Suaire de Turin

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La première photographie du Suaire de Turin, prise en 1898 par Secundo Pia.
La première photographie du Suaire de Turin, prise en 1898 par Secundo Pia.

Le suaire de Turin (ou « linceul de Turin ») est une relique conservée dans la chapelle royale de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin en Italie. Il s'agit d'un drap en lin ancien qui montre l'image d'un homme qui présenterait les traces de tortures physiques correspondant à un crucifiement.

Le suaire de Turin est sujet à un débat très approfondi mais aussi parfois houleux entre certains scientifiques, historiens, croyants, vulgarisateurs, concernant tous les nombreux domaines d'étude auxquels cet objet se rapporte.

Pour certains, il s'agirait du Saint-Suaire, le linceul ayant recouvert Jésus de Nazareth lorsqu'il fut mis au tombeau : son image se serait imprimée en négatif sur les fibres, à un moment qui correspondrait à la proclamation de la résurrection de Jésus.

Pour d'autres, le suaire est une contrefaçon médiévale ou l'œuvre d'un artiste réalisée à des fins de dévotion. Ce fut ce que déclarèrent les autorités de l'Église catholique romaine auxquelles la relique fut présentée en premier lieu : les évêques de Troyes Henri de Poitiers puis Pierre d'Arcis, soutenus par le roi de France Charles VII. À l'inverse, l'antipape Clément VII en institua le culte.

L'Église catholique, gardienne du linceul, ne s'est jamais prononcée officiellement, considérant que l'authenticité ou non du linceul n'ajoutait rien à la foi chrétienne. Elle a toutefois accepté les résultats de la datation au carbone 14 effectuée en 1988 qui conclua à un objet médiéval (1260-1390). Mais cette étude vint à être contestée.

Aujourd'hui l'intérêt pour le suaire de Turin demeure : la majorité de la communauté scientifique s'accorde pour dire que la formation de l'image du corps reste inexpliquée en l'état actuel des connaissances[1].

En mars 2007, la chaîne de télévision catholique KTO a diffusé un reportage allant dans le sens de l'inauthenticité du suaire, et a aussitôt reçu des courriels de protestation et de menaces de la part de téléspectateurs intégristes.

Une nouvelle ostension du linceul aura lieu en 2010[2]. Elle sera notamment l'occasion de mesurer l'engouement du public pour ce drap, objet de tant de recherches, de controverses et de dévotions.

Négatif du visage du Suaire de Turin, 1898
Négatif du visage du Suaire de Turin, 1898

Sommaire

[modifier] Principaux arguments des opposants et des partisans

[modifier] Preuves et arguments cités contre l'authenticité du suaire

  • la lettre d'un évêque du Moyen Âge au pape d'Avignon, qui déclarait être personnellement au courant que l'image avait été habilement peinte pour soutirer l'argent des pèlerins ;
  • les mesures liées à la datation par le carbone 14 réalisées en 1988 qui indiquent une époque médiévale pour l'échantillon analysé ;
  • l'analyse de l'image au microscope par Walter McCrone, qui a conclu qu'on avait employé des pigments ordinaires ;
  • le fait que l'empreinte ne soit pas déformée, et les proportions du corps jugées inhabituelles.
Suaire de Turin
Suaire de Turin

[modifier] Preuves et arguments cités pour l'authenticité du suaire de Turin

  • événements historiques tendant à accréditer la thèse selon laquelle le Mandylion et le suaire de Turin ne sont qu'un seul et même objet ;
  • analyses matérielles du textile qui font remonter son origine au premier siècle ; notamment des analyses chimiques sur les taches qui contredisent directement les affirmations de McCrone ;
  • propriétés inhabituelles de l'image elle-même, dont certains affirment qu'elle ne pourrait pas avoir été produite par une technique de formation d'image connue avant le XIXe siècle ;
  • étude de pollens par différents botanistes tendant à montrer que le suaire aurait voyagé, notamment dans la région de l'actuel Israël.
  • double superficialité de l'image, démontrée en 2004. Une image sur « l'envers » a été détectée après la restauration de 2002 [3].
  • imprécision de la datation par le carbone 14 pour des intervalles de temps très petits (c'est-à-dire inférieurs à la demi-vie du 14C) [réf. nécessaire].

[modifier] Description

Le suaire est rectangulaire et mesure 4,36 m sur 1,11 m. Le drap est tissé en chevron et est composé de fibres de lin entrelacées à certains endroits de fibres de coton[4] ; il présente des marques de brûlures dues à un incendie. Il figure l'image en vue frontale et dorsale d'un homme nu, avec ses mains en travers de la taille. Les deux vues sont alignées tête-bêche. L'avant et l'arrière de la tête se joignent presque au milieu de la toile, les vues correspondent à la projection orthogonale d'un corps humain.

L'« homme du suaire » porte une barbe et des cheveux au milieu des épaules. Il est bien proportionné, assez musclé et mesure environ 1,75 m, ce qui est une taille inhabituelle pour un homme du premier siècle (la période de la mort de Jésus), ou du Moyen Âge (époque du premier témoignage incontesté de l'existence du suaire, et d'une contrefaçon possible). Des taches rouge foncé, interprétées comme étant du sang ou une substance analogue, sont trouvées sur le tissu, montrant diverses blessures :

  • un poignet au moins présente une grande tache de forme circulaire, de l'apparence d'une perforation (le deuxième poignet est caché par le pliage des mains) ;
  • sur le côté, apparemment une autre tache est présente ;
  • des petites taches sont présentes autour du front et ont l'apparence de blessures ;
  • une masse de traces linéaires sur le torse et les jambes seraient causées par un châtiment.

Sous les traces hématiques, on ne retrouve pas la coloration qui caractérise l'image du corps[5].

