Musique festive de danses de Paris au XIXème siècle

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La musique festive de danses de Paris au XIXe siècle est un genre musical français, destiné à la fête et la danse dans la ville de Paris et qui prospéra au XIXe siècle. Elle compte des centaines de partitions, surtout des quadrilles. Elle est aujourd'hui oubliée, exceptés quelques morceaux d'Émile Waldteufel, tels que « Amour et printemps » ou la « Valse des patineurs ». A son apogée, ce genre musical a donné lieu à un grand nombre de créations. A lui seul, Émile Waldteufel laisse un catalogue qui compte 300 titres. Cette musique n'est plus jouée depuis 150 ans, mais pourrait être redécouverte par le biais du Carnaval de Paris.

Sommaire

[modifier] Terminologie

« Musique festive de danses de Paris au XIXe siècle », cela fait très long. C'est pourquoi, un de ceux qui s'efforcent de faire renaître et rejouer cette musique, Basile Pachkoff, a proposé, en avril 2008, de baptiser cette musique oubliée, qui n'a pas de nom, la « musique musardienne » en hommage à Philippe Musard.

[modifier] Histoire

Au XIXe siècle, cette musique était aussi célèbre dans le monde que les valses de Vienne.

Au temps de la prospérité de cette musique festive, les Parisiens appelaient les Strauss autrichiens « les Strauss de Vienne », car, pour eux, il était évident que « Strauss », c'était Isaac Strauss, le Strauss de Paris, qu'ils connaissaient.

Elle a marqué par son influence des musiques populaires de par le monde :

  • le balakadri est le clou du bal de carnaval aux Antilles ;
  • aux îles Mascareignes, à La Réunion et Maurice, on retrouve son influence dans la musique séga. À l'île Rodrigue, elle a influencé la musique ségakordéon ;
  • aux îles Seychelles, qui furent françaises jusqu'en 1810, elle a été une des sources d'inspiration de la musique kamtolé ;
  • aux États-Unis, on reconnaît son empreinte dans la square dance, où les indications sont données aux danseurs dans un langage étrange qui est, en fait, du français déformé ;
  • l'influence de Paris se retrouve également dans les danses traditionnelles des francophones du Canada, notamment, bien sûr, au Québec.

[modifier] Caractéristiques

[modifier] Les compositeurs

Dans la liste des compositeurs de musique festive de danses de Paris au XIXème siècle, on trouve des dizaines de Français, mais également des Belges, qui vécurent à Paris, les frères Tolbecque, dont le plus illustre est Jean Baptiste Joseph Tolbecque. Et aussi Antoine Dessane[1], Québécois d'origine française, dont les manuscrits inédits[2] sont conservés à la bibliothèque de l'Université Laval, dans la ville de Québec.

Les deux plus illustres représentants de cette musique festive, Philippe Musard le Roi du Quadrille et Louis-Antoine Jullien, souvent présenté comme son « rival », furent mondialement célèbres. Musard connut Johann Strauss père et fut ami de Jacques Offenbach.

[modifier] Répertoire

Quelques partitions accessibles sur internet:

  • A. Bohlman Sauzeau : Le Tintamarre Parisien - Quadrille carnavalesque (couv+5 p)[3];
  • A. Desblins : Monsieur Chicard (couv+9 p)[3];
  • A. Le Carpentier : Un hiver à Paris - Quadrille brillant (couv+10 p)[3];
  • Philippe Musard[4],[3] :
    • Le Bal Masqué - Quadrille Populaire - 1843 (couv+9 p)[3];
    • Les Chevaliers-Gardes - Polka russe pour orchestre (couv+8 p)[3];
    • Les Chiffonniers de Paris - Quadrille (couv+5p)[3];
    • Les étudians de Paris - Quadrille de Carnaval - 1844 (couv+13p)[3];
    • La Jeune Amérique - Quadrille sur des motifs américains (couv+4 p)[3];
    • Paillasse à l`Opéra - Quadrille de Carnaval (couv+10 p)[3];
  • Camille Schubert : Paris qui dort (couv+7p)[3];
  • Jean-Baptiste Joseph Tolbecque :
    • Galop des Tambours - 1839 (couv+3 p)[3];
    • L`habit d`Arlequin (couv+8 p)[3];
  • Louis-Antoine Jullien[5],[6]

[modifier] Conservation des manuscrits et partitions

On trouve des centaines de partitions de cette musique au Département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France[7]. Un petit fond de cette musique est conservé au Cabinet des Estampes du Musée Carnavalet[8] .

En Angleterre, les archives royales de Windsor conservent un petit fond de partitions de Philippe Musard, qui fut chef d'orchestre des bals de la reine Victoria. Cependant, l'essentiel des partitions de musique festive de danses de Paris au XIXe siècle consultable, paraît se trouver à Paris. Les collections publiques belges, par exemple, ne conservent apparemment pas du tout ou très peu de partitions des frères Tolbecque, qui sont ainsi pareillement oubliés dans leur patrie et en France.

On peut trouver, parfois, des partitions en vente, et aussi, d'autres, fournies gratuitement, sur Internet[9].

[modifier] Notes

  1. Antoine Dessane
  2. Selon Jean-Philippe Coté-Angers, musicologue et étudiant à l'université Laval, le morceau de musique de Dessane que propose à l'écoute l'encyclopédie de la musique au Canada, mis en lien sur cette page, ne serait pas de Dessane. Il s'agirait d'une erreur.
  3. abcdefghijklm Site officiel du Carnaval de Paris
  4. Université de Caroline du Nord
  5. Bibliothèque nationale d'Australie
  6. Université de Caroline du Nord
  7. Département de la Musique, Bibliothèque nationale de France, 2 rue de Louvois 75002 Paris - France.
  8. Cabinet des Estampes. Musée Carnavalet. 29 rue de Sévigné 75004 Paris.
  9. Site officiel du Carnaval de Paris : envoi de douze partitions, sur demande, par mails. Bibliothèque nationale d'Australie, Université de Caroline du Nord : téléchargement direct des partitions.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Bibliographie

  • Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle par Joël-Marie Fauquet, Fayard, 2003.
  • Louis Jullien, musique, spectacle et folie au XIXe siècle par Michel Faul, Atlantica, 2006. (ISBN 2351650387)
  • Émile Waldteufel, le Strauss français par Yves Waldteufel et Bernard Fischbach, Hirle éditeur.
  • Les Waldteufel et la valse française par Jean-Pierre Zeder, édité par la ville de Bischheim.