Finalisme

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le finalisme est une option théorique qui affirme l'existence d'une cause finale de l'univers, de la nature ou de l'humanité. Elle présuppose un dessein, un but ultime, une signification, immanents ou transcendants, présents dès leur origine. Cette perspective est aussi dite téléologique.

Le finalisme s'oppose au mécanisme.

[modifier] Présentation

Le finalisme religieux de Pierre Teilhard de Chardin, par exemple, conçoit l'évolution de l'univers comme un mouvement ascendant et convergent de la nature vers Dieu en passant par l'homme. Dans sa théorie, contrairement à l'option mécaniste, l'humanité n'est pas issue du hasard, mais d'un dessein intelligent à l'œuvre dans l'évolution. La fin selon Teilhard est l'avènement du « Christ Cosmique » au « Point Oméga ».

Bien que les théories finalistes se soient principalement développées dans un contexte religieux, les causes finales ne s'identifient pas forcément à un principe divin. Il peut s'agir de forces naturelles immanentes, comme la nécessité d'adaptation à l'environnement ou la compétition des espèces animales et des sociétés humaines, selon les théories de l'évolution biologique et anthropologique, ou bien encore d'une force immanente allant du simple vers le complexe.

Le finalisme a été critiqué dès l'antiquité par les matérialistes tels qu'Épicure ou Lucrèce : expliquer les phénomènes par leur fin paraissant contraire au bon sens car une cause précède ses effets. Ainsi pour Lucrèce, ce n'est pas la fonction qui crée l'organe, mais l'organe qui crée la fonction : ce n'est pas la vue qui fait que l'on a des yeux, mais les yeux qui permettent la vue.

Spinoza reprendra cette critique au XVIIe s. notamment dans l'appendice à la première partie de Éthique en ajoutant un argument propre à sa philosophie : si l'être suprême poursuivait des finalités, alors il ne serait pas suprême. En effet, l'être suprême est absolument infini or seul un être fini ne se suffit pas à lui-même et doit donc chercher hors de son état initial ce qui serait susceptible de le compléter.

Par ailleurs, ce philosophe se propose aussi d'expliquer les causes de la croyance selon laquelle des finalités qui nous dépassent seraient à l'œuvre dans la nature : c'est par ignorance des causes réelles qui déterminent les phénomènes naturels et parce qu'ils se connaissent uniquement comme cherchant ce qui leur est utile, que les hommes croient connaître quelque chose quand ils en ont imaginé une cause finale. Le finalisme repose sur l'idée qu'il existerait une volonté comparable à celle de l'homme ayant organisé toutes choses dans la nature pour son utilité. Or tout ce qui existe dans la nature n'existe qu'en tant que façon d'être de Dieu, autrement dit mode de la substance absolument infinie. Rien ne peut donc être déterminé par des causes finales. Autrement ce serait considérer Dieu comme imparfait, manquant de quelque chose puisqu'il aurait besoin de la réalisation de ces fins pour son utilité.

[modifier] Voir aussi

wikt:

Voir « finalisme » sur le Wiktionnaire.