Maison Blanche

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38° 53′ 52″ N 77° 02′ 12″ W / 38.89767, -77.03655

Façade sud de la Maison Blanche.
Façade sud de la Maison Blanche.
L'actuel locataire de la Maison Blanche, George W. Bush, dans la Roosevelt Room.
L'actuel locataire de la Maison Blanche, George W. Bush, dans la Roosevelt Room.

La Maison Blanche est la résidence officielle et le principal lieu de travail du Président des États-Unis. Ce bâtiment, construit à partir de grès d'Aquia et peint en blanc, est inspiré du style géorgien. Il se situe au 1600, Pennsylvania Avenue NW à Washington, DC. Le site fait partie du Parc du Président géré par le National Park Service.

L'expression « Maison Blanche » est souvent employée pour désigner par extension l'administration du président...

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Concours architectural

Leinster House à Dublin.
Leinster House à Dublin.

La nouvelle capitale de la jeune république est située sur un terrain cédé par les États de Virginie et du Maryland. Ces deux États ont transféré la propriété du terrain au gouvernement fédéral suite au compromis conclu avec le président George Washington. Le Congrès chargea les commissaires du district de Columbia de construire la nouvelle ville sous la direction du Président. L'architecte de la Maison Blanche fut choisi lors d'une compétition qui opposa neuf propositions. Le président Washington se rendit sur place le 16 juillet 1792 pour prendre sa décision, avec l'urbaniste Pierre Charles L'Enfant. Selon les registres, le passage en revue des différents projets et la sélection du finaliste furent très brefs. Le choix s'est porté sur le projet de James Hoban, un Irlandais de Charleston. La majorité des autres projets architecturaux étaient maladroits et naïfs. Washington n'était pas tout à fait satisfait par l'œuvre originale d'Hoban, car il trouvait que le bâtiment était trop petit, manquait d'ornements et ne serait pas à la stature d'un chef d'État. Sur ces recommandations, la maison fut agrandie de près de 30 % et il fut ajouté un grand hall de réception, l'actuel East Room. La construction de cette dernière est probablement inspirée de la grande salle de réception de Mount Vernon.

[modifier] Influences architecturales

Le Château de Rastignac en Dordogne.
Le Château de Rastignac en Dordogne.

Le bâtiment dessiné par Hoban est largement inspiré des deux premiers étages de Leinster House, un palais ducal situé à Dublin et qui est désormais le siège de la Chambre Basse du Parlement irlandais. Beaucoup d'autres bastides irlandaises de l'époque Géorgienne ont été désignées comme sources probables d'inspiration pour la façade sud en arc de cercle, ou encore, pour des détails d'intérieur comme les anciennes niches de la Blue Room. Bien qu'il n'existe aucun document prouvant ces influences, ils sont officiellement cités dans le guide de la Maison Blanche et dans des publications de la White House Historical Association.

Le premier guide officiel de la Maison Blanche, publié en 1962, suggère un lien entre le plan d'Hoban pour le portique sud, et le Château de Rastignac, un château néoclassique localisé à La Bachellerie, en Dordogne. Cette demeure fut construite entre 1812 et 1817, sur les bases des plans antérieurs de la Maison carrée d'Arlac, dans la banlieue de Bordeaux (1785-1789). Le lien entre les deux bâtiments a été contesté par le fait qu'Hoban n'ait jamais visité la France. Cependant, il est avéré que Thomas Jefferson a visité l'École Spéciale d'Architecture de Bordeaux en 1789 où il vit les croquis de Salat, l'architecte du château[1]. À son retour aux États-Unis, il partagea sa découverte avec Washington, Hoban, Monroe et Benjamin Latrobe[2].

Il faut également songer à l'hôtel de Salm, construit de 1782 à 1787 à Paris par l'architecte Pierre Rousseau, qui est l'actuel Palais de la Légion d'honneur, et que Thomas Jefferson avait connu lorsqu'il était ambassadeur à Paris.

[modifier] Construction

Plan des pièces principales du rez-de-chausée de la Maison Blanche.
Plan des pièces principales du rez-de-chausée de la Maison Blanche.
Plan des pièces principales du 1er étage (le State Floor).
Plan des pièces principales du 1er étage (le State Floor).
Plan des pièces principales du 2e étage.
Plan des pièces principales du 2e étage.

La construction débuta avec la pose de la première pierre le 13 octobre 1792. Le journal tenu par le commissaire en charge de la construction du District de Columbia relate ainsi que les fondations ont été réalisées par des esclaves. La plupart du travail sur la maison a été exécuté par des immigrants, qui pour la majeure partie ne possédaient pas encore la nationalité américaine. Les murs de grès ont été érigés par des immigrants écossais, tout comme la rose en haut-relief et les guirlandes qui surplombent l'entrée nord. Quant aux briques et aux plâtreries, elles ont été réalisées par des immigrants irlandais et italiens.