Le 28 mai 1898, le photographe amateur italien Secondo Pia prit la première photographie du suaire et fut stupéfait, lors du développement, par le résultat du négatif qui donnait l'aspect d'une image positive, ce qui implique que l'image du suaire est elle-même, en quelque sorte, un négatif (le négatif d'un négatif est un positif).
À proprement parler, l'image sur le suaire est un « relief » négatif, dans lequel les secteurs du corps touchant le tissu sont plus foncés, et pas un négatif « photographique », sur lequel les secteurs du corps avec une pigmentation plus légère sembleraient plus foncés sur le tissu. Un exemple de cette distinction peut être vu dans la barbe, qui semble plus foncée sur le suaire au bout du menton, là où elle touche le tissu. Les observateurs ont remarqué que les détails et reliefs de l'homme du suaire sont considérablement augmentés sur le négatif photographique. Les résultats de Pia ont accru l'intérêt pour le suaire et ont suscité de nouveaux efforts pour déterminer son origine.

L'utilisation en 1976 de l'analyseur VP-8[6] pour analyser l'image du suaire de Turin a produit une image de nature tridimensionnelle, unique par son caractère, selon l'auteur de l'étude[7].

[modifier] Théorie de Ian Wilson

L'écrivain britannique Ian Wilson, auteur de nombreux ouvrages sur les pouvoirs cachés de l'esprit et sur la « vie après la mort » [8], émet l'hypothèse que le drap d'Édesse, ou Mandylion, serait le même objet que le suaire de Turin.

Une miniature d’un ouvrage connu sous le nom de Codex Pray est datée entre 1192 et 1195 et conservée à la Bibliothèque nationale de Budapest. Elle représente l’onction du corps du Christ au cours de sa mise en linceul, ainsi que la découverte du Suaire vide par les Saintes Femmes au matin de Pâques. En 1986, le docteur Yves Cartigny y a distingué clairement les marques en « L » inversé de l’incendie antérieur à 1357, mais non daté avec précision. Le Mandylion serait, selon cette hypothèse, antérieur à 1195[9].

À la veille de la mise à sac de la ville par les Croisés, en avril 1204, le témoignage de Robert de Clari, qui a vu le « sydoines la ou nostres sires fut envelepes », est sans équivoque.

En 1205, après le sac de Constantinople, Théodore Ange, un neveu de l’empereur byzantin déposé, a protesté auprès du Pape Innocent III, dans une lettre datée du 1er août 1205 :

« Les Vénitiens se sont partagé l’or, l’argent et l’ivoire alors que les Français ont fait de même avec les reliques des Saints et de celle la plus sacrée, le linge qui a recouvert notre seigneur Jésus Christ après sa mort et avant sa résurrection. Nous savons que les objets sacrés sont préservés des prédateurs à Venise, en France et dans d’autres lieux, le linge sacré à Athènes. »
    — Codex Chartularium Culisanense, fol. CXXVI (copia), National Library Palermo

On peut envisager le parcours historique du Mandylion de la manière suivante [réf. nécessaire] :

  • de 30 à 57, on parle d’un « portrait de Jésus » à Édesse (Urfa).
  • en 57, Ma’nu VI persécute les chrétiens ; ledit portrait disparaît et on perd sa trace.
  • en 525, une terrible inondation survient à Édesse ; au cours des travaux de reconstruction, on trouve le Mandylion caché dans l’épaisseur d’un mur.
  • en août 944, le Mandylion arrive à Constantinople.
  • vers 1025, on connaît un portrait ressemblant au Saint Suaire.
  • le 12 avril 1204, les Croisés mettent à sac la ville de Constantinople ; le Mandylion disparaît.

Le sermon de Grégoire le Référendaire, en 944, traduit par Mark Guscin[10], fait mention de la représentation du corps entier de Jésus et pas seulement de sa face[11].

[modifier] Histoire du suaire de Turin

[modifier] Apparition en Champagne

Le linceul apparaît en Champagne en 1357 à Lirey, où il fait l'objet d'ostensions sous l'autorité de sa propriétaire, veuve du chevalier Geoffroy Ier de Charny. Aucune pièce ne permet de dater de façon précise l'acquisition de ce linceul. La possession de cette relique a toutefois marqué la famille de Charny, puisqu'elle ajouta à ses armes un pèlerin et une image du Saint-Suaire.

L'hypothèse principalement avancée est celle-ci : Othon de la Roche, croisé de la quatrième croisade, l'aurait volé au duc d'Athènes entre 1204 et 1208, et envoyé à son père en 1208. Son père vivant près de Besançon, cette théorie explique l'origine de deux autres morceaux de tissus ayant aussi été appelés « Saint-Suaires » . L'arrière-petite-fille d'Othon de la Roche, Jeanne de Vergy, épouse Geoffroy de Charny en 1340, et fait ainsi passer le Suaire dans la famille de Charny. Marguerite de Charny, petite-fille de Geoffroy de Charny, affirme quant à elle, en 1443, que c'est son grand-père qui « l'a conquis à Athènes » lors d'un de ses voyages.

Cependant, Geoffroy de Charny a écrit en avril 1349 au pape Clément VI pour l'informer de la construction de l'église Sainte-Marie de Lirey, en remerciement à la Sainte-Trinité, à laquelle il attribuait la réussite de son évasion des geôles anglaises, mais sans faire mention d'une relique. L'église collégiale est achevée en 1353, le linceul y est déposé en 1357, et Geoffroy de Charny meurt à la bataille de Poitiers (16 septembre 1356).

Les ostensions de ce linceul advenues à la famille de Charny entre 1349 et 1356 durent jusqu'en 1360. À cette date, l'évêque de Troyes Henri de Poitiers interdit les ostensions, considérant que le linceul doit être faux, les Évangiles n'en faisant pas mention.
Jeanne de Vergy prend peur et met alors le linceul en sécurité dans son château fortifié de Montfort en 1360 ; il y restera 28 ans jusqu'à son décès en 1388.

