusqu'en 1995.

Il abandonne lentement ses ambitions nationales pour partager sa carrière politique entre sa région et l'Europe.

En 1986, il devient président du conseil régional d'Auvergne, il est réélu en 1992 puis en 1998.

Sa position d'ancien chef d'Etat valut à la région Auvergne une certaine notoriété. Il favorisa, malgré une violente opposition de la gauche, l'implantation de Vulcania, centre européen du volcanisme, qui a ouvert ses portes le 20 février 2002 à Saint-Ours-les-Roches.

Ses mandats furent marqués par le désenclavement de l'Auvergne, il favorisa le réseau routier auvergnat avec la construction entre autre de l'autoroute A89.

Il est à l'origine également de la construction du Zénith d'Auvergne, salle de spectacles située à Cournon-d'Auvergne, dans l'enceinte de la Grande Halle d'Auvergne. Cette salle peut accueillir de 1350 à 8500 personnes selon la configuration choisie. Candidat aux élections régionales des 21 et 28 mars 2004, conduisant la liste d'union UMP-UDF en Auvergne (candidat au titre de la section départementale du Puy-de-Dôme), il est battu au second tour par Pierre-Joël Bonté (PS), emporté par la vague qui fait basculer la quasi-totalité des régions à gauche.

Il fut aussi de 1986 à 2004 président du Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne

Précédé par Valéry Giscard d'Estaing Suivi par
Maurice Pourchon
Président du conseil régional d'Auvergne
1986-2004
Pierre-Joël Bonté
Soutiens

Il soutient la candidature de Raymond Barre à l'élection présidentielle de 1988 et rallie celle de son vieux rival Jacques Chirac, en 1995 ainsi qu'en 2002.

Le 19 avril 2007, Valéry Giscard d’Estaing annonce, bien qu'étant membre du Conseil constitutionnel, dans un entretien dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, son soutien à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle et désavoue ainsi François Bayrou en l'accusant « d’entretenir l’incertitude, de flotter dans le vide entre des politiques évidemment différentes, et de s’appuyer sur des majorités impuissantes et fragiles ». Le lendemain, le Conseil Constitutionnel lui rappelle son devoir de réserve.

[modifier] Politique européenne
Valéry Giscard d'Estaing et l'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, reçus par Henri Rieben, politologue suisse et président fondateur de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe à Lausanne, pour recevoir la médaille d'or de cette fondation
Valéry Giscard d'Estaing et l'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, reçus par Henri Rieben, politologue suisse et président fondateur de la Fondation Jean Monnet pour l'Europe à Lausanne, pour recevoir la médaille d'or de cette fondation

Fidèle à l'Europe, il est président du Mouvement européen de 1989 à 1997. De plus, lors des élections européennes de 1989, il mène la liste de l'union UDF-RPR qui arrive alors en tête avec 28,88 % des suffrages et 26 élus[9], et entre alors lui-même au Parlement européen.[2]

VGE est élu le 23 octobre 1999 président du Conseil des communes et régions d'Europe (CCRE - CEMR). Il est réélu pour un mandat de trois ans à Lisbonne en octobre 1998.

En 2001, il a reçu la médaille d’or de la Fondation Jean-Monnet pour l'Europe, et en 2002 le prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle.

Il est à l'origine d'une réflexion sur un projet d'organisation européenne avec un groupe d'experts vers le milieu des années 1990, qui deviendra le projet de traité constitutionnel européen.

Lors du Conseil européen de Laeken de décembre 2001, il est nommé à la tête de la Convention sur l'avenir de l'Europe. Cette convention a pour but de simplifier les différents traités européens en rédigeant un projet de traité constitutionnel [10]. Valéry Giscard d'Estaing présente ainsi la Constitution européenne, le 15 juillet 2003, et celui-ci est signé par les 25 membres de l'Union le 29 octobre 2004.

VGE prend alors une part active en avril et mai 2005 à la campagne pour le « oui » lors du référendum à propos du Traité Constitutionnel Européen. Il prévoit la victoire du « oui » avec 53 % des voix, mais le « non » l'emporte finalement avec près de 55 %. Après cette victoire du « non », suivi du même résultat aux Pays-Bas quelques jours plus tard, le traité constitutionnel est finalement en partie abandonné pour laisser place au Traité modificatif signé à Lisbonne le 13 décembre 2007.

