Han Fei Zi

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Han Fei Zi (韩非), philosophe et penseur politique chinois (mort en 233 av. J.-C.) du courant légiste.

Selon lui, l'ordre et la prospérité ne peuvent être apportés que par un État fort, qui repose sur des lois très strictes et non sur la morale et la compréhension, contrairement au confucianisme.

Han Fei reprend de son maître le confucianiste Xun Zi (environ 310215 av. J.-C.) l'idée que l'homme est foncièrement égoïste. Il ne partage pas son optimisme et ne pense pas qu'il peut s'améliorer par l'éducation, ni que l'intérêt particulier d'un individu puisse jamais s'accorder avec l'intérêt général. Il s'agit plutôt, d'une part, d'empêcher le sujet de commettre des actions contrevenant aux intérêts de l'État et du souverain en appliquant des lois aussi infaillibles et inévitables que la loi naturelle, et d'autre part, de l'inciter à obéir et à se soumettre à l'autorité du Fils du Ciel par l'octroi tout aussi infaillible et automatique de récompenses en proportion, non des mérites, mais de l'obéissance.

Han Fei appelle ces deux principes essentiels de châtiment et de récompense « les Deux Manipules ».

Han Fei s'inspire ici de la nature, tout comme les taoïstes. Les préceptes taoïstes sont à la base de la doctrine légiste qui professe qu'un souverain exemplaire doit gouverner de façon à ce qu'il ne lui soit même plus nécessaire de sanctionner. En effet, comme la doctrine taoïste incite le pratiquant de la Voie à pratiquer le non-agir, c'est-à-dire l'action dans l'inaction, gouverner conformément au Tao implique de ne pas accomplir d'acte au sens positif du terme.

L'objectif poursuivi dans cette optique par le souverain n'est pas que ses sujets aient peur des châtiments qu'ils encourent, ni qu'ils poursuivent les récompenses avec avidité. Son but est simplement que le caractère automatique et inévitable des récompenses et sanctions prévues par les lois qu'il a édictées modèlent, de fait, le comportement de ses sujets en multipliant les conséquences néfastes de toute désobéissance au niveau individuel, et en augmentant les bénéfices individuels liés à l'obéissance aux lois.


Philosophie chinoise
Figures : Confucius, Dong Zhongshu, Guo Xiang, Han Fei, Han Yu, He Yan, Lao Zi, Li Ao, Lie Zi, Mencius, Mo Zi, Shang Yang, Shen Dao, Sun Zi, Wang Bi, Wang Fuzhi, Wang Yangming, Xiong Shili, Xun Zi, Yang Xiong, Zhu Xi, Zhuang Zi, Zi Si, Zou Yan.
Courants : Confucianisme, Huanglao, Légisme, Mohisme, Néoconfucianisme, Néotaoïsme, Taoïsme.
Textes : classiques chinois.