[modifier] Le suaire en Champagne

Jeanne de Vergy, veuve de Geoffroy de Charny, a épousé en secondes noces Aymon de Genève, oncle de l'antipape Clément VII. Ce dernier autorise son fils à reprendre les ostensions à Lirey en 1389 et impose à l'évêque de Troyes Pierre d'Arcis un silence éternel sur la question suite à l'interdiction par celui-ci d'exposer le drap sous peine d'excommunication[12]. Pierre d'Arcis n'obéit pas et en appelle au roi Charles VII, qui révoque l'autorisation d'exposer. Il écrit ensuite à Clément VII et lui adresse un mémoire qui lui fait part des découvertes de son prédécesseur[13]. Celui-ci avait affirmé que le linge avait été peint afin d'attirer les foules et d'en tirer bénéfice. Pierre d'Arcis affirme même avoir retrouvé le peintre.

Le clergé de Lirey refuse d'obéir à son évêque, et en appelle à Clément VII, qui confirme le droit d'exposer le linceul le 6 janvier 1390 :

« Enfin celui qui fera l'ostension devra avertir le peuple au moment de la plus forte affluence et dire à haute et intelligible voix, toute fraude cessant, que ladite figure ou représentation n'est pas le vrai Linceul de Notre-Seigneur, mais qu'elle n'est qu'une peinture ou un tableau du Linceul. »

Interdiction est également faite par Clément VII à Pierre d'Arcis de s'opposer à l'exposition du drap funéraire, si celle-ci se fait selon ce qui est prescrit par le décret.[14]

Le 1er juin 1390, l'antipape Clément VII publie une nouvelle bulle qui accorde des indulgences aux personnes qui visiteront l'église collégiale de Lirey, où est conservé l'objet[15].

Craignant pour la conservation du linceul (des bandes de brigands, les Grandes compagnies, ravagent la France), les chanoines de Lirey, qui ont hérité de la relique, la confient à Marguerite de Charny, petite-fille de Geoffroy de Charny.

[modifier] Errances du suaire au XVe siècle

Peinture sur toile de Gianbattista delle Rovere « le Fiammenghino » conservé à la Galerie Sabauda.
Peinture sur toile de Gianbattista delle Rovere « le Fiammenghino » conservé à la Galerie Sabauda.

En 1418, Humbert de Villersexel époux de Marguerite de Charny, comte de la Roche, plaça à nouveau le linceul dans son château de Montfort pour le protéger des bandes de pillards et de la guerre de Cent Ans. Il le déplaça ensuite à Saint-Hippolyte (Doubs), un autre de ses fiefs. À la mort d'Humbert de Villersexel en 1438, les chanoines de Lirey se pourvurent en justice pour forcer son épouse à restituer la relique, mais le parlement de Dole et la cour de Besançon donnèrent raison à Marguerite de Charny, qui voyagea dans différents endroits avec le Linceul, notamment à Liège, Genève, Annecy, Paris, Bourg-en-Bresse, Nice.

Le 13 septembre 1452, elle vend la relique à Anne de Lusignan, épouse du duc Louis Ier de Savoie, contre le château de Varambon. Le Linceul est dès lors conservé dans une nouvelle église, la Sainte-Chapelle de Chambéry, élevée à la dignité de collégiale par le pape Paul II. En 1464, le duc accepte de verser une rente aux chanoines de Lirey contre l'abandon des poursuites. Après 1471, le Linceul est fréquemment déplacé, à Verceil, Turin, Ivrée, Suse, Chambéry, Avigliano, Rivoli et Pignerol. Une description est donnée par deux sacristains de la Sainte-Chapelle, dans l'inventaire du 6 juin 1483 : « enveloppé dans un drap de soie rouge, et conservé dans un coffre de velours cramoisi, orné d'incrustations d'argent, et fermé par une clef d'or. »

[modifier] Du XVIe au XXe siècle

La Sainte-Chapelle du Château des Ducs de Savoie, qui abrita le Saint-Suaire
La Sainte-Chapelle du Château des Ducs de Savoie, qui abrita le Saint-Suaire

Dans la nuit du 3 au 4 décembre 1532 le Saint Suaire fut pris dans un incendie, à Chambéry, dans la Sainte Chapelle où il était déposé. On le retira du feu alors que le coffre d'argent dans lequel il reposait commençait à fondre. Le linceul était alors plié en 48 épaisseurs, et fut brûlé à certains endroits. Là où le tissu était troué, les Clarisses, en 1534, cousirent des pièces d'aspect plus ou moins triangulaires (en blanc sur les photos positives, en noir sur les négatives).

Depuis 1578, il était à Turin, où les Ducs de Savoie ont transféré leur capitale en 1562. Le dernier roi d'Italie, Humbert, en fit don au Pape en 1983.

En 1997, il est sauvé d'un incendie qui ravage la cathédrale de Turin.

[modifier] Études scientifiques et controverses

[modifier] Le STURP (1978-1981)

[modifier] Historique

En 1978, un groupe de plus d’une vingtaine de scientifiques et chercheurs américains du STURP, le « Shroud of Turin Research Project », assistés de deux italiens, Giovanni Rigi (micro-analyste) et Luigi Gonella, (conseiller scientifique du Cardinal de Turin) menèrent pendant 120 heures des analyses approfondies de l’objet et des prises d’échantillons de surface.[16] Première étude scientifique de grande ampleur, officiellement reconnue comme telle par le Vatican, elle a la particularité d’avoir analysé l’objet sur place avec les sept tonnes de matériel acheminées des États-Unis pour l’occasion.
Le professeur Baima Bollone, directeur de l’institut médico-légal de Turin, reçut également des échantillons pour déterminer si la substance constituant les taches carmin pâle était du sang.

[modifier] Techniques utilisées

Diverses techniques de pointes furent employées pour analyser le tissu ancien : rayons X, fluorescence, microchimie, spectres infra-rouge et ultra-violet, microscopie optique. Des milliers de photographies furent également prises.
À partir des données récoltées, un total de plus de 100 000 heures de travail en laboratoire furent nécessaires pour les exploiter.

