Qin Shi Huang

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Qin Shi Huang portant la coiffe impériale mianliu qu'il aurait inventée
Qin Shi Huang portant la coiffe impériale mianliu qu'il aurait inventée

Qin Shi Huangdi (秦始皇帝 pinyin : Qín Shǐ Huángdì) (v. -25910 septembre -210) fut d'abord le roi de Qin de -247 à -221, puis l'unificateur de l'empire de Chine, et par conséquent l'empereur fondateur de la dynastie Qin (-221 à -210).

Sommaire

[modifier] Origine du nom

Son nom de famille était Ying (嬴) et son prénom Zheng (政), choisi dit-on parce qu'homonyme du mois de sa naissance (正), le premier de l'année chinoise. Le nom personnel du souverain n'étant pas, par respect, employé de son vivant, il était donc pour ses contemporains le « roi de Qin ». Les historiens le mentionnent néanmoins comme « roi Zheng de Qin ». En 221 av. J.-C., il prit officiellement le titre de « Premier auguste souverain » (Shi Huangdi 始皇帝), en référence aux souverains antiques Sanhuangwudi.

[modifier] Origine

Il est né à Handan dans l'état de Zhao, terre natale de sa mère sous le nom de Zhao Zheng. Il est le fils de Yiwen, une ex-chanteuse, devenu concubine d'un des bâtards royaux de Qin, Zhoji (子楚) alors otage au royaume de Zhao. Selon certaines croyances chinoises, Lü Buwei (呂不韋), Premier Ministre de Qin était le véritable père du premier Empereur, car la mère de ce dernier était une de ses anciennes concubines.

Il monte sur le trône en -245 à la suite de nombreux décès suspects dans sa famille. Il a 13 ans et gouverne sous la régence de sa mère et de Lü Buwei. Il prend officiellement le pouvoir en -238.

[modifier] Roi de Qin

Icône de détail Article détaillé : Qin.

[modifier] Un peuple en esclavage

[modifier] Une armée redoutable

Forte de plus d'un siècle d'expérience et de traditions, l'armée du futur empereur compte dans ses rangs au plus fort de la guerre près d'un million d'hommes. Elle était dotée d'armes étonnantes pour l'époque, comme une baliste à répétition, qui envoyait deux à trois carreaux de bronze par seconde.

Les généraux qui l'encadraient n'étaient pas issus de la noblesse, mais choisis parmi les soldats. Qin Shi Huang voulait limiter le pouvoir de la noblesse et avait ainsi créé une méritocratie.

[modifier] Tentative d'assassinat

Un de ses adversaires, le prince héréditaire de Yan, un état du nord est de la Chine, ourdit un complot pour tuer Zheng et failli réussir. En 227 avant JC, le Prince prit secrétement contact avec Jing Ke, un érudit. Jing Ke demande audience à Zheng qui accepta de le recevoir. Jing Ke profita du moment où Zheng examinait les présents pour sortir son poignard empoisonné et se jeta sur lui mais ne parvint qu'a entailler une longues manches de l'empereur. Zheng tua son assaillant, mais dans les deux années qui suivirent 2 autres tentatives de meurtre eurent lieu contre l'empereur.

[modifier] L'influence du légisme

Icône de détail Article détaillé : légisme.

Son règne fut placé sous le signe de la philosophie légiste inspirée par Han Fei Zi. Il fut un souverain autoritaire ne souffrant pas de contestation. Il ordonna une répression violente contre les confucéens, ennemis de longue date du légisme, accusés de conspirer contre lui. Ils furent arrêtés puis enterrés vivants sur la même colline où il décida de brûler leurs écrits. En effet, sous l'influence de son premier ministre, un grand effort avait permis de combattre l'illettrisme. Les chinois parlaient donc plusieurs dialectes mais n'écrivaient qu'une seule langue. Les gens jugèrent les nouvelles lois à l'aune des anciennes et notamment celles des confucéens. C'est pourquoi Qin Shi Huang décida d'en brûler tous les exemplaires, sauf un qui devait rester dans la bibliothèque impériale.

