Saône (rivière)

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Saône
La Saône devant la basilique N-D de Fourvière et la Cathédrale St Jean à Lyon
La Saône devant la basilique N-D de Fourvière et la Cathédrale St Jean à Lyon
Longueur 480 km
Débit moyen 473 m3.s-1
mesurés à Couzon-au-Mont-d'Or (amont immédiat de Lyon)
Surface du bassin 29 950 km2
Se jette dans le Rhône
Bassin collecteur Rhône-Méditerranée
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie

La Saône est une rivière de l'Est de la France dont le nom se prononce [son].

Elle prend sa source à Vioménil au pied de la falaise des monts Faucilles (département des Vosges) à 392 m d'altitude et se jette dans le Rhône à Lyon. C'est une rivière de 480 km de longueur, dont le Doubs est le principal affluent. Avant la confluence située à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire, la Saône est appelée petite Saône, ce qui montre bien la forte contribution de la rivière franc-comtoise, dont le débit moyen interannuel est légèrement plus fort (175 contre 160 m³/s) : certains en conclueront que la Saône se jette dans le Doubs et non l'inverse ! En termes de taille de bassin versant, la Saône domine avec 11 500 km² contre 7 500 pour le Doubs.

La Saône est d'ailleurs la première rivière de France par la taille de son bassin versant avec 30 000 km² à Lyon (soit 1/18e du territoire métropolitain !).

Son ancien nom avant le monde romain était Arar. Il est le doublement de la racine indo-européen ar = eau, car, s'écoulant lentement, il est difficile parfois de deviner son sens (selon César, dans La Guerre des Gaules). Son nom actuel vient d'une source sacrée, Sauc-Onna, située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires romains.

Sommaire

[modifier] Départements et principales villes traversés

Le pont principal à Gray
Le pont principal à Gray
Pont de la Saône à Tournus
Pont de la Saône à Tournus
La Saône à Gray
La Saône à Gray
Tunnel de Saint Albin à Scey-sur-Saône et Saint-Albin
Tunnel de Saint Albin à Scey-sur-Saône et Saint-Albin

[modifier] Hydrologie

[modifier] La petite Saône

La petite Saône a un régime pluvial (parfois influencé par la neige) avec une très forte influence océanique. Les sols peu propices à l'infiltration, sont vite saturés et favorisent le ruissellement. Très vite le débit gonfle, et dès après avoir reçu les eaux de la Lanterne, la Saône est devenue une puissante rivière.

Le débit moyen interannuel ou module de la Saône est observé depuis 44 ans (1964-2007) à la station hydrologique de Ray-sur-Saône, localité située une trentaine de kilomètres après le confluent de la Lanterne, entre Port-sur-Saône et Gray. Il est de 59,7 m³ par seconde pour une surface de bassin de 3 740 km² (bassin supérieur de la petite Saône), avec un maximum annuel de 64,5 et un minimum de 54,8.

La rivière y présente des fluctuations saisonnières de débit, avec des crues hivernales de 84 à 108 m³ de décembre à mars inclus, et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, avec une chute du débit moyen mensuel jusqu'à 16,9 m³ au mois d'août[1].

La lame d'eau écoulée dans le bassin supérieur de la petite Saône est de 505 millimètres annuellement (contre 687 pour la seule Lanterne), ce qui est élevé et résulte d'une pluviosité très abondante sur la partie vosgienne de son bassin. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 16,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

Le débit instantané maximal enregistré a été de 930 m³ par seconde le 19 décembre 1982.

[modifier] La grande Saône

La grande Saône est formée par l'union du Doubs et de la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Le Doubs y apporte un débit moyen interannuel de 175 m³/seconde et la Saône 160 m³.

