Histoire de la Drôme

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Le territoire du département de la Drôme était occupé par les tribus gauloises des Allobroges qui habitaient près de l'Isère, par les es Vercatomicori habitaient le Vercors, par les Voconces qui habitaient vers Die et Nyons, et les Segovellaunes qui étaient fixés autour de l'oppidum du Malpas à Soyons (07). Les Tricastins, se situent sur les cantons de Saint-Paul-Trois-Châteaux, sur une partie du canton de Grignan ainsi que sur le canton de Valréas dans le Vaucluse.

Deux tribus, les Segovellaunes et les Tricastins faisaient probablement partie au Ier s. av.n.è. de la confédération des Cavares.

En l'an 218 avant J.-C., Hannibal traversa ce territoire, arbitrant un conflit tribal en un lieu nommé "lîle" (confluent Isère-Rhône ?).

Un siècle plus tard, les Romains envahirent le pays : les Allobroges et leur allié Bituitos, roi des Arvernes, furent battus dans la plaine qui s'étend entre Tain-l'Hermitage et l'Isère par le consul romain Quintus Fabius Maximus.

Les bassins de la Drôme et de l'Isère furent réunis à la province romaine.

Sommaire

[modifier] Sous la domination romaine

Le pays connut une ère de prospérité. Les vallées fertiles furent peuplées par de nombreuses colonies :

  • La capitale du pays Tricastin, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Augusta Tricastinorum, était une ville industrielle, où se fabriquaient des miroirs en cuivre poli qu'utilisaient les Romains.
  • Luc-en Diois était, avec Vaison-la-Romaine (Vaucluse), la capitale des Voconces. Au début du IIe siècle, la capitale est transférée vers Die.
  • Die, Colonia Dea Augusta Vocontiorum, était une cité importante comme le montrent les ruines romaines qu'on y voit encore, notamment son rempart et une porte monumentale.
  • Valence, crée en face Soio (Soyons) ancienne capitale des Segovellaunes, est certainement une cité de droit romain (une dédicace au patron Asprenas a été découverte à Valence).

[modifier] Les invasions barbares

À partir de cette époque, les invasions des Barbares se succédèrent sans interruption. Astaulphe, roi des Wisigoths, s'empara de Valence.

En 430, les Alains remplacèrent les Wisigoths et ravagèrent tout le pays entre la Loire et le Rhône.

Les Burgondes s'installèrent à Valence vers 450. Ils étaient déjà maîtres du bassin de la Saône, ils étendirent leur domination jusqu'à la rive droite de la Durance et leur autorité s'exerça jusqu'en 534.

Malgré la domination franque, le territoire fit partie du royaume d'Austrasie, le royaume des Burgondes conserva son administration particulière jusqu'en 752.

Valence et les pays environnants furent pillés par les Sarrazins en 757.

Les Normands descendirent à leur tour la vallée du Rhône, ils pillèrent et incendièrent Valence et la plupart des villes de cette région vers 877.


Pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles, les populations furent continuellement décimées par les guerres que se livraient les seigneurs, les comtes, les évêques, qui se disputaient la propriété du territoire.

La région de Valence qui avait été cédée par Frédéric Ier aux évêques de Valence, fut le terrain d'une lutte interminable entre les comtes de Poitiers, anciens possesseurs et les évêques. Les villes voisines ne furent pas épargnées. Romans-sur-Isère, Montélimar et Die furent l'objet, elles aussi, de luttes continuelles entre évêques, seigneurs et comtes locaux.

[modifier] Guerres de religion

Valence fut une des premières villes à adhérer au protestantisme. La nouvelle religion fut accueillie partout dans la région avec ferveur. Beaucoup de seigneurs soutinrent la Réforme.

Le lieutenant général de la province, Maugiron, fut envoyé contre Valence pour arrêter les progrès du protestantisme. Les protestants prirent les armes et la guerre civile commença.

En 1560, le nouveau lieutenant général, La Motte-Gondrin, fut tué par les réformés et son cadavre pendu à la fenêtre de sa demeure.

En 1570, la ville de Montélimar fut sauvée des assauts des protestants dirigés par Ludovic de Nassau, commandant pour l'Amiral de Coligny, l'armée protestante. Une héroïne, Margot Delaye, prit la tête de la défense de la ville et en devint une figure légendaire.

La Saint-Barthélémy déclencha des combats de plus en plus acharnés et il y eut un grand nombre de victimes dans la Drôme.

Sous Henri IV, le pays fut pacifié. Sous Louis XIII, Richelieu ordonna la destruction de plusieurs forteresses, le château de Crest ne conserva que sa tour.

À la révocation de l'Édit de Nantes, les guerres reprirent. Les villes les plus touchées furent Romans, Die et Valence qui perdirent beaucoup de leur population.

[modifier] Révolution et XIXe siècle

À la fin du XVIIIe siècle, la population drômoise fut une des premières à se lancer à l'assaut de la royauté.

C'est en 1790 que fut créé le département de la Drôme.

En 1815, le duc d'Angoulême essaya vainement d'arrêter Napoléon Ier au pont de la Drôme. Il dut battre en retraite.

Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, la résistance drômoise fut une des plus fermes : des combats importants se déroulèrent à Crest, sa tour renferma quelque temps plus de 300 prisonniers qui, pour la plupart, finirent leurs jours à Cayenne.