Rainer Werner Fassbinder

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Rainer Werner Fassbinder
Naissance 31 mai 1945
Bad Wörishofen
Allemagne Allemagne
Nationalité  Allemand
Mort 10 juin 1982
Munich
Allemagne Allemagne
Profession(s) Réalisateur
Films notables Prenez garde à la sainte putain,
Les Larmes amères de Petra von Kant,
Tous les autres s'appellent Ali,
Le Mariage de Maria Braun,
Lili Marleen

Rainer Werner Fassbinder est un réalisateur allemand né le 31 mai 1945 en Bavière, mort le 10 juin 1982 d'une rupture d'anévrisme à Munich (Allemagne). Il est l'un des représentants majeurs du Nouveau Cinéma allemand des années 1960-70.

Sommaire

[modifier] Vie et œuvre

Fils d'un médecin et d'une traductrice (Liselotte Eder), il fut enfant unique, au grand dam de ses parents, qui néanmoins divorceront en 1951, le jeune Rainer a alors six ans.

Il s'intéressa très jeune au cinéma, dévorant films sur films. Pourtant il n'accomplira pas son vœu (faire une école de cinéma) et sortira d'une école Steiner sans obtenir un baccalauréat. Il vécut de divers métiers et fut notamment journaliste au Süddeutsche Zeitung.

Il réalisa en 1965 un premier court métrage (This Night) qui semble avoir été perdu. En 1966, il réalise Le Clochard, un hommage au Signe du Lion d'Éric Rohmer; puis finit par collaborer avec des troupes de théâtre expérimentales. Après une expérience infructueuse, il fonde sa troupe : l'Anti teater, pour laquelle il écrivit la majorité de ses pièces de théâtre de 1968 à 1971. Hanna Schygulla, qui plus tard s'illustrera dans ses plus grands succès au grand écran, travaillait alors déjà avec lui. Il joue dans La Fiancée, la comédienne et le maquereau des Straub en 1968, auxquels il rendra hommage dans son premier long-métrage en 1969.

Influencé par les mélodrames de Douglas Sirk -auteur qu'il rencontrera en 1979-, dans une moindre mesure par Jean-Luc Godard, ainsi que par les films policiers des grands réalisateurs hollywoodiens comme John Huston, Raoul Walsh ou encore Howard Hawks, il entreprend son premier projet cinématographique avec sa troupe.

Ainsi, naissent, en 1969, L'amour est plus froid que la mort (Liebe ist kälter als der Tod) et Le Bouc (Der Katzelmacher). Il ne distingue pas les techniques théâtrales de celles du septième art, de fait, entre 1969 et 1971, il accouche de nombreuses pièces de théâtre tout en produisant en un temps records des films alternatifs. La vie et le travail de la troupe ne faisaient qu'un, ce qui explique pour partie la fécondité de Fassbinder qui tourna en l'espace de treize ans quarante films en tant que réalisateur.

Il écrit et met en scène des pièces de théâtre (Preparadise Sorry Now, etc.) jusqu'en 1976 où sa pièce Les Ordures, la Ville et la Mort fut injustement accusée d'antisémitisme et fut adaptée au cinéma par Daniel Schmid dans L'Ombre des Anges.

Bien que marié à Ingrid Caven de 1970 à 1972 -il lui écrivit plusieurs chansons (Alles aus Leder, Freitag im Hotel, Nietzsche, Die Straßen stinken)-, il est homosexuel, et fit tourner ses amants successifs Günther Kauffmann, El Hadj Ben Salem et Armin Meier dans de nombreux films; et rendit hommage à ce dernier - qui s'était suicidé - dans L'Année des Treize Lunes. De 1978 à 1982, il vécut avec Julienne Lorenz, depuis présidente de la Fondation Fassbinder.

À partir de 1972 ses films évoluent : ils deviennent plus professionnels et étoffés. Il est désormais acclamé par la critique aux festivals de Berlin successifs mais ignoré par les jurys d'alors. D'ailleurs c'est seulement en 1982 avec son avant dernier film, Le Secret de Veronika Voss (Die Sehnsucht der Veronika Voss) qu'il gagnera l'Ours d'or.

Dans les années soixante-dix, il crée des personnages féminins qui comptent parmi les plus fascinants du cinéma d'après guerre et dont les films éponymes sont passés à la postérité : Maria Braun et Lili Marleen toutes deux incarnées par Hanna Schygulla mais aussi Lola jouée par Barbara Sukowa.

En 1980, il écrit pour la télévision la série d'envergure Berlin Alexanderplatz d'après Alfred Döblin, découpée en une introduction, douze épisodes et un épilogue, la série s'invitera plus tard dans les salles obscures en projection marathon d'une durée de plus de quinze heures !

Fassbinder travaillait sans relâche à un rythme effréné. Il mourut à Munich le 10 juin 1982 d'une rupture d'anévrisme (certains affirment que son décès est consécutif à un mélange de cocaïne et de benzodiazépine et qu'il s'est peut-être suicidé) à seulement trente-sept ans alors qu'il travaillait au montage de son dernier film Querelle adapté d'un roman de Jean Genet (1946), et qu'il préparait un film sur Rosa Luxembourg, finalement réalisé en 1987 par Margarethe von Trotta.

Il est enterré au cimetière munichois de Bogenhausen.

[modifier] Filmographie

[modifier] Bibliographie

  • Gouttes dans l'océan et Anarchie en Bavière, L'Arche, 1997.
  • La Peur dévore l'âme, L'Arche, 1997.
  • Preparadise sorry now, suivi de "Du sang sur le cou du chat", L'Arche, 1997.
  • Qu'une tranche de pain, L'Arche, 1997.
  • avec Michael Töteberg, L'Anarchie de l'imagination, L'Arche, 2005.
  • Les Films libèrent la tête, L'Arche, 2006.

[modifier] Sur Fassbinder

  • Collectif, Fassbinder, Paris, Rivages cinéma, 1986, 2006.
  • Robert Katz, L'Amour est plus froid que la mort : une vie de Rainer Werner Fassbinder, Paris, Presses de la Renaissance, 1988.
  • Yann Lardeau, Rainer Werner Fassbinder, Paris, éditions de l'étoile/Cahiers du cinéma, 1990.
  • Thomas Elsaesser, Rainer Werner Fassbinder : Un cinéaste d'Allemagne, Centre Pompidou, 2005.
  • Terrorisme, mythes et représentations - la RAF de Fassbinder aux T-shirts Prada-Meinhof, essai de Thomas Elsaesser avec le DVD du film L’Allemagne en Automne (1977-78) , film collectif de Alexander Kluge, Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff, etc., Editions Tausend Augen, 2005
  • Alban Lefranc, Attaques sur le chemin, le soir, dans la neige, Marseille / Montréal, Le Quartanier, 2005 (biographie fictive de Fassbinder).

[modifier] Lien externe