Utilisateur:Shaolin128/Arabes

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Arabes
(عرب)
Population totale
250 - 300 millions
Populations significatives par régions
Monde arabe,
Brésil - 15,2 millions
Europe
États-Unis 3,5 millions
Langues
variantes de l’arabe
Religions
islam, christianisme, judaïsme
Voir aussi : Liste

Les Arabes sont un ensemble de peuples anthropologiquement différentes mais unies par un lien linguistique et culturel, réparti sur une vaste zone qui s'étend d’Oman au Maroc.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Le radical ʿarab, en arabe, pourrait désigner « l'homme du désert » ; dans cette acception, et représenterait l'identité bédouine, au sens strict, c'est-à-dire l'ensemble des tribus nomades vivant de pastoralisme en Arabie.

[modifier] Définitions du terme

Toile de Gustave Boulanger Un cavalier arabe
Toile de Gustave Boulanger Un cavalier arabe

Selon Sati al Housri, « est Arabe celui qui parle arabe, qui se veut Arabe et qui se dit Arabe. »

  • L'ethnicité : est arabe une personne issue d'une ethnie considérée comme arabe. Cette définition dépend de l'établissement de l'arabité de l'ethnie.
  • La langue : est arabe une personne dont la langue maternelle est l'arabe (ou l'une de ses variantes). Cette définition rassemble plus de 280 millions[réf. nécessaire] de personnes à travers le monde.
  • La généalogie : est arabe une personne affiliée à des habitants de la Péninsule arabique.
  • La nationalité : est arabe une personne citoyenne d'un pays membre de la Ligue arabe, ou faisant partie du monde arabe. Cette définition recouvre environ 300 millions de personnes[réf. nécessaire], mais exclut la diaspora.

[modifier] Histoire des arabes

[modifier] Filiations traditionnelles

Famille égyptienne, au loin les pyramides d'Égypte
Famille égyptienne, au loin les pyramides d'Égypte

Selon la tradition biblique et coranique, les Arabes sont un ensemble de tribus à majorité sémites (c'est-à-dire descendant de Sem). Abraham serait l'ancêtre commun des juifs par Isaac fils de Sarah et des arabes par Ismaël fils d'Agar [1].

Abraham aurait reçu la mission divine de bâtir à La Mecque, un temple saint, il quitte alors la Syrie pour l'Arabie. La construction du temple a pris de nombreuses années, et il a reçu l'aide de son fils Ismaël, né à La Mecque. Les descendants d'Ismaël, après s'être multiplié se sépare en formant plusieurs tribus. La plupart de ces tribus sont allés vivre dans le désert en adoptant le mode de vie nomade. Les autres comme les Jectanides, ont adoptés un mode de vie sédentaire. [2]

Dans le chapitre X de la Genèse, on décrit la formation de deux branches, les tribus du nord et du centre auraient eu pour ancêtre 'Adnân, descendant d'Ismael, fils d'Abraham. Les arabes arabisés (muta 'arriba ou musta 'riba) y sont qualifié de vrais arabes, tandis que les arabes du sud qu'on appelle « al-ʿArab-ul-ʿAriba », c'est à dire « les Arabes d'Arabie », ou « purs Arabes » sont alors considérés comme les enfants de Qahtân, identifié en tant que le Jotkan biblique descendant direct de Sem, fils de Noé[3]. La traditon affirme également, l'existence d'anciennes tribus arabes disparues à l'époque des deux précédentes, appelés « al-Arab-ul-Baidah », c'est à dire « les Arabes disparus ».

D'autres tribus, plus tardives, les Ismaélites - dont descendraient les Banu Quraych selon la tradition, descendent d'Ismaël, le fils aîné du patriarche Abraham. Ils furent appelés par les premiers mustʿariba (المستعربة), c'est à dire « arabisés ».

[modifier] Histoire

Le peuplement originel de la péninsule arabique et du désert s'étendant de la Mésopotamie jusqu'en Syrie est de souche sémite, mais son origine ethnique même est sujette à de nombreux débats. De fait, la présence de ces populations bédouines est très ancienne, puisqu'on retrouve mention de leurs existences dans des textes assyriens et babyloniens datant du IXe siècle av. J.-C. On les appellaient indiféremment Aribi, Arabi, Arubu, Urbu en akkadien et 'Arab en hébreu. Son occurence la plus ancienne provient d'un texte du roi assyrien Salmanazar III qui en -854 av. J.-C. a reçu l'aide de Gindibu du pays d'Arbâi [4].

