Benoît XVI

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Benoît.
Benoît XVI
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Benoît XVI
Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis
Armoiries pontificales de Benoît XVI
Nom de naissance Joseph Alois Ratzinger
Naissance Marktl, 16 avril 1927
Élection
au pontificat
19 avril 2005
Intronisation: 24 avril 2005 (78 ans)
Fin du
pontificat :
{{{fin pontificat}}}
Prédécesseur : Jean-Paul II
Successeur : {{{successeur}}}
{{{note}}}
Antipape : {{{antipape}}}
Listes des papes: chronologie · alphabétique
Projets Catholicisme et Cliopédia · Modèle

Joseph Alois Ratzinger (16 avril 1927 à Marktl en Allemagne), a été élu 265e pape de l'Église catholique romaine le 19 avril 2005, et a choisi le nom de Benoît XVI (en latin Benedictus XVI, en italien Benedetto XVI, en allemand Benedikt XVI., en espagnol Benedicto XVI, en portugais Bento XVI, en anglais Benedict XVI, en polonais Benedykt XVI).

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Né le 16 avril 1927 au numéro 11 de la Schulstraße à Marktl (ou Marktl am Inn), village de Haute-Bavière non loin de la frontière autrichienne, Joseph Ratzinger, fils de Joseph Ratzinger (1877-1959) et de Maria Peintner (1884-1963), a eu une enfance marquée par les fréquentes interventions de son père officier de police et fervent pratiquant catholique. En 1932, la famille déménage à Aschau am Inn. Il a une sœur également prénommée Maria, née en 1921, qui s'est occupée de son ménage jusqu'à sa mort en 1991, et un frère aîné, Georg, prêtre lui aussi. Il entre au séminaire de Traunstein en 1939.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, ce qui est obligatoire depuis 1938. À l'âge de 16 ans, il est versé, avec toute sa classe de séminaristes dans la lutte antiaérienne (DCA) allemande puis, en 1944, à 17 ans, il est enrôlé dans la Wehrmacht (l'armée allemande), qui manque d'hommes. L'ensemble de sa classe est affectée à la défense de l'usine BMW des environs de Munich, jusqu'en septembre 1944. Dans ses mémoires, le futur pape déclare n'avoir jamais tiré un seul coup de feu. Il déserte quelques jours avant la reddition allemande. Il est ensuite interné jusqu'au 19 juin 1945 dans un camp de prisonniers de guerre à Bad Aibling, où Günter Grass dit l'avoir rencontré[1].

Après sa libération, il retourne au séminaire. Il poursuit des études de philosophie et de théologie à l'université de Munich, puis à l'École supérieure de Freising. Entre autres professeurs, Gottlieb Söhngen et Joseph Pascher exercent sur lui une influence notable. Le 29 juin 1951, il est ordonné prêtre en même temps que son frère dans la cathédrale de Freising, par le cardinal Michael von Faulhaber. Après une année de ministère paroissial en la paroisse du Précieux Sang, à Munich, il soutient sa première thèse de doctorat en juillet 1953 ; elle porte sur Le Peuple et la maison de Dieu dans la doctrine ecclésiale de saint Augustin (Volk und Haus Gottes in Augustins Lehre von der Kirche). Le 21 février 1957, il soutient sa thèse d'habilitation, intitulée : La Théologie de l'histoire chez saint Bonaventure (Die Geschichtstheologie des Heiligen Bonaventura).

Sa maison de naissance à Marktl dans le sud de la Bavière en Allemagne.
Sa maison de naissance à Marktl dans le sud de la Bavière en Allemagne.

[modifier] Le théologien

En 1958, après une année de travail paroissial, durant laquelle il sillonne Munich à bicyclette, il est nommé professeur en dogmatique et théologie fondamentale à l'École supérieure de Freising, puis professeur de théologie à l'université de Münster de 1959 à 1963, devenant un des plus jeunes et des plus populaires théologiens d'Allemagne, puis professeur de théologie à l’université de Bonn de 1963 à 1966.

Il participe au concile œcuménique Vatican II (quatre sessions de 1962 à 1965) en tant que consulteur théologique auprès du cardinal-archevêque de Cologne Joseph Frings, qu'il aide à préparer ses interventions. Lors de ce concile, Ratzinger passe pour quelqu'un de novateur et de précis, ce qui l'amène à être remarqué par le pape Paul VI. L'un de ses travaux concerne la nécessité d'entreprendre une réforme du Saint-Office qui deviendra la congrégation pour la doctrine de la foi.

De 1966 à 1969, il enseigne la théologie à la faculté de théologie de l’université de Tübingen, alors dirigée par le théologien Hans Küng.

En 1968, il a fait partie des mille trois cent soixante théologiens signataires d'une pétition demandant une réforme du Saint-Office de façon à donner plus de droits aux théologiens suspectés d'erreur doctrinale. [2]

Fervent défenseur des réformes, il est cependant inquiet de l'esprit de contestation qui gagne aussi les facultés de théologie, et en particulier, de l'intérêt que plusieurs théologiens allemands portent au marxisme, et se déclare partisan d'une interprétation plus authentique de Vatican II.

En 1969, il devint titulaire de la chaire de dogmatique et d'histoire des dogmes à l'université de Ratisbonne et vice-président de celle-ci.

[modifier] Archevêque et cardinal

C'est par un courrier donné en main propre par le nonce apostolique, alors qu'il se trouve à Ratisbonne, qu'il apprend, le 24 mars 1977 que le pape Paul VI le nomme archevêque de Munich et Freising. C'est le premier prêtre diocésain à accéder à ce siège important depuis 80 ans. Le 28 mai 1977, il est consacré archevêque, et le 27 juin de la même année, il est promu cardinal.

Lors de l'assemblée synodale sur la catéchèse de 1977, il fait la connaissance du cardinal Karol Wojtyła (devenu Jean-Paul II en 1978) avec lequel il échangeait depuis plusieurs années une correspondance, des idées et des livres. Il s'entend bien avec lui, et apprécie chez lui la franchise, la simplicité, la cordialité, l'ouverture d'esprit, la culture philosophique et théologique.

En 1980, il fut rapporteur du Ve synode des évêques, sur le thème : « Les missions de la famille chrétienne dans le monde d'aujourd'hui ».

[modifier] Préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi

Benoît XVI lors de la messe inaugurale de son pontificat le 24 avril 2005
Benoît XVI lors de la messe inaugurale de son pontificat le 24 avril 2005

Le 25 novembre 1981, quatre ans et demi après leur première rencontre, Jean-Paul II nomme le cardinal Ratzinger préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, l'un des dicastères de la curie romaine, anciennement nommé le Saint-Office (l'ancienne Inquisition), ce qui l'amène, le 15 février 1982, à renoncer à la charge pastorale de l'archidiocèse de Munich et de Freising. La mission confiée à ce théologien sûr et cultivé est de préserver l'orthodoxie de la doctrine catholique, de la préciser au milieu des développements divers du monde moderne, y compris la philosophie, les sciences humaines, la biologie et la politique, et surtout de tenter de discerner la vérité parmi toutes les idées « à la mode » qui se succèdent.

