Yves Mourousi

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Yves Stanislas Jean Benoît Marie Mourousi, né le 20 juillet 1942 à Suresnes, Hauts-de-Seine et décédé le 7 avril 1998 à Paris, était un journaliste français.

Sommaire

[modifier] Études

  • Études secondaires au lycée Lakanal de Sceaux.
  • Études à la faculté de droit de Paris et à l'École nationale de langues orientales vivantes.

[modifier] Débuts journalistiques

[modifier] Journal de 13 heures de TF1

  • De 1975 à 1988 : présentateur et rédacteur en chef du journal de 13 heures à TF1 avec à ses côtés successivement Claude Pierrard, Michel Denisot, Jean-Pierre Pernaut et à partir de 1981 Marie-Laure Augry.
  • Il apporte un changement radical aux journaux télévisés, en étant le premier à faire sortir le journal de son studio, avec un minimum d'un direct en extérieur par semaine. Il est également le premier à faire une interview de Leonid Brejnev en direct depuis la place Rouge à Moscou (du temps de l'URSS), la Pologne en 1977, la place Tian'anmen à Pékin en 1979. C'est ainsi que des quatre coins du monde il lance son célèbre « Bonjour » (peu conforme aux usages de l'époque). Il présente certains de ces journaux dans des lieux insolites, comme un bloc opératoire, d'où les télespectateurs peuvent suivre en direct l'opération d'un malade à cœur ouvert, ou bien d'une centrale nucléaire, d'un sous-marin en plongée, d'un porte-avions de la marine française, à bord du Concorde. À cette époque le journal télévisé de TF1 durait une heure, avec une première partie consacrée à l'actualité et une deuxième partie plus tournée vers la culture.
  • On se souvient aussi de ses clins d'œil à l'actualité, arborant tantôt le casque de chantier Bouygues le jour de la privatisation de la chaîne, une façon de dire « je suis et je reste indépendant », tantôt l'imperméable et les lunettes noires du Président polonais, le général Jaruzelski, venu en visite en France au grand dam du Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius.

[modifier] Autres activités

  • 1975 : convainc le Président Valéry Giscard d'Estaing d'autoriser le Tour de France à se conclure sur l'avenue des Champs-Élysées, tradition toujours respectée depuis,
  • 1976 : crée avec Jacques Plaine, président de la Fédération française des syndicats des libraires, la fête du livre aux Tuileries,
  • 1978 : est nommé « Monsieur Moto », chargé de mission auprès du ministre de la Jeunesse et des Sports. À cette occasion, il fut l'initiateur du projet de construction du circuit Carole.
  • Président d'honneur du « Monde Festif en France », principale association des forains de France, qui lui doivent leur installation chaque année dans les jardins des Tuileries,
  • Il organise et met en scène de nombreux spectacles, la comédie musicale Barnum, les Nuits de l'armée, etc.,
  • En 1984 et 1985 : conçoit et anime à trois reprises l'émission Ça nous intéresse, M. le Président avec François Mitterrand. Il fait sensation lorsque, assis sur le bureau présidentiel, il interroge le chef de l'État en lui demandant s'il est « un président chébran » avant, lors de l'émission suivante, de céder sa place à un jeune prodige de 15 ans, Cyrille de Vignemont, surdoué de l'informatique qui bombarde François Mitterrand de questions comme l'avait fait quelques années plus tôt Daniel Balavoine.
  • En 1985, il interprète une chanson sur le vietnam intitulée "19" (http://www.bide-et-musique.com/song/777.html)
  • En décembre 1988, sur TF1, il présente Au nom du peuple français, émission dans laquelle il réécrit le procès de Louis XVI et à la fin de laquelle les Français étaient appelés à voter : 55 % des suffrages exprimés se prononcèrent pour l'acquittement.

[modifier] L'après 13 heures

  • De 1987 à 1989 : directeur des opérations spéciales de TF1,
  • De 1989 à 1991 : conseiller d'Hervé Bourges, directeur général de RMC, et animateur de La Politique autrement (interview politique quotidien),
  • En 1990 : anime un interview dans l'émission Télé-Zèbre de Thierry Ardisson sur Antenne 2,
  • De 1991 à 1994 : directeur des programmes et des opérations extérieures de RMC.
  • En 1995 : l’INSEP (Institut national des sports et de l’éducation physique) lui confie la charge d'organiser le cinquantenaire de cette institution.
  • De 1996 à 1998 : responsable de la mission de la Mairie de Paris chargée d'organiser les festivités de l'an 2000, tâche qu'il ne pourra mener à son terme, décédant des suites d'une crise cardiaque le 7 avril 1998.

Il épouse en 1985 Véronique d'Alançon (1961-1992) à l'église Saint-Paul de Nîmes, à deux pas des Arènes. Ils ont une fille, Sophie, en 1986. La forte médiatisation de leur mariage leur vaut d'être moqués par Coluche et Thierry Le Luron lors d'un mariage parodique le 25 septembre 1985.

Yves Mourousi est enterré au cimetière du Montparnasse en 1998, au côté de son épouse décédée brutalement près de six ans avant lui, en 1992.

[modifier] Anecdote

  • Sa mère était la princesse Mourousi, émigrée de Russie de noblesse phanariote[1] et qui fut proche des Allemands pendant la guerre. D'après Cyril Eder[2], elle aurait, pour gagner sa vie pendant l'Occupation, dénoncé des familles juives et d'immigrés russes. Elle aurait fait de la prison pour avoir escroqué les nazis et en serait sortie pour accoucher d'Yves Mourousi en juillet 1942.
  • Le 31 août 1978, il est victime d'un attentat. Une bombe fait exploser son appartement et une partie de l'immeuble situé au 126, boulevard Suchet à Paris 16°. Un attentat revendiqué par un certain « Front uni arabe », une organisation qui n'a jamais existé. Un mystère entoure toujours cette affaire : qui était réellement visé par l'attentat. Yves Mourousi ou l'un de ses proches amis (Éric Yung) qui avant d'être journaliste et écrivain était dans un service de la police judiciaire du 36 quai des Orfèvres ?

[modifier] Bibliographie

  • Brando - le destin, Michel Lafon, 1991
  • Salut Mathias, Michel Lafon, 1987
  • Il est temps de parler, Flammarion, 1986
  • Les Vainqueurs 1985-1986, Édition Atlas, 1985

[modifier] Décorations et distinctions

  • Sept d'or
  • Grand prix de la communauté européenne de radiodiffusion (1969 & 1971)

[modifier] Références

  1. http://ghika.net/Familles/Mourousi/Mourousi.pdf généalogie d'Yves Mourousi
  2. Les comtesses de la Gestapo, de Cyril Eder ed. Grasset 2007

[modifier] Liens externes