[modifier] Conclusions

Les conclusions de l’étude furent données à l’occasion de la présentation du rapport final en 1981 :

  1. les données récoltées par les techniques mentionnées ci-dessus excluent la possibilité que la peinture soit la technique à l’origine de la formation de l’image. Cela contredit la thèse développée par l'évêque de Troyes Pierre d'Arcis 600 ans plus tôt. L’image du corps est formée par la coloration monochrome et superficielle des fibres de lin (d’une profondeur de l’ordre de 40 microns) qui résulte d’un processus de déshydratation oxydante et de conjugaison de la structure des microfibrilles du lin. C’est la présence plus ou moins importante de microfibrilles altérées qui va donner l’aspect plus ou moins foncé de l’image du corps.
  2. l’analyse des niveaux de densité de coloration de l’image du visage, à l’aide d’un instrument de la NASA, a permis de mettre en évidence une information de nature tridimensionnelle, à l’origine de la propriété similaire à celle d'un négatif photographique déjà observée par le passé.
  3. la combinaison des informations de natures physiques, chimiques, biologiques et médicales n’a pas permis d’expliquer comment l’image s’est formée et quel phénomène l’a engendrée.

[modifier] Publications des résultats

Les travaux du STURP ont donné lieu à la publication d’une vingtaine d’articles de référence dans des revues scientifiques à comité de lecture[17].

[modifier] Un faux médiéval pour Walter McCrone

Walter McCrone (+2002), consultant du STURP et directeur d'un institut portant son nom, fut le premier à pouvoir examiner les 32 échantillons prélevés sur le suaire en 1978. Spécialiste mondialement réputé du microscope à lumière polarisée, il est également connu pour avoir été un adversaire de l'authenticité de la « carte du Vinland »[18]. L’étude des particules au microscope à lumière polarisée (principalement) lui ont permis de tirer les conclusions suivantes : il s'agit d'une peinture constituée de pigments d'ocre rouge et de vermillon et les prétendues taches de sang sont composées des mêmes substances enrobées dans un composé à base de collagène. Ses découvertes sur le suaire furent publiées dans le journal de son institut (Microscope)[19] suite à la contestation par le STURP de ses conclusions et à sa démission du groupe.

Pour leurs contradicteurs, il reste à savoir s'il est réellement possible de déterminer avec certitude la nature d’un sang à partir de faibles traces très anciennes. Ils avancent aussi que personne ne connaît le groupe sanguin de Jésus et qu’un contrefacteur peut parfaitement avoir imaginé d’introduire des traces de sang dans sa composition pour faire plus vrai.

[modifier] Techniques de reproduction envisagées

En contradiction avec l'étude du STURP, d'autres[réf. nécessaire] avancent qu'il est techniquement possible pour un peintre de réaliser une empreinte négative sur toile sans laisser apparaître de traces de pinceaux. L’empreinte a pu aussi être réalisée d’une autre façon. En effet, cet aspect a été facilement reproduit à plusieurs reprises par des expérimentateurs à partir d'un bas-relief enduit d'un colorant. Un simple recouvrement du modèle par un linge humide suivi d'un tamponnement permet alors de constituer une empreinte en négatif sur le tissu.

Ainsi, la revue Science & Vie a réalisé (voir N° de juillet 2005) une réplique du visage du suaire avec des moyens qui existaient au Moyen-Âge. Pour ce faire, elle a enduit un bas-relief d'un pigment, puis a recouvert ce bas-relief d'un tissu qu'elle a ensuite tamponné. L'image négative du bas relief se trouva ainsi parfaitement reproduite. Cette technique était dans les possibilités des hommes du Moyen-Âge, (époque de l'invention de l'imprimerie) même s'ils ne pouvaient imaginer que la technique photo pourrait (600 ans plus tard) restituer l'apparence de l'image positive.

Cependant jusqu'à aujourd'hui, toutes les tentatives pour reproduire une copie similaire du Suaire de Turin dans toutes les caractéristiques détectées ont échoué[20],[21].

[modifier] La datation au carbone 14 (1988-1989)

[modifier] Préambule

La datation radiocarbone n'est pas une technique sans faille. Le Dr Willi Wölfli, directeur du laboratoire de datation radiocarbone de l'École Polytechnique Fédérale de Zurich, qui a pris part à la datation du Suaire de Turin, a déclaré[22]: « La méthode C-14 n'est pas à l'abri d'erreurs grossières de datation quand des problèmes non-évidents existent liés aux échantillons prélevés. L'existence d'erreurs indéterminées significatives se produit fréquemment. »

[modifier] Élaboration du protocole de mesure

C'est en 1984 que le STURP proposa un protocole pluridisciplinaire pour effectuer la datation au radiocarbone du tissu[23] : il comprenait la prise de six échantillons, leurs analyses physico-chimiques et leur datation au C14. Les méthodes SMA (spéctrométrie de masse avec accélérateur) et celle des compteurs seraient utilisées suivant la technologie adoptée par les six laboratoires retenus.

En octobre 1986, après quelques jours de consultations avec les intéressés, l'archevêque de Turin, Mgr Ballestrero, adopta le programme suivant : sept laboratoires étaient retenus (cinq par SMA, deux par méthode des compteurs). Une spécialiste mondialement reconnue en textiles anciens allait superviser les prélèvements. Des d'analyses physico-chimiques des échantillons succéderaient avant destruction. Chaque laboratoire allait recevoir un échantillon du suaire et deux échantillons de référence et un faux échantillon. Trois organismes officiels: L'Académie Pontificale des Sciences, L'institut de Métrologie Colonnetti de Turin et le British Museum, allaient se porter garants du bon déroulement de l'étude ainsi que du traitement et de la communication des résultats.