La construction initiale s'est étalée sur 8 années pour un coût de 232 371,83 USD (ce qui correspondrait à environ 2,4 millions de dollars, en valeur de 2005). La Maison Blanche accueillit son premier locataire dés le 1er novembre 1800, alors que la construction n'était pas encore achevée[3]. Une fois la construction terminée, le grès poreux, fut enduit d'un mélange de Chaux, de colle, de caséine et de plomb, pour donner finalement au bâtiment sa couleur et son nom.

[modifier] Appellation

À l'origine, le bâtiment était appelé palais présidentiel ou manoir présidentiel. L'épouse du président Madison, Dolley Madison, l'appelait le Château du Président. Malgré une idée reçue, le terme de "Maison Blanche" a été utilisé avant la guerre de 1812, au moment où le manoir fut repeint après l'incendie de 1814. On ne trouve cependant la première preuve officielle de cette dénomination qu'en 1811. Le nom de manoir exécutif fut souvent employé dans des contextes officiels jusqu'à ce que le Président Theodore Roosevelt établisse le nom formel en 1901 en faisant figurer "Maison Blanche-Washington" sur l'en-tête de son papier à lettres. Le Président Franklin Roosevelt le modifia par la suite en "La Maison Blanche" avec l'inscription "Washington" centrée en-dessous. Cette convention perdure encore aujourd'hui.

Bien qu'elle ne fut construite que plusieurs années après la présidence de George Washington, on suppose que le nom provient du nom de la maison de Martha Custis Washington (sa femme) : White House Plantation dans le comté de New Kent en Virginie. C'est notamment l'endroit où le premier président et sa femme se firent la cour au milieu du XVIIIe siècle.[4]

[modifier] Évolution du bâtiment

[modifier] De l'inauguration, en 1800, à l'incendie de 1814

John Adams fut le premier président à résider dans le bâtiment, à partir du 1er novembre 1800. Deux jours après son emménagement, il écrivit une lettre à sa femme Abigail, dans laquelle on trouve une prière pour le bâtiment :

« Je prie le Ciel d'accorder sa meilleure bénédiction à cette Maison et à tout ceux qui l'habiteront dans l'avenir. Puisse-t-il que seuls des hommes honnêtes et sages règnent sous ce toit. »

Franklin Delano Roosevelt a fait inscrire cette bénédiction d'Adams sur les rideaux de la State Dining Room (Salle à manger d'État). Adams n'y a vécu que très brièvement avant que n'emménage Thomas Jefferson, qui s'est beaucoup intéressé aux améliorations à apporter à la Maison Blanche. Avec l'aide de Benjamin Latrobe, il dessina les plans des Colonnades Est et Ouest : de petites ailes qui permettent de garder les activités domestiques à l'abri des regards. De nos jours, les vestibules de Jefferson relient la résidence aux ailes Est et Ouest.

Le vestibule occidental de Jefferson, à gauche, sur une gravure du XIXe siècle. Il menait à l'origine à une étable et à une blanchisserie. Il fut aménagé plus tard en piscine pour Franklin Roosevelt. Le Président Nixon le transforma pour en faire la salle de Conférence de Presse.
Le vestibule occidental de Jefferson, à gauche, sur une gravure du XIXe siècle. Il menait à l'origine à une étable et à une blanchisserie. Il fut aménagé plus tard en piscine pour Franklin Roosevelt. Le Président Nixon le transforma pour en faire la salle de Conférence de Presse.

En 1814, pendant la guerre de 1812, une grande partie de la ville fut brûlée par les troupes britanniques en représaille de l'incendie du Parlement du Haut-Canada, lors de la bataille d'York (l'actuelle Toronto). La Maison Blanche fut très endommagée et seuls les murs extérieurs restèrent debout. Cependant, il fallut les abattre car le feu les avait énormément affaiblis. Après la reconstruction, ils furent peints en blanc pour masquer les dégâts causés par la fumée.

Parmi les décombres de la Maison Blanche, seuls deux objets ont pu être sauvés : une peinture de George Washington sauvée par la future première-dame, Dolley Madison, et une boîte à bijoux renvoyée au président Roosevelt, en 1939, par un canadien qui avoua que son père l'avait subtilisé à Washington. La plupart des débris furent irrémédiablement perdus lors du naufrage de la flotte britannique menée par le HMS Fantome. Les navires qui reliaient Prospect à Halifax furent en effet pris au cœur d'une tempête dans la nuit du 24 novembre 1814[5].

