Justin Bonaventure Morard de Galles

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Justin-Bonaventure Morard de Galles, issu d'une famille noble du Dauphiné, né à Goncelin (Isère) le 30 mars 1741 et mort à Guéret le 23 juillet 1809, est un amiral français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Le 22 décembre 1783, il épouse, à Port-Louis, sur l’île Maurice, Louise Marie Victoire Henriette Fayd'herbe de Maudave.

Son frère ainé Charles Morard de La Bayette de Galles fur général de Division sous la Révolution et le Directoire.

[modifier] Ancien Régime

Fils d’un capitaine d’infanterie, issu d’une famille du Dauphiné dont l’origine remonte à la fin du XIe siècle, il débute sa carrière en 1757 sur le brick « l’Ecureuil » et prend part à de nombreux combats en Méditerranée et aux Amériques. Il appartenait à la marine royale en qualité de garde de pavillon. Il était entré au service à l'âge de 11 ans, dans les gardes de la maison du roi.

Le comte de Grasse était chargé, en 1765, de purger la Méditerranée des pirates barbaresques qui l'infestaient. En 1765 sur « l’Héroïne », enseigne de vaisseau, Morard de Galles participe au bombardement de la côte atlantique du Maroc. Le jeune Morard de Galles, enseigne à bord de la frégate l'Hermine, reçut mission de faire sauter l'un des corsaires qui s'était réfugié sous là protection des batteries de la côte. Favorisé par une nuit obscure, il aborda le navire ennemi, et attacha lui-même à l'un de ses flancs la chemise soufrée : une explosion terrible annonça, une demi-heure après, la réussite de cette audacieuse entreprise.

Revenu en France, il demeura attaché à la direction des constructions navales de Brest jusqu'en 1776. À cette époque, il reprit la mer sur l'escadre de Duchaffault.

Nommé lieutenant de vaisseau en 1777, il se distingue l'année suivante au bataille d'Ouessant, à bord de la Ville de Paris, et dans les affaires des 17 avril, 15 et 19 mai 1780. Mais ce fut sous les ordres du bailli de Suffren, et principalement au combat de la Praya, que Morard acquit une place glorieuse.

Le 16 août 1781, la flotte française rencontra sur les côtes du Sénégal une flotte anglaise que Suffren n'hésita pas à attaquer, quoiqu'il lui fût inférieur en forces. Dès le commencement de l'action, le vaisseau monté par Morard de Galles se trouva entouré par cinq bâtiments ennemis, et son capitaine, de Trémoignon, fut mis hors de combat. Morard, blessé lui-même, se mit néanmoins en possession du commandement et parvint, après une lutte sanglante, à se dégager et à reprendre son rang de bataille.

Cette conduite lui valut les éloges de l'armée et de l'amiral, qui le nomma sur-le-champ capitaine de vaisseau et lui confia le commandement de celui qu'il avait si bien défendu.

La Cour ratifia cette promotion, qu'il continua de mériter pendant les campagnes suivantes sur la frégate la Pourvoyeuse et sur l'Annibal, vaisseau capturé sur les Anglais.

Il le commandait aux engagements des 17 février et 13 avril 1784, et des 6 juillet et 3 septembre suivants, où il reçut trois nouvelles blessures qui l'obligèrent à solliciter un congé. Mais à peine arrivé à l'île de France, il dut se rendre à bord de l'Argonaute et rejoindre l'escadre devant Gondelour.

Il commande plusieurs navires aux Indes, puis rentre en France sur « le Vengeur », pour accéder au grade de commandant en second en 1785.

[modifier] Révolution française

Enfin, après avoir assisté aux divers combats qui couvrirent de gloire la marine française pendant les dernières années de la monarchie, sa santé, affaiblie par ses blessures et par l'insalubrité du climat de l'Inde, le contraignit, en 1790, à demande son retour en France ; il y trouva la marine entièrement désorganisée par l'émigration. Loin d'imiter l'exemple de ses camarades, il offrit ses services au nouveau gouvernement et fut élevé au grade de contre-amiral en 1792, avec le commandement d'une division.

Nommé vice-amiral en 1793 sur le Républicain en rade de Brest, son escadre, composée de trois vaisseaux et de sept frégates, allait mettre à la voile pour Saint-Domingue, lorsqu'il reçut l'ordre de se tenir en croisière entre Groix et Belle-Isle, afin, d'assurer la rentrée des navires du commerce dans les ports français bloqués par les Anglais. Ses équipages, harassés et dénués de tout, se mutinèrent et menacèrent de mort leurs officiers, si l'escadre ne reprenait la route de Brest.

À son retour, frappé par la loi qui excluait les nobles des emplois civils et militaires, il fut arrêté et resta prisonnier jusqu'au 9 thermidor. Il ne fut employé de nouveau qu'en l'an V; alors se préparait à Brest une expédition pour l'Irlande : une escadre de 15 vaisseaux de ligne, 12 frégates, 6 corvettes ou avisos et 9 bâtiments de transport, devait, sous les ordres de Villaret, transporter dans cette île 15 000 hommes de débarquement aux ordres de Hoche.

Au moment de lever l'ancre, Villaret fut rappelé et remplacé par Morard de Galles qui, le 25 frimaire an V, donna le signal du départ.

Cette expédition ne fut pas heureuse ; un de ses vaisseaux, le Séduisant, se perdit en sortant de Brest, dans la passe du Raz, et la flotte, après avoir gagné l'entrée de la baie de Bantry, fut forcée par les vents contraires de rentrer dans Rochefort ce qui lui vaut d'être disgrâcié. Le Consulat et l'Empire le dédommagèrent de la défaveur qui avait été la suite de cet insuccès.

Icône de détail Article détaillé : Expédition d'Irlande (1796).

[modifier] Consulat et Premier Empire

Membre du Sénat conservateur à la formation de ce corps (4 nivôse an VIII), de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII, la même année l'Empereur le décora du cordon de grand officier de cet Ordre (25 prairial), le nomma titulaire de la sénatorerie de Limoges (2 prairial), et comte de l'Empire en 1808.

L'amiral Morard de Galles est mort à Guéret le 23 juillet 1809. Le conseil municipal de cette ville vota des fonds pour un monument à sa mémoire.

Ses cendres sont portées au Panthéon de Paris.

[modifier] Source partielle

« Justin Bonaventure Morard de Galles », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)