Un an plus tard, un protocole profondément modifié et beaucoup moins exigeant fut annoncé par le secrétaire d'État de Jean-Paul II. Quatre laboratoires étaient exclus, seule la méthode SMA était retenue. le British Museum allait superviser seul la procédure. Les études physico-chimiques préalables pour contrôler les échantillons avant leurs destructions étaient abandonnées.

[modifier] Prélèvement et datation

Tôt le 21 avril 1988, commencèrent les opérations de prise d'échantillon sous la direction de Giovanni Riggi di Numana[24]. Quatre heures furent nécessaires pour décider de l'emplacement du prélèvement d’un seul et unique échantillon. Le choix se porta sur une zone en bordure du suaire de Turin, adjacente à l'emplacement du prélèvement effectué en 1973.

L’échantillon prélevé fût scindé en deux parties ; la seconde partie fût coupée en trois morceaux, un pour chaque laboratoire. Vu qu'un de ces morceaux présentait un poids inférieur à 50 mg (poids minimum pour les analyses), on lui adjoignit un morceau de la première partie. On plaça enfin les échantillons dans de petits récipients en acier. On procéda de même avec les trois échantillons de contrôle[25]. L'opération de datation par les laboratoires de l'Université d'Oxford, de l'Université d'Arizona et de l'École Polytechnique Fédérale de Zurich pouvait commencer.

[modifier] Conclusion de l'analyse

[modifier] Annonces du résultat

Le 13 octobre 1988, le Cardinal Ballestrero annonce dans une conférence de presse les résultats de la datation transmis par le Prof. Tite du British Museum. La concentration moyenne en C14 du lin donne une date médiévale située entre 1260 et 1390 avec une probabilité de 95 %. Le statut du Saint Suaire était dorénavant celui d'une merveilleuse icône selon les mots du cardinal, et une création médiévale pour la majeure partie de l’opinion publique.

À Londres, le lendemain, Le Dr Tite, assisté du Dr Hedges (Oxford) et du Prof. Hall (Oxford et membre du conseil de direction du British Museum) annoncèrent leur résultat, corroborant l'annonce de la veille.

[modifier] Le rapport publié dans la revue "Nature"

Quatre mois plus tard parut dans la revue scientifique prestigieuse "Nature" un compte-rendu de l'étude[26]. Contrairement à l'attente de nombreux scientifiques, l'article publié dans la revue Nature ne mentionnait pas les mesures brutes des trois laboratoires, ni les détails des calculs effectués par le British Museum. Ces informations ne furent par la suite jamais transmises ou publiées[27].

Le tableau ci-dessous résume les résultats tels que publiés dans le tableau 2 de l'article. Les valeurs sont en années avant 1950, année de référence.

Echantillons SUAIRE Contrôle 1 Contrôle 2 Contrôle 3
Arizona 646±31 927±32 1995±46 722±43
Oxford 750±30 940±30 1980±35 755±30
Zurich 676±24 941±23 1940±30 685±34
Moyenne non pondérée 691±31 936±5 1972±16 721±20
Moyenne pondérée 689±16 937±16 1964±20 724±20
Valeur du Khi2 6.4 0.1 1.3 2.4
Niveau de significativité* 5% 90% 50% 30%

(*) Le niveau de significativité, découlant de la valeur du test Khi2, est la probabilité que la différence des dates moyennes entre les laboratoires soit due aux seules marges d'erreurs statistiques des mesures de chaque laboratoire.

[modifier] Fin annoncée des analyses

La datation n'est pas acceptée par tous et chacun campe sur ses positions. L’Église refuse l'éventualité d' une nouvelle datation au carbone 14, car comme l'explique Jacques Evin dans Le Monde du 24 juin 2005[28], « La pièce se dégrade. Ce qui est fondamental c'est désormais sa préservation. Il s'agit d'une œuvre d'art ». De plus, il pense qu'il est probable, que malgré les précautions sévères qu’il serait nécessaire de prendre, il y aurait des personnes qui continueraient à douter. Ainsi il déclare que, déjà à la première datation de 1988, les précautions opératoires ont dépassé très largement les habitudes scientifiques en la matière, ce qui n’a pas empêché les nombreuses critiques.

[modifier] Remise en cause de la pertinence des analyses

Le Professeur Christopher Ramsey, directeur de l’unité « RadioCarbon Accelerator » de l'Université d'Oxford et qui a participé à la datation au C14, a admis, lors d’une interview à la BBC en 2008 la possibilité d’un imprécision des résultats de l’analyse de 1988 due à des contaminations, même s'il a souligné qu’il serait surpris que cette imprécision soit telle qu’elle ait provoquée une erreur de de mille ans.[29] Au premier semestre 2008, le scientifique John P. Jackson a convaincu le laboratoire d'Oxford de procéder à de nouvelles analyses pour connaître la validité de son hypothèse personnelle[30] quant aux causes d'une possible non pertinence de la datation de 1988[31].

[modifier] Étude des pollens

En 1973 et en 1978, Max Frei, criminologue suisse, effectua une étude des pollens pour déterminer les régions où le linceul aurait séjourné. Ces conclusions tendaient à montrer que sur les 58 espèces végétales trouvées, une majorité de pollens (45) étaient originaires de Jérusalem et des environs. Ces résultats ont été critiqués à plusieurs reprises car considérés comme trop précis et difficilement interprétables. En effet, selon la remarque de Guy Jalut, professeur de palynologie à l'université de Toulouse, comment expliquer l'absence du chêne et de l'olivier, espèces abondantes dans les régions méditerranéennes ? Enfin, les palynologues (spécialistes des pollens) précisent qu’il est impossible de reconnaître une espèce végétale à partir de son pollen. Seul son genre est identifiable et encore moins son origine. Les prélèvements de pollen examinés par deux autres équipes montraient que tous les grains étaient couverts de calcite, minéral déposé lors du lavage suite à l'incendie de Chambéry, mais pas ceux présentés par Max Frei. Devant un micropaléontologue qui s’étonnait de l'extraordinaire conservation des pollens que présentait Max Frei, celui-ci admit qu'il présentait des photos de référence. Max Frei venait d'effectuer un voyage à Istambul, Urfa et Jérusalem en compagnie de Ian Wilson pour récolter une série de plantes caractéristiques du Moyen-Orient. Pour mémoire, Max Frei a examiné les carnets d'Hitler et les a déclaré authentiques. Aucun article scientifique n’a jamais été publié sur ce sujet et aucun indice n'a pu être apporté concernant la provenance du suaire.