Le poste dont il a eu la charge est un des postes capitaux de la curie, mais est aussi présenté comme l'un des plus impopulaires, car son titulaire passe pour un défenseur des conservateurs, un héritier de la Sainte Inquisition, un ennemi de la créativité et de l'ouverture, alors qu'il était, jusqu'à cette nomination, considéré comme un théologien aux idées novatrices.

Durant 23 ans, il rencontre le pape au moins deux fois par semaine au déjeuner du mardi, entourés d'autres théologiens, pour des discussions sur des questions générales : bioéthique, œcuménisme, théologie de la libération, etc. Tous les vendredis soirs, Jean-Paul II et lui travaillent ensemble, en tête-à-tête.

En janvier 1983, lors d'un voyage à Lyon et à Paris, il déclare que « ce fut une première et grave faute de supprimer le catéchisme », dénonce « la grande misère de la catéchèse nouvelle », qui oublie « de distinguer le texte de son commentaire » et ajoute qu'« il faut oser présenter le catéchisme comme un catéchisme », phrase qui semble alors s'appliquer directement au catéchisme français Pierres vivantes. Les évêques expliquent que le cardinal n'entend nullement « s'ingérer dans les affaires françaises mais traiter globalement de la situation de la catéchèse ».

En 1983, il fut le président du VIe synode sur le thème : « réconciliation et pénitence dans la mission de l'Église ».

Son ouvrage, Entretien sur la foi (1985) expose sa vision ferme et lucide du catholicisme après Vatican II et notamment de ce qu'il considère comme les dérives politiques de certains courants, notamment la théologie de la libération, qui justifient les mouvements révolutionnaires par des arguments religieux, ce qu'il réprouve sans appel. Il défend aussi les positions de l'Église sur la contraception artificielle, sur le célibat des prêtres et sur le non-accès des femmes au sacerdoce. Il a aussi développé l'idée qu'aucun œcuménisme ne saurait se construire sur la base du plus petit dénominateur commun.

En octobre 1986, le pape décide de constituer une commission de cardinaux et d'évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en confie la présidence au cardinal Ratzinger.

Le 13 janvier 1992, l'Institut de France, l'élit comme membre associé étranger à l'Académie des sciences morales et politiques au fauteuil du défunt physicien nucléaire russe et prix Nobel de la paix Andreï Sakharov.

Le cardinal Joseph Ratzinger visitant la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre
Le cardinal Joseph Ratzinger visitant la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre

En 1993, le 5 avril, il est promu cardinal-évêque titulaire de l'église suburbicaire de Velletri-Segni dans la banlieue de Rome.

En 1998, il est nommé la commandeur de Légion d'honneur française et reçoit les insignes de l'Ordre le 11 mai de la même année à la villa Bonaparte par Jean-Louis Lucet, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège.

Le 10 novembre 1999 il est fait docteur honoris causa en jurisprudence de la Libre Université Marie Très-Sainte Assomption de Rome.

Le 27 novembre 1999, le cardinal Ratzinger participe au colloque 2000 ans après quoi ? [3] organisé par la Sorbonne à l'occasion des festivités du passage au XXIe siècle. Les larges extraits de son discours Vérité du christianisme [4] reproduits dans le journal La Croix suscitent une vive réaction dans les colonnes du même journal de la part du cardinal archevêque de Bordeaux Pierre Eyt, président de la Commission doctrinale de la conférence des évêques de France, qui lui reproche de ne pas assez tenir compte des problèmes structurels de l'Église.

Le 26 juin 2000, il signe un document donnant l'interprétation officielle du message de Fatima.[5]

Le 6 août 2000, il publie la déclaration Dominus Iesus dans laquelle "il affirme la supériorité du catholicisme sur le protestantisme", [réf. nécessaire] semblant prendre ainsi le contre-pied des efforts d'œcuménisme mis en acte avec la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification co-signée l'année précédente par le conseil (du Saint-Siège) pour l'unité des chrétiens et la Fédération luthérienne mondiale. Cinquante-trois théologiens catholiques belges protestent contre cette déclaration.

Le 13 novembre 2000, il est nommé académicien honoraire de l'Académie pontificale des sciences.

Le 24 janvier 2001 la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, décide de rédiger une notification, qu'il signe, « dans le but de sauvegarder la doctrine de la foi catholique d'erreurs, d'ambiguïtés ou d'interprétations dangereuses » qu'elle a relevées dans le livre Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux. [6]

En 2002, à l'occasion de son 75e anniversaire, il propose, suivant la coutume, sa démission au pape, mais Jean-Paul II ne désire pas se séparer de ce précieux collaborateur, et le 6 novembre, il est élu doyen du Sacré Collège des Cardinaux, élection approuvée par le pape le 30 novembre, et titulaire de l'église d'Ostie, disposant déjà de celui de Sainte Marie-Consolatrice al Tiburtino.

Lors d'une interview donnée à l'agence Zenit le 3 mai 2003, [7] il réaffirme l'opposition du Vatican à la guerre d'Irak menée par les États-Unis, impossible d'après lui à justifier selon la doctrine de la guerre juste.

En janvier 2004, à l'occasion d'un débat avec le philosophe Jürgen Habermas à l'Académie catholique de Bavière, il reconnaît, à l'heure de la mondialisation, la « non-universalité de fait des deux grandes cultures de l'Occident, celle de la foi chrétienne et celle de la rationalité séculière » [8]

Le 8 avril 2005, étant le doyen du Collège des cardinaux, il a la responsabilité de diriger l'office religieux des funérailles du pape Jean-Paul II.

Après avoir été perçu comme un théologien progressiste durant sa participation au concile, le cardinal Ratzinger est au moment de son élection réputé pour ses vues conservatrices sur la foi et les moeurs, sur des sujets comme la régulation des naissances ou l'œcuménisme. Il est parfois surnommé par les médias « le Panzerkardinal », allusion à son intransigeance supposée et à sa nationalité allemande.

Il est connu pour avoir une position traditionnelle vis-à-vis des pratiques homosexuelles (christianisme et homosexualité) et de l'avortement direct. Il soutient le pape Jean-Paul II contre l'avis d'une majorité d'évêques allemands, dans sa décision à la fin des années 1990 de faire fermer quelque 260 centres de « conseil pour les grossesses conflictuelles » (de:Schwangerschaftskonfliktberatung) administrés par l'Église catholique allemande. Ces centres doivent se réorganiser sous une forme associative non reconnue par l'Église. [9]

Il a été membre du Conseil de la IIe Section de la Secrétairerie d'État ; des Congrégations pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements ; pour les Évêques ; pour l'Évangélisation des Peuples ; pour l'Éducation catholique; du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens ; des Commissions pontificales pour l'Amérique latine ; Ecclesia Dei.

Le pape Benoît XVI est Bailli Grand Croix de l'Ordre de Malte. Il est ainsi, après Jean XXIII, le deuxième pape membre de cet Ordre.

[modifier] Nouveau pape

L'Habemus papam de Benoît , prononcé le 19 avril 2005 par le cardinal protodiacre Jorge Arturo Medina Estévez.

