Yann Goulet

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Yann Goulet, ou encore Yann Renard-Goulet, de son véritable nom Jean Gustave René, (20 août 1914 Saint-Nazaire -1999 Bray, près de Dublin, Irlande), nationaliste breton, sculpteur irlandais.

Membre du Parti national breton avant guerre. Il a commencé sa carrière artistique à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, où il a étudié l'art et l'architecture, il apprit la sculpture avec un assistant de Rodin, Despiau. Il obtient un premier prix de sculpture et un second prix de peinture. Ces œuvres en France sont : Bas-reliefs, Exposition International de Paris (1938); et le Monument de la jeunesse de l'empire Français, Lille (1939). C'est un ancien membre de la SFIO avant guerre. Il fait partie du mouvement artistique breton Seiz Breur. Il est suspecté, puis relâché en 1938 suite à l'attentat de l'organisation Gwenn ha Du, qui fait sauter le monument de la fédération britto-angevine à Pontivy le 18 décembre 1938.

Sommaire

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

[modifier] Armée française

En 1939, il se voit interdire l'accès aux cours réservés aux élèves officiers du génie et est renvoyé dans le secteur de Strasbourg pour y suivre un stage d'école de "sabotage". Il participe au début de la Seconde Guerre mondiale et est capturé par les Allemands le 11 juin 1940, alors qu'il faisait sauter un pont sur l'Aisne avec des camarades d'un corps franc. Il est prisonnier de guerre en 1940, et sera chef de camp à Luckenwalde. (voir : Bretonische Regierung). Il revient en Bretagne avec le dernier convoi des "libérables" du P.N.B. avec Fred Moyse en septembre 1940.

[modifier] Bagadou Stourm

Il fait partie pendant la Seconde Guerre mondiale des «Bagadou stourm» (section d'assaut). Il fut aussi collaborateur du journal antisémite et pro-allemand L'Heure bretonne. Un temps immigré à Paris, en janvier 1941, il prend la tête des «Bagadou stourm» et des "Organisations de la Jeunesse", du Parti National Breton des frères Delaporte. La promotion des officiers des Bagadou Stourm s'appella « Patrick Pearse », façon de célébrer le 25e anniversaire du Rising (forêt de Quénécan). Il aimera à rappeler cette influence irlandaise (calquée sur l'IRA) très différente de celle du Lu Brezhon fondé par Célestin Lainé, avec qui les relations se tendèrent à partir de 1941. Il insistera pour sa défense, comme pour Raymond Delaporte de la volonté d'organiser une armée bretonne indépendante, dépourvue de toute allégeance et de tout soutien vis à vis des troupes allemandes (contrairement à Célestin Lainé et son Bezen Perrot). Yann Goulet, refusa de suivre la démarche pro-allemande de Lainé et Mordrel.

[modifier] Interprétation

Responsable du camp d'été des Bagadoù Stourm en 1943, qui sera l'occasion de heurts avec la population, il est arrêté par les Allemands en août 1943 et emprisonné jusqu'en octobre pour avoir affronté la police de Vichy et intercepté un policier qui espionnait le camp. Il semble que l'arrestation de Yann Goulet par les Allemands et sa détention consécutive, jusqu'en octobre 1943, avec une grève de la faim, ait fait basculer la majorité des Bagadou Stourm nazairiens vers la Résistance active, dont deux meurent en déportation en Allemagne.

À la Libération, il trouve asile en Irlande et, en 1947, il est condamné à mort par contumace pour collaboration, par la Cour de justice de Rennes. Il obtient l'appui et le soutien de plusieurs militants communistes, et fait témoigner les familles juives qu'il a caché pendant la guerre.

[modifier] Sculpteur

Goulet, sa femme et ses enfants trouvent refuge en Irlande neutre en 1947. Ayant acquis la nationalité irlandaise en 1952, il se fait professeur d'art. Vite considéré comme l'un des plus grands sculpteurs du pays, il s'attaque au panthéon du nationalisme irlandais. Plusieurs de ses œuvres ornent aujourd'hui des bâtiments publics de Dublin (mémorial de Custom House de Dublin, Kerry Commitee de Ballyseedy, hommage aux combattants de la liberté de l'East Mayo à Kilkellys).

[modifier] Nationalisme breton

A la fin des années 1960, il se prétend chef du Front de libération de la Bretagne. Mieux, il revendique chaque attentat. Un matin de 1968, le chef de la police de Bray le félicite pour l'action de la veille, contre la caserne de CRS de Saint-Brieuc. Tous ses élèves se portent volontaires pour combattre en Bretagne à ses côtés. Ses amis l'appellent «tonton Yann», les plus sceptiques «général micro». En 1969, il est secrétaire général du CBL (Comité National de la Bretagne Libre). En fait, il n'a jamais exercé de réelle influence sur le renouveau d'un autonomisme breton marqué à gauche qui l'insupporte. Goulet revendiquera toujours la «révolution nationale qu'on a manquée en 1940». Il meurt en 1999.

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