Tunnel Maurice-Lemaire

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Le tunnel Maurice-Lemaire, communément appelé tunnel de Sainte-Marie, long de 6 872 m, permet de traverser la massif vosgien. C'est le plus long tunnel routier situé intégralement sur le territoire français, mais il fut initialement percé pour le chemin de fer. Il doit son nom actuel à Maurice Lemaire, ancien directeur général de la SNCF, député des Vosges de 1951 à 1978 et plusieurs fois ministre sous la Quatrième République, qui a œuvré pour sa modernisation.

Sommaire

[modifier] Le tunnel ferroviaire

Les premiers projets datent de 1866, peu après l'arrivée du chemin de fer dans les hautes vallées vosgiennes, mais la guerre de 1870 puis l'annexion de l'Alsace-Lorraine empêchèrent toute évolution.

Charles Regnauld, sous-directeur des Chemins de Fer d'Alsace-Lorraine, a réalisé les plans et a dirigé les travaux du tunnel ferroviaire.

Le tunnel a été ouvert au trafic ferroviaire le 8 août 1937 pour permettre la liaison entre les gares de Lesseux-Frapelle, dans les Vosges, et de Sainte-Marie-aux-Mines, dans le Haut-Rhin. Son entrée vosgienne est située sur le territoire de la commune de Lusse. Bien que la liaison ferroviaire concernée ait été prévue à voie unique, le tunnel a été percé au gabarit "double voie", ce qui était fréquemment le cas dans les ouvrages de grande longueur pour en améliorer la ventilation. Cette caractéristique sera en outre extrèmement utile pour la transformation ultérieure de l'ouvrage en tunnel routier.

Inauguré en grande cérémonie par le président de la République Albert Lebrun, il donnait passage à la liaison ferrée Nancy - Saint-Dié - Sélestat - Colmar - Fribourg-en-Brisgau.

Entre mars et septembre 1944,dans le cadre de la réorganisation de l'industrie de guerre nazie par les SS, le tunnel abrita une usine de carter d'avion dont les ouvriers étaient des déportés.Un camp fut construit devant l'entrée Est du tunnel par les détenus eux-même. Ce kommando, dépendant du camp de concentration de Natzweiler, fut évacué en septembre 1944 vers Dachau à cause de l'avancée des troupes américaines.

La ligne de chemin de fer fut fermée le 2 juin 1973 et le tunnel revendu aux collectivités territoriales, permettant à la SNCF de réaliser une bonne opération financière.

[modifier] Le tunnel routier

La route nationale 59 étant souvent peu praticable en hiver au passage du col de Sainte-Marie-aux-Mines (772 m), et sous la pression conjointe des services parisiens de l'Équipement et du conseil général des Vosges présidé par Maurice Lemaire, une Société d'étude du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines fut créée en 1966, en vue de l'exploitation routière de l'ouvrage. Elle a évolué en société d'économie mixte en 1971, afin de pouvoir procéder aux transformations nécessaires, selon une formule approuvée en Conseil d'État le 23 avril 1973. Il s'est ouvert au trafic routier le 7 février 1976. L'exploitation routière est concédée jusqu'au 31 décembre 2022.

Avec un trafic annuel moyen de 3 400 véhicules par jour, dont 40% de poids lourds, ce tunnel est un acteur économique majeur pour les échanges transvosgiens. Les grumes, les hydrocarbures et autres matières dangereuses y sont interdits et passent par les cols.

La catastrophe de tunnel du Mont-Blanc a conduit à revoir la sécurité. Dans un premier temps, les poids lourds de 3,5 tonnes ont été interdits, puis tous les véhicules à compter de 19 avril 2004, afin de réaliser des installations de sécurité.Il s' agit de percer un tunnel secondaire de 6 mètres de diamètre, qui servirait de voie de secours. D'autre part, des zones de retournement seront percées régulièrement dans l' ancien tunnel ainsi que des accès à la voie de secours. Les travaux entrepris dureront jusqu'en juin 2008. Le doublement aurait couté 300 millions d'€. Le transit international a été dévié hors massif vosgien sur l'A 4 au nord et l'A 36 au sud.

[modifier] Voir aussi

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Liste des tunnels

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