Page de description du fichier audio
Consulter l'aide

Après un conclave d'à peine plus de vingt-quatre heures, le 19 avril 2005, la fumée blanche apparaît sur le toit de la chapelle Sixtine à 17h56. À 18h35, le cardinal protodiacre chilien Jorge Arturo Medina Estévez, annonce publiquement sur la place Saint-Pierre le traditionnel habemus papam et l'élection du cardinal Ratzinger comme successeur de Jean-Paul II en tant que 265e pape sur le trône pontifical.[10]

Lors de sa première apparition publique ce 19 avril 2005, avant la première bénédiction Urbi et orbi de son pontificat, le nouveau pape, sous le nom de Benoît XVI, prononce les mots suivants :

« Chers frères et chères sœurs, après le grand pape Jean-Paul II, Messieurs les Cardinaux m'ont élu moi, un simple et humble travailleur dans la vigne du Seigneur. Le fait que le Seigneur sache travailler et agir également avec des instruments insuffisants me console et surtout, je me remets à vos prières, dans la joie du Christ ressuscité, confiant en son aide constante. Nous allons de l'avant, le Seigneur nous aidera et Marie, Sa Très Sainte Mère, est de notre côté. Merci.[11] »

Le cardinal Joseph Alois Ratzinger
Le cardinal Joseph Alois Ratzinger

Après Albino Luciani (Jean-Paul Ier) et Karol Wojtyła (Jean-Paul II), c'est le troisième cardinal nommé par Paul VI à devenir pape. Pourtant, sur les cent quinze cardinaux ayant pris part au conclave, seuls deux n'avaient pas été nommés par Jean-Paul II.

À 78 ans, il est le pape le plus âgé au jour de sa prise de fonctions depuis Clément XII en 1730. Il s'agit du premier pape d'origine germanique depuis Victor II (1055-1057), originaire de la Souabe, et Adrien VI (15221523), hollandais originaire d'Utrecht (Pays-Bas espagnols), alors relevant du Saint Empire romain germanique.

La messe d'inauguration du pape Benoît XVI a eu lieu le 24 avril 2005 en présence de nombreux hauts dignitaires de la planète. La France est représentée par le Président de la République, Jacques Chirac et son épouse, et les États-Unis par ses trois derniers présidents George Bush père et fils et Bill Clinton. Dans sa première homélie, le pape Benoît XVI précise qu'il ne va pas livrer de "programme". On note toutefois que contrairement au dialogue avec le monde juif et l'œcuménisme, le dialogue avec l'islam n'est pas cité parmi ses priorités.

Au cours des mois qui ont suivi, le pape a mis en pratique un dicton bavarois qui recommande à un évêque d'observer pendant au moins un an et de ne rien toucher à l'administration de son diocèse. Depuis lors, le pape a sèchement renvoyé le président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, Mgr Fitzgerald, "promu" nonce apostolique en Égypte, alors qu'on le donnait comme pouvant être promu au rang de cardinal, et fusionné ce conseil avec celui de la culture.

Le pape a effectué plusieurs voyages, en Italie (notamment à Bari, dans les Pouilles), en Allemagne (août 2005 pour les journée mondiale de la jeunesse et septembre 2006), en Pologne (mai 2006), en Turquie (novembre 2006), au Brésil (mai 2007) et en Autriche en septembre 2007.

[modifier] Les secrets du conclave

En septembre 2005, la revue de géopolitique italienne Limes publie un texte présenté comme le Journal du conclave d'un cardinal ayant pris part au vote. Ce texte affirme que le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio aurait été son plus sérieux rival. Ces chiffres auraient dû rester secrets, d'autant plus qu'avant de rentrer en conclave les cardinaux électeurs ont tous solennellement juré de ne jamais violer le secret de l'élection, sauf autorisation papale. Or, dès la sortie du conclave, plusieurs cardinaux n'ont pas manqué de raconter quelques confidences et anecdotes, comme celle des difficultés de faire fonctionner le vieux poêle en fonte prévu pour brûler les bulletins, les feuilles de décomptes et annoncer l'élection d'un nouveau pape grâce à une fumée blanche. L'histoire récente avait déjà connu des témoignages anonymes.

Le cardinal Joseph Alois Ratzinger
Le cardinal Joseph Alois Ratzinger

Au premier tour, le cardinal « papabile » Carlo Maria Martini, jésuite de 78 ans et ancien archevêque de Milan et chef de file du camp dit « progressiste », connu pour sa rigueur doctrinale mais surtout pour ses positions novatrices sur les questions sociales et pastorales et donné favori par les journalistes vaticanistes, n'aurait recueilli que 9 voix, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, 10 et le cardinal Ratzinger, 47.

Au deuxième tour, le lendemain matin, le cardinal Carlo Maria Martini n'aurait recueilli aucune voix, le cardinal cardinal Jorge Mario Bergoglio en aurait recueilli 35 et le cardinal Joseph Ratzinger en aurait réuni 65. Au déjeuner, le cardinal Bergoglio, par des gestes, aurait fait comprendre à ses partisans qu'il ne voulait pas être élu. Au troisième tour, l'élection finale du cardinal Ratzinger n'aurait plus fait de doute, le cardinal Bergoglio n'aurait recueilli que 40 voix et le cardinal Ratzinger 72. Au quatrième tour, le cardinal Bergoglio n'aurait recueilli que 26 voix et le cardinal Ratzinger aurait obtenu 84 voix sur 115 cardinaux, soit 7 de plus que la majorité requise pour être élu pape. Selon le journal, l'annonce des résultats aurait été suivie d'un long silence puis saluée « d'un long et cordial applaudissement ».

Le cardinal chilien Jorge Arturo Medina Estévez, qui, en tant que protodiacre, a annoncé depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre au monde entier le nom du nouveau pape, pense que ce témoignage anonyme d'un prince de l'Église manque de noblesse : « Je trouve cela extrêmement désagréable. »

[modifier] Choix du nom de règne

Le pape Benoît XVI en Pologne en 2006 avec le président polonais Lech Kaczynski
Le pape Benoît XVI en Pologne en 2006 avec le président polonais Lech Kaczynski

Le choix du nom de règne a une valeur symbolique et tend à inscrire le nouveau pape dans la ligne du précédent pape ayant porté le même nom. Le choix de ne pas continuer la lignée des « Jean » et des « Paul » montre donc une distance avec ses quatre prédécesseurs immédiats, par modestie ou par souci d'évolution. Il n'est d'ailleurs jamais arrivé que trois papes consécutifs portent le même nom de règne.

Au cours de l'audience générale du mercredi 27 avril 2005, le pape a expliqué, en français, pourquoi il avait choisi le nom de Benoît :

« J'ai choisi le nom de Benoît en référence à Benoît XV, qui a guidé l'Église dans la période difficile de la Première Guerre mondiale. Sur ses traces, je désire participer à la réconciliation et à l'harmonie entre les hommes et entre les peuples.

Le nom de Benoît évoque aussi le père du monachisme occidental, co-patron de l'Europe, particulièrement vénéré dans mon pays et surtout en Bavière. Saint Benoît (Benoît de Nursie) avait inscrit dans sa règle de ne rien mettre au-dessus du Christ. Nous lui demanderons donc de nous aider à rester le regard fixé sur le Christ.»