L'historien Marc Bergé écrivit :

« Les Arabes font leur première apparition dans l'histoire en 854 avant Jésus-Christ : l'arabe Gindibu soutint Bin Idri de Damas (le Ben Hadad II de la Bible) en lui amenant milles chameliers du pays d'Aribi à l'occasion de la bataille de Qarqar [...] Peut-être le camp de Gindibu était-il situé au sud-est de Damas. Il est certain que les éléments bédouins de la péninsule arabique - qu'on appelait probablement indifféremment Aram, Eber ou Haribu - devaient être installés à l'origine, dans la région qui s'étend entre la Syrie et la Mésopotamie et qui fut, avec la Syrie le berceau le plus ancien des Sémites"[5]. »

Les anciens auteurs les appellaient "Arabes scénites" c'est à dire "vivant sous la tente"[6]. Ils ont ensuite reçu le nom de Sarakênoi en grec et de Saraceni en latin qui a donné en français Sarrasins.

A partir du Ier millénaire, les populations vivant en Arabie sont considérés par les peples voisins comme un m^me peupler en raison de leur unité linguistique et culturel[7]. Les groupes parlant les dialectes arabes et sudarabiques seraient venus du nord au cours du IIe millénaire, selon les hypothèses actuellement en vigueur. Il s'agissait alors de clans très clairsemmés. Les Moutearriba ou Jectanides, qui descendraient de Sem, ou de Cham se sont établient dans le Yémen et y ont fondés deux dynasties. La première est la dynastie sabéenne, l'autre la dynastie hémyarique. La langue des Ariba (l'arabe), est usitée principalement par les habitants des campagnes, les habitants des villes se servaient de l'idiome hémyarique que les Jectanides avaient appris de leurs ancêtres. [8] Les Jectanides ont ensuites quittés les plaines fertiles du Yémen, pour le desert d'Arabie. La tribu des Banu-Djorrhom s'installent à La Mecque, encore contrôlé par Ismaël et un antagonisme nait entre les Moutearriba et les Moustariba. Il s'agissait alors de déterminer quel serait la famille qui protégerait les arabes en cas de guerre.

Les Ismaélites assuraient leur préeminence sur La Mecque et sur l'origine sacrée des temples la composant, tandis que les Jectanides faisaient valoir la richesse du Yémen, sa grande population et demandaient pour Sanaa le titre de capital de l'Arabie. La lutte ne se termine qu'au VIe siècle, à l'avantage de La Mecque, peu après la révélation de Mahomet.[9]



La première lettre inscrite en langue pleinement arabe, est sur la pierre tombale de Nemâra aux limites désertiques de la Syrie. Le roi Imru al-Qays mort en 328 de notre ère s'était lui même proclamé "roi de tous les arabes". Au VIe siècle, une abondante documentation autochtone en langue arabe décrit des tribus opposer de même culture et de même langue à d'autres éléments ethniques[10].

Des généalogistes tribaux construisaient déjà des arbres généalogiques de type familier à ces sociétés segmentaires de langue sémitique. Dans ces systèmes variaient souvent l'alliance de deux tribus ou ils considérent avoir des ancêtres communs.


Les arabes d'Arabie (jazîrat al-'Arab "l'île des arabes") sont pour beaucoup des descendants des membres de tribus de langue arabe de l'époque pré-islamique[11].

[modifier] Arabie du sud

C'est dans l'Arabie du sud, que naît les premiers Etats arabes. Même si les origines de la civilisation sudarabique sont très mal connu en raison d'absence de fouille archéologique, ont sait que beaucoup d'Etats ont été crées comme celui de Saba, de Ma'in, de Qataban, de l'Hadramaout et d'Awsân. Ces royaumes sont principalement connus grâce aux écrits grecs datant du IIIe siècle avant JC. Certains de ces royaumes étaient gouverné par des rois-prêtres, appelés mukarrib.