Cet incident, resté célèbre dans l'histoire, inspira à Mao Zedong le slogan « Brûlons les livres et enterrons les lettrés » (Fenshu kengru 焚書坑儒) lors de la Révolution culturelle. À partir des années 1970, Qin Shi Huang fut d'ailleurs présenté dans les manuels d'histoire sous l'aspect favorable d'un souverain progressiste luttant contre les forces réactionnaires.

[modifier] Formation d'un nouvel empire

Il régna en maître sanguinaire à l'ambition démesurée. À ce titre, et au prix de millions de victimes, il ordonna une politique d'unification de la Chine. Il conquit les sept royaumes qui s'entre-déchiraient depuis cinq siècles. Il fit protéger son nouvel empire en raccordant les tronçons de murailles existants pour former la première grande muraille. Il créa un gigantesque réseau routier à trois voies (la voie centrale étant réservée à l'empereur) surélevées (pour éviter les inondations), qui reliaient la capitale à toutes les provinces de l'empire. Puis il unifiât les poids et mesures, les langues et l'écriture.

[modifier] Un empereur autoritaire

Parmi les faits les plus spectaculaires, on peut citer plusieurs exemples d'entreprises démentielles qui montrent sa conception du pouvoir et de la place qu'il estimait avoir dans l'histoire.

[modifier] Creusement du Grand Canal du Nord

[modifier] Construction de la Muraille de Chine

Icône de détail Article détaillé : Muraille de Chine.

C'est sous le règne de Qin Shi Huang que les 2000 premiers kilomètres de la muraille furent construits. Il la fit construire car il avait peur des barbares du nord appelés Xiongnu (la muraille est construite d'ouest en est au nord de la Chine).

[modifier] Unification de l'écriture et de la langue

A l'époque, chaque partie de la Chine avait une langue et une écriture différente : chaque « peuple » avait son dialecte. Qin Shi Huang unifia la langue et l'écriture, mais il existe encore aujourd'hui plusieurs langues parlées en Chine.

[modifier] Construction du réseau routier

Qin Shi Huang fit agrandir les routes : il créa un réseau routier à trois voies, la voie du milieu lui étant réservée. Il suréleva les routes pour éviter les inondations. Chaque route partait de la capitale (à l'époque Xi'an) et passait dans toutes les provinces chinoises.

[modifier] Quête de l'immortalité

A la fin de sa vie, Qin Shi Huang était obsédé par la mort. Il voulait que les médecins et scientifiques lui trouvent un élixir d'immortalité. Il entendit parler d'un peuple « d'immortels » vivant sur une montagne à une quarantaine de kilomètres de son palais. Ces derniers étaient censés posséder un secret pouvant se transmettre à une personne telle que lui, probablement, selon ses magiciens, sous la forme d'un élixir d'immortalité. Après bien des tentatives infructueuses pour faire venir les immortels au palais (construction d'une route rectiligne du palais à la montagne, puis construction d'un chemin de 36 000 marches de la base au sommet de la montagne, enfin, déplacement en personne de l'empereur), vexé, il fit peindre la montagne en rouge (couleur des forçats). Mais, non content de la violence de sa vengeance, il fit ni plus ni moins que raser la montagne, en causant au passage la mort de 700 000 ouvriers.

Il entendit parler plus tard d'autres immortels vivants dans des îles au large de la Chine (actuellement le Japon). Il ordonna la construction d'un navire gigantesque de 200 mètres pour ramener ce peuple en Chine. Le navire ne revint jamais.

[modifier] Mort présumée

L'empereur, toujours hanté par l'immortalité, fit appel à un magicien. Celui-ci lui fabriqua les fameuses « perles rouges » de cinabre (le sulfure de mercure) censées lui donner, chacune, six ans de vie. Faites donc de mercure, les « perles rouges » furent probablement la cause de sa mort.

[modifier] Funérailles

Icône de détail Article détaillé : Mausolée de l'empereur Qin.

