Herculanum

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Pour la commune italienne, voir Ercolano
Mosaïque de Neptune et Amphitrite.
Mosaïque de Neptune et Amphitrite.

Herculanum (en italien moderne, autrefois Resina, Ercolano depuis 1969) était une ville romaine antique située géographiquement à 40°48′21″N 14°20′51″E / 40.80583, 14.3475, dans la région italienne de Campanie.

Sommaire

[modifier] Origine et histoire

L’éruption de 79.
L’éruption de 79.

Comme le révèle clairement son nom, l’origine d’Herculanum est liée à la figure mythique du demi-dieu Hercule. D’après la légende, c’est lui qui a fondé la ville. Du VIIe au Ve siècle, la ville était peuplée d’Osques, d’Étrusques et de Grecs. En effet de récentes recherches historiques conduisent à attribuer à Herculanum, comme à Pompéi, une origine étrusque. L’histoire de ces villes suivit des destins parallèles jusqu’à la fin de la guerre sociale en 89 avant JC. Si en 80 avant JC Pompéi devient une colonie de droit romain, en punition de son comportement durant cette guerre des alliés de Rome, Herculanum a dû attendre la fin des années 30 avant notre ère pour obtenir le statut de municipe.

Herculanum se développa comme station balnéaire très appréciée par les riches Romains et comme ville résidentielle des grandes familles patriciennes, attirés par la splendide position panoramique du promontoire sur lequel elle est bâtie, par son climat et par les produits typiques de la campagne environnante. En revanche, Pompéi fut également une ville productive et commerciale, avec davantage de diversité sur le plan de la vie sociale et des modèles d’architecture. L’une et l’autre connurent une phase de remarquable développement urbain sous Auguste, mais subirent de graves dommages lors du tremblement de terre de 62 après JC, avant d’être rayées comme Stabies et Oplontis de la carte par l’éruption de 79, d’une façon différente mais tout aussi radicale. Un écoulement pyroclastique a précédé l'éruption principale, tuant beaucoup de résidents, dont les corps ont été « enrobés » par les cendres, ce qui a préservé (figé) leur posture d'agonie. À Pompéi, les cavités laissées vides par les chaires décomposées ont permis de réaliser des moulages des corps en y versant du plâtre. La couche relativement fine et cohérente des matériaux éruptifs qui recouvrirent Pompéi laissa ses ruines libres de toute construction postérieure. La dure croûte de tuf qui recouvrit l’antique Herculanum permit de construire la nouvelle ville de Résina en surface. Herculanum fut ensevelie sous une couche de plus de quinze mètres d'épaisseur par un flux pyroclastique ("surge"), masse de gaz et fragments de roches qui se transforma en roche dure, rendant les conditions de fouilles extrêmement difficiles. Toutefois, en 1969, cette ville reprit son nom antique.

Les abris entreposant les bateaux où de nombreus squelettes furent découverts
Les abris entreposant les bateaux où de nombreus squelettes furent découverts

L'excavation commença dans l’Ercolano moderne, une banlieue de Naples, en 1738. La publication de Le Antichità di Ercolano (Les antiquités d’Herculanum) sous le patronage de Charles II d'Espagne, roi des Deux Siciles, eut un effet sur le Néoclassicisme naissant en Europe, hors de proportion avec sa diffusion plutôt limitée. À la fin du XVIIIe siècle, les motifs propres à Herculanum firent leur apparition sur l'ameublement, les tapisseries, les tables et les tasses à thé.

[modifier] Les édifices publics

[modifier] Thermes du forum

plan de l'ancienne Herculanum
plan de l'ancienne Herculanum
Section masculine

L'entrée, de la façade en opus reticulatum, donne sur un couloir flanqué de latrines publiques, prévues selon la coutume romaine pour un usage collectif. Sur le conduit de vidange, que l’on peut encore voir, était placée une file de sièges en marbre troués, emportée lors des premières fouilles (XVIIIe siècle). Le couloir conduit à la cour intérieure avec portique de la palestre d’où l’on passe à l’apodyterium ou vestiaire, avec les vêtements et une niche destinée à abriter une petite fontaine. La succession régulière des salles thermales est en partie modifiée : le frigidarium est isolé, à gauche des vestiaires. Il est rond, vivement coloré de bleu au niveau de la vasque et de la voûte, décorée d’animaux marins, et de rouge sur le murs où quatre niches sont décorées de jaune aux angles.
A droite de la première place, on trouve en revanche le tepidarium, avec le sol à double épaisseur assez vallonné, orné d’une mosaïque blanche et noire analogue à celle des thermes féminins, représentant Triton entouré de dauphins.