[modifier] Autres considérations techniques

L'image formée sur le linceul est celle d'un homme athlétique mesurant 178 à 180 cm de haut, barbu et aux cheveux nattés. Outre l'hypothèse de l'aspersion au moyen d'un colorant (ocre ou vermillon), elle a pu être formée par une suée constituée de sang, ce qui arrive quand un homme est soumis à un stress violent et important, tel que celui provoqué par la torture. Cependant des traces de vermillon ont été identifiées dans les zones de l'empreinte et le mode d'impression est maintenant bien compris (voir plus bas).

Le corps porte la trace de flagellations et d'un coup porté par une arme blanche entre la cinquième et la sixième côte. Cette trace ne permet pas de savoir comment ni avec quelle arme ce coup a été porté.

Les yeux sont en forme de disque, et ont pu être recouverts de pièces portant une inscription grecque, avec une faute d'orthographe (un faux numismate) et représentant une chouette (comme les monnaies d'Athènes).

Le faussaire serait même arrivé à créer des effets pour élaborer son faux que les techniques actuelles n'arrivent à reproduire qu'avec beaucoup d'astuces. Il reste que la représentation laisse apparaître quelques naïvetés comme la disposition tête-bêche des faces ventrales et dorsales reliées par un contact ponctuel ce qui n'est pas possible s'il s'agit d'un linceul ayant recouvert la tête d'un cadavre. En effet, l'image passant par le crâne devrait être continue.

Une autre caractéristique est la représentation de la chevelure entourant le visage : sorte de boudin en forme de U inversé qui est considérée comme significative des représentations schématiques et naïves que l'on peut observer sur les bas-reliefs moyen-âgeux. La chevelure d'un homme qui a transpiré et a été malmené ne peut pas se présenter ainsi. D'autant plus que cette chevelure d'un homme (vivant ou cadavre) couché sur le dos, se trouve obligatoirement tombant vers l'arrière ce qui exclut la nette découpe du cou que l’on voit sur la face dorsale.

D'autres proportions se rapportent à l'iconographie médiévale du XIVe siècle : l'axe des yeux se trouve aux deux tiers de la tête, au lieu du milieu du visage. Les phalanges sont extrêmement longues. Les mains recouvrant le bas-ventre, les bras, trop en arrière, sont démesurément longs : dépliés, les mains toucheraient les genoux.

Enfin si la face ventrale contrastée par la photographie est effectivement d'un relief saisissant, la face dorsale est en aplat souligné d'un trait périphérique. Le tissu de la face dorsale s'étalant naturellement sur le sol sous le cadavre ne devrait montrer que des surfaces de contact comme les omoplates, les fesses, etc.

[modifier] Pourquoi cette polémique dure

[modifier] Quelques aspects idéologiques

Un chrétien en prière devant le suaire, été 2006
Un chrétien en prière devant le suaire, été 2006

À la fin de l'été 1988 la datation au carbone 14 a rendu son verdict[32],[33] d’un suaire du Moyen Âge, et le 13 octobre de la même année le cardinal-archevêque de Turin, Mgr Ballestrero, annonce officiellement les conclusions de cette datation. Pourtant aujourd'hui encore, des groupes continuent à défendre une position contraire[34],[35] et le cardinal Ballestrero est revenu en 1997 sur ses déclarations. Or malgré des tentatives extrêmement nombreuses et longues des opposants à cette datation pour la discréditer [36], bien peu de ces critiques ont été jugées suffisamment sérieuses pour faire l’objet d’une publication officielle. Une étude sérieuse, celle de Rogers[37], remet en cause la représentativité de l'échantillon daté ; elle a été réfutée par d’autres scientifiques dont des spécialistes du carbone 14[38],[39],[40] [41]. Rogers répond en retour qu'il avait accepté les résultats de la radiodatation sur l'échantillon, mais doute que Nickell, un de ses détracteurs, ait eu la compétence pour interpréter correctement sa méthode d'analyse par spectrométrie et donc la remettre en cause. Avant son décès Rogers avait déclaré qu'il n'avait pas étudié d'échantillons (car il n'en existe plus) mais travaillé sur un extrapolation, ce qui rend la contre-vérification de son analyse impossible[41].[42]