Après l'incendie, Latrobe et Hoban conçurent un nouveau plan et suivirent l'avancement des travaux de reconstruction. Le portique nord a été construit en 1824 et, bien que des portiques semblables aient été proposés par Latrobe au cours de la reconstruction, après l'incendie de 1814, les deux portiques ont été conçus par Hoban. Contrairement à une idée répandue, le portique nord n'a pas été copié sur un autre bâtiment de Dublin, le Viceregal Lodge (désormais, la résidence du Président d'Irlande). Mais en fait, son portique date d'après la conception des portiques de la Maison Blanche. On peut noter une variation de l'ordre ionique sur les colonnes du portique nord, par l'incorporation de roses entre les volutes. Ceci a été fait pour relier le nouveau portique à l'entrée, au dessus de laquelle sont gravées des roses. Le portique sud a été construit en 1829. La similitude entre ce portique et un portique elliptique avec les escaliers incurvés du Château de Rastignac est fréquemment soulignée comme une source probable. Les décorations des deux portiques ont été réalisées par des artisans italiens venus à Washington pour aider à la construction du Capitole des États-Unis d’Amérique.

[modifier] La construction de l'Aile Ouest

La Maison Blanche du temps de la Guerre de Sécession.
La Maison Blanche du temps de la Guerre de Sécession.

La Maison Blanche fut la cible d'attaque le 16 août 1841 quand le président de l'époque, John Tyler, opposa son véto à un projet de loi concernant l'établissement de la deuxième banque des États-Unis. Le rassemblement devant la Maison Blanche de membres du parti libéral en colère tourna à l'émeute. Celle-ci est à ce jour la plus violente démonstration de force s'étant jamais déroulée devant la Maison Blanche de toute l'histoire des États-Unis.

À l'époque de la Guerre de Sécession, la Maison Blanche commença à manquer de place. Il y eut également des contestations au niveau de la localisation de la Maison Blanche, juste au nord d'un canal et d'une zone marécageuse (lesquelles fournissaient des conditions idéales pour le développement de la malaria et d'autres maladies.[6] Le Général de brigade, Nathaniel Michler, fut chargé de trouver des solutions à ces interrogations.[6] Il proposa d'abandonner la Maison Blanche en tant que résidence, pour qu'elle ne serve plus qu'à l'administration. Il préconisa alors que la famille présidentielle s'installe sur un nouveau domaine, au Parc de Meridian Hill, à Washington D.C.[6] Ce plan fut rejeté par le Congrès.

En 1891, la femme du président, Caroline Harrison, proposa de construire des extensions à la Maison Blanche : un aile nationale à l'Est pour une galerie d'art historique et une aile pour les fonctions officielles à l'Ouest.[6] La conception fut confiée au Colonel Theodore A. Bingham, qui suivit scrupuleusement les recommandations de Mme Harrison.[6] En 1901, Theodore Roosevelt emménagea dans la Maison avec sa famille nombreuse, révélant ainsi un manque de place criant.[6] Le cabinet McKim, Mead and White fut engagé pour mener les rénovations et la construction des extensions (dont celle de l'Aile Ouest). Pendant les travaux, qui durèrent près de 4 mois en 1902, la famille présidentielle a élu résidence au 22 Jackson Place.[6] Dés 1909, le Président Taft requit davantage de place. L'architecte Nathan Wyeth fut chargé d'agrandir l'Aile Ouest, avec notamment l'ajout du Bureau ovale.[6]

[modifier] La reconstruction de Truman

Les travaux durèrent de 1949 à 1952. Après avoir démantelé et entreposé l'intérieur de chaque bureau, la structure a été reconstruite en utilisant du béton et des poutres métalliques, à la place de la structure en bois d'origine.
Les travaux durèrent de 1949 à 1952. Après avoir démantelé et entreposé l'intérieur de chaque bureau, la structure a été reconstruite en utilisant du béton et des poutres métalliques, à la place de la structure en bois d'origine.

Après des décennies de mauvais entretien et la construction d'un quatrième étage sous l'administration Coolidge, la structure en brique et en grès était en piteux état. En 1948, face au danger imminent d'effondrement, le Président Truman l'abandonna pour s'installer de l'autre côté de la rue, à Blair House, de 1949 à 1951. Réalisée par John McShain, la reconstruction a nécessité le démantèlement complet des espaces intérieurs, la construction d'une nouvelle armature en acier et la reconstruction des salles originales dans la nouvelle structure. Quelques modifications ont été faites au plan du rez-de-chaussée. La plus importante d'entre elles est le déplacement de l'escalier principal qui débouche désormais sur le hall d'entrée hall, au lieu du Cross Hall.