Le précédent pape portant ce nom, Benoît XV, régna de 1914 à 1922. Tout en restant neutre dans le conflit, il chercha pendant son pontificat une issue à la Première Guerre mondiale, proposant en vain une paix sans vainqueurs ni vaincus. Son attitude lui vaudra le surnom de « pape boche » de la part du camp français et de « pape français » de la part du camp allemand. Pour l'Église, il reste comme le « pape de la paix ». Il tenta également de trouver une solution de consensus à la crise moderniste.

Le pape Benoît XIV, quant à lui, était un législateur de l'Église moderne qui avait marqué le XVIIIe siècle par son long pontificat et par son envergure intellectuelle. Son pontificat s'est déroulé au dit siècle des Lumières.

Mais Benoît XVI fait d'abord référence à saint Benoît de Nursie, patron de l'Europe, né vers 480 à Norcia (Nursie en Italie), fondateur du principal ordre monastique occidental, l'ordre des Bénédictins.

Avant les explications données par le pape lui-même, d'autres interprétations ont circulé :

Joseph Ratzinger est né en Bavière le 16 avril 1927. Le saint du calendrier qui correspond à ce jour-là est Benoît Joseph Labre, mort cette même date. Une hypothèse émise est que Benoît XVI ait souhaité marquer une filiation avec lui.

De plus, certains journaux font également remarquer que le 1er avril 2005, la veille de la mort de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger a reçu à Subiaco le prix Saint-Benoît pour la promotion de la vie et de la famille en Europe.

Enfin, quelques interprétations font référence à la prophétie de saint Malachie, qui attribue à chaque pape une devise : à Benoît XVI, est attribuée la devise gloria olivae (la gloire de l'olive). L'olivier est le symbole des olivétains, une des branches de l'Ordre de Saint Benoît, ce qui faisait croire à certains que le pape serait bénédictin, en confondant bénédictins et olivétains.

Joseph Ratzinger n'était ni l'un ni l'autre, mais il a choisi le nom de Benoît.

[modifier] Armoiries et devise

De gueules chappé d'or, au 1 à la tête de maure brunâtre coiffée de sable, les lèvres, la couronne et le collier de gueules, et portant à l'oreille un anneau d'or, qui est de Freising, au 2 à la coquille d'or qui est de Saint Jacques, au 3 à l'ours brunâtre lampassé de gueules portant un bât de gueules croisé de sable, qui est de Saint Corbinien, l'écu posé sur deux clés passées en sautoir, l'une d'or en barre, l'autre d'argent en bande, qui sont de Saint Pierre, liées en pointe par un cordon de gueules sur lequel est placé un pallium, et surmonté d'une mitre pontificale d'argent bordée d'or frappée d'une croix de même.

Le blason figurant sur les nouvelles armoiries papales, rendues publiques le 26 avril 2005, est une simplification de celui qu'il utilisait en tant qu'archevêque de Munich et de Freising, puis de préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Le reste du dessin présente cependant une innovation : la tiare qui, en signe d'humilité, n'était plus portée par les papes depuis les premières années du règne de Paul VI, mais qui restait représentée sur les armoiries papales, est désormais remplacée par une simple mitre d'évêque. La dignité papale, c'est-à-dire d'évêque de Rome, est représentée par l'ensemble de la mitre épiscopale, des clés de saint Pierre et du pallium archiépiscopal pendant sous le blason.

Le blason est de type « écu à calice », d'un écu de gueules chapé d'or, portant les emblèmes du Maure, de la coquille et de l'ours. Ces trois symboles signifient « l'universalité » de l'Église, « sans acception de personne », la « marche permanente » du chrétien, et la « bête de trait », au « service » de Dieu :

  • À gauche se trouve le « Maure de Freising », une tête d'Éthiopien couronnée qui figure depuis l'évêque Conrad III en 1316 sur les blasons de l'évêché-principauté de Freising.
  • Au centre du blason, une coquille Saint-Jacques évoque notamment le monastère Saint-Jacques de Ratisbonne, où se trouve le séminaire de prêtres du diocèse où Joseph Ratzinger a enseigné la théologie. Elle évoque également, entre autres, les pèlerinages de Saint-Jacques-de-Compostelle.
  • À droite figure « l'ours de saint Corbinien », l'évêque de Freising (680-730 après J.-C.) qui a converti la Bavière païenne à la religion catholique au VIIIe siècle. L'animal fait référence à l'ours qui tua la monture de Saint Corbinien lors d'un voyage à Rome, et auquel Corbinien ordonna de lui servir de monture jusqu'à la ville sainte, avant de lui rendre sa liberté une fois arrivé à destination. L'ours de Saint Corbinien symbolise ainsi la « domestication de la sauvagerie païenne » par la foi catholique et en même temps « le fardeau de la fonction » en tant que « porteur de Dieu ».

Lors de la messe inaugurale du 24 avril 2005, Benoît XVI insista longuement sur le rôle donné au pallium :

« Le pallium, tissu en pure laine placé sur mes épaules […] peut être considéré comme une image du joug du Christ. […] Et cette volonté n'est pas pour moi un poids extérieur, qui nous opprime et nous enlève notre liberté. […] En réalité le symbolisme du pallium est encore plus concret : la laine d'agneau entend représenter la brebis perdue ou celle qui est malade ou celle qui est faible, que le pasteur met sur ses épaules et qu'il conduit aux sources de vie. […] Le fils de Dieu […] ne peut abandonner l'humanité à une telle condition misérable. Il se met debout, il abandonne la gloire du ciel, pour retrouver la brebis et pour la suivre, jusque sur la croix. Il la charge sur ses épaules, il porte notre humanité, il nous porte nous-mêmes. »

Benoît XVI a choisi pour devise une parole extraite de la troisième lettre de saint Jean : « Coopérateurs de la vérité ».

[modifier] Son pontificat

Benoît XVI
Benoît XVI

[modifier] La Curie

[modifier] Nomination

En avril 2005 il nomme Monseigneur Georg Gänswein comme secrétaire particulier.

Le 13 mai 2005, il nomme préfet de l'importante congrégation pour la doctrine de la foi l'archevêque de San Francisco, William Joseph Levada. C'est la première fois qu'un citoyen des États-Unis est nommé à ce poste.

Le 22 février 2006, il crée 15 cardinaux. Le 17 novembre 2007 lors d'un nouveau consistoire, il ajoute 23 nouveau cardinaux au collège cardinalice. Contrairement à son prédécesseur, il respecte strictement, à chaque consistoire, le nombre de 120 cardinaux électeurs qu'a fixé Paul VI.

Icône de détail Article détaillé : Cardinaux créés par Benoît XVI.

[modifier] Réformes

  • Élection des papes.

