Légende napoléonienne

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Napoléon Bonaparte est l'objet d'un mythe, la légende napoléonienne. En effet, peu d'hommes dans l'Histoire de l'Humanité ont suscité autant de haine et d’admiration, et parfois même les deux mêlées. Dès les origines de sa carrière militaire en Italie ou les débuts de sa carrière politique en prenant le pouvoir par le coup d’État du 18 Brumaire, Napoléon s’est inscrit dans l’Histoire et la mémoire des hommes à travers un destin mouvementé et exceptionnel. Son ascension fulgurante, sa gloire française puis européenne obtenue par des conquêtes militaires victorieuses, l’ampleur inédite des dernières déroutes ainsi que ses deux exils ont fait de ce personnage majeur de l'Histoire de France et de l'Europe un homme de légende, tout au long des siècles qui ont suivi son épopée.

Le tableau dénommé "l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté" d'Anne-Louis Girodet-Trioson (1802) est une allégorie pré-romantique  représentant le barde Ossian qui accueille au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet ; dotée de motifs dignes d'un mythographe, elle insère la légende napoléonienne dans l'historiographie nationale : les nouveaux symboles de la nation née de la Révolution y sont introduits, telle l'opposition du coq gaulois et de l'aigle germanique, ferment du revanchisme qui ravagera l'Europe occidentale à la fin du siècle. Le Premier Empire y est présenté, du fait de l'iconographie glorieuse conduite dans cette peinture, comme continuateur de l'Empire romain, ce qui fut du reste le trait caractéristique de chacun des Empires de l'Occident.
Le tableau dénommé "l’Apothéose des Héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté" d'Anne-Louis Girodet-Trioson (1802) est une allégorie pré-romantique représentant le barde Ossian qui accueille au paradis les généraux Desaix, Kléber, Marceau, Hoche et Championnet ; dotée de motifs dignes d'un mythographe, elle insère la légende napoléonienne dans l'historiographie nationale : les nouveaux symboles de la nation née de la Révolution y sont introduits, telle l'opposition du coq gaulois et de l'aigle germanique, ferment du revanchisme qui ravagera l'Europe occidentale à la fin du siècle. Le Premier Empire y est présenté, du fait de l'iconographie glorieuse conduite dans cette peinture, comme continuateur de l'Empire romain, ce qui fut du reste le trait caractéristique de chacun des Empires de l'Occident.

La légende napoléonienne est telle que certains donnent à l'Empereur un caractère messianique, que ce dernier n'a pourtant jamais véritablement revendiqué. Ainsi, Élie Faure, dans son ouvrage « Napoléon », le compare à un prophète des temps modernes.

Il y a d'abord l'épopée du personnage, certainement l'une des plus grandes aventures humaines, militaires, politiques de l'histoire. Mais certains évènements plus précis que l'épopée en général, peuvent être évoqués pour tenter d'expliquer le mythe de Napoléon. Sa mort, par exemple, reste mystérieuse et est propice à l'invention de rumeurs, qui ne font qu'entourer la vérité historique de mensonges, qui eux-même ont certainement fait naître une certaine légende napoléonienne. En effet depuis la mort de l'Empereur, le 5 mai 1821, la thèse officielle selon laquelle Napoléon serait mort d'un cancer de l'estomac, est contredite par différentes versions. Certains estiment que le personnage se serait échappé de l'île de Saint–Hélène (thèse défendue par Antoine De Caunes dans son Monsieur N.). Cependant, depuis quelque temps la thèse de l'empoisonnement a fait du chemin, de l'arsenic minéral, plus connu sous le nom de « mort aux rats », aurait été retrouvé dans des cheveux de Napoléon. Selon certains, cet arsenic proviendrait d’aliments ingurgités par l’Empereur. L’empoisonnement serait donc tout à fait plausible. Mais pour d’autres, au temps de Napoléon l’arsenic servait à la conservation des cheveux, ou était employé pour nettoyer les cuves de vin. La question reste donc entière et participe au mythe napoléonien.

Sommaire

[modifier] Le mythe dans l'art

Napoléon est une figure historique tellement populaire, que tous les arts lui ont fait honneur, et il figure dans une prolifique création d’ouvrages, de films, de tableaux...