La climatisation a également été ajoutée, ainsi que deux sous-sols additionnels afin de fournir l'espace nécessaire pour des salles de travail, un chambre de stockage et un abri anti-bombe. La famille Truman reprit possession de la Maison Blanche à partir du 27 mars 1952. Bien que la maison ait été sauvée par cette reconstruction, il ne subsistait presque plus d'objets de valeur historique. La majorité des plâtres originaux, dont certains dataient des travaux de 1814-1816, était trop endommagée pour pouvoir être réinstallé (tout comme le robuste lambris original, de style Beaux Arts, dans la East Room). Le Président Truman a fait scier le bois de l'armature originale de la maison pour servir de lambris dans la salle Vermeil, la bibliothèque, la salle de Chine et la salle des Cartes.

[modifier] La restauration Kennedy

Mobilier de la Yellow Oval Room.
Mobilier de la Yellow Oval Room.

Jacqueline Kennedy, la femme du Président John Fitzgerald Kennedy (1961-1963), a mené la plus importante des redécorations de l'intérieur de la Maison Blanche. Elle fit transformer l'intérieur de nombreuses pièces afin de leur rendre leur aspect du XIXe siècle, souvent en utilisant des meubles de grande qualité qui avaient été entreposés et oubliés dans les sous-sols. Henry Francis du Pont, du Musée Winterthur, a dirigé le White House Fine Arts Committee (Comité des Beaux Arts de la Maison Blanche). Des recherches furent conduites pour l'utilisation et la décoration des premières piéces principales de la maison. Chaque pièce fut décorée dans un style correspondant à différentes périodes des débuts de la République : le style Fédéral pour la Green Room, le style Empire français pour la Blue Room, le style Empire américain pour la Red Room, le style Louis XVI pour la Yellow Oval Room et le style Victorien pour la Treaty Room. Des meubles anciens, ainsi que des tissus et des objets décoratifs ont été acquis, sur la base de documents historiques de chaque période. Une grande partie des antiquités, des peintures et des autres améliorations de la période Kennedy proviennent de riches donateurs, parmi lesquels la famille Crowninshield, Jane Engelhard, Jayne Wrightsman et la famille Oppenheimer.

La restauration Kennedy a eu comme conséquence de donner (re)naissance à une Maison Blanche majestueuse qui rappelait l'intérêt des présidents Madison et Monroe pour la France. La quasi- totalité de l'inspiration française provient du décorateur d'intérieur, Stéphane Boudin de la Maison Jansen à Paris. Ce cabinet d'architecture d'intérieur a également conçu les intérieurs pour Elsie de Wolfe, Lady Olive Baillie, les familles royales de Belgique et d'Iran, la Reichsbank allemande pendant la période du national-socialisme et le château de Leeds dans le Kent. Le premier guide de la Maison Blanche a été réalisé sous la direction du conservateur Lorraine Waxman Pearce, sous la supervision de Jacqueline Kennedy. La vente de ces guide aide à financer les restaurations.

[modifier] Création du Comité de Préservation de la Maison Blanche

La Red Room, au premier étage.
La Red Room, au premier étage.

Le Comité des Beaux Arts des Kennedys est devenu, après l'approbation du Congrès, le Comité de Préservation de la Maison Blanche. Sa mission consiste à maintenir l'intégrité historique de la Maison Blanche. Le comité travaille en collaboration avec la famille du Président, représentée par la première dame, le conservateur et le guide en chef de la Maison Blanche. Depuis la création du comité, chacune des familles présidentielles a effectué des changements au sein des appartements familiaux. Cependant, les changements afférents aux salles d'État doivent être approuvés au préalable par le comité.

Sous l'administration Nixon, Pat Nixon a totalement remis à neuf la Green Room, la Blue Room et la Red Room, en collaboration avec Clement Conger. De nouvelles transformations furent entreprises dans les années 1980 par Nancy Reagan, l'épouse du président Ronald Reagan. Dans les années 1990, Hillary Clinton fit refaire certaines pièces par un décorateur de l'Arkansas, Kaki Hockersmith. L'administration Clinton vit ainsi une rénovation de l'East Room, de la Blue Room, de la State Dining Room et de la Lincoln Sitting Room. Une nouvelle restauration de la Lincoln Bedroom, de la Green Room et de l'East Room sous l'administration du Président George W. Bush.