Benoît XVI a changé les règles d'élection du pape, revenant à celles d'avant la modification décidée en 1996 par Jean-Paul II. Le prochain souverain pontife devra donc recueillir deux tiers des voix des cardinaux réunis en conclave pour être élu, quel que soit le nombre de scrutins. Jean Paul II avait en effet permis, dans le cas de tractations bloquées pendant plusieurs jours, l'élection à la majorité absolue. [12]

  • Réforme de la Curie

Le 12 mars 2006, Benoît XVI entame la réforme de la Curie romaine. Le conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes itinérantes et le conseil pontifical Justice et Paix sont réunifiés, sous la direction du cardinal Renato Raffaele Martino (73 ans), tout comme ceux du dialogue inter-religieux et de la culture sous la responsabilité du Cardinal Poupard qui se retrouve alors à la tête de deux dicastères. La réunion des dicastères est un signe de la volonté de Benoît XVI de réduire la Curie. [13]

Le 25 juin 2007, Benoît XVI nomme le cardinal Jean-Louis Tauran à la tête du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, faisant redevenir ainsi le dialogue inter-religieux comme un service distinct de la Curie romaine. [14]

[modifier] Pastorale

  • Béatifications

Le 13 mai 2005, il annonce le début du procès en béatification de Jean-Paul II, en exerçant sa prérogative de ne pas tenir compte du délai de cinq ans après la mort normalement requis par le droit de l'Église.

  • Canonisations

Dans la lignée de son prédécesseur Jean-Paul II, le pape Benoît XVI continue - mais à un rythme beaucoup plus lent - à canoniser des chrétiens et chrétiennes qui peuvent être considérés comme modèles de vie évangélique.

  • Apparitions et exhortations publiques

En mai 2005, il restreint les rallyes d'activistes franciscains[15].

Dans son premier message de Noël, adressé au monde depuis la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre de Rome, le 25 décembre 2005, le pape Benoît XVI appelle l'humanité du 3e millénaire à un « réveil spirituel », sans lequel a-t-il dit « l'homme de l'ère technologique risque d'être victime des succès même de son intelligence ».

[modifier] Enseignements

[modifier] Vision de Vatican II

Benoît XVI est favorable au concile Vatican II, dont il a été l’un des acteurs. Il raconte : « J’ai vécu, moi aussi, l’époque du concile Vatican II, j’étais dans la basilique Saint-Pierre avec beaucoup d’enthousiasme ». Il racontera ainsi sa vision de l’après-concile, qui sont selon Benoît XVI toujours difficile, et faite de crise dans un entretien avec des prêtres lors de ses vacances le 24 juillet 2005 [16].

Le lendemain de son élection en tant que pape il affirme que « la mise en œuvre du concile Vatican II » est sa priorité « en continuité fidèle avec la tradition bimillénaire de l’Église », phrase qui a été très commentée. Benoît XVI critique ainsi la vision du Concile Vatican II qui serait une rupture dans l’histoire de l’Église. Il y voit au contraire non pas une rupture radicale mais un « renouveau dans la continuité » de l’Église. Benoît XVI dans une intervention du 22 décembre 2005 s'explique plus longuement[17] ; il dénonce une certaine vision du concile Vatican II qu’il nomme un certain « esprit du concile », qui opposerait « la lettre et l’esprit du Concile », un débat central qui divise l’intérieur de l’Église depuis quarante années entre ceux qui se réjouissent de voir que l’Église catholique s’est « ouverte au monde » (l'esprit du concile) et ceux qui déplorent sa perte de substance et appellent à un nouvel enracinement (ceux qui ne voit que la lettre du concile). Benoît XVI considère donc que l'Église a, avec le Concile Vatican II, « maintenu et approfondi sa nature intime et sa profonde identité ». Il affirme ainsi que « Ceux qui attendaient avec ce ‘‘oui’’ fondamental à l’époque moderne (du concile Vatican II) que toutes les tensions disparaissent, et que l’ouverture au monde se transforme en une pure harmonie ont sous évalué les tensions intérieures et aussi les contradictions de cette époque moderne [18]».

[modifier] Voyages et pélerinages

En Italie, Benoît XVI s'est rendu en 2005

  • Bari (clôture du XXIV Congrès eucharistique national italien)

en 2006

  • Manoppello (visite du sanctuaire de la Sainte-Face)
  • Vérone (IV Congrès ecclésial national de l'Église italienne)

en 2007

  • Vigevano et Pavie
  • Assise (7e centenaire de la conversion de saint François)
  • Lorette (rencontre Agora 2007 avec les jeunes Italiens)
  • Velletri
  • Naples (rencontre internationale pour la Paix)

en 2008

  • Savone et Gênes

[modifier] Encycliques

[modifier] Deus Caritas Est

Le 25 janvier 2006, il publie sa première encyclique Deus Caritas Est, Dieu est amour. Dans cette encyclique le pape tente d'expliquer le sens chrétien de l'Amour, critiquant le fait que le nom de Dieu soit associé à la vengeance ou la violence. Pour cela il parle de l'Amour que l'Église doit transmettre. L'encyclique obtient un succès éditorial (vendue a plus d'1,45 million d'exemplaires[19]).

Icône de détail Article détaillé : Deus Caritas Est.

[modifier] Spe Salvi

Le 30 novembre 2007, Benoît XVI publie sa seconde encyclique : Spe Salvi (Sauvés par l'Espérance) qui est une réflexion sur le thème de l'espérance chrétienne, prennant comme référence la Lettre de Saint Paul aux Romains, « c’est en espérant que nous avons été sauvés » (Chapitre VIII verset 24).

Icône de détail Article détaillé : Spe Salvi.

[modifier] Caritas in Veritate

Une encyclique consacrée aux problèmes sociaux[20] intitulé Caritas in Veritate (L'amour de la Vérité) serait en cours de préparation[21]. Elle devait être publiée le 1er mai 2008, le jour de la fête de saint Joseph, saint patron des travailleurs, mais la nécessité de la traduire en chinois pourrait en retarder la parution.

Icône de détail Article détaillé : Caritas in Veritate.

[modifier] Livre

Benoît XVI publie en mai 2007 son premier livre en tant que pape. Le livre est le premier tome de la vie du Christ, Jésus de Nazareth. Il signe « Joseph Ratzinger, Benoît XVI », car il veut affirmer par là même que ce livre est une vision personnelle de la vie de Jésus et non un enseignement dogmatique, relevant du magistère pontifical. En signant Joseph Ratzinger, il insiste sur le fait que cet ouvrage n'entre pas dans le champ de l'infaillibilité pontificale.

Benoît XVI affirme le 17 juillet 2007 travailler sur le second tome de la vie du Christ[22]

[modifier] Liturgie

Au début de 2007, il publie une exhortation apostolique post-synodale du nom de Sacramentum Caritaris qui vise à défendre la beauté et la nécessité du culte eucharistique, central dans la liturgie chrétienne.

En juin 2008, le Pape lance un mouvement de réhabilitation de la communion à genoux, dans les mots comme dans les faits, tombée en désuétude depuis le concile de Vatican II, déclarant vouloir « revenir à la génuflexion » et évoquant « l'urgence de donner à nouveau l'hostie aux fidèles directement dans la bouche », ce qu'il a effectué lors d'une messe à Brindisi le 15 juin 2008. [23]

[modifier] Motu proprio Summorum Pontificum

Dès le début de son pontificat, la presse évoque une possible réconciliation avec la fraternité sacerdotale Saint-Pie-X et la libéralisation du rite tridentin. L'épiscopat français, cependant, exprime des réserves sur cette éventualité, ce qui cause divers problèmes internes à la curie. Les journalistes évoquent les discussions entre Jean-Pierre Ricard, Bernard Fellay et Benoît XVI; ainsi que le projet de Mgr Ranjith pour mener à terme la réforme liturgique en s'ouvrant entièrement à Sacrosanctum Concilium, qui permet l'usage moderne du latin.

