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Troupe folkorique des Kerkennah

La musique tunisienne est fortement marquée par le métissage d'une population majoritairement arabophone d'origine Berbère avec les différents envahisseurs ou immigrants (puniques, vandales, romains, turcs, andalous, français, italiens, russes, etc.) ayant occupé la Tunisie à un moment de son histoire.

Sur le plan musical, la Tunisie est réputée pour son répertoire classique arabo-andalou, le malouf, importé de l'Andalousie musulmane d'où fuient les musiciens juifs et musulmans devant la reconquête espagnole (principalement à la chute de Grenade au XVe siècle). Le malouf, musique de tradition orale qui se métisse d'éléments berbères, turcs ou persans, faillit pourtant être perdu à jamais au début du XXe siècle s'il n'y eut une grande initiative de lettrés, de musiciens et de mécènes pour fonder une institution réputée dans le monde arabe : La Rachidia. C'est dans ce cadre que sont transcrites et enregistrées pour la première fois les plus grandes noubas, sortes d'œuvres complètes répertoriées par modes ou maqâms, qui servent de charpente, codifiées de façon précise avec des suites de maqâms, de rythmes et de genres poétiques apprises et connues des mélomanes, permettant à l'interprète de s'exprimer.

En effet, l'interprète est le personnage le plus important du trio compositeur-poète-interprète à l'origine des compositions le plus souvent anonymes. Ces interprètes, souvent aussi compositeurs, sont rassemblés au sein de La Rachidia dans un immense travail d'archivation des très nombreuses tendances de la musique classique tunisienne. La plupart d'entre eux continuent leur œuvre en la modernisant, en opérant une symbiose d'éléments occidentaux, comme le piano ou la guitare électrique, ou de rythmes comme le tango ou la rumba.