Section féminine

Comme d’habitude la partie des thermes destinée aux femmes, d’ailleurs parfois absente, est de moindre dimensions et moins soignée que la section masculine, même si elle présente à nos yeux l’incomparable avantage d’un meilleur état de conservation. L’entrée actuelle n’est pas celle de l’époque. Les vestiaires ou apodyterium, biens conservés, possèdent une voûte en berceau avec des strigiles (rainures parallèles) en stuc, un sol en mosaïque blanche et noire représentant Triton avec des dauphins, des poulpes et des murènes et de grandes étagères pour y déposer les vêtements. Le tepidarium présente des caractères analogues ; son sol est décoré d’une bande à motifs géométriques, tandis que le caldarium est reconnaissable à son sol à double épaisseur, visible grâce à une ouverture protégée par une grille, à l’intérieur duquel circulait l’air chaud. En plus du grand bassin pour les immersions, la pièce est munie d’un soubassement circulaire destiné à soutenir le labrum pour les ablutions et deux beaux sièges en marbre, l’un en marbre blanc, l’autre en marbre rouge antique.

[modifier] La Palestre

La palestre est un gymnase doté d'une piscine de 35m alimentée par une magnifique fontaine en bronze en forme d'un tronc d'arbre entouré de serpent à 5 têtes.

[modifier] Thermes suburbains

Il y a de très belle décoration.Pendant longtemps,on a cru que presque tous les habitants d'Herculanum avaient eu le temps de fuir avant que la boue ne recouvre la ville.La découverte dans les années 1980 de 150 squelettes dans le secteur des thermes suburbains semble indiquer le contraire.L'un d'eux cherchait a fuir par la mer dans une barque.En fait,il est possible que bon nombre des habitants aient été surpris par la boue aux portes de la ville.Les fouilles futures nous renseigneront.Donc,à suivre...

[modifier] Sacellum des Augustales

C'est le sanctuaire des prêtres du culte impérial. Il possède de magnifiques peintures. Cet édifice est remarquable par l'inscription en marbre où figurent les noms des deux Augustales ayant offert le repas le jour de l'ouverture de la salle et par la présence d'un squelette d'esclave carbonisée.

Panorama d'Herculanum et vue sur le port
Panorama d'Herculanum et vue sur le port

Sur le mur extérieur en opus reticulatum et en brique, se trouve l’entrée latérale de ce singulier édifice d’un intérêt particulier puisqu’il s’agit d’un des rares bâtiments d’Herculanum pouvant être qualifié de public et auquel un graffiti à l’intérieur donne le nom de Curia augustana. Ce caractère semble souligné par l’emplacement, sur deux socles encore visibles à coté des colonnes qui bordent l’entrée, des statues de César et d’Auguste, aujourd’hui perdues.

L’intérieur se présente comme une grande salle rectangulaire, au centre de laquelle se dressent quatre colonnes, située aux angles d’une ouverture quadrangulaire soutenu par un entablement constitué de grandes travées en bois, évidemment carbonisées. Les deux colonnes postérieures ont été englobées dans deux cloisons qui, s’appuyant sur le fond de la salle, ont constitué une petite pièce carrée, avec le fond de la salle, avec une base destinée à accueillir la statue d’Auguste, comme l’indique clairement la colonne de laurier peinte sur le mur, couronne typiquement impériale.

Les murs sont décorés de fresque du IVe style, avec deux scènes centrales dédiés au héros mythologique qui donna son nom à la ville : Herculanum et représentant respectivement l’Introduction d’Hercule dans l’Olympe et le combat d’Hercules contre le fleuve Acheloo.

[modifier] Les maisons et villas d'Herculanum

[modifier] La villa des papyrus

Icône de détail Article détaillé : Villa des Papyri.

Cette villa a été reconnue comme étant la résidence secondaire au bord de mer de Lucius Calpurnius Piso Caesoninus, beau-père de Jules César. Elle s'étend vers la mer en quatre terrasses.

Piso, érudit qui a patronné des poètes et des philosophes, y construisit une bibliothèque, la seule à être restée intacte depuis l’Antiquité. Les rouleaux de parchemin de cette bibliothèque sont conservés à la Bibliothèque nationale de Naples. Les rouleaux ont été largement carbonisés, mais un grand nombre ont pu être déroulés, avec des degrés variables de succès.

Une lecture assistée par ordinateur dans la gamme des infrarouges, permet de rendre l’encre lisible. Un projet actuel permettrait de lire les rouleaux non-déroulés à l’aide de rayons X. Ces mêmes techniques pourraient être appliquées aux rouleaux qui n’ont pas été encore excavés, permettant de les lire en diminuant les risques liés à l’excavation et au transport.

[modifier] La maison des cerfs

C'est certainement la plus belle maison du site.Son jardin donnait directement sur la mer,ce qui est quelques peu étonnant quand on voit l'imposante falaise de lave qui la cache aujourd'hui.Les batiments entourent un joli jardin.Sur les murs,quelques fresques très bien conservées.Beaux sols en marbre polychrome.Quelques copies de statues de cerfs assaillis par des chiens décorent le jardin.