Ces royaumes ont connus de nombreuses guerre, et ont du résister à l'expédition envoyé sous le règne d'Auguste, par le préfet d'Egypte, Aelius Gallus. Les conquêtes d'un roi de Saba entrainent au IVe siècle de notre ère une offensive éthiopienne, vers 335 qui ont traversé la mer et occupé toute l'Arabie du sud.

Au niveau religieux, le christianisme et le judaïsme ont connu un certain développement avec l'occupation Ethiopienne, même si le paganisme restait la religion majoritaire. Ce sont surtout les divinités astrales qui nous sont connus, comme le dieu Ahtar correspondant à Venus et Shams correspondant au soleil. Leurs temples étaient surveillés et gardés par des prêtres, accompagnaient de volontaire.

La classe dirigeante était constituée de grand propriétaire foncier, qui assistait le roi dans ses fonctions. Economiquement, la région vivait du commerce, caravanier et de culture d'épice. Elle fournissait parfums, aromates et des produits importés d'Extrême-Orient et d'Afrique oriental.

D'importants vestiges sabéens ont été retrouvé, en particulier les restes du barrage de Ma'rib qui a permis le développement de la région. Après cette période de prospérité, l'Arabie du sud entre en déclin et s'allie aux Sassanides, pour repousser la puissance éthiopienne. D'autres se sont au contraire allié aux Ethiopiens et aux Byzantins et ont essayé d'étendre leur influence vers le nord, et en particulier à La Mecque.

La région a ensuite été intégrée à l'Empire des Sassanides, et cela jusqu'a l'apparition de l'Islam.

[modifier] Arabie du nord

Contrairement à l'Arabie du sud, pratiquement aucun Etat n'a existé en Arabie du nord. Les régions désertiques, étaient peuplées par des bédouins éleveurs de chameaux, et de marchand responsable de trafic caravanier. Les agriculteurs se concentraient quant à eux autour des oasis. Quelques agglomérations existaient comme celle de La Mecque ou de Médine (Yathrib). Les rapports entre les habitants étaient essentiellement tribaux, il n'existait aucune loi, ni de juridiction. Les familles étaient constituées d'un Sayyid, qui était en général l'homme le plus âgé de la famille, et dont l'autorité reposait sur son prestige et son charisme au sein de son clan.

Les bédouins avaient une vie religieuse peu intense, ils étaient pour la plupart païens et vénéraient des esprits réfugié dans des pierres. Les dieux les plus connus sont Allât, Ouzzâ (personnification de Vénus), Manat et Allah le dieu suprême.

[modifier] Croissant fertile

Chronologiquement et par son ampleur, la présence arabe au Moyen-Orient a largement anticipé les conquêtes islamiques. La présence arabe dans ces régions remontent au début du Ier millénaire avant J-C[12].

[modifier] Histoire

Tiglath Phalasar relate des combats contre des reines Arabes qui se sont produit du IIIe au VIIIe siècle. La première qui est mentionnée par Phalasar est la reine Zabibi. Plus tard, le roi roi Assyrien emporte une victoire sur Samsi au mont Saqurri dans l'actuel Jordanie. On cite également des tribus tributaires des Assyriens, comme celle de Masa, Tayma, Saba, Hayappa, Badanu, Hatte et Idibi'ilu.

A l'est et au sud de la mer morte, des tribus arabes appelées nabatéennes, exercent une pression dès le VIIe siècle avant Jésus-Christ sur le peuple d'Edom, en qui Israël voyait un frère rival. Elles l'absorbent et fondent le royaume des Nabatéens, que Josèphe et les actes des apôtres appelaient "Arabie". Le royaume adopta l'araméen et le grec comme langue officielles, mais un dialecte arabe continue à être utilisée. Leur divinité était arabe, il y eut parmi-eux Dhusara et Allât assimiler par la suite à Dionysos et Athéna. Annexé par Rome en 106 de notre ère, son territoire forma la "Provincia arabia"[13] et étend son influence jusqu'à Damas.

Les arabes ont également formés de petits royaumes dans des états sédentaires du Levant. La dynastie ituréene de Ptolémée, fils de Mannalos, installé à Chaleis en Cilie-Syrie, la plaine entre les chaines du Liban et de l'anti-Liban (la Beqaa) et la dynastie des Sansigeran à Emese (Homs)[14].