A ce jour, presque aucun spécialiste du carbone 14 ne revient sur cette datation. En effet, si certains la considèrent comme imprecise, tous pensent qu'une datation de 2000 ans est tout à fait improblable. L'aspect idéologique est inhérent au Suaire de Turin, ce qui engendre parfois de vives controverses qui se résument à un échange de convictions religieuses voire politiques. Ainsi quelques uns des actifs partisans du suaire sont réputés être proches des mouvances d’extrême droite : leur objectif serait de réfuter la datation pour montrer que la science et les médias officiels sont contrôlés par des pouvoirs occultes judéo-maçonniques[43],[44],[45],[46] tel que l'évoque Bruno Bonnet-Eymard, disciple de l'ancien abbé Georges de Nantes[47], qui cherchent à tout prix à discréditer le christianisme (voir la théorie du complot). Pour preuve en France, la quasi-totalité des membres du CIELT, association française formée peu après la datation au carbone 14 et dont le but est de continuer la recherche[48], sont proches de ces mouvances : associations catholiques traditionalistes, organisations d’extrême-droite. Ainsi : - Daniel Raffard de Brienne, président d’honneur de Renaissance Catholique, qui a écrit plusieurs livres sur le linceul (le dernier dénonce la désinformation sur le sujet) et met en question la théorie darwinienne de l'évolutionnisme - Alain Rostand, vice-président de Renaissance catholique - Philippe Bourcier de Carbon (cité en référence dans un article de Van Haelst), membre du Conseil scientifique du FN - Marcel Alonso, candidat FN aux dernières cantonales dans le Sud-Ouest - Jacques Oswald, membre de l’association catholique intégriste et anti-avortement Action familiale et scolaire - feu Georges Salet, auteur de nombreux ouvrages créationnistes - Jean-Maurice Clercq, membre du Centre d'Études et de Prospective sur la Science, association créationniste française[49]. Aaron Upinsky, une des source les plus importantes des partisans de l'authenticité du suaire a aussi écrit plusieurs livres sur la désinformation et la censure dans les médias qui sont systématiquement repris dans les congrès du Front National et publiés à la librairie nationale Organe militant du front[50]. Hors de France, les principaux leaders du STURP sont également membres du comité exécutif de la Guilde du Saint-Suaire, une association affiliée à la congrégation ultrareligieuse des Rédemptoristes[51] [41].

[modifier] La passion reste vive

La passion entre les deux camps reste vive. Par exemple, l’émission La foi prise au mot, sur la chaîne de télévision catholique française KTO, a diffusé le dimanche 11 mars 2007 un reportage sur le Suaire. Présentée par l’exégète Régis Burnet, cette émission a défendu la thèse d’une œuvre d'art médiévale. Or, après sa diffusion, cette émission n'a pas été reprogrammée à l'antenne (la rediffusion dure une semaine en temps normal) et a aussi disparue du site internet de la chaîne, où elle était consultable en ligne[52]. La chaîne catholique a expliqué que ce retrait était dû à des mails insultants et menaçants envoyés par des téléspectateurs intégristes. Elle a, par la suite réintroduit l'émission sur son site[53] mais en rajoutant aussi sur le site une émission défendant la thèse adverse[54]

[modifier] Notes

  1. Giuseppe Baldacchini, Paolo Di Lazzaro, Daniele Murra, and Giulio Fanti, Applied Optics, Vol. 47, Issue 9, 2008, pp. 1278-1285, Abstract : "The body image of the Turin Shroud has not yet been explained by traditional science; so a great interest in a possible mechanism of image formation still exists" Accès à l'article.
  2. http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/europe/20080602.FAP7484/le_suaire_de_turin_sera_expose_en_2010_annonce_le_pape.html Sur le site du Nouvel Observateur
  3. Giulio Fanti and Roberto Maggiolo, "The double superficiality of the frontal image of the Turin Shroud", Journal of optics A : Pure and applied Optics, 6 (2004) 491-503.
  4. la présence de coton a été mise en évidence à l'état de traces en surface par le STURP et entrelacé dans les fibres de lin sur les échantillons Raes (1973) et radiocarbone (1988) seulement -- voir Rogers de 2005, et Controverse sur la datation C14 du suaire de Turin#Présence de fibres étrangères
  5. J.H. Heller et A.D. Adler, « Blood on the Shroud of Turin », Applied Optics, 15 août 1980, cité par Bollone p. 149.
  6. Développé à l'origine par la NASA pour la reconnaissance planétaire.
  7. http://www.shroud.com/pdfs/schumchr.pdf
  8. Voir [1] Ian Wilson
  9. Maria Grazia Siliato, Contre-enquête sur le Suaire de Turin, Plon/Desclée de Brouwer, 1998, chapitres VII et VIII.
  10. http://www.shroud.com/pdfs/guscin3.pdf
  11. Codex Vossianus Latinus Q69 et Vatican Library Codex 5696, p. 35
  12. Bollone pp.85-86
  13. Dans une lettre adressée à Pierre d'Arcis, l'antipape Clément VII ne dit pas avoir reçu ledit mémoire, L. Fossati, Il Memoriale di Pierre d'Arcis egli sritti di Clemente VII al vaglio della critica, dans ISML 1993, cité par Bollone p.88
  14. Bollone, p.87
  15. L. Fossati, Il Memoriale di Pierre d'Arcis egli sritti di Clemente VII al vaglio della critica, dans ISML 1993, pp. 113-121, cité par Bollone, p.89
  16. La liste complète des chercheurs du STURP ayant participé à l’étude est présentée sur le site de Barrie Schwortz, www.shroud.com, membre du STURP.
  17. liste complète des publications
  18. Les dernières études ont montré que l'encre est médiévale, contrairement aux affirmations de McCrone, mais la controverse n'est pas formellement close. Voir en anglais la page Wikipédia http://en.wikipedia.org/wiki/Vinland_Map
  19. McCrone, Walter C. and Christine Skirius. « Light Microscopical Study of the Turin ‘Shroud’ I » The Microscope (vol 28, no 3, 1980), 105-13. McCrone, Walter C. « Light Microscopical Study of the Turin ‘Shroud’ II » The Microscope (vol 28, no 4, yr 1980), 115-28. « Light Microscopical Study of the Turin ‘Shroud’ III » The Microscope (vol 29, yr 1981), 19-38.
  20. CARREIRA Manuel M., La Sábana Santa desde el punto de vista de la física, in: AA. VV. – La Síndone de Turín – Estudios y aportaciones – Cento Español de Sindonología, Valencia 1998, pp. 141-172.
  21. FANTI G., MAGGIOLO R.: The double superficiality of the frontal image of the Turin Shroud, accepted for publication in Journal of Optics A: Pure and Applied Optics as a paper, 12 March 2004.
  22. Dr. W. Wölfli, Archaeological Sherd Dating: Comparison of TL Techniques with Radiocarbon Dates by Beta Counting and Accelerator Techniques, International Radiocarbon Conference, Trondheim, Norway, 1985, cité par le Prof. Daniele Scavone, OBJECTIONS TO THE SHROUD'S AUTHENTICITY: THE RADIOCARBON DATE, 1993
  23. Bollone, p.170-173
  24. G. Riggi di Numana, Rapporto Sindone, 3M, Milan 1988, cité par Bollone p.175
  25. deux échantillons de tissus égyptiens (datant du IIe et du XIe ou XIIe siècle) et un de la cape du duc d'Anjou, datant de 1296-1297
  26. Damon et al, Radiocarbon dating the Turin Shroud, Nature, Vol.337, Nr.6200 pages 611-615, 16 février 1989.
  27. Daniel Raffard de Brienne, Enquête sur le Suaire de Turin, Claire Vigne, Paris 1996, cité par Bollone, p.179
  28. Cercle Zététique : actualités
  29. Fresh tests on Shroud of Turin - Telegraph
  30. La nouvelle hypothèse de John P. Jackson rapidement présentée par lui en mai 2008.
  31. Article du Chicago Tribune
  32. LA DATATION DU LINCEUL DE TURIN
  33. Paul-Eric Blanrue, le site officiel
  34. SKEPTIC.WS
  35. Voir l'article sur le site de l'AFIS : [2]. L'AFIS se donne pour but de promouvoir la science contre ceux qui nient ses valeurs culturelles, la détournent vers des œuvres malfaisantes ou encore usent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques.
  36. Controverse sur la datation C14 du suaire de Turin
  37. (en)http://www.shroud.it/ROGERS-3.PDF#search=%22thermochimica%20rogers%202005%22
  38. Le suaire de Turin médiatisé et démystifié - Afis - Association française pour l'information scientifique
  39. Cercle Zetetique : Analyse critique de l´article de janvier 2005 de Raymond N. Rogers, "Studies on the radiocarbon sample from the shroud of turin", Thermochimica Acta
  40. (en)http://www.csicop.org/specialarticles/shroud.html Joe Nickell en anglais, et la réponse de Rogers
  41. abc http://www.sur-la-toile.com/viewTopicNum_6608_16_80_Recette-du-suaire.html Message posté sur le forum du site "Sur la toile.com", traduction en français de la note de Nickell, sans la réponse de Rogers
  42. Cercle Zetetique : Analyse critique de l´article de janvier 2005 de Raymond N. Rogers, "Studies on the radiocarbon sample from the shroud of turin", Thermochimica Acta
  43. Examen scientifique du Suaire de Turin - WikiKto, l'encyclopédie catholique libre
  44. Cercle Zetetique : L'imposture du « suaire » de Turin
  45. Orange
  46. Buzz médiatique autour du linceul de Turin | Omacronides
  47. Page normale sans titre
  48. http://perso.orange.fr/cielt/organisations/france/f_organisations_sindonologiques.htm. Partant du constat que la datation donnait un résultat non conforme à d'autres éléments scientifiques, elle décide, selon ses termes, de « continuer la recherche et promouvoir la vérité, quelle qu'elle soit, par la seule démarche de l’objectivité scientifique, logique et expérimentale. »
  49. Les Sceptiques du Québec • Voir le sujet - Suaire de Turin
  50. Argumentaires - Documents - Front National - Jean-Marie Le Pen
  51. Voice of Reason: The Truth Behind the Shroud of Turin | LiveScience
  52. Le reportage sur KTO
  53. [3]
  54. [4]