La grande Saône ne reçoit plus que de modestes affluents qui modifient peu le régime hydrologique et notamment les crues. La grande Saône s'écoule dans une vaste et large plaine (jusqu'à 3 km de large) jusqu'à l'entrée de Lyon, dans la cuvette de l'ancien lac bressan. La pente est très faible et sans les aménagements hydrauliques visant à garantir jusqu'au nord de Chalon un chenal de navigation profond, les débordements seraient plus fréquents.

À la station hydrologique de Couzon-au-Mont-d'Or à l'entrée de l'agglomération lyonnaise, les observations effectuées de 1969 à 1986 ont montré un débit moyen interannuel de 473 m³/seconde, avec un débit de crue centennale de 3 180 m³[2]. La lame d'eau écoulée pour la totalité du bassin versant de la rivière est de 501 millimètres et le débit spécifique ou Qsp se monte à 15,8 litres par seconde et par kilomètre carré du bassin.

Au total, le débit moyen à Lyon est de 475 m³/seconde avec un minimum en août de 153 m³/seconde et un maximum en février de 954 m³ [3].

[modifier] Navigation

La Saône est classée navigable depuis Corre au nord de la Haute-Saône, au débouché du Coney, jusqu'à son confluent avec le Rhône à la Mulatière, à Lyon, soit sur 365 km, dont 167 à grand gabarit européen depuis Verdun-sur-le-Doubs jusqu'à Lyon.

Elle est reliée à la Loire par le Canal du Centre, à l'Yonne par le Canal de Bourgogne, à la Marne par le Canal de la Marne à la Saône renommé Canal de Champagne en Bourgogne, à la Meuse par le Canal de l'Est, branche sud renommée Canal des Vosges, et au Rhin par le Canal du Rhône au Rhin. Tous ces canaux sont au gabarit Freycinet.

Navigables eux aussi, se raccordent à elle le petit Canal de Pont-de-Vaux (3 km), la Seille, 40 km navigables jusqu'à Louhans, et la partie inférieure du Doubs. Tous trois sont en cul-de-sac.

[modifier] Crues historiques

Une plaque de la crue de 1840 à Quincieux
Une plaque de la crue de 1840 à Quincieux

Les crues n'ont pas les mêmes particularités sur le linéaire. Ainsi, une très forte crue en débit sur l'amont pourra très bien s'atténuer dans la plaine bressane et être assez ordinaire à Mâcon, surtout si elle charrie des volumes d'eau modérés. Au contraire, une crue moyenne sur la petite Saône peut se transformer en crue importante sur l'aval, pour peu que le Doubs apporte une contribution égale et quasi simultanée.

  • La crue de 580 à Lyon
  • La crue de novembre 1840, avec un débit estimé à près de 4000 m3/s, détruisit de nombreuses habitations le long du val de Saône. De nombreuses plaques marquant ce triste record sont encore visibles dans les villages touchés. Les hauteurs d'eau mesurées aux échelles de crue ont atteint 8,05 m à Mâcon et 7,28 m à Chalon (soit plus de 6 m et 5,5 m au-dessus du niveau normal !)
  • Les plus fortes crues des 50 dernières années : janvier 1955, mars 1970, décembre 1981 et 1982, mai 1983, mars 2001 et 2006.
  • La crue de référence dans les documents d'urbanisme est celle de 1955. Pourtant, la crue de 1983 a été mesurée 7 cm plus haute à Chalon qu'en 1955 (et 37 cm plus basse que la crue de 1840). À Mâcon, le niveau était 1,1 m plus bas qu'en 1840, et 30 cm plus haut qu'en 1983.

[modifier] Principaux affluents

RD pour rive droite, RG pour rive gauche

La source à Vioménil
La source à Vioménil

[modifier] Références

  1. Banque Hydro - Station U0610010 - La Saône à Ray-sur-Saône (Synthèse) (ne pas cocher la case "Station en service")
  2. Le bassin versant de la Saône
  3. Banque Hydro - Station U4710010 - La Saône à Couzon-au-Mont-d'Or (ne pas cocher la case "Station en service")

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


[modifier] Voir aussi

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la Saône.

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