En haute-Mésopotamie, la dynastie des Abgar à Edesse fonde le royaume d'Osraëme et s'aramaïsa rapidement. Quant à la Syrie romaine, elle était peuplée en grande partie d'arabes. L'empereur Septime Sévère épousa une arabe d'Homs, Julia Domna dont les fils et petits-neveux ont gouvernés Rome. Puis, vient le tour du syrien, Philippe l'Arabe. Dans le désert syro-mésopotamien, la cité caravanière de Tadmôr (Palmyre) d'ou sortit l'éphémère Empire palmyrien (vers 262, 272) était arabe tout en ayant adopté un dialecte araméen et le grec comme langue officielles.

En Mésopotamie, vers 400 avant J-C, une région a suffisamment était arabisé pour que Xénophone l'appelle "Arabie".

A partir du IIIe siècle, l'immigration arabe augmente considérablement, favorisé en cela par les luttes opposants l'Empire Perse et l'Empire Romain d'Orient. Ce sont d'abord les Lakhmides, résidant à Hira en Mésopotamie qui ont dominé presque tout le désert syrien. Les Lakhmides convertis au christianisme nestorien se sont alliés aux Sassanides qui protégeaient les frontières occidentales du royaume contre les Byzantins.

Les Byzantins choisissent une autre famille arabe, celle des Ghassân, dont le chef était, Al-Hârit ibn Djabala, qui fut nommé par l'Empereur Justinien "phylarque et patrice" après sa victoire sur un roi Lakhmide d'Hira. Les Ghassanides, chrétiens monophysites occupaient surtout l'actuel Jordanie et avait pour mission de protéger la frontière syrienne.

Les Lakhmides et les Ghassanides, ont crée des royaumes bénéficiant d'une culture beaucoup plus évolué que celle des Arabes d'Arabie du nord. Plusieurs inscriptions en langue proto-arabe ont été retrouvées en Syrie.


Présents dans la péninsule arabique jusqu'au VIIe siècle, ils ont alors connu une expansion vers le reste du Moyen-Orient, vers l'Afrique du Nord et la péninsule ibérique, portés par un élan mystique et de conquête guerrière. Avec l'Islam, les arabes ne s'assimilent plus aux sédentaires, mais c'est le contraire, ce sont les populations autochtones qui s'arabisent. Les grandes villes comme Koufay et Bassorah en Irak sont au début (comme Fostât en Egypte et Kairouan en Tunisie) de vastes campement ou sont concentrés les arabes venant d'Arabie, avec femmes et enfants. La langue administrative de l'Empire Ommeyyade devient l'arabe sous le calife Abd al-malik. Sous les Abbassides, les arabes et arabisés se disséminent dans les campagnes[15].

[modifier] Religions en Arabie pré-islamique

[modifier] Paganisme

Les connaissances des religions préislamiques comportent encore des lacunes, malgré les progrès réalisés. Les arabes, étaient en grande majorité paiens, c'est pourquoi les musulmans qualifient la période pré-islamique de "Jâhiliya": "l'âge de l'ignorance". Les Arabes vénéraient des idôles (asnâm, awthân) et croyaient en plusieurs divinités, masculines et féminines.

Chaque tribu avait sa divinité tutélaire, dont la statue était placée dans une tente sacrée (bayt ou tâghût), sauf chez les sédentaires ou elle était posée dans un sanctuaire bâti. La déesse al-Lât avait son sanctuaire à Taëf, chez les Thaqîf, et était vénérée par des habitants d'autres villes, comme les Mecquois. La déesse Manât était vénérée par les Aws, les Khazraj et les Ghassân, son sanctuaire était situé à Qudayd. Même si une tribu vouait un culte à une divinité, elle pouvait rendre hommage à des divinités d'autres tribus. Ce polythéisme était donc "supratribal", qui en faisait malgré les particularismes, une religion commune aux Arabes (dîn al-'Arab).

