J'ai serré la main du diable (livre)

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J'ai serré la main du diable : la faillite de l'humanité au Rwanda est un livre paru en 2003 et rédigé, avec la participation du major Brent Beardsley, par Roméo Dallaire, ancien lieutenant général des Forces canadiennes et commandant de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (Minuar).

Sommaire

[modifier] Présentation

Roméo Dallaire décrit dans ce livre son mandat en tant que commandant de la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), mise en place en 1993 par l'ONU pour tenter de maintenir la paix au Rwanda avant puis pendant le génocide au Rwanda perpétré par les extrémistes Hutus contre les Tutsis et les Hutus modérés.

En 1994, le génocide rwandais a fait plus de 800 000 morts en une centaine de jours. Le général canadien Roméo Dallaire a assisté, impuissant, au déroulement des massacres. Dans J'ai serré la main du diable, il dresse le portrait d’un monde en déroute, abandonné de Dieu. “J’ai eu l’impression d’avoir des traces de sang sur les mains pendant des mois”, soutient-il.

Arrivé à Kigali le 17 août 1993, Dallaire essaie de prévenir ses patrons à l’ONU. Mais personne n’est prêt à aider un petit pays sans intérêt stratégique et sans ressources naturelles. De jour en jour, la situation se dégrade. Finalement, les forces du général seront laissées à elles-mêmes, sans carburant, sans argent, sans équipement digne de ce nom, presque sans eau et sans nourriture. Puis, c'est l'horreur. Encouragés par la propagande de la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) qui lance des appels incessants à la haine ethnique, des miliciens hutus se lancent sur leurs victimes tutsies pendant qu'une armée d'exilés entame depuis la frontière nord une guerre civile pour prendre le pouvoir. Dans Kigali – où l'odeur de la mort devient insupportable –, des cadavres s’empilent, des individus drogués et soûls tuent femmes et enfants à coups de machettes. La majorité des politiciens modérés avec qui Dallaire avait le mandat de négocier sont assassinés.

[modifier] Analyse

Au terme de ce drame auquel il s'est frotté pendant de longues semaines, le général Dallaire perdra momentanément la raison. Près de 10 ans après, il publie ce témoignage essentiel pour comprendre les défis qui se posent aux hommes de bonne volonté à l’aube du XXIe siècle. Dans J'ai serré la main du diable, comme Émile Zola, le Québécois accuse. Il fait aussi son mea culpa : “Je n'avais aucune compétence politique et aucune formation dans les affaires africaines ni n'étais familier avec l'enchevêtrement des conflits ethniques où la haine l’emporte sur la raison.”[réf. nécessaire]

[modifier] Adaptations cinématographiques

Le livre J'ai serré la main du diable a été adapté dans un documentaire : Shake Hands With the Devil: The Journey of Roméo Dallaire de Peter Raymont (2004). Ce film a remporté le « 2004 Sundance Film Festival Audience Award for World Cinema - Documentary ». Son livre fait également l'objet d'une adaptation au cinéma, dans un long métrage de Roger Spottiswoode. Le tournage a débuté mi-juin 2006 à Kigali, Rwanda et Montréal, en anglais. Parmi les acteurs, on trouve notamment le québécois Roy Dupuis qui interprète le Général Dallaire. « Shake Hands with the Devil » est sorti en salles le 28 septembre 2007.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

J'ai serré la main du diable : le film

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