La Maison Blanche est un des quelques bâtiments du gouvernement à Washington qui est accessible aux fauteuils roulants. Des aménagement furent en effet effectués pendant la présidence de Franklin Delano Roosevelt qui devait se déplacer en fauteuil roulant, suite à une poliomyélite. D'ailleurs, dans les années 1990, à l'initiative de la directrice du Bureau des Visiteurs, une rampe d'accès fut ajoutée au corridor de l'Aile Est. Elle permet un accès facilité aux personnes à mobilité réduite pour les visites et les événements spéciaux, par le biais de l'entrée sécurisée du côté Est.

[modifier] Composition du bâtiment

[modifier] Complexe de la Maison blanche

Image:WHComplex.png

La façade Nord et le portique Nord, vus depuis Pennsylvania Avenue.
La façade Nord et le portique Nord, vus depuis Pennsylvania Avenue.
Célébration de l'anniversaire des 90 ans de l'ancien président Gerald Ford.
Célébration de l'anniversaire des 90 ans de l'ancien président Gerald Ford.

De nos jours, le petit groupe de bâtiments de la présidence est connu sous le nom de Complexe de la Maison Blanche. Il comprend le bâtiment central (la Résidence Exécutive), encadré par l'aile Est (East Wing)et l'aile Ouest (West Wing). Le fonctionnement au jour le jour est coordonné par le Guide en Chef.

Il est difficile de se rendre compte de la taille de la Maison Blanche, car une grande partie est souterraine ou cachée par le paysage. En fait, elle comporte[7] :

  • 132 pièces ;
  • 35 salles de bains ;
  • des centaines de bureaux, dont celui du président (le célèbre Bureau ovale) ;
  • 6 étages pour une surface totale de 5 100 m²;
  • 412 portes ;
  • 147 fenêtres ;
  • 28 cheminées ;
  • 8 escaliers ;
  • 3 ascenseurs ;
  • un court de tennis ;
  • une piste de bowling ;
  • une salle de cinéma ;
  • une piste de jogging ;
  • un green de golf ;
  • une piscine.

Cinq chefs travaillent à temps plein dans les cuisines de la résidence.

Le bâtiment est ouvert à la visite, étroitement contrôlée bien entendu (environ 5 000 visiteurs tous les jours).

[modifier] La Résidence Exécutive

Le bâtiment original de la Maison Blanche se trouve au centre du complexe. Les deux colonnades (Est et Ouest), dessinées par Jefferson, servent à connecter le bâtiment principal aux Ailes Est et Ouest. La Résidence Exécutive héberge les appartements du président, ainsi que les salles de cérémonies et de réceptions officielles.

Le premier étage, le State Floor, se compose de la East Room, la Green Room, la Blue Room, la Red Room, la State Dining Room et la Family Dining Room. Le deuxième étage accueille la Yellow Oval Room, le East Sitting Hall et le West Sitting Hall, la President's Dining Room, la Treaty Room, la Lincoln Bedroom et la Queens Bedroom.

Quelques pièces de la Résidence Exécutive :

[modifier] L'aile Ouest

L'aile Ouest (West Wing) abrite le bureau du président et ceux de son équipe (soit près de 50 personnes). Quelques membres de l'équipe présidentielle ont cependant leur bureau dans un bâtiment adjacent, mais en dehors du complexe de la Maison Blanche, le Old Executive Office Building, désormais officiellement dénommé l'Eisenhower Executive Office Building.

L'aile Ouest fut construite à l'origine pour le président Theodore Roosevelt. Avant la construction de cette aile, le personnel présidentiel travaillait au deuxième étage de l'actuelle résidence exécutive. Mais Théodore Roosevelt avec ses six enfants et son personnel se trouvait trop à l'étroit et fit donc construire cette aile supplementaire en 1902, reliée au corps principal du bâtiment par une colonnade. A cette époque, le bureau du Président se trouvait dans une pièce carrée au centre de cette nouvelle aile (l'actuelle pièce Roosevelt).

En 1909, le président William Howard Taft fit transformer l'intérieur du bureau. Un point important de cette transformation fut sa forme ovale, rappelant les deux pièces ovales de la résidence exécutive et qui étant donné sa forme, fut surnommé le Bureau ovale.

Le 24 décembre 1929, la veille de Noël, cette aile fut détruite par un incendie. Quand Franklin Delano Roosevelt devint président en 1933, il lança la troisième et dernière grande réorganisation, avec la construction d'un nouveau Bureau ovale. Il détestait l'emplacement central d'origine parce qu'il manquait de fenêtres et qu'il recevait presque toute sa lumière par des lucarnes. Le nouveau bureau donnait aussi au président une plus grande intimité : il pouvait maintenant se déplacer entre le bâtiment principal et l'aile Ouest sans être vus de tout son personnel, comme c'était le cas avec le bureau précédent.