Les pélerinages, était le moyen pour les Arabes de se réunir et de faire du commerce. Les pélerinages étaient placées sous la protection des divinités, ce qui avaient aux yeux de tous, un caractère sacré qui garantissait la sécurité des déplacements. Durant les mois "Harâm", les tribus s'interdisaient de combattre et d'attaquer les convois de pélerins et de marchandises. Le pélerinage le plus important, était celui de La Mecque. Cette ville abritait la Kaaba, ou était entreposé des idôles et des pierres sacrées comme la pierre noire. D'abord sous la protection des Khuzâ'a, la Kaaba sera à partir du VIIe siècle sous la protection des Qoreich. Deux clans, celui des Abd al-Dâr et celui des Abd Manâf (au sein duquel est né Mohammed) se partagaient les fonctions attachées au service du sanctuaire. Les Quraych constituaient alors une aristocratie religieuse jouissant d'un grand prestige.

En plus de croire en des divinités, les Arabes ajoutaient la croyance en des esprits masculins (jinn) et féminins (ghûl). Ils étaient organisés comme les hommes en tribus et en clans, en contact avec les hommes, les animaux et les plantes. Ils pouvaient se manifester sous des formes diverses. Généralement considéré comme malfaisants, le pouvoir de certains était néamoins jugé bénéfique. Pour communiquer avec les divinités et les jinns, les habitants faisaient appel aux devins (kâhin, 'arrâf, sâhir).

Il semble que des sacrifices humains aient été pratiqués, puisque le Coran en évoque l'usage. Le sacrifice consistait à enterrer vivants des nouveaux-nés de sexe féminin dans certaine circonstance (wa'd al-banât).

Malgré des traits spécifiques, la religion des Arabes se rattachait aux antiques religions sémites. Ce rattachement se manifestait surtout par la hiérarchisation du divin. Ainsi, les Arabes croyaient en un Dieu supérieur entouré de divinités subalternes qui pouvaient lui être affilées et qui servaient d'intercesseurs auprès de lui. La Kaaba abritait les idoles de quatre divinités, mais le maitre du sanctuaire, c'est-à-dire le dieu suprême était Rabb al-Dâr, Ilâh ou Allah. Les trois déesses al-Lât, al-'Uzzâ et Manât étaient considérées comme ses filles (banât).

Les Qoreich se qualifiaent volontiers d'Ahl-Allah "les gens de Dieu". Ce n'était donc pas, un paganisme a proprement parlé, mais plutôt un hénothéisme privilégiant un dieu aux pouvoirs étendus.


Au VIIe siècle le roi Assarhaddon rend, après y avoir fait inscrire son propre nom et celui de son dieu Assur, les statues des dieux du roi des Arabes que son père Sennacherib avait emportées en Assyrie comme butin et pour s'assurer leur protection. La liste de ces dieux (Dai, Nuhai, Ruldaiu, Aribillu, Atarquma) est la plus ancienne information que nous avons sur le panthéon de l'Arabie. Le dieu appelé Ruldaiu par les Assyriens est mentionné sous la forme d'Orotalt par Hérodote qui le considère comme l'équivalent de Dionysos. [16]

Il s'agissait en réalité du dieu Ruda connu sous ce nom dans des inscriptions sud-arabiques (thamudéennes) et à Palmyre sous la forme aramaïsée Arsu. Son nom peut-être traduit par "le bienveillant". Il est représenté à Palmyre comme un dieu armé, monté sur un chameau.


[modifier] Monothéisme

A côté de ce paganisme, la péninsule connaissait le judaisme et le christianisme. Des communautés juives organisées en tribus étaient installées dans le Hidjaz et ailleurs. Aux Ve et VIe siècle, les interventions politiques et militaires des Perses, des Byzantins et des Ethiopiens, ainsi que la vassalité de certains chefs arabes ont permis à ces deux monothéismes de ce répandre.

Certaines tribus, notamment celle du Croissant fertile, du Yémen et de Bahraïn s'étaient judaisées et christianisées.[17]

[modifier] Conquêtes musulmanes

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la conquête musulmane.

Avant le début de la conquête musulmane, les tribus arabes étaient donc essentiellement nomades, à l'exception notable de quelques régions où les Arabes avaient développé des civilisations urbaines, comme au sud de la péninsule arabique, en Mésopotamie, sur le territoire araméen, où ils avaient créé autant de petits royaumes (Palmyre, Pétra, etc.).

