Assia Djebar

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Assia Djebar (arabe : آسيا جبار) de son vrai nom Fatima-Zohra Imalayène, née à Cherchell le 30 juin 1936, est une écrivaine algérienne d'expression française, auteur de romans, nouvelles, poésies et essais. Elle a écrit également pour le théâtre, et elle réalisa plusieurs films.

Son œuvre a pour thèmes l'émancipation des femmes, l'histoire, l'Algérie considérée à travers sa violence et ses langues. Assia Djebar est considérée comme l'une des auteurs les plus célèbres et influentes du Maghreb. Elle fut élue à l'Académie française en 2005, devenant ainsi la premiere écrivain francophone arabe à obtenir cette reconnaissance.

« J’écris, comme tant d’autres femmes écrivains algériennes avec un sentiment d’urgence, contre la régression et la misogynie. » — Assia Djebar

Sommaire

[modifier] Biographie

Assia Djebar naît dans une famille de petite bourgeoisie traditionnelle algérienne[1]. Son père, Tahar Imalhayène est un instituteur (issu de l‘École normale musulmane d’instituteurs de Bouzaréah) originaire de Gouraya. Sa mère, Bahia Sahraoui, appartient à la famille berbère des Berkani (issue de la tribu des ait Menasser du Dahra). Assia Djebar passe son enfance à Mouzaïaville (Mitidja), étudie à l'école française puis dans une école coranique privée. A partir de 10 ans, elle étudie au Collège de Blida, en section classique (grec, latin, anglais) et obtint son baccalauréat en 1953, puis elle entre en hypokhâgne à Alger.

En 1954, elle entre en khâgne à Paris (Lycée Fénelon). L'année suivante, elle entre à l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres, où elle choisit l'étude de l'Histoire. A partir de 1956, en raison de la Guerre d'Algérie, Assia Djebar ne passe pas ses examens (grèves des étudiants algériens). En 1957, elle publie son premier roman, La Soif. L'année suivante, elle quitte l'école, épouse l'écrivain algérien Malek Alloula puis quitte la France.

A partir de 1959, elle étudie et enseigne l'histoire moderne et contemporaine du Maghreb à la Faculté des lettres de Rabat. Le 1er juillet 1962, elle retourne en Algérie. Elle est professeur d'histoire à l'université d'Alger, jusqu'en 1965, où l'enseignement de l'histoire et de la philosophie passe en langue arabe.

De 1966 à 1974, elle réside le plus souvent en France (Paris), et séjourne régulièrement en Algérie. Elle épouse l'écrivain Walid Carn (pseudonyme d'Ould-Rouis Ahhmed), avec lequel elle a écrit la pièce Rouge l'aube, puis se remarie avec Malek Alloula.

De 1995 à 2001, elle est directrice du Centre d'études françaises et francophones de Louisiane aux États-Unis. En 1999, elle est élue membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Depuis 2001, elle enseigne au département d'études françaises de l'Université de New York. Le 16 juin 2005, elle est élue au fauteuil 5 de l'Académie française, succédant à Georges Vedel, et y est reçue le 22 juin 2006.

Les œuvres d'Assia Djebar ont été traduites en 21 langues. Assia Djebar vit en France et aux États-Unis, où elle enseigne la littérature française.

[modifier] Honneurs

[modifier] Œuvres principales

  • La Soif, roman (1957)
  • Les Impatients, roman (1958)
  • Les Enfants du Nouveau Monde, roman (1962)
  • Les Alouettes naïves, roman (1967)
  • Poèmes pour l'Algérie heureuse, poésie (1969)
  • Rouge l'aube, théâtre (1969)
  • Femmes d'Alger dans leur appartement, nouvelles (1980)
  • L'Amour, la fantasia, roman (1985)
  • Ombre sultane, roman (1987)
  • Loin de Médine, roman (1991)
  • Vaste est la prison, roman (1995)
  • Le Blanc de l'Algérie, récit (1996)
  • Ces voix qui m'assiègent: En marge de ma francophonie, essai (1999)
  • La Femme sans sépulture, roman (2002)
  • La Disparition de la langue française, roman (2003)
  • Nulle part dans la maison de mon père, roman (2007)
Filmographie
  • La Nouba des femmes du Mont Chenoua (1978)
  • La Zerda ou les chants de l'oubli (1982)

[modifier] Bibliographie

  • Mireille Calle-Gruber, Assia Djebar, 2006
  • Anna Rocca, Assia Djebar : le corps invisible, voir sans être vue, L'Harmattan, 2005
  • Veronika Thiel, Assia Djebar : la polyphonie comme principe générateur de ses textes, Preaesens, 2005
  • Mireille Calle-Gruber, Assia Djebar, ou la résistance de l'écriture : regards d'un ecrivain d'Algérie, Maisonneuve & Larose, 2001
  • Beïda Cheiki, Les romans d'Assia Djebar, 1990
  • Jean Déjeux, Assia Djebar : romancière algérienne, cinéaste arabe, Sherbrooke Univ. Press, 1980

[modifier] Anecdote

Le nom de plume Assia Djebar signifie « consolation » (Assia en dialecte) et « intransigeance » (en arabe : Djebar)[2].

[modifier] Notes

  1. Jean Déjeux, Assia Djebar, écrivain algérien cinéaste arabe
  2. Mireille Calle-Gruber, « Une existence surabondante dans le cœur ».


Précédé par
Georges Vedel
Fauteuil 5 de l’Académie française
2005-
Suivi par
Membre actuel