[modifier] Le château d'Estaing

Valéry Giscard d'Estaing et son frère Olivier Giscard d'Estaing (qui fut maire d'Estaing dans l'Aveyron dans les années 1960) ont acheté à la commune d'Estaing le château d'Estaing, dans la haute vallée du Lot, en février 2005. Selon eux dans un but de mécénat. Ils ont indiqué vouloir le restaurer et en ouvrir plusieurs salles au public. Valéry Giscard d'Estaing a précisé qu'il envisageait « la programmation de concerts, de rencontres et de conférences » et souhaitait également « faire une place pour [ses] archives personnelles de président de la Convention européenne ». Un certain nombre de médias européens ont exprimé des réticences de ce geste, notamment Le Monde, Le Figaro, Neue Zürcher Zeitung, The Sunday Times, Le Figaro, Canal Plus. Le problème était de savoir si un ancien président de la République peut rechercher activement des attributs de noblesse. Mais la population locale était contente de cette perspective de rayonnement et de célébrité. La commune avait acheté le château cinq ans auparavant, dans le but d'aider l'ancien président, car la congrégation religieuse qui l'avait possédé depuis longtemps ne désirait pas vendre directement à la famille Giscard d'Estaing. La congrégation avait vendu à la commune sans rechercher activement d'autres offres et la commune vendait ensuite aux Giscard d'Estaing sans faire appel à d'autres clients et en écartant ceux qui se présentaient.

[modifier] Affaires judiciaires

Raymond Barre et lui sont mis en cause en 1984 dans l'affaire des avions renifleurs[11].

[modifier] Littérature

Par ailleurs, Valéry Giscard d'Estaing a publié un roman en 1994 Le Passage, bref texte sentimental racontant l'aventure d'un notaire sur le retour avec une jeune auto-stoppeuse.

Valéry Giscard d'Estaing est élu le 11 décembre 2003 à l'Académie française au fauteuil numéro 16, laissé vacant par la mort de Léopold Sédar Senghor, obtenant 19 voix sur 34, contre deux voix à Michel Tack et une au romancier Olivier Mathieu, dit Robert Pioche.

[modifier] Décorations

[modifier] Mandats

[modifier] Mandat de Député
  • Député du Puy-de-Dôme, élu en 1956, réélu en 1958 et 1962, sous l'étiquette Républicain indépendant en 1967, 1968 et 1973, puis sous l'étiquette UDF, dans la 2e puis dans la 3e circonscription, en 1984, 1986 et 1988, démissionnaire en 1989 pour siéger au Parlement européen, réélu à nouveau député en 1993 et en 1997, non-candidat à sa propre succession en 2002
  • Président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale de 1987 à 1989 puis de 1993 à 1997

[modifier] Mandat de Député européen

[modifier] Mandat Locaux
  • Conseiller général du canton de Rochefort-Montagne 1958-1974
  • Conseiller municipal de Chamalières 1974-1977
  • Depuis 1967 maire de la commune de Chamalières, dans le Puy-de-Dôme, fonction qu'il assure jusqu'en 1974
  • Conseiller général du Puy-de-Dôme (canton de Chamalières) 1982-1988
  • Tête de liste à l'élection municipale de Clermont-Ferrand en juin 1995, élu conseiller municipal d'opposition, puis démissionnaire
  • Président du conseil régional d'Auvergne 1986-2004

[modifier] Président de parti politique
  • Président de la Fédération nationale des républicains indépendants 1966
  • Fondateur de la fédération nationale des républicains et indépendants 1966 devenue en 1977 le Parti républicain
  • Président de l'UDF 1988-1996

[modifier] Anecdotes

  • En 1977, il fonde un institut qui prend le nom d'Auguste Comte.
  • Par deux décrets en Conseil d'État de 1922 et 1923 plusieurs membres de la famille Giscard ont relevé le nom de la famille d'Estaing, patronyme historique qui s'était éteint, et était celui de leur arrière-grand-mère, la comtesse de La Tour Fondue, née Lucie-Madeleine d'Estaing.[12],[13]

Selon certains, le général de Gaulle aurait dit, lorsque son jeune ministre des Finances voulut lancer un emprunt portant son nom : « Giscard d'Estaing, c'est en effet un assez joli nom d'emprunt ». Vraie ou apocryphe, cette anecdote apparaît surtout dans un sketch de Thierry Le Luron. Les Giscard d'Estaing actuels n'ont pas pu devenir membre de la très fermée Société des Cincinnati, qui regroupe les descendants des officiers ayant combattu durant la Guerre d'indépendance américaine, car le vice-amiral Charles Henri d'Estaing qui fit campagne aux Amériques avec La Fayette, n'était pour eux qu'un lointain cousin d'une autre branche.