Après la conquête de la péninsule arabique par l'Islam, les Arabes ont conquis aux VIIe et VIIIe siècles les régions voisines du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord. Après leur conversion à l'islam, les Berbères conquirent l'Espagne où ils se sont maintenus près de huit siècles. Ils ont également occupé une petite partie du Sud de la France où ils se sont maintenus un siècle. La Sicile fut également conquise pour près de 250 ans et à peu près tous ses habitants se convertirent à l'islam jusqu'à ce que les armées chrétiennes et normandes ne récupèrent l'île, fondant le royaume de Sicile. Après avoir fondé al-Andalus, les « maures » ont été repoussés de la péninsule ibérique lors de la Reconquista. Le Proche-Orient et l'Afrique du Nord demeurent aujourd'hui majoritairement peuplés d'arabes.

[modifier] Arabes et musulmans

Si la plupart des Arabes ont embrassé la religion musulmane sunnite, les Arabes restent minoritaires dans l'islam. Les six pays les plus importants, en terme de population majoritairement musulmane, sont l'Indonésie, le Pakistan, le Bengladesh, le Nigeria, la Turquie et l'Iran ; six pays non arabes.

Deux autres pays ont une population musulmane très importante, bien que largement minoritaire, ce sont la Chine et l'Inde, qui devraient être les troisième ou quatrième pays musulmans, en terme de population, puisque chacun d'eux compteraient plus de cent millions de musulmans. On pourrait aussi ranger dans cette liste l'Union européenne qui compterait en 2005 plus de cinquante millions de musulmans, qui ne sont pas tous arabes.

Il existe également près de quinze millions d'Arabes chrétiens en Égypte (de 8 à 16%), en Syrie (10%), au Liban (41%), en Palestine(6% (11% avant la diaspora palestinienne)), en Israël, en Jordanie(2,7%), en Irak (3%) et en Iran (0,5%). [18].

Aux États-Unis, la communauté arabo-musulmane compte environ six millions de musulmans, mais une grande partie des arabes américains sont chrétiens. Leur communauté qui s'est installée dès le début du XXe siècle en provenance de Syrie, du Liban et d'Égypte, regroupe une population peu nombreuse mais très bien intégrée, avec de nombreux exemples de réussites personnelles, tels John Sunumu et Ralph Nader dans la politique, Bobby Rahal dans le sport, ou Paul Anka et Frank Zappa dans la musique. Ces dernières années un certain nombres de nouveaux immigrants sont arrivés depuis l'Iran, l'Afghanistan et l'Irak.

[modifier] Diverses utilisations du terme arabe

Le nom est souvent employé pour se rapporter à toute personne originaire du Moyen-Orient ou de l'Afrique du Nord dont la langue maternelle est la langue arabe. De ce fait, ni les Turcs ni les Iraniens ne sont arabes, puisque les Turcs parlent le turc (langue altaïque comme le mongol) et les Iraniens parlent le persan (une langue indo-européenne).

Par extension, le terme se rapporte à n'importe quelle personne originaire d'une ethnie qui a adopté cette langue sémitique. De telles personnes peuvent n'avoir aucun autre lien avec l'Arabie, que de vivre dans un pays qui fut annexé pendant l'expansion arabe, ou vivre dans un État membre de la Ligue arabe, laquelle comporte des États à majorité non arabe (et non arabophone), comme la Somalie et Djibouti, ou à majorité arabe mais où il existe de fortes minorités non arabes comme le Soudan.

Par exemple, les Berbères d'Afrique du Nord sont souvent appelés « Arabes » par certains Occidentaux, alors qu'ils ne sont reliés avec l'Arabie en tant que telle que par le fait qu'ils parlent souvent la langue arabe en plus du berbère, leur langue maternelle, l'arabe étant la langue officielle du pays dans lequel ils vivent et, surtout, la langue liturgique.

