Quatrième Guerre mondiale

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En 1997, le sous-commandant Marcos de l'Armée zapatiste de libération nationale a popularisé cette expression de Quatrième Guerre mondiale lors d'un long discours sur, selon lui, la guerre économique et financière que se livrent les puissances développées[1].

Dans les années 2000, la « Quatrième Guerre mondiale » est devenue une expression alternative à la « guerre globale au terrorisme » (Global War on Terror) décrétée par les États-Unis d'Amérique au lendemain du 11 septembre. L'expression apparaît dans un article de Commentary d’octobre 2001. Eliot Cohen y déclare : « Une désignation plus précise serait la Quatrième Guerre mondiale. (...) Dans cette guerre, l'ennemi n'est pas le "terrorisme" (...) mais l'islam militant. ».

Le thème de la « World War Four » (W.W. IV) est repris par Norman Podhoretz, et surtout popularisé par James Woolsey, ancien directeur de la CIA qui propose de « gagner la quatrième guerre mondiale ». Contre qui ? Selon lui, les « fascistes » du parti Baas irakien, les mollahs d’Iran et les islamistes sunnites, surtout les wahhabites, qui seraient en guerre depuis longtemps avec cette « civilisation libérale » que l’Amérique a sauvée lors des trois précédentes guerres mondiales (la guerre froide étant considérée comme la troisième). En France, des auteurs comme André Glucksmann et Jean-François Revel parlent de « Quatrième guerre mondiale » pour appeler l’Europe à lutter contre le terrorisme, avec la même ardeur que s’il s’agissait d’une vraie guerre menaçant la démocratie. Beaucoup de critiques voient au contraire dans l’idée de « guerre mondiale » ou de guerre « au terrorisme » des mythes qui ne peuvent qu’encourager une guerre perpétuelle.

Leurs objections :

  • La guerre froide, du fait justement qu’elle n’a jamais abouti à un affrontement direct États-Unis-URSS, ne fut pas une guerre mondiale ;
  • La guerre se pratique entre États. Dire que l’on fait la guerre à al-Quaïda est faire trop d’honneur à ceux qui prétendent de leur propre chef avoir la légitimité pour mener un jihad défensif au nom de l’oumma (la communauté des musulmans) ;
  • Le terrorisme peut « préparer » la guerre (sous la forme de la guerre de partisans ou de complément urbain de la guérilla des campagnes) ; il peut s’y substituer sur le plan politique et symbolique. Mais reste pourtant d’une autre nature : la recherche de l’effet psychologique y prédomine sur celle des résultats militaires, comme l’avait vu Raymond Aron ;
  • Par « guerre au terrorisme » ou « 4e guerre », beaucoup entendent « choc des civilisations », théorie que Tony Blair a rejeté lors d'un discours début juillet 2005, préférant évoquer une guerre entre la civilisation et la barbarie ;
  • Le terrorisme étant une méthode et pas une entité politique, prétendre lui faire la guerre a autant de sens que vouloir la faire à la Blitzkrieg. Quant à faire la guerre « à l'islamisme », cela équivaut à vouloir faire disparaître une idéologie et ne signifie guère davantage.
  • Une guerre au terrorisme ne peut par définition aboutir à une paix, malgré ce que disait saint Augustin : « C’est en vue de la paix que se fait la guerre. »

Durant l'été 2005, l'administration américaine a semblé un moment choisir le vocable de Global Struggle Against Violent Extremism (« Lutte globale contre l'extrémisme violent »). L'expression Troisième Guerre mondiale a également été employée par le président George W. Bush pour désigner la guerre contre le terrorisme[2].

[modifier] Notes et références

  1. (fr) La quatrième guerre mondiale a commencé, sous-commandant Marcos, Août 1997, Le Monde Diplomatique
  2. Bush likens 'war on terror' to WWIII. 06/05/2006. ABC News Online

[modifier] Bibliographie

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