  • En 1974, Valéry Giscard d'Estaing commande à Raymond Depardon un film sur sa campagne électorale. Le film réalisé ne lui plaît pas et reste très longtemps dans les tiroirs, impossible à projeter sans l'autorisation de l'ancien président qui s'y oppose. Il finit par sortir dans quelques salles en 2002 sous le titre 1974, une partie de campagne, puis est diffusé à la télévision.
  • Valéry Giscard d'Estaing a joué un rôle central dans la création du parc à thème sur les volcans Vulcania dans sa région d'Auvergne. Il est souvent caricaturé par les humoristes à ce sujet; cette dernière réalisation étant d'ailleurs surnommée « Le Giscardoscope » dans une partie importante de la région Auvergne en référence au Futuroscope de Poitiers.
  • En 1997, la poste Togolaise utilise pour un bloc-feuillet une photographie d'un repas de charité qui représente Valéry Giscard d'Estaing à côté de la princesse Diana. L'ancien président figure sur la marge du feuillet, le timbre étant centré sur Diana.

[modifier] Citations

  • « Tout d'abord je trouve toujours choquant et blessant de s'arroger le monopole du cœur. Vous n'avez pas Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur ! Vous ne l'avez pas... J'ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. »[14]
  • « Pendant sept ans, la France a vécu en paix, sans souffrir de secousses intérieures graves, ni politiques, ni sociales. […] En ce jour qui marque pour beaucoup le terme de grandes espérances, je sais que vous êtes nombreux à partager mon émotion. […] Et dans ces temps difficiles, où le mal rôde et frappe dans le monde, je souhaite que la Providence veille sur la France, pour son bonheur, pour son bien et pour sa grandeur. Au revoir. » Mardi 19 mai 1981, 20 h.
  • « La France est une « mini-superpuissance ». » 1975
  • « À la civilisation de masse doit succéder une civilisation à l'échelle de l'individu. »

Extrait d’une intervention à Lyon - 23 avril 1981

  • « La télévision est le premier pouvoir en France, et non le quatrième. »

Extrait de l’émission TV Face à la 3 - 7 novembre 1984

  • « On ne guérit pas les plaies en les léchant avec une langue de bois. »

Extrait du journal Libération - 10 décembre 1990

  • « Il n'y aurait pas tant de malaise, s'il n'y avait pas autant d'amateurs de malaise. »
  • « Aucun roi de France n'aurait été réélu au bout de sept ans. »
  • « Tout le monde doit être bilingue dans une langue et en parler une autre. »

Extrait de la revue L'Évènement du jeudi - 5 avril 1990

  • « Ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l'histoire. »

[modifier] Bibliographie

[modifier] Ouvrages de/avec Valéry Giscard d'Estaing

[modifier] Ouvrages autour de Valéry Giscard d'Estaing

  • Arnaud Jacquet, Valéry Giscard d'Estaing, 1974-1981, La Ferté-Saint-Aubin, l'Archer, 1999.
  • La République mondaine, essai sur le giscardisme (Grasset, 1979) Jean Bothorel
  • Le Pharaon - Histoire du septennat Giscardien 19 mai 1974 - 22 mars 1978. Grasset, 1983. Jean Bothorel.

[modifier] Notes et références

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Valéry Giscard d'Estaing.

[modifier] Liens externes

[modifier] Chronologies

Précédé par Valéry Giscard d'Estaing Suivi par
Jean Lecanuet
Président de l'UDF
1988-1996
François Léotard
Georges Pompidou
Alain Poher (intérim)
Coprince d'Andorre
avec Joan Martí i Alanis
1974-1981
François Mitterrand
Précédé par Valéry Giscard d'Estaing Suivi par
' Président du G6
1975
Gerald Ford
États-Unis



Précédé par
Léopold Sédar Senghor
Fauteuil 16 de l’Académie française
2003-
Suivi par
Membre actuel