Spurius Cassius Vecellinus

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Spurius Cassius exécuté par son père pour avoir envisagé de devenir roi ; une des scènes de justice romaine décorant un palais à Sienne, par Domenico Beccafumi (entre 1529 et 1535).
Spurius Cassius exécuté par son père pour avoir envisagé de devenir roi ; une des scènes de justice romaine décorant un palais à Sienne, par Domenico Beccafumi (entre 1529 et 1535).

Spurius Cassius Vecellinus ou Viscellinus, consul plébéien au début de la République romaine, en 502, 493 et 486 av. J.-C., et exécuté l’année suivante pour adfectatores regni (tentative de devenir roi).

En 502 av. J.-C., avec son collègue Opiter Verginius, il massacre les Aurunces, peuple osque auquel se sont ralliés deux colonies latines[1].

Sans être certain de ses sources, Tite-Live indique que l’année suivante Spurius Cassius aurait été associé comme maître de cavalerie au premier dictateur de la République, Titus Larcius Flavus[2].

Spurius Cassius est consul pour la seconde fois en 493 av. J.-C., année qui voit le dénouement de la grave crise sociale marquée par la première sécession de la plèbe, et l’élection des premiers tribuns de la plèbe. Cassius ratifie la paix avec les Latins[3] et la création de la Ligue latine (fœdus cassianum).

Élu pour la troisième fois en 486 av. J.-C., il doit décider la répartition du territoire annexé après la victoire sur les Herniques. Il est partisan d’une distribution équitable entre les plébéiens et les alliés latins plutôt que de mettre ce territoire dans le domaine public que certains patriciens occupent abusivement. Son collègue le consul Verginius s’y oppose, soutenu par une fraction des patriciens, et une partie du peuple romain qui ne veut rien offrir aux alliés. Son projet de loi agraire n’est pas accepté, et lui-même est accusé de vouloir se créer des appuis dans la plèbe et les alliés pour briguer la royauté[4].

Dès sa sortie de charge, il est condamné et mis à mort. Tite-Live donne deux versions : procès public pour complicité avec l’ennemi et condamnation par le peuple, ou bien procès privé en vertu du pouvoir du pater familias, exécution par son père qui consacre ensuite la part d’héritage qui aurait dû lui revenir à la dédicace d’une statue à Cérès, déesse protectrice des plébéiens[4]. C'est selon Pline l'Ancien, la première statue de bronze faite à Rome[5]. Pour les Romains des générations suivantes, il laisse le souvenir d’avoir été exécuté pour avoir envisagé de devenir roi, à l'instar de Spurius Maelius et Marcus Manlius Capitolinus[6].

  Les consuls de la République romaine  
Ag. Menenius Lanatus et P. Postumius Tubertus II
(503 av. J.-C.)
Sp. Cassius Vecellinus I avec Opiter Verginius
(502 av. J.-C.)
Post. Cominius Auruncus I et T. Larcius Flavus I
(501 av. J.-C.)
A. Verginius Tricostus et T. Veturius Geminus
(494 av. J.-C.)
Sp. Cassius Vecellinus II avec Post. Cominius Auruncus II
(493 av. J.-C.)
T. Geganius Macerinus et P. Minucius Augurinus
(492 av. J.-C.)
T. Sicinius Sabinus et C. Aquillius Tuscus
(487 av. J.-C.)
Sp. Cassius Vecellinus III avec Pro. Verginius Tricostus
(486 av. J.-C.)
Ser. Cornelius Maluginensis et Q. Fabius Vibulanus
(485 av. J.-C.)
  Les dictateurs et maîtres de cavalerie de la République romaine  
Aucune dictature avant T. Larcius Flavus avec Sp. Cassius Vecellinus
Faire face aux Latins et éventuellement aux Sabins
(501 av. J.-C.) 498 selon Denys d'Halicarnasse
A. Postumius Albus avec T. Aebutius Helva
Guerre contre les Latins (victoire du lac Régille)
(499 av. J.-C.) 496 selon Denys d'Halicarnasse

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 17
  2. Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 18
  3. Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 33
  4. ab Tite-Live, Histoire romaine, Livre II, 41
  5. Pline l'Ancien, L'Histoire naturelle, Livre XXXIV, 9
  6. Tite-Live, Histoire romaine, Livre IV, 15

[modifier] Références