Effectivement, le samedi 7 juillet 2007, Benoît XVI publie le motu proprio Summorum Pontificum[24], permettant la célébration du missel de 1962 (ou messe dite de saint Pie V dans sa version révisée par Jean XXIII) par tous les prêtres sur demande des paroissiens, accompagné d'une lettre aux évêques [25]. La lettre du pape affirme ainsi que la messe de Pie V dans sa version de 1962 et celle de 1970 de Paul VI ne sont qu'un seul et même rite ayant deux expressions différentes (critiqué par le courant lefevriste), dénonçant les excès « insupportables » de la réforme liturgique post-conciliaire (conformément à la pensée de ce même courant), il appelle par ce texte à « une réconciliation interne » au sein de l'Église catholique, ainsi que l'unité des chrétiens schismatiques (Lefevristes). Ce texte peut ainsi apparaître comme une victoire pour les Lefevristes, qui se réjouissent de sa publication [26]. Cependant Benoît XVI reste dans la ligne directe de Vatican II (affirmation de la validité de la messe de Paul VI, comme expression du rite ordinaire alors que la messe de Pie V est reconnue, mais en reste l'expression extraordinaire…[27].). Ainsi la publication du motu proprio apparaît comme une volonté de réconciliation et d'unité des chrétiens au même titre que la lettre demandant l'unité des chrétiens de Chine[28].

Icône de détail Article détaillé : Summorum Pontificum.

[modifier] Dialogue inter-religieux

  • Juifs

Le 29 mai 2006, au cours d'un voyage en Pologne, pays de son prédécesseur, le pape Benoît XVI se rend à Auschwitz, visite hautement symbolique du fait de sa nationalité allemande[29]. En février 2008, le pape Benoît XVI, dans sa volonté de permettre l'ancien rite de la messe en latin, a décidé de maintenir, avec quelques modifications, une prière pour la « conversion des juifs » contenue dans le missel en latin pour le Vendredi Saint. Cette autorisation suscite alors certaines réactions de la part de membres de la communauté juive[30]. En avril 2008, lors de son voyage au États-Unis, le pape - lors d'une visite initialement non prévue - a rencontré la communauté juive, et visité une synagogue à New York, adressant un message à la communauté juive[31]. À cette occasion, il a affirmé vouloir « réitérer l'engagement de l'Eglise au dialogue qui, en quarante ans, a conduit à changer fondamentalement, et à améliorer, nos relations ».

  • Islam

Les relations avec l’islam s’avèrent très vite difficile dans le pontificat de Benoît XVI, du fait du contexte international tendu après le 11 septembre 2001, de l’affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten, mais aussi parce que le pape avait soutenu le refus de l’entrée de la Turquie dans l’Europe. Certains propos du pape, lors du discours de Ratisbonne, sont considérés par certains comme une provocation, chose que le pape n’a semble-t-il pas voulu.

Le 12 septembre 2006, dans son discours à l'Université de Ratisbonne, le pape déplore énergiquement toute violence commise pour des desseins religieux. Son argument est ceci : Dieu est le Verbe, le Logos, la Raison primordiale. Or, la raison s'oppose à la violence et aux passions.

Dans ce discours, il cite notamment l'empereur byzantin du XIVe siècle Manuel II Paléologue : « Montre-moi ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu ne trouveras que des choses méchantes et inhumaines, comme son ordre de diffuser par les moyens de l'épée la foi qu'il professait ». Cette évocation détachée de son contexte a déclenché de vives réactions dans le monde musulman, réactions qui allèrent jusqu'à brûler des effigies et à commettre des agressions.

  • Bouddhisme

Le 13 octobre 2006, le pape Benoît XVI a reçu le 14e Dalaï Lama, leader spirituel bouddhiste du Tibet dans le cadre d’une « rencontre privée, de courtoisie, aux contenus religieux »[32]. Le 13 décembre 2007, il devait également recevoir le dalaï lama au Vatican[33]. Cependant, suite à une pression du gouvernement chinois, le Vatican déclare que le pape n'envisage pas de rencontrer le Dalaï Lama à cette date[34], soulevant une critique[35]. Le dalaï lama a déclaré qu'il était désolé de ne pas voir le pape pendant sa visite de 10 jours en Italie[36].

  • Indigène

Le 13 mai 2007, dans son discours d'ouverture de la cinquième Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, à Aparecida, au Brésil, Benoît XVI a dit que les indigènes étaient silencieusement en attente du Christ. Il ne faisait que citer la doctrine catholique sur les religions non-chrétiennes, mais cela a provoqué des protestations de la part de responsables religieux et experts des communautés amérindiennes (AFP 14 mai 2007). Plus tard, il a déclaré que les conquistadors avaient commis de sérieux crimes mais que l'Église avait déjà dénoncé ces mêmes erreurs par le passé. [37]

[modifier] Dialogue œcuménique

  • Orthodoxes

Le 1er mars 2006 Benoît XVI a pris la décision de renoncer au titre de « Patriarche de l'Occident. »[38]. Ce renoncement a deux objectifs, le premier est de ne retenir que le titre universel du pape et non plus que celui de Patriarche de l'Occident, la deuxième raison vise à se rapprocher des chrétiens orthodoxes, car le titre de patriarche de l'Occident a été créé en grande partie par opposition au patriarche d'Orient, et donc orthodoxe.

Le 16 mars 2006, des échanges de lettres entre Benoît XVI et le patriarche de Moscou Alexis II sont publiés, cet échange montre un début de rapprochement, Benoît XVI voulant « une collaboration plus intense dans un esprit de vérité et de charité » et le patriarche quant à lui affirme que l’Occident « est confrontée à de graves défis qui exigent des engagements communs ». Les relations entre Jean-Paul II et Alexis II étaient beaucoup plus tendues. [39]

  • Anglicans

Le 23 novembre 2006, le pape et l'archevêque de Cantorbéry Rowan Williams, chef de l'Église anglicane, ont reconnu l'existence dans une déclaration commune « le long chemin que les deux Églises ont parcouru ensemble depuis 40 ans impose de reconnaître publiquement le défi présenté par de nouveaux développements qui (…) constituent de sérieux obstacles au progrès œcuménique », souligne cette déclaration. Ils s’engagent à « poursuivre le dialogue ». Les deux chefs religieux ont aussi appelé leurs fidèles à témoigner et agir ensemble pour « la paix au Proche-Orient et dans d'autres parties du monde ». [40]

  • Autres chrétiens

Le 29 août 2006 le pape Benoît XVI rencontre monseigneur Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X [41], cette rencontre vise au rapprochement « par étape » avec la communauté traditionnaliste, dont le fondateur a été excommunié en 1988. Benoît XVI a contribué à rapprocher l’Église et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, notamment avec la publication du Motus Proprio Summorum Pontificum, le 7 juillet 2007.

