Tribu Ka

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La Tribu Ka est un mouvement se présentant comme le défenseur du peuple noir,crée en décembre 2004 par Kémi Séba, . Il s'inspire de la doctrine du khémitisme, et qui attribue aux populations négro-africaines la fondation de la civilisation égyptienne. La Tribu Ka a été dissoute par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. Séba a ensuite formé le mouvement politique Génération Kémi Séba.[1]

Sommaire

[modifier] Présentation

La Tribu Ka symbolise pour certains l'émergence d'un extrémisme noir en France. Elle fut fondée par Kémi Séba, à l'origine proche des thèses du mouvement noir américain la Nation of Islam.

La tribu Ka organisait régulièrement des réunions interdites aux Blancs (les « Leucodermes »), aux Juifs (les « Hyksos ») et aux Arabes. Son chef, Kémi Séba de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capochichi, Français né en 1981, a été mis en examen pour incitation à la haine raciale et le 29 mai 2006, le site Internet de la Tribu Ka a été fermé.

[modifier] Actions médiatiques

Le dimanche 28 mai 2006, 40 membres de la Tribu Ka se sont rendus dans le quartier juif de la rue des Rosiers à Paris avec le but affiché d'y provoquer les membres de la Ligue de défense juive et du Betar dans leur salle d'entrainement au Krav maga, qu'ils soupçonnaient de s'être rendus coupable de ratonnades envers des Noirs lors des marches de soutien après le meurtre d'Ilan Halimi. Des commerçants et des nombreux témoins ont fait état d'insultes racistes, de provocations et de bousculades envers la population de ce quartier de la part des manifestants. La police n'a pu constaté aucun port d'arme[2]. À la suite de ces évènements, Philippe de Villiers appelle à ce que les membres de Tribu Ka soient déchus de la nationalité française, tandis que l'UEJF et SOS Racisme demandent la dissolution du groupe.

Depuis, ils multiplient les coups médiatiques (irruption dans un tribunal pour assister au procès d'un policier ayant tué un enfant noir, déplacement à Compiègne pour soutenir un jeune Noir s'étant fait tirer dessus par un Blanc, inauguration musée des Arts Premiers du Quai Branly etc.)

[modifier] Dissolution

En suivant une proposition du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy fondée sur la loi du 10 janvier 1936 « relative aux groupes de combat et milices privées » interdisant les groupements qui propagent des théories qui justifient ou encouragent à la discrimination, à la haine et à la violence du fait de leur religion ou origine ethnique, le président de la République a décidé de dissoudre la Tribu Ka le mercredi 26 juillet 2006 par décret pris en conseil des ministres. De son côté, la Tribu Ka déclarait qu'elle ne tiendra pas compte de cette demande de dissolution. À cet égard, le groupe n'était de toute manière pas constitué en association ou parti politique dont les statuts avaient été déposés.

Suite à la dissolution, Kémi Séba affirme dans une interview[3] que « c’est Sarkozy qui [l']a quasiment créé politiquement et médiatiquement ». Séba recrée par la suite un site Internet qui est interdit le 25 septembre 2006 par la justice française car, selon le juge, le site « en évoquant la nécessité d'éradiquer cette mafia sioniste, le fait que la pieuvre sioniste détruit tout sur son passage en asphyxiant toute trace de dignité humaine, le défendeur, en reprenant la thèse imaginaire du complot, ne peut sérieusement pas contester qu'il entend bien stigmatiser un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une confession, et aussi une race »[4].

Le responsable du groupe a de suite indiqué, après cette décision : « La Tribu Ka va transgresser cette décision injuste, on continuera à se réunir, à mener nos actions ». Le 25 septembre 2006, le tribunal de Paris fait fermer le site Internet de la Tribu Ka, rapporte le journal L'Express.

Selon arrêt en date du 17 novembre 2006 (Dalloz 2006 informations rapides p.3009) le Conseil d'État a rejeté la demande d'annulation du décret portant dissolution du groupement, notamment en approuvant ce décret d'avoir relevé "que le groupement de fait « Tribu Ka », à travers ses communiqués de presse, les publications de son site internet et les déclarations de ses responsables, se livre à la propagation d'idées et de théories tendant à justifier et à encourager la discrimination, la haine et la violence raciales, notamment à l'encontre des personnes qui ne sont pas de couleur noire, qu'il prône également l'antisémitisme et qu'il a organisé des actions menaçantes à l'égard de personnes de confession juive" et estimant "qu'il ressort des pièces du dossier que par leurs déclarations, leurs communiqués de presse et les messages diffusés sur leur site internet, ainsi que par une action collective à caractère antisémite, concertée et organisée, commise le 28 mai 2006, rue des Rosiers, à Paris, les membres de la « Tribu Ka » ont provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence envers des personnes à raison de leur appartenance à une race ou une religion déterminée, et propagé des idées ou théories à caractère raciste et antisémite". Le décret est certes restrictif de la liberté d'expression, mais "cette restriction est justifiée par la gravité des dangers pour l'ordre public et la sécurité publique résultant des activités du groupement concerné".

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Cinq mois après sa dissolution, la Tribu Ka prépare son retour, Le Monde, 15/01/2007
  2. « Ouverture d'une enquête après le défilé d'un groupe extrémiste rue des Rosiers »
  3. :: Novopress.info France » Blog Archive » Kemi Seba (Tribu KA) : « Je lance un appel à tous les damnés du sionisme »
  4. Le Monde.fr : Les Dépêches

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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