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Suaire de Turin.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles

[modifier] Livres

  • Paul-Eric Blanrue, Miracle ou imposture ? L'histoire interdite du "suaire" de Turin, Golias, 1999
  • Paul-Eric Blanrue, Le Secret du Suaire - autopsie d'une escroquerie, Pygmalion, 2006.
  • Pierluigi Baima Bollone, directeur de l'Institut Médico-Légal de Turin, 101 questions sur le Saint Suaire, saint-augustin, 2001
  • Daniel Raffard de Brienne, Enquête sur le Saint-Suaire, Editions Remi Perrin, 2000.
  • Daniel Raffard de Brienne, La désinformation autour du Linceul de Turin. Éditions de Paris, 2004
  • Didier van Cauwelaert, Cloner le Christ, Albin Michel, 2005
  • André Marion et Anne-Laure Courage, Nouvelle découvertes sur le Suaire de Turin, Albin Michel, 1997
  • it:Maria Grazia Siliato, Contre-enquête sur le Suaire de Turin, Plon/Desclée de Brouwer, 1998, ISBN 2259188605
  • André Cherpillod et Serge Mouraviev, Apologie pour le Suaire de Turin par deux scientifiques non croyants, Myrmekia, Paris-Moscou, et La Blanchetière, Courgenard (72320), 1998.
  • Arnaud-Aaron Upinsky, La science à l'épreuve du Linceul, la crise épistémologique, OEIL, 1990
  • Arnaud-Aaron Upinsky, Le procès en contrefaçon du Linceul, Chez F-X.de Guilbert, 1993
  • Arnaud-Aaron Upinsky, L'énigme du Linceul - La prophétie de l'an 2000, Fayard, 1998.
  • André Marion, Jésus et la science - La vérité sur les reliques du Christ, Presses de la Renaissance, 2000
  • Nicolaï Greschny, La 'Sainte Face', Vrai Visage de Dieu, EDB, 1990

[modifier] Oeuvres de fiction

  • Didier van Cauwelaert, L'Évangile de Jimmy, Le livre de poche, octobre 2006. Roman accès sur le clonage d'un homme à partir du suaire de Turin.
  • Federico Andahazi, La Cité des hérétiques, Héloïse d'Ormesson, 2007.

[modifier] Liens externes

Défendant la thèse de l'authenticité :

Défendant la thèse d'un faux médiéval :

Sans opinion ou ne concluant pas :