[modifier] Positions politiques

  • Da Vinci code

Mgr Angelo Amato, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi dont le pape Benoît XVI a été le préfet jusqu'à avril 2005, a dénoncé les « erreurs », les « calomnies » et les « insultes » contre l'Église contenues dans l'ouvrage. [42] Le pape Benoît XVI quant à lui rappelle le 30 avril 2006, au cours de la prière publique dominicale, que « la résurrection du Christ est le point central du christianisme (…). La nier comme on a tenté de le faire de différentes manières et comme on continue à le faire, c'est amoindrir (la) foi », [43] critiquant ainsi de manière indirecte le livre qui affirme que Jésus serait marié avec Marie Madeleine et montrant l’Opus Dei, et l’Église catholique comme des institutions qui ne cherchent qu’à cacher la vérité de leur mariage et de leur descendance. [44]

D'une façon générale, le pape n'a pas pris autant que son prédécesseur part au débat politique. Certains choix religieux ont cependant des echos politiques lisibles (ainsi, la canonisation de religieux espagnols tués au cours de la guerre d'Espagne au moment où le gouvernement socialiste de J-L Zapatero reconnaissait les combattants républicains). L'entourage du pape a également laissé entendre en 2008 qu'il fallait conserver une autonomie politique à la démocratie chrétienne en Italie.

[modifier] Diplomatie

Le 1er janvier 2006, au cours de la messe célébrée au Vatican, à l'occasion de la Journée mondiale de la paix, Benoît XVI a appelé l'Organisation des Nations unies (ONU) à une conscience renouvelée de ses responsabilités pour promouvoir la justice, la solidarité et la paix dans le monde.

Il prononce un discours devant l'assemblée épiscopale européenne dans lequel il critique fermement le refus de l'Union européenne de reconnaître les racines chrétiennes du continent. De plus, il affirme que l'Europe risque de passer à l'histoire si elle ne se retourne pas vers l'espoir et vers Dieu.

[modifier] Citations

  • Au sujet du pape Jean-Paul II : « L'exemple d'un pape qui souffre est très important. Souffrir est une manière particulière de prêcher. Beaucoup de gens qui souffrent se sentent finalement acceptés. »
  • Sur la laïcité et la séparation de l'Église et de l'État : « Ce courant de pensée souhaite que la vie publique ne soit pas touchée par la réalité chrétienne et religieuse. Une telle séparation, que je qualifierais de “profanité” absolue, serait certainement un danger pour la physionomie spirituelle, morale et humaine de l'Europe. » « La distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22, 21), à savoir la distinction entre État et Église ou, comme le dit le concile Vatican II, l'autonomie des réalités terrestres, appartient à la structure fondamentale du christianisme. L'État ne peut imposer la religion, mais il doit en garantir la liberté, ainsi que la paix entre les fidèles des différentes religions. De son côté, l'Église comme expression sociale de la foi chrétienne a son indépendance et, en se fondant sur sa foi, elle vit sa forme communautaire, que l'État doit respecter. Les deux sphères sont distinctes, mais toujours en relation de réciprocité. » (encyclique Deus Caritas est).
  • Sur l'Europe : « L'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et donc permis la formation de ce continent sont celles du Christianisme. ».
  • Sur la connaissance et l'action : « [...] de même que la religion, en tant qu'attitude ultime de l'homme, n'est jamais seulement de la théorie. Elle exige cette combinaison de connaissance et d'action, qui a fondé la force de conviction du Christianisme des Pères. » (Discours à la Sorbonne).
  • Sur la nation et la culture : « Pour une culture et une nation, se couper des grandes forces éthiques et religieuses de son histoire revient à se suicider. » (discours du 6 novembre 1992 à l'Académie des sciences morales et politiques).
  • Sur la dictature et le nihilisme : « […] dans la dictature nationale-socialiste comme dans la dictature communiste il n'y avait aucune action qui aurait été regardée comme mauvaise en soi et toujours immorale. Ce qui servait les buts du mouvement ou du parti était bon, si inhumain que cela pût être. Ainsi pendant des décennies entières on assista à un écroulement du sens moral qui devait nécessairement se transformer en nihilisme complet le jour où aucun des buts précédents n'eut plus de valeur […] » (discours du 6 novembre 1992 à l'Académie des sciences morales et politiques).
  • Sur l'éducation : « Le rapport éducatif est par nature une chose délicate : il met en effet en cause la liberté de l'autre qui, si doucement soit-il, est cependant poussé à une décision. Ni les parents, ni les prêtres, ni les cathéchistes, ni les autres éducateurs ne peuvent se substituer à la liberté. » (discours du 7 juin 2005 au congrès diocésain).
  • Sur l'évangélisation de l'Amérique latine : « L'annonce de Jésus et de son Évangile n'a comporté à aucun moment une aliénation des cultures précolombiennes et n'a pas imposé une culture étrangère » et « le Christ était le sauveur auquel ils [les Amérindiens] aspiraient silencieusement » (discours à la Conférence des évêques d'Amérique latine (CELAM) à Aparecida, au Brésil, 13 mai 2007)[45].
  • Sur la place des pauvres :" Les personnes pauvres des banlieues urbaines ou de la campagne ont besoin de sentir la proximité de l'Église, que ce soit à travers l'aide pour les nécessités les plus urgentes, ou la défense de leurs droits et la promotion commune d'une société fondée sur la justice et sur la paix. Les pauvres sont les destinataires privilégiés de l'Évangile (…)" (homélie aux évêques du Brésil, 13 mai 2007) [46]

[modifier] Œuvres

Liste non exhaustive :

  • Foi chrétienne hier et aujourd'hui, Mame, 1976, (ISBN 2-7289-0008-6) ;
  • Entretien sur la foi, entretien avec Vittorio Messori, Fayard, 1985 ;
  • Les Principes de la théologie catholique, Téqui, 1985 ;
  • Église, œcuménisme et politique, Fayard, 1987 ;
  • La Théologie de l'histoire de saint Bonaventure, Presses universitaires de France, coll. « Théologiques », 1988 ;
  • Serviteurs de votre joie, Fayard, 1990 ;
  • Regarder le Christ, Fayard, 1992 ;
  • Appelés à la communion, Fayard, 1993 ;
  • La Mort et l'au-delà, Fayard, coll. « Communio », 1994 ;
  • Petite introduction au Catéchisme de l'Église catholique, en coll. avec Christophe Schönborn, Le Cerf, coll. « Documents des Églises », 1995 ;
  • Un tournant pour l'Europe ? Diagnostics et pronostics sur la situation de l'Église et du monde, Flammarion, 1997 ;
  • Le Sel de la terre. Le christianisme et l'Église catholique au seuil du troisième millénaire entretiens avec Peter Seewald, Flammarion, 1997 ;
  • Ma vie (autobiographie), Fayard, 1998 ;
  • L'Unique alliance de Dieu et le pluralisme des religions, Parole & Silence, 1999 ;
  • L'Esprit de la liturgie, Ad Solem, 2001 ;
  • Voici quel est notre Dieu, Mame, 2001, (ISBN 2-259-20298-5) ;
  • Un chant nouveau pour le Seigneur, Desclée, 2002 ;
  • La Fille de Sion, Parole & Silence, coll. « Cahiers de l'École cathédrale », 2002 ;
  • Faire route avec Dieu : l'Église comme communion, Parole & Silence, 2003 ;
  • Dieu nous est proche : l'Eucharistie au cœur de l'Église, Parole & Silence, 2003 ;
  • Église et théologie, Mame, coll. « Théologie », 2003.
  • Chemins vers Jésus, Parole & Silence, 2004 ;
  • Foi, vérité, tolérance, Parole & Silence, 2005. À paraître.
  • Deus Caritas Est, Dieu est amour, encyclique (lire).
  • Sacramentum Caritatis, Exhortation apostolique, 2007 ;
  • Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007

