Pearl Witherington

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Pearl Witherington (1914 - 2008 ) fut, durant la Seconde Guerre mondiale, une résistante active dans deux réseaux de la section française F du service secret britannique Special Operations Executive (SOE).

Pour accéder à des photographies de Pearl Witherington-Cornioley, se reporter au paragraphe Liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

  • Parents britanniques
  • 3 sœurs

[modifier] Biographie

1914. Le 24 juin, naissance à Paris.

1940.

  • Juin. Après le bombardement de Paris, le gouvernement britannique ordonne l'évacuation de ses ressortissants hors de France.
  • Décembre. Le 9, avec sa mère et ses deux sœurs, elle quitte la France : Normandie, Marseilles (où elle prend contact avec des groupes de résistants) ; traversée à pied de l'Espagne et du Portugal, embarquement pour l'Angleterre.

1941. Elle s'engage dans la WAAF, où elle travaille pour la coopération aérienne entre les Alliés et pour les liaisons avec l'étranger au ministère de l'Air.

1943.

  • Elle rejoint le service secret britannique Special Operations Executive (SOE).
  • Le SOE lui fait suivre une session d'entraînement de trois semaines, comprenant une formation au maniement d'armes et d'explosifs, une formation d'agent de liaison et trois sauts en parachute.
  • Septembre. Elle est envoyée en mission en France.
• Nuit du 15 au 16. Première tentative de parachutage, aux environs de Dun-le-Poëlier. La gendarmerie recherche des maquisards cachés dans les bois de la Taille-de-Ruines. Le terrain n'est donc pas balisé, et le pilote doit retourner à sa base de Tempsford.
• 21. Deuxième tentative, également infructueuse, car la piste balisée dans le pré d'une ferme n'était pas assez large.
• 22. C'est le dernier jour de la lune ce mois-ci, sinon le parachutage devra être reporté en octobre. Elle est finalement parachutée en territoire occupé, d'une altitude de 90 mètres, près de Chateauroux. Le comité de réception est composé de : • Maurice Southgate « Philippe » (ou « Hector »), le chef du réseau STATIONER, dont elle va devenir le courrier sous le nom de guerre « Marie » • Chantraine, le propriétaire du champ. Elle passe sa première nuit à Tendu, dans la ferme de Chantraine, où elle dort « dans le foin... qui recouvrait au moins deux tonnes de matériel de guerre ! » Le réseau STATIONER comprend peu d'agents, mais s'étend sur un vaste territoire, comprenant Châteauroux, Clermont-Ferrand, Limoges, Montluçon, Paris, Poitiers, Tarbes, Toulouse, Vierzon. En tant que courrier (c'est-à-dire agent de liaison), elle devra porter elle-même discrètement les messages de Southgate à des personnes à contacter qu'il lui désignera. Elle passera ainsi le plus clair de son temps dans des trains, le plus souvent de nuit.

1944.

  • Mai. Le 1er, la Gestapo arrête Southgate à Montluçon. Amédée Maingard « Samuel », son adjoint et radio, décide de scinder le réseau Indre en deux secteurs : • Châteauroux et le sud su département qu'il prendra en charge, • le Nord-Indre, incluant la vallée du Cher, qui sera pris en charge par Pearl, qui s'installera chez les Sabassier, gardiens du château des Souches, près de Dun-le-Poëlier. Le 25, Elle devient, avec le nom de guerre de « Pauline », responsable du nouveau réseau WRESTLER. Elle est assistée par Henri Cornioley et par son opérateur radio Berge « Tutur ». Elle établit le contact avec les résistants locaux : Mardon, Alex et son frère, Trochet, l'abbé Valuche, Chassagne. Elle organise des parachutages clandestins (armes, explosifs, munitions, argent). Elle réceptionne les agents britanniques qui arrivent. Elle met en place un centre d'instruction au maniement d'armes.
  • Juin. Le 1er, Mardon est arrêté. Son maquis se regroupe au château des Souches réquisitionné par Cornioley. Le 11, une attaque allemande oblige les agents SOE et les résistants à se disperser. Le stock d'armes des Souches est abandonné et celui des FTP d'Alex est détruit. Les propriétaires du château, les Hay des Nétumières, qui n'ont aucun lien avec le maquis, se croient à l'abri et refusent de fuir. Ils seront arrêtés. Le mari sera tué par la gestapo de Bourges. La femme sera déportée au camp de Ravensbruck, d'où elle ne reviendra pas. « Pauline » et Henry se regroupent chez les Trochet, fermiers à Douçay (Cher) et y resteront deux mois, jusqu'à leur départ pour la forêt de Gâtine. Le 24, près de la ferme des Trochet, trois avions procèdent à un important largage qui permet de réarmer les bataillons AS et FTP.
  • Août. Le 10, à l'étonnement de Pearl qui n'a pas été avertie, l'équipe Jedburgh Julian est parachutée sur le terrain Vin Mascara de fatma, à Frédille, à 10 km à l'ouest de Levroux. Une coopération s'installe, l'entraînement donne des résultats, les demandes d'armement sont faites à Londres par l'équipe Jedburgh. Les Allemands subissent des pertes importantes lors des accrochages (plusieurs épisodes sont rapportés : entre Valençay et Vatan ; entre La Vernelle et la forêt de Gâtine ; dans la forêt elle-même ; à la Collinière).
  • Septembre. Au milieu du mois, le Major-Général allemand Elster, à la tête d'une colonne de 19000 soldats, se rend. Comme les autres agents secrets anglais, elle repart en Angleterre.
  • 26 octobre. Elle épouse Henri Cornioley (1910-1999), à Kensington.

À la fin de la guerre, en tant que femme, elle ne peut obtenir la Military Cross pour laquelle elle avait été pressentie. À la place, elle se voit décerner la médaille civile de l'Ordre de l'Empire britannique, mais elle la refuse, arguant n'avoir rien fait de civil.

1998. Elle va vivre à la maison de retraite de Châteauvieux (Loir-et-Cher).

2004. Le 5 avril, la Reine Elizabeth, en visite en France, lui remet la distinction de commandeur de l'Ordre de l'empire britannique (CBE), dans les salons de l'ambassade d'Angleterre à Paris.

2006. En avril, après une attente de six décennies, Pearl reçoit la médaille des "Parachute Wings"[1].

2008. Le 24 février, elle décède à l'hôpital de Blois, à l'âge de 93 ans.

[modifier] Reconnaissance

Pour son action clandestine pendant la guerre, Pearl Witherington-Cornioley a reçu les décoration suivantes :

[modifier] Sources et liens externes

[modifier] Notes

  1. Pearl avait effectué trois sauts d'entraînement et un saut opérationnel. « Mais les gars faisaient quatre sauts d'entraînement et un cinquième opérationnel - et on ne pouvait obtenir ses ailes qu'après un total de cinq. », dit-elle. « Donc je n'étais pas en droit de réclamer - et pendant 63 ans j'ai ronchonné à qui voulait m'entendre, parce que je pensais que c'était une injustice. »
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