Légisme

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On regroupe sous l'appellation de légistes un ensemble de penseurs chinois ayant vécu durant la période des Royaumes combattants (IVe siècle av. J.-C.).

Sommaire

[modifier] Les fondements de la doctrine légiste

Contrairement au confucianisme, taoïsme ou mohisme, le légisme ne s'est pas constitué comme une véritable école car, contrairement à ces premiers, il n'y a pas de maître à l'origine de ce courant. Le terme même de légistes ne sera introduit pour la première fois que sous les Han, soit deux ou trois siècles plus tard.

La pensée des légistes part de l'homme et de la société tels qu'ils sont et non pas comme ils devraient être. Ils font table rase du passé, de la tradition (s'inscrivant par là dans la même démarche que Mozi) et réfléchissent par rapport au monde dans lequel ils vivent, un monde troublé et politiquement instable.

Les textes légistes mettent en valeur trois concepts.

[modifier] La loi

La loi (Fa, 法) est le concept central dans le système de pensée des légistes. Ce ne sont plus les idées confucéennes du sens de l'humain et la conformité aux rites qui sont chargés d'assurer la cohésion sociale mais la loi. Celle-ci n'a pas besoin d'autres fondements qu'elle-même, elle est l'expression du Tao taoïste qui s'incarne dans la société des hommes.

[modifier] La position de force

Pour les légistes, c'est de la position de force que procède le pouvoir et non de la « puissance morale » défendue par les confucéens et les autres écoles. Cette dernière présuppose que le souverain soit bon et les légistes constatent que les bons souverains sont relativement rares. Le pouvoir ne doit donc pas être lié à la valeur personnelle du souverain mais à l'efficacité de la loi et des institutions chargées de la faire respecter. La position de force est donc éthiquement neutre et ne requiert aucune qualité morale particulière pour être manipulée par le souverain.

[modifier] Les techniques de contrôle

Les légistes comptent beaucoup sur le corps des fonctionnaires pour relayer les décisions de la tête de l'autorité vers le peuple. Il s'agit de contrôler, surveiller et sanctionner pour assurer la cohésion du système. Les institutions étatiques sont chargées de faire en sorte que la loi soit intériorisée par les individus à un point tel que le châtiment lui-même deviendrait inutile tant la terreur qu'elle inspire serait grande.

Ces trois idées font jaillir une conception totalitaire du pouvoir dont le grand mérite fut de mettre à nu les leviers du pouvoir et de révéler les mécanismes du contrôle social dans lesquels la personnalité du souverain joue un rôle prépondérant. Le prince tel que le conçoivent les légistes n'est pas si éloigné que cela de la figure du Saint taoïste. En tant que source du pouvoir absolu il ne l'exerce pas, il l'incarne, il pratique le non agir et laisse la loi cosmique se diffuser et s'imprégner dans le corps social.

Si les théories des légistes connaîtront un grand succès, notamment auprès du premier Empereur de Chine qui les appliquera à la lettre, elles finiront par être mises à l'index et après les Han, personne n'osera plus se réclamer ouvertement du légisme. Cette pensée perdurera cependant tout au long de l'histoire de la Chine qui connaîtra quelques personnages importants qui manifesteront certaines affinités avec le légisme.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Quelques penseurs légistes

[modifier] Article connexe


Philosophie chinoise
Figures : Confucius, Dong Zhongshu, Guo Xiang, Han Fei, Han Yu, He Yan, Lao Zi, Li Ao, Lie Zi, Mencius, Mo Zi, Shang Yang, Shen Dao, Sun Zi, Wang Bi, Wang Fuzhi, Wang Yangming, Xiong Shili, Xun Zi, Yang Xiong, Zhu Xi, Zhuang Zi, Zi Si, Zou Yan.
Courants : Confucianisme, Huanglao, Légisme, Mohisme, Néoconfucianisme, Néotaoïsme, Taoïsme.
Textes : classiques chinois.