[modifier] Bibliographie

  • Bernard Lecomte, Benoît XVI, le dernier pape européen (Perrin, 2006)
  • Constance Colonna-Cesari, Benoît XVI : les clés d'une vie. – Paris : Philippe Rey, 20 mai 2005. – 197 p.-[12] p. de pl., 22 cm. – ISBN 2-84876-035-4.
  • Éric Lebec, Benoît XVI : les défis d'un pape. – Paris : l'Archipel, 25 mai 2005. – 261 p., 23 cm. – ISBN 2-84187-719-1.
  • Jacques Duquesne et Giancarlo Zizola, Benoît XVI ou le Mystère Ratzinger (la seconde partie traduite de l'italien par Jean-Pierre Bagot et Anna Colao). – Paris : Desclée de Brouwer, 27 mai 2005. – 239 p., 23 cm. – ISBN 2-220-05223-0.
  • Greg Watts, Benoît XVI : son histoire. – Paris : Salvator, 1er août 2005. – 122 p.-[4] p. de pl., 21 cm. – ISBN 2-7067-0408-X. – Titre original : Labourer in the Vineyard: A Portrait of Pope Benedict XVI (Lion Publishing Plc, 1er juin 2005, 96 pages, ISBN 0-7459-5218-6).
  • Jean-Marie Guénois, Benoît XVI, le pape qui ne devait pas être élu. – Paris : Jean-Claude Lattès, 8 juin 2005. – 201 p., 21 cm. – ISBN 2-7096-2467-2.
  • Patrice de Plunkett, Benoît XVI et le plan de Dieu. – Paris : Presses de la Renaissance, 25 août 2005. – 331 p., 23 cm. – ISBN 2-7509-0161-8.
  • Michel Kubler, Benoît XVI, pape de contre-réforme ? : l'ouverture d'un pontificat. – Paris : Bayard Cenurion, 15 septembre 2005. – 159 p., 21 cm. – ISBN 2-227-47545-5.
  • Jean Chélini, Benoît XVI : l'Héritier du Concile. – Paris : Hachette, 16 novembre 2005. – 360 p., 23 cm. – ISBN 2-01-235945-0.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. Benoît XVI retrouve sa Bavière en plein débat sur le passé nazi
  2. Pétition demandant une réforme du Saint-Office, 1968. Sources : [1] [2]
  3. Actes du colloque : Christianisme : héritage et destins, Cyrille Michon, livre de poche 2002 ISBN 2-253943185
  4. Vérité du christianisme, texte du discours de Benoît XVI.
  5. Interprétation du message de Fatima, Benoît XVI, le 26 juin 2000.
  6. Vers une théologie chrétienne du pluralisme religieux (Cerf 1997 ISBN 2-204-05759-2) du théologien jésuite belge Jacques Dupuis.
  7. Interview donnée à l'agence Zenit, le 3 mai 2003.
  8. Sources sur la « non-universalité de la foi chrétienne et la rationalité séculière » :
  9. Voir (de) de:Donum Vitae.
  10. Réactions après l'annonce de l'élection de Benoît XVI.
  11. Première déclaration de Benoît XVI, Bénédiction apostolique "Urbi et Orbi" (19 avril 2005), sur le site du Vatican
  12. Le Salon Beige : Réforme de l'élection du pape
  13. Article sur la réforme de la Curie
  14. Article annonçant la nomination de Jean-Louis Tauran
  15. (en) Article affirmant la restriction fait aux franciscains
  16. Article donnant les propos du pape sur l’après Vatican II
  17. Texte intégral du pape le 22 décembre 2005 sur le site liberté politique
  18. Article citant Benoît XVI sur le concile Vatican II
  19. Article parlant du succès de Deus caritas est
  20. http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=2802087_encyclique, développement des thèmes contenu dans l'encyclique
  21. http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1203087_caritas_in_veritate, Site faisant mention de l'encyclique du pape
  22. Article du site d'actualité catholique eucharistie
  23. Le Monde, édition du 17 juin 2008, Le Pape remet en vigueur la communion à genoux
  24. Motu proprio sur le site du Vatican : texte uniquement en latin
  25. Lettre du pape Benoît XVI aux évêques qui accompagne la lettre apostolique motu proprio data sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 sur le site du Vatican
  26. Communiqué officiel à la publication du motu proprio par la fraternité saint Pie X
  27. Lettre du pape Benoît XVI aux évêques qui accompagne la lettre apostolique motu proprio data sur l'usage de la liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970 sur le site du Vatican
  28. Note explicative de la lettre de Benoît XVI aux catholiques chinois
  29. Prière du pape à Auschwitz publié dans Le Figaro
  30. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/04/19/visite-de-benoit-xvi-dans-une-synagogue-de-manhattan-pour-consolider-le-dialogue-avec-les-juifs_1035962_3222.html#ens_id=1034599, article du Monde faisant état de la polémique
  31. http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=1804085_juifs, texte du message du pape à la communauté juive
  32. Benoît XVI reçoit le Dalaï-Lama
  33. Le pape recevra bientôt le Dalaï Lama
  34. Le pape ne recevra pas le dalaï-lama, rectifie le Vatican
  35. Le pape doit-il rencontrer le dalaï-lama ?
  36. Dalai Lama says sorry he can't meet Pope
  37. Article de KIPA sur la réponse du pape aux critique de ses discours au Brésil
  38. Le journal italien Corriere della Sera du 1er mars 2006
  39. article de Eurocles.com sur les liens entre le pape et le patriarche de Moscou
  40. Article du site Eucharistie sur la rencontre du pape avec le chef de l'Église anglicane le 23 novembre 2006
  41. Article du site Eucharistie sur la rencontre entre Benoît XVI et Mgr Fellay
  42. Mgr Amato, collaborateur de Benoît XVI, blâme Da Vinci Code
  43. Article du Figaro
  44. Article du Figaro
  45. LeMonde.fr avec AFP, 14 mai 2007
  46. Homélie aux évêques du Brésil, 13 mai 2007
commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Benoît XVI.

[modifier] Articles connexes

Sur Benoît XVI :

Sur les papes :

[modifier] Liens externes


Précédé par Benoît XVI Suivi par
Jean-Paul II
Liste des papes
-