[modifier] La Maison de Neptune et d’Amphitrite et sa boutique

Vestiges des étagères en bois carbonisé de la maison d'Amphitrite et de Neptune
Vestiges des étagères en bois carbonisé de la maison d'Amphitrite et de Neptune

L’entrée s’ouvre à côté d’une boutique de denrées alimentaires dont le mobilier en bois est conservé. Les amphores qui sont présentées ne proviennent pas de cet espace commercial. Toutefois, il ne fait aucun doute que cette boutique constituait un restaurant où l'on mangeait sur le pouce des mets préparés sur l'une des deux tables de cuisson. Au-dessus du laraire situé dans l’angle de l’atrium furent retrouvés deux tableaux monochromes sur le marbre, exposés au Musée archéologique de Naples. La pièce la plus significative est le triclinium d'été avec un nymphée, décoré d’un beau panneau en mosaïques, encadré de coquilles et de mousse de lave, représentant les noces de Neptune et d'Amphitrite, qui a donné son nom à la maison.

[modifier] La maison à la cloison de bois

Elle doit son nom à la cloison en bois séparant le grand atrium et le tablinum, orné de clous en bronze, et parvenue jusqu’à nous en excellentes conditions, bien que carbonisée, grâce à l’absence d’oxygène lorsque la roche en fusion à recouvert Herculanum. On est frappé par l’état de conservation de la façade blanche de l’édifice, avec son grand portail entouré de blocs de tuf, entre des petites fenêtres qui nous rappellent que dans les maisons romaines, lumière et air provenait surtout des cours intérieures. C’est un bel exemple de demeure aristocratique capable d’accueillir plusieurs familles

Le grandiose atrium de type toscan, déjà mentionné pour la cloison en bois qui le sépare du tablinum, est digne d’intérêt l’un et l’autre témoignent d’un caractère plutôt archaïque, même si la décoration picturale du IVéme style remonte à la dernière phase de la vie d’Herculanum.

Plusieurs chambres à coucher (cubicula) donnent sur l’atrium. Dans l’une d’elles a été retrouvé un lit en bous en bois, comme toujours carbonisé. Le tablinum, décoré de belles fresques sur le fond rouge, servait de pièce de passage menant au jardin, entouré sur trois cotés d’un péristyle avec piliers et demi-colonnes, tandis que le quatrième coté était fermé par un mur orné de fresque de vues de jardin, surmonté d’une galerie très suggestive. Plusieurs pièces donnent sur le jardin : à droite une salle de passage conduit à la zone de service où nous trouvons, l’une à coté des autres, la cuisine et les latrines. Cette salle communique aussi avec la boutique donnant sur le 3e cardus, où sont visibles deux dolia destinée à la conservation des denrées.

[modifier] La maison en treillis

Cet édifice de type populaire est remarquable par l'emploi d'un matériau de construction étonnant et qui constitue le seul exemple connu nous étant parvenu depuis l'Antiquité : la trame des murs est constituée d'un treillis de bois et de roseaux. Cette méthode semble attesté pour la construction de boutiques mais devait assez répandue pour les maisons des couches plus populaires. La façade est précédé d'un portique qui soutient une loggia. Le rez-de-chaussée qui comporte une petite boutique et le premier étage constituent deux appartements indépendants[1].

[modifier] Maison de la sculpture de Télèphe

Le décor peint de cette maison date de la période flavienne. Le péristyle comporte un jardin sur lequel s'ouvrent plusieurs pièces dont une possède un sol en marbre polychrome. La statue de Télèphe donne son nom à cette maison[2].

[modifier] La maison du Bicentenaire

Découverte deux siècles après le début des fouilles archéologiques à Herculanum en 1938, cette maison est située dans la rue principale. C'est l'une des plus somptueuses et des plus grandes maisons du quartier. Les murs sont décorés avec des animaux volant et rampant. Il y a plusieurs chambres, un atrium, un vestibule et un étage supérieur plutôt modeste, devant servir à la location. Sur un mur a été retrouvée une croix chrétienne.

[modifier] La maison d'Argus

C'est une grande maison patricienne qui possède un jardin entouré d'arcades sur trois côtés, un ensemble de pièces et un second péristyle.

[modifier] La maison de l'atrium en mosaique

C'est une maison patricienne. Les appartements et les multiples salles de réception avaient vue sur la mer. Outre les mosaïques, il y a de jolies peintures, notamment dans l'exèdre.

[modifier] La maison Samnite

Elle évoque l'architecture pré-romaine de la ville[réf. nécessaire].

[modifier] La maison de la Belle cour

Une maison très originale avec sa belle cour intérieur.

[modifier] Galerie d'images

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Herculanum (site archéologique).

[modifier] Bibliographie

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Luciano Penino, Les villes ensevelies par le Vésuve, éditions Matonti-Salerne, 1989, p. 89
  2. Luciano Penino, Les villes ensevelies par le Vésuve, éditions Matonti-Salerne, 1989, p. 103