Franklin Roosevelt fit également construire une piscine pour lui permettre de s'exercer et de lutter contre sa maladie. En 1969, pour s'adapter au nombre de plus en plus important de journalistes accrédités à la Maison Blanche, le Président Richard Nixon décida de faire recouvrir la piscine inutilisée. La piscine est désormais le lieu du centre de presse, où le porte-parole du président donne des briefings quotidiens. Nixon fit également renommer la pièce qui servait de bureau présidentiel, avant l'incendie de 1929, en Roosevelt Room, en l'honneur des deux présidents Roosevelt : Théodore Roosevelt qui construisit l'aile Ouest et Franklin Roosevelt qui fit construire l'actuel Bureau ovale (la pièce était autrefois surnommée la "Fish Room" car Nixon y avait des aquariums et John Kennedy y exposait ses trophées de pêche). Traditionnellement, un portrait de Franklin Roosevelt était accrochée au manteau de la cheminée de la Roosevelt Room durant une administration démocrate et un portrait de Theodore Roosevelt lors d'une administration républicaine. Cependant le Président Clinton conserva le portrait de Theodore Roosevelt.

L'aile abrite également à l'étage du Bureau ovale la Cabinet Room, où le Cabinet (équivalent du gouvernement) se réunit.

Au sous-sol de l'aile Ouest, se situe la Situation Room, où sont traitées les crises en temps réel. Il s'agit d'une salle sécurisée qui permet au Président de commander les forces américaines ou de suivre leurs opérations grâce à des systèmes de télécommunications sophistiquées. C'est dans cette pièce que John F. Kennedy avait géré la crise des missiles soviétiques à Cuba en 1962.

Information Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.


[modifier] L'aile Est

L'aile Est (East Wing), qui contient des bureaux supplémentaires, fut ajoutée à la Maison Blanche en 1942. Entre autres utilisations, cette aile est utilisée, par intermittence, pour les bureaux et le personnel de la première Dame. Rosalynn Carter, en 1977, fut la première à y placer son bureau personnel et à l'appeler formellement le bureau de la première Dame.

Le bunker se trouve dans le sous-sol fortifié et étanche de l'aile Est. Le vice-président, Dick Cheney, y fut dirigé précipitamment lors des attentats du 11 septembre 2001. Son nom officiel est le « Centre opérationnel d'urgence de la présidence ». C'est aussi dans l'aile Est que se trouve le musée de la Maison Blanche.

[modifier] Les jardins de la Maison Blanche

Le Jacqueline Kennedy Garden en automne.
Le Jacqueline Kennedy Garden en automne.

Avant la construction du Portique Nord, la plupart de événements publics avaient lieu sur la pelouse au sud. C'est Jefferson qui est à l'origine du design et du choix des plantations sur les pelouses du sud et du nord. Il prévoyait notamment de planter de grands arbres afin de rendre la maison invisible depuis Pennsylvania Avenue. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des serres de plus en plus grandes ont été construites à l'ouest de la maison, à l'emplacement de l'actuelle Aile Ouest. À cette époque, la pelouse nord était agrémentée de massifs de fleurs en terrasse.

Bien que les jardins de la Maison Blanche aient accueilli bon nombre de jardiniers au cours de son histoire, la composition générale date de 1935 et a été conçue par Frederick Law Olmsted Jr., sous le mandat du Président Franklin D. Roosevelt. Sous l'administration Kennedy, le Rose Garden (« jardin de roses »), qui borde la Colonade Ouest, a été redessiné par Rachel Lambert Mellon. La Colonade Est est, quant à elle, bordée par le Jacqueline Kennedy Garden, du nom de celle qui en est à l'origine. Le week-end du 23 juin 2006, un orme d'Amérique centenaire a été déraciné au nord du bâtiment, pendant l'une des nombreuses tempêtes qui ont balayé la côte orientale du pays (provoquant d'importantes inondations). Cet orme apparaît au verso des billets américains de 20 dollars. Il semble que cet arbre ait été planté entre 1902 et 1906, sous l'administration de Theodore Roosevelt. Les jardins accueillent également de très anciens magnolias à grandes fleurs, plantés par Andrew Jackson.

C'est sur la pelouse sud que se pose Marine One, l'hélicoptère présidentiel.

