René de Obaldia

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René de Obaldia en costume d'académicien en novembre 2007, avec Pascal Rannou.
René de Obaldia en costume d'académicien en novembre 2007, avec Pascal Rannou.

René de Obaldia est un poète, romancier et dramaturge français, né le 22 octobre 1918 à Hong-Kong.

Fils d'un consul panaméen (José Clémente de Obaldia) et d'une mère d'origine picarde (Madeleine Peuvrel), il grandit à Paris où il fait ses études au lycée Condorcet avant d'être mobilisé en 1940. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag VIII C (Sagan). Il est affecté à la briqueterie de Kransdyhernfurt le 26 juin 1940, puis à un commando à Auras-sur-Oder, le 6 octobre 1940, pour un nettoyage de forêt.

Même aux pires moments, il gardait son humour particulier. Ainsi, lors de l'arrestation du curé d'Auras, soupçonné de collaboration avec l'ennemi, il dit à ses compagnons d'infortune qu'il se demandait pourquoi les Allemands n'arrêtaient pas également l'homme de l'horloge parlante : « au troisième top, il sera exactement... »

Il fut rapatrié comme grand malade en 1944.

Il commence sa carrière dramatique grâce à Jean Vilar, en 1960, qui donne au Théâtre national populaire sa première grande pièce, Génousie, puis avec André Barsacq qui crée au Théâtre de l'Atelier Le Satyre de la Villette. Cette comédie le place aux côtés de ses aînés, Jacques Audiberti, Ionesco, Beckett. Il est, depuis quelque 50 ans, l’un des auteurs de théâtre français les plus joués sur la planète, et l’un des plus internationaux (traduit en 28 langues).

Il a été élu à l'Académie française le 24 juin 1999, au fauteuil 22, succédant à Julien Green.

Ce qui frappe chez lui, c’est une facilité d’écriture étonnante. Les pièces d’Obaldia se déroulent toujours dans un cadre emprunté au monde actuel et sur des sujets modernes. La valeur comique de ses œuvres ne fait aucun doute. Son théâtre invite le spectateur dans un autre monde que celui de la vie ordinaire. Dans Génousie par exemple, l’auteur remplace la langage ordinaire, le français, par le génousien, qui est aussi le langage de la fantaisie, du rêve et de l’amour. Il joue avec la langue pour en décomposer les saveurs, à travers des jeux de mots, l’imitation des parlers les plus divers. Sans limite, il enchaîne les rapports de personnages et les situations abracadabrants, avec toujours un fond de tendresse.

« La marque propre de René de Obaldia est l’humour cocasse » (T. Morimoto)

« Le rire, c’est vivre, ou du moins tenter d’exister » (R. de Obaldia).

[modifier] Œuvres littéraires

  • 1949 : Midi (poèmes)
  • 1952 : Les richesses naturelles (récits-éclairs)
  • 1955 : Tamerlan des cœurs (roman)
  • 1956 : Fugue à Waterloo (récit), Le Graf Zeppelin ou La passion d’Émile (récit)
  • 1959 : Le Centenaire (roman)
  • 1966 : Obaldia, Humour secret (choix de textes)
  • 1967 : Urbi et orbi
  • 1969 : Innocentines (poèmes)
  • 1993 : Exobiographie (mémoires)
  • 1996 : Sur le ventre des veuves (poèmes)
  • 2004 : La Jument du capitaine (textes)
  • 2006 : Fantasmes de demoiselles, femmes faites ou défaites cherchant l'âme sœur (poèmes)

[modifier] Œuvres théâtrales

  • 1960 : Génousie
  • 1961 : 7 Impromptus à loisir (L'Azote, Edouard et Agrippine, Le sacrifice du bourreau, Le Défunt, Poivre de Cayenne, Le grand vizir)
  • 1963 : Le Satyre de la Villette (qui fit scandale)
  • 1964 : Le Général inconnu
  • 1965 : Le Cosmonaute agricole, Du vent dans les branches de sassafras (l'une des plus jouées)
  • 1966 : L’Air du large
  • 1968 : ...Et la fin était le bang, La rue Obaldia
  • 1971 : La Baby-sitter et Deux femmes pour un fantôme
  • 1972 : Petite suite poétique résolument optimiste
  • 1973 : Underground établissement : Le Damné et Classe Terminale
  • 1975 : Monsieur Klebs et Rozalie
  • 1979 : Le Banquet des méduses
  • 1980 : Les Bons Bourgeois
  • 1981 : Visages d’Obaldia
  • 1986 : Endives et miséricorde
  • 1991 : Grasse matinée, Les Larmes de l’aveugle, Richesses naturelles
  • 1993 : Les Innocentines
  • 1996 : Soirée Obaldia
  • 1999 : Obaldiableries : Rappening, Pour ses beaux yeux, Entre chienne et loup

[modifier] Lien externe

Notice biographique de l'Académie française


Précédé par
Julien Green
Fauteuil 22 de l’Académie française
1999-
Suivi par
Membre actuel
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