[modifier] Littérature

Honoré de Balzac illustre cette admiration, en écrivant dans ses "Scènes de la vie privée" : "Qui pourra jamais expliquer, peindre ou comprendre Napoléon ? Un homme qu'on représente les bras croisés, et qui a tout fait ! Qui a été le plus beau pouvoir connu, le pouvoir le plus concentré, le plus mordant, le plus acide de tous les pouvoirs; singulier génie qui a promené partout la civilisation armée sans la fixer nulle part; un homme qui pouvait tout faire, parce qu'il voulait tout; prodigieux phénomène de volonté, domptant une maladie par une bataille, et qui cependant devait mourir d'une maladie dans un lit après avoir vécu au milieu des balles et des boulets ; un homme qui avait dans la tête un code et une épée, la parole et l'action".

[modifier] Cinéma

Le personnage de Napoléon apparaît dans environ deux cents films, interprété entre autres par Albert Dieudonné, Daniel Gélin, Philippe Torreton, Christian Clavier.

[modifier] Peinture

Le Rêve (1888), par Detaille (Musée d'Orsay)
Le Rêve (1888), par Detaille (Musée d'Orsay)
Icône de détail Article détaillé : Portraits de Napoléon Ier.

L'art pictural contribue à la légende napoléonienne du vivant de l'empereur déjà, par le biais des tableaux de propagande, de David entre autres. Les tableaux peints après la vie de Napoléon, voire, bien longtemps après sa mort, traduisent pour la plupart une nostalgie de la France sous Napoléon. Par exemple, Le rêve d'Édouard Detaille (qui se trouve aujourd’hui au Musée d'Orsay), représentait dans une allégorie très patriotique les soldats français de 1870 dormants, avec dans les nuages le souvenir lointain de la Grande Armée victorieuse. Ce genre de tableaux, montrant ouvertement la nostalgie d’une France victorieuse et unie, sont l'un des fondements de la légende napoléonienne, car ils mettent tous en image le souvenir de plus en plus lointain d'une France mythique.

[modifier] Bande dessinée

Bien que n'ayant tiré aucun chef d'œuvre de l'aventure napoléonienne, à l'inverse de la peinture ou du cinéma, la bande dessinée est un art qui reste assez inspiré par le personnage qu’est Napoléon. On peut bien sûr citer dans les œuvres consacrées à l'Empereur les plus intéressantes celle de Roger Lecureux et Guido Buzzelli, qui raconte entièrement la vie de Napoléon, dans un style de dessin réaliste, et une grande sobriété dans le scénario. D'autres bandes dessinées du même genre racontent la vie ou des périodes de la vie de Napoléon, comme par exemple Napoléon Bonaparte, de Guy Hempey (au scénario) et Pierre Brochard (au dessin) ou encore les trois albums de la série Napoléon, des Belges Liliane Funcken et Fred Funcken: le sultan de feu, la chute de l'aigle, waterloo.

Mais le mythe Napoléon est souvent caricaturé, mettant en scène des mégalomanes qui se prennent pour l'Empereur. C’est le cas de Jean-Marc Rochette, qui remporta un certain succès commercial et critique (en remportant certains prix au festival d’Angoulême) avec Napoléon et Bonaparte, qui raconte les aventures burlesques de deux fous, se prenant tous deux pour le célèbre militaire. On peut aussi citer, pour rester dans le comique, le travail de Marcel Gotlib, qui s'est servi de Napoléon Bonaparte dans sa Rubrique-à-brac.

[modifier] Un mythe de l'historiographie française

L'Ogre a laissé des traces dans la péninsule Ibérique et autres théâtres de par l'Europe. Aussi, aucune trace de légende, associée de mythe et de nostalgie de grandeur ne persiste. Dans la culture populaire des Espagnols figure une phrase rappelant que « de l'autre côté des Pyrénées commencent les mensonges » à propos de la figure de l'Empereur.

Les peintures de Goya Dos de mayo et Tres de mayo sont, à cet égard, sans ambigüité pour ce qui concerne la représentation des atrocités infligées aux populations civiles.

[modifier] Notes


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes


Les événements de l’épopée napoléonienne

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