[modifier] Ouverture au public de la Maison Blanche

Depuis son inauguration, la Maison Blanche a une tradition d'ouverture au public. En effet, le Président Jefferson a ouvert les portes de la résidence présidentielle le jour de sa deuxième investiture en 1805. Ce jour-là de nombreuses personnes, qui avaient assisté à son investiture au Capitole, l'ont suivi pour le féliciter dans la Blue Room. Cependant, au fil du temps, certaines de ces opérations portes-ouvertes se sont révélées un peu turbulentes : en 1829, le président Andrew Jackson a dû s'installer dans un hôtel après que 20 000 citoyens aient décidé de célébrer son investiture. Ses assistants ont finalement dû apâter la foule à l'extérieur à l'aide de cocktails de jus de fruits et de whisky. Cette tradition s'est malgré tout perpétuée jusqu'en 1885, jusqu'à ce que Grover Cleveland organise une revue de troupes militaires en face de la Maison Blanche, au lieu des traditionnelles portes ouvertes.

La Maison Blanche vue depuis Washington Monument.
La Maison Blanche vue depuis Washington Monument.

Jefferson autorisait également les visites guidées de sa demeure, pratique qui a perduré jusqu'à nos jours, excepté en temps de guerre, et a initié les traditionnelles réceptions annuelles du Nouvel An et du 4 juillet (jour de la fête nationale américaine). Ces réceptions ont disparu au début des années 1930, même si le président Bill Clinton a tenté de rétablir, durant son premier mandat, l'opération portes ouvertes du jour de l'an. L'accessibilité de la Maison Blanche a malgré tout été conservée sous d'autres formes. Le président Abraham Lincoln se plaignait notamment qu'il était constamment ennuyé par des demandeurs d'emploi attendant pour obtenir un rendez-vous ou des faveurs, ou encore d'excentriques pourvoyeurs de conseils comme le « général » Daniel Pratt. Lincoln acceptait ces perturbations plutôt que de prendre le risque de s'aliéner l'associé ou l'ami d'un politicien puissant. Ces dernières années, cependant, la Maison Blanche a été fermée aux visiteurs en raison des soucis de terrorisme. La protection du complexe est d'ailleurs assurée conjointement par les Services Secrets et la Police des Parcs.

Suite à l'attentat d'Oklahoma City, les Services Secrets ont décidé de fermer la Pennsylvania Avenue à la circulation, à partir du 20 mai 1995.[8] Cette voie qui passe devant la Maison Blanche était donc fermée depuis l'Est du parc Lafayette jusqu'à la 17e Rue. Depuis, la fermeture à la circulation a été étendue jusqu'à la 15e Rue et East Executive Drive, une petite rue séparant la Maison Blanche du bâtiment du Trésor, a été fermée au public. Cette rue servait pour la file d'attente des visites guidées de la Maison Blanche. Mais ces visites ont été suspendues suite aux événements du 11 septembre 2001, avant d'être partiellement rétablies en septembre 2003.[9] Les personnes désireuses de visiter la Maison Blanche doivent désormais prendre des arrangements en faisant appel à leur représentant au Congrès et se soumettre à un contrôle de sécurité sur leur passé.

La fermeture de la Pennsylvania Avenue a été critiquée par des groupes de défense des droits civiques à Washington D.C.[10] Selon eux, cette fermeture entrave la circulation inutilement et entre en contradiction avec le plan historique de la ville. Quant aux considérations de sécurité, ils notent que la Maison Blanche est beaucoup plus éloignée de la rue que bon nombre d'autres bâtiments fédéraux sensibles.

[modifier] Le site internet de la Maison Blanche

La Maison Blanche possède son propre site officiel à l'adresse www.whitehouse.gov. Il a été conçu sous l'administration Clinton et mis en ligné le 17 octobre 1994. Il existe deux versions différentes du site qui se sont succédé au cours de sa présidence et qui sont désormais archivés par la National Archives and Records Administration. Ils sont encore tous les deux actifs et peuvent être consultés aux adresses suivantes clinton1.nara.gov et clinton2.nara.gov. Ils font ainsi partie des premiers exemples de conservation de médias numériques.

Il existe bien sûr des versions pastiches du site ou des détournement de flux. On peut notamment citer le site whitehouse.com qui était à l'origine un site de divertissement politique pour adulte qui est apparu en 1997. On peut également citer le site whitehouse.org qui est une parodie du site officiel et qui dénigre non seulement l'Administration Bush, mais également la famille présidentielle et les proches du Président.