[modifier] Un sens moderne

Dans la culture arabe « urbanisée » d'aujourd'hui, le terme « arabe » désignerait deux choses paradoxalement antinomiques :

  • pour certains, il permettrait de désigner, avec une certaine condescendance, voire un certain mépris, les mœurs « primitives » des Arabes restés attachés à leur culture et à leur mode de vie bédouine; quoique tous les arabes ne sont pas d'origine bédouine. Les bédouins sont appelés en arabe أعراب et diffèrent généralement des Arabes citadins par le style de vie et leurs mœurs. D'ailleurs beaucoup d'étrangers ne font pas la différence entre les deux, qui repose sur une longueur de voyelles, car il n'existe pas d'équivalent à ce mot en dehors de l'arabe.
  • pour d'autres, il permettrait de se démarquer des couches sociales gagnées par d'autres cultures (occidentale, turque, persane ou grecque), et de se rechercher une identité mythique.

La recherche d'une identité mythologique, pour certains arabes urbanisés et déchirés entre deux civilisations, constitue donc un phénomène récent, pouvant aller pour certains jusqu'à s'imaginer des ancêtres appartenant aux grandes tribus de l'Arabie pré-islamique, de qui sont issus les conquérants arabes, partis de la Péninsule arabique au VIIe siècle pour conquérir de vastes territoires, dont ils deviendront la nouvelle aristocratie.

[modifier] Arabes non arabophones

Les Arabes d'Asie centrale et les Arabes d'Indonésie constituent des groupes ethniques distincts, recensés comme tels, mais les recensements ont montré que la majorité des personnes se déclarant « arabes » dans ces pays ne parlent pour la majorité d'entre eux pas cette langue, ou ne la connaissent que comme langue liturgique, non comme langue usuelle, qu'elle soit intrafamiliale ou non.

[modifier] Arabophones non arabes

Les Maltais parlent le maltais, une langue qui au départ est un dialecte arabe proche des dialectes tunisiens, mais ils ne se considèrent pas comme arabes. En effet, le mouvement nationaliste maltais, au XIXe siècle, a construit une origine mythique phénicienne à la langue et à la nation maltaise pour contrer les partisans de l'annexion de Malte à l'Italie en processus d'unification, ces derniers utilisant notamment pour argument que l'arabe était la « langue des musulmans ».

Il existe également des Juifs arabophones pour lesquels l'appellation « Arabes juifs » n'est pas utilisée, au contraire d'« Arabes chrétiens », sauf parfois pour désigner des tribus arabes de confession juive à l'époque antéislamique ou au début de l'ère islamique (Hégire), ou dans un sens idéologique, pour désigner par exemple des Juifs non sionistes se considérant comme arabes, par exemple Abraham Serfaty au Maroc ou Ilan Halévi, membre de l'Organisation de Libération de la Palestine.)

Nombre de Somaliens et de Djiboutiens ont pour seconde langue la langue l'arabe qui est langue officielle dans leur pays. Les peuples minorés dans le monde arabe (Berbères, Kurdes...) ont souvent pour deuxième langue l'arabe local ou standard.


[modifier] Notes et Références

  1. Marc Bergé, Les Arabes, p.637
  2. Louis-Amélie Sédillot, Histoire des Arabes, p.14
  3. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.26
  4. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.24 et 25
  5. Marc Bergé, Les Arabes, p.20
  6. Du grec okênê
  7. Dominique Sourdel, Histoire des arabes, p.09
  8. Louis-Amélie Sédillot, Histoire des Arabes, p.13
  9. Louis-Amélie Sédillot, Histoire des Arabes, p.14
  10. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.26
  11. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.54
  12. Françoise-Briquel Chatonnet, Les Araméens et les premiers Arabes, p.27
  13. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.57
  14. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.58
  15. Maxime Rodinson, Les Arabes, p.59
  16. Françoise-Briquel Chatonnet, Les Araméens et les premiers Arabes, p.35
  17. Dominique Chevalier et André Miquel, Les Arabes du message à l'histoire, p.24 à 32
  18. (en)Chrétiens du Moyen-Orient, dossier sur le site de la BBC

[modifier] Bibliographie

  • Les Arabes du message à l'Histoire, sous la direction de Dominique Chevalier et André Miquel, Fayard, 1995.
  • Les Arabes, Marc Bergé, Philippe Auzou.
  • Les Arabes, Maxime Rodinson, PUF.
  • Histoire des Arabes, Dominique Sourdel, PUF.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe