Pallium

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Paramentique - Couleurs liturgiques
Costume ecclésiastique - Mobilier liturgique
Chant grégorien
Pour la forme primitive du cortex cérébral, voir Pallium (anatomie).

Le pallium est un ornement sacerdotal catholique. Confectionné de laine blanche et orné de six croix noires, le pape, les primats et les archevêques métropolitains le portent sur leurs épaules pendant les célébrations liturgiques. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

Sommaire

[modifier] Origines

À l'origine, le pallium était un vêtement grec, omophorion, sorte de manteau court dans lequel on se drape, fermé par des épingles. Le pallium a remplacé à Rome la toge dès le Ier siècle après J.-C., qui, jugée trop encombrante et trop lourde, laisse la place à ce vêtement importé de Grèce. Il dénotait en outre probablement le statut de la personne qui le portait.

L'opposition entre la toge et le pallium est illustrée par la manière dont on appelait les pièces de théâtre selon les costumes portés par les acteurs. On distinguait notamment :

  • la fabula palliata, qui était l'adaptation d'une comédie grecque ou pièce en costumes grecs, et où les acteurs portaient le pallium et non la toge,
  • la fabula togata, ou pièce en costumes romains, qui est jouée dès le milieu du IIe siècle av. J.-C.. Dans ces pièces, les personnages et le décor étaient italiques à part la structure qui demeurait grecque. C'était une comédie romaine à thème indigène concernant le bas de l'échelle sociale à Rome.

[modifier] Forme moderne

Le pallium moderne
Le pallium moderne

Le pallium romain moderne est un dérivé de l'omophorion grec, large bande de tissu portée par les évêques orthodoxes et les évêques catholiques de rite oriental.

Le pallium tel que nous le connaissons à présent consiste en une bande de tissu circulaire, ayant trois doigts de large, portée autour des épaules, avec deux pendants, l'un sur la poitrine et l'autre sur le dos, pendants ornés habituellement de franges. Ces deux pendants sont maintenus en place à leurs extrémités par deux plaques de plomb recouvertes de soie noire. Le pallium est en outre orné de six croix de même matériau et couleur, une sur chaque appendice et quatre sur la partie circulaire. Les croix et les extrémités des parties pendantes du pallium ont été de couleur rouge pendant toute une partie du Moyen Âge. L'encolure est munie de ganses, généralement au nombre de trois, dans lesquelles sont passées des épingles en matériaux précieux servant, en plus de leur fonction ornementale, à fixer le pallium à la chasuble.

Il est tissé de laine blanche d'agneaux présentés par les religieuses du couvent de Sainte Agnès, et orné de six croix de soie noire de forme pattée, une sur chaque pendant et quatre sur la bande circulaire. Trois épingles d'or l'ornent, devant et derrière.

En 1978, Jean-Paul Ier choisit de ne pas recevoir la tiare, mais que l'imposition du pallium marquera le début de son pontificat. Ses successeurs Jean-Paul II et Benoît XVI l'imiteront. Le jour de son intronisation, le 24 avril 2005, le pape Benoît XVI a reçu un nouveau pallium comme signe de sa nouvelle autorité. Ce pallium, conçu par Stefano Zanella est revenu à sa forme primitive d'écharpe plus large que le pallium traditionnel mais moins que l'omophorion, déployée sur les épaules, et orné de croix rouges dont trois transpercées par des épingles. Il avait été préalablement déposé symboliquement sur le tombeau de Saint Pierre.

Le pape Jean-Paul II portant le pallium
Le pape Jean-Paul II portant le pallium
Armoiries de Benoît XVI figurant le pallium
Armoiries de Benoît XVI figurant le pallium

La signification du pallium est si forte que Benoît XVI a supprimé de ses armoiries la tiare en signe d'humilité, et fait apparaître le pallium comme unique signe de la dignité pontificale. Ce pallium héraldique porte également des croix rouges. « Le pallium, tissu en pure laine placé sur mes épaules ... peut ëtre considéré comme une image du joug du Christ », a prononcé le pape Benoît XVI à l'occasion de sa messe inaugurale du 24 avril 2005.

[modifier] Signification

Considéré comme l'ancien vêtement des pâtres anatoliens, il est porté symboliquement par les pasteurs d'âmes. Tissé avec de la laine d'agneau, il évoque l'agneau pascal et la brebis égarée que le Bon Pasteur rapporte au bercail sur ses épaules. Il est symbole de zèle et d'humilité, mais aussi de l'autorité pastorale exercée en tant que service pouvant aller jusqu'au sacrifice, c'est ainsi le symbole du pape, serviteur des serviteurs de Dieu.

Cette riche signification a fait que cet ornement a très vite symbolisé le plus haut rang du ministère sacerdotal. Dans l'Église catholique romaine, il ne peut être porté que par le pape ou par un évêque qui tient ce privilège du pape, privilège qui est réservé exclusivement depuis le IXe siècle aux archevêques, aux primats, aux patriarches, au cardinal-doyen et à quelques très rares autres évêques comme celui du Puy, ou autrefois celui d'Autun.

En outre, le pallium est porté seulement lorsque le titulaire exerce sa fonction sacerdotale suprême, lors d'une messe solennelle, des ordinations, pour la bénédiction d'un abbé ou d'une abbesse, la consécration d'une vierge et la dédicace d'une église ou d'un autel. Le pallium se porte alors épinglé par-dessus la chasuble. Il est très significatif de constater que pendant les premiers siècles, Marie a été représentée revêtue du pallium.

Le pape Benoît XVI avec son pallium
Le pape Benoît XVI avec son pallium

Dans l'Église orthodoxe, il prend le nom d'omophore et il est porté par tous les évêques.

[modifier] Analogie entre le pallium et l'étole

L'étole, autre vêtement liturgique, est taillée à l'origine sur le patron du pallium archiépiscopal : elle est mise toute droite sur le cou, les deux bouts retombant sur le devant de l'aube, mais elle n'est ni blanche, ni marquée de croix, ni forcément de laine, mais terminée par des franges comme le pallium. Actuellement le pallium porté par les archevêques catholiques ne comporte pas de frange mais les deux extrémités noires sont rigidifiées par une doublure interne.

L'étole a encore avec le pallium cette autre analogie que, bien qu'elle ne soit qu'une étroite bande d'étoffe, elle porte le nom d'un vêtement féminin qui autrefois avait été très ample, la stola, qui dès la fin du VIe siècle n'était plus la longue tunique des dames romaines, mais seulement une espèce d'anabole, une écharpe qui, de la tête où elle était posée, tombait à droite, et de là était ramenée sur l'épaule gauche.

[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

[modifier] Liens internes