[modifier] Répliques de la Maison Blanche

Réplique de la Maison Blanche à Atlanta
Réplique de la Maison Blanche à Atlanta

Sous la présidence Truman, plusieurs ambassades et consulats du Département d'État ont été conçus sur le modèle de la Maison Blanche. Il existe notamment un modèle réduit à l'échelle 1:25, dans le parc Minimundus à Klagenfurt en Autriche, qui est d'une extrême précision (surtout au niveau des Colonades et des Ailes Est et Ouest). À Atlanta en Géorgie, un modèle presque complet existe, même si l'extérieur est moins précis que le précédent. Il appartient au constructeur de maisons, Fred Milani, un citoyen américain né en Iran. En 2001, un homme d'affaires Chinois a construit un modèle en coulant du béton. Ce modèle chinois est presque exact du point de vue des dimensions extérieures mais s'écarte de l'original sur quelques détails (notamment l'angle d'attaque du portique nord). Il manque également des détails gravés sur le montant des fenêtres et au dessus des portes. La disposition des pièces dans cette copie est également fantaisiste dans la mesure où le Bureau Ovale est placé dans la résidence centrale, à l'emplacement de la Blue Room dans la version originale. En face de cette réplique est reproduite une miniature du Washington Monument. En outre, il a également fait construire une réplique du Mont Rushmore à l'échelle 1:3, au dos duquel sont logés les employés.

Par ailleurs, une réplique de la Maison Blanche, à l'échelle, a été construite par John et Jan Zweifel et fait l'objet d'une exposition itinérante à travers tous les États-Unis.

[modifier] Anecdotes

Un Cessna 150, piloté par Frank Eugene Corder, s'est écrasé sur la pelouse de la Maison Blanche dans la nuit du 11 au 12 septembre 1994, sans que le United States Secret Service ne puisse s'y opposer.

[modifier] Notes et références

  1. (en)Michael Johnson, A chateau fit for a president, International Herald Tribune
  2. (en)Michael Johnson, « Our White House ... in France ? », The Columnists
  3. (en)Overview of the white house, White House Museum
  4. (en)Existing conditions, New Kent County Comprehensive Plan
  5. (en)Nova Scotia News, The Chronicle Herald
  6. abcdefgh (en)Ellen Robinson Epstein, « The East and West Wings of the White House », Records of the Columbia Historical Society
  7. (en)Quelques faits, Site de la Maison Blanche
  8. (en)Security Review,Rapport à propos de la fermeture de la Pennsylvania Avenue par l'USSS.
  9. (en)F. James Sensenbrenner, Jr, Chambre des représentants des États-Unis
  10. (en)On the Concept Design Pennsylvania Avenue at the White House, National Coalition to Save Our Mall

[modifier] Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « White House ».
  • James A. Abbott, A Frenchman in Camelot: The Decoration of the Kennedy White House by Stéphane Boudin, Boscobel Restoration Inc., 1995
  • James A. Abbott et Elaine M. Rice, Designing Camelot: The Kennedy White House Restoration, Van Nostrand Reinhold, 1998
  • James A. Abbott, Jansen, Acanthus Press, 2006
  • Hillary Rodham Clinton, An Invitation to the White House: At Home with History, Simon & Schuster, 2000
  • Wendell Garrett, Our Changing White House, Northeastern University Press, 1995
  • Peter M. Kenny, Frances F. Bretter et Ulrich Leben, Honoré Lannuier Cabinetmaker from Paris: The Life and Work of French Ébiniste in Federal New York, The Metropolitan Museum of Art, New York and Harry Abrams, 1998
  • Kenneth Leish, The White House, Newsweek Book Division, 1972
  • Kenneth McKellar, Douglas W. Orr, Edward Martin et al., Report of the Commission on the Renovation of the Executive Mansion, Commission on the Renovation of the Executive Mansion, Government Printing Office, 1952
  • Betty C. Monkman, The White House: The Historic Furnishing & First Families, Abbeville Press, 2000
  • Guy Penaud, Dictionnaire des châteaux du Périgord, Editions Sud-Ouest, 1996
  • William Seale, The President's House, White House Historical Association and the National Geographic Society, 1986
  • William Seale, The White House: The History of an American Idea, White House Historical Association, 1992, 2001
  • J.B. West, avec Mary Lynn Kotz, Upstairs at the White House: My Life with the First Ladies, McCann Coward & Geoghegan, 1973
  • Perry Wolff, A Tour of the White House with Mrs. John F. Kennedy, Doubleday & Company, 1962
  • Exhibition Catalogue, Sale 6834: The Estate of Jacqueline Kennedy Onassis April 23–26, 1996, Sothebys, Inc., 1996
  • The White House: An Historic Guide, White House Historical Association and the National Geographic Society, 2001
  • The White House. The First Two Hundred Years, Frank Freidel/William Pencak, Boston, 1994

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

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