On lui doit le mausolée de Xi'an qui s'étend sur environ 56 km², un tumulus haut de 115m à 1,5 kilomètre recouvrant une fosse contenant quelque huit mille statues de soldats et de chevaux en terre cuite.

Ne voulant pas être seul après la mort, Qin Shi Huang ordonna que toute son armée soit sculptée en terre et soit enterrée avec lui. Il fit donc construire des milliers de soldats, chevaux et chars, tous différents les uns des autres (physionomie, vêtements, position des bras) et un peu plus grand que nature, un soldat mesurant entre 1,72m et 2m. En 1974, des paysans trouvèrent ces statues en creusant un puits dans leur champ. Ils firent ensuite appel à des archéologues. On peut maintenant admirer une partie des statues mises au jour par les archéologues chinois (à peu près 1500 sur plus de 7000), ensemble considéré comme une merveille du monde. Le mausolée situé sous le tumulus, pour sa part, n'a pas encore été fouillé.

[modifier] L'héritage de Qin Shi Huang

Qin Shi Huang a légué à son peuple un empire unifié, aussi bien dans l'administration militaire et politique, que dans les domaines culturels qui formeront au court des siècles ce que l'on nomme aujourd'hui la Chine. Cet empire dura plus de vingt siècles. Comme on l'a vu plus haut, une telle destinée encouragea les récupérations politiques. Dans un discours fait à Xi'an, Mao Zedong n'hésitât pas à se comparer au "premier empereur", et ainsi vouloir réhabiliter le légisme. Le nom de sa dynastie, déformé, arriva en Occident et fut à l'origine du nom de l'Empire du milieu dans les langues européennes (Chine en français).
La tradition lui attribue l'invention de la coiffe impériale mianliu (冕旒) à rideau de franges dissimulant partiellement le visage, visible sur les portraits des souverains de l'Antiquité et portée par les statues de divinités.

[modifier] Le titre de l'empereur Qin

En 221 av. J.-C., le roi de Qin adopta le titre de Shi Huangdi, ou « premier empereur », créant pour l'occasion le mot Huangdi, souvent traduit en français par « empereur », repris par tous les souverains de Chine qui vinrent après lui. Ce terme est l'association de Huang, « suprême » ou « auguste », et de Di, « souverain », en référence aux trois Augustes et cinq Empereurs, premiers souverains mythiques de Chine. Il porta le titre de Shi Huangdi durant tout son règne. Son fils fut Er Huangdi, « Deuxième empereur ». L'histoire voulait que la série s'arrêtât là.

Lors de l'avènement de la Dynastie Han, Shi Huangdi (« Premier Empereur ») fut jugé inacceptable par les Han qui ne le reconnaissaient pas comme le premier de leur lignée. Ils l'appelèrent donc « Premier Empereur de la Dynastie Qin », soit Qin Shi Huangdi. Néanmoins, la plupart des noms de personne chinois sont de deux ou trois sinogrammes ; le di fut donc finalement supprimé pour donner Qin Shi Huang. Son fils et successeur devint Qin Ershi.

L'usage aujourd'hui en Chine est donc effectivement d'appeler le premier empereur Qin Shi Huang, même si l'on trouve parfois Qin Shi Huangdi, plus utilisé à l'étranger.

[modifier] Récemment

Quatre-vingt une de ces statues ont été récemment transférées en France. Elles ont été visibles pendant 10 jours au parc expo de Caen.

[modifier] Culture populaire

Qin Shi Huangdi est le dirigeant de l'Empire du milieu dans le jeu vidéo Civilization IV.

[modifier] Voir aussi

  • Art et Histoire de Chine, Volume 2, F. Blanchon, Presses de l'Université Paris-Sorbonne
  • Le disque de Jade de José Frèches (surtout les Tomes 2 et 3) qui est l'histoire romancée du premier empereur de Chine
  • Jing ke ci qin wang en français L'empereur et l'assassin, film de Chen Kaige (1998) raconte la jeunesse et les débuts au pouvoir de Qin Shi Huangdi.

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