Abbaye de Ferrières

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Abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Ferrières
Ville Ferrières-en-Gâtinais
Pays France France
Région Région Centre Centre
Département Loiret Loiret
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Début de la
construction
Fin des travaux
Style(s)
dominant(s)

L'abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Ferrières est une abbaye bénédictine située à Ferrières-en-Gâtinais dans le Loiret.

[modifier] Historique

Ferrières était le siège d’une célèbre abbaye bénédictine, fondée peut-être par Clovis, attestée dès le début du VIIe siècle, restaurée au IXe siècle par Louis le Débonnaire et Charles le Chauve. Louis III et Carloman y furent couronnés. Ses écoles étaient réputées, notamment sous l'abbé Loup de Ferrières. Héric d'Auxerre fut élève de ce dernier avant de devenir un des maîtres de l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre.

Incendiée par les anglais pendant la Guerre de Cent ans, elle fut reconstruite sur ordre de l’abbé Louis de Blancafort à la fin du XVe siècle, et encore au XVIIe siècle sur ordre du prieur dom Guillaume Morin, après les destructions faites par les huguenots. Elle est representée dans le célèbre Monasticon gallicanum.

[modifier] Description

Outre l’église abbatiale Saint-Pierre (XIIe siècle et XIIIe siècle) ont été conservées : la chapelle Notre-Dame de Bethléem (à l’Ouest de l’église Saint-Pierre) et des parties des monuments conventuels, le tout datant pour l’essentiel de la reconstruction de Louis de Blancafort à la fin duXVe siècle. Au temps de sa splendeur, l’abbaye occupait un vaste terrain enclos avec un grand cloître (bordant au Sud la nef de l’église Saint-Pierre) et un petit cloître (touchant au chœur)[1]. L’église abbatiale est formée d’une nef du XIIe siècle, d’un transept et d’un chœur du XIIIe siècle. Elle a dû être commencée vers 1150. Le 29 septembre 1163, le pape Alexandre III consacrait la nef en cours de construction. Le grand vaisseau de la nef était doublé d’un collatéral unique à gauche, détruit en 1739 par la chute de la tour de croisée. On reconnaît encore les grandes-arcades qui faisaient communiquer collatéral et grand vaisseau. Les supports de ces grandes-arcades (aujourd’hui prises dans la maçonnerie) représentaient une alternance une grosse colonne et deux colonnettes jumelées et baguées (même disposition à la collégiale de Champeaux, à Saint-Martin d’Etampes ; le jumelage et le décor trahissent l’influence de la cathédrale de Sens. Il ne semble pas qu’il ait été prévu de voûter le grand vaisseau, couvert d’une charpente lambrissée. Dans le mur de droite, on remarque la porte (murée) qui donnait dans le grand cloître. Les fenêtres, haut placées à cause du cloître, sont apparemment contemporaines du transept et du chœur.

Ceux-ci ont été construits dans les premières années du XIIIe siècle. La croisée est une rotonde octogonale. Ce parti très original a peut-être été imposé par la présence, à cet emplacement, d’un bâtiment de plan centré carolingien (voir l’arc de pierres et briques alternées, au pan postérieur droit, qui serait un vestige de cette construction), parfois identifié avec le chœur de l’église reconstruite par ordre d’Aldaric, abbé de 821 à 828. L’espace central n’est pas couvert par une coupole mais par une voûte d’ogives à huit quartiers rayonnants. Entre la chapelle du bras et le chœur se trouve une petite pièce qui était autrefois sacristie et salle des morts (le corps des moines défunts y était déposé avant d’être placé dans le chœur pour la veillée funèbre). Sur le bras gauche s’ouvre une chapelle du XIVe siècle qui remplace peut-être une chapelle semblable à celle du bras droit. Le chœur est couvert d’une voûte sexpartite : on sait que ce type de voûte se trouve encore au XIIIe siècle en Champagne et en Bourgogne. Ses murs latéraux présentent des vestiges d’une construction du XIe siècle.

La croisée portait une tour dite « clocher de plomb » (visible sur la gravure du Monastecon gallicanum) détruite en 1739 : elle était décorée de huit statues en plomb, hautes de 2,5 m., et d’écussons aux armes de Louis XIII et du prince de Condé. La tour-clocher, à gauche, présente des parties basses très anciennes ; les étages ont été refaits au XIIIe siècle ; la flèche, à la fin du XVe siècle.

Le tympan de la porte antérieur du vaisseau central, aujourd’hui nu, était orné d’un christ en majesté, dans lequel on croyait reconnaître Clovis. Dans la porte antérieure du collatéral détruit, un chapiteau représentant le combat de Pépin le Bref avec le lion. Dans le chœur, nous trouvons le tombeau de Louis de Blancafort abbé de 1465 à 1507. Les vitraux de l’abside datent de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle, commandés par Louis de Blancafort ou son successeur Pierre de Martigny (1518-1527). Dans la chapelle Notre-Dame de Bethléem, retable de 1650 par Gilles Guérin.

[modifier] Notes et références

  1. photo de l'abbaye