Henri Estienne

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Henri Estienne, né à Paris en 1528 et mort à Lyon en 1598, est le fils de l'imprimeur Robert Estienne. Il fut lui-même imprimeur, philologue et humaniste français, et un helléniste hors pair.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origine et éducation

Il annonça des son enfance d'heureuses dispositions pour la littérature. Son père, ne pouvant pas, comme il l'aurait désiré, prendre soin de son éducation, le confia à un professeur pour lui enseigner les éléments de la grammaire. Ce professeur expliquait alors à ses élèves la Médée d'Euripide. Henri, ayant entendu déclamer cette pièce par ses camarades fut si frappé de la douceur et de harmonie de la langue grecque, qu'il résolut de l'apprendre. Il éprouva quelque obstacle à son dessein, de la part du professeur, qui pensait que l'étude du latin doit toujours précéder celle du grec ; maïs, heureusement pour lui, son père ne partageait point cette opinion, et il lui fut permis de suivre son goût. Ses progrès furent plus rapides qu'on ne l'espérait ; quelques jours lui suffirent pour acquérir l'intelligence de la grammaire ; on lui mit ensuite un Euripide entre les mains, et comme il ne se lassait pas de le lire, il le sut par cœur avant de le comprendre parfaitement.

[modifier] Etudes

Henri Estienne poursuivit son apprentissage de la langue grecque avec Pierre Danès, professeur au Collège des lecteurs royaux, qui lui montra une affection particulière ; il suivit aussi les leçons de Tusan, d'Adrien Turnèbe, et devint, par leurs soins, en assez peu de temps un très habile helléniste. Henri n'avait montré de l'éloignement pour le latin que parce qu'on voulait le contraindre à l'apprendre. Les notes qu'il publia sur Horace, à l'âge de vingt ans prouvent qu'il n'avait pas tardé d'associer l'étude de cette langue a celle du grec. Il possédait aussi l'arithmétique, la géométrie,et même avait étudié quelque temps l'astrologie judiciaire, science alors fort à la mode, mais dont il avait bientôt reconnu la futilité.

[modifier] L'Italie

Henri fit plusieurs voyages en Italie, sans doute trois, à partir de 1547. Le voyage en Italie était pour le Français un moment d'apprentissage. Il dit dans la postface de l'édition d'Eschyle de 1557 qu'il a travaillé dans de nombreuses bibliothèques, où il a collationné des manuscrits des auteurs antiques. Il voulait aussi y parfaire ses connaissances en typographie tout en apprenant les langues et en « chassant », comme il disait, les meilleurs manuscrits des auteurs anciens. On croit qu'il y fit plusieurs voyages, puisqu'il dit lui-même avoir demeuré trois ans à Florence, Rome, Naples et Venise. Il était à Rome vers la fin de l'année 1554 ; il se rendit ensuite à Naples pour tâcher d'obtenir des renseignements que lui demandait l'ambassadeur de France (Odet de Serves), et il n'échappa à une mort honteuse que par sa facilité à parler l'italien ; de là il vint à Venise, où il s'occupa a collationner d'excellents manuscrits de Xénophon et de Diogène Laërce.C'est sans doute lors de son dernier voyage qu'il rencontra à Florence l'humaniste Piero Vettori, qui lui confia le manuscrit des tragédies d'Eschyle. Eschyle fit partie de ses premières éditions genevoises en 1557[1]

[modifier] Les voyages en Europe

Il en rapporta des copies d'ouvrages précieux, tels que les Hypotyposes de Sextus Empiricus, quelques parties de l'histoire d'Appien, les Odes d'Anacréon, etc. A son retour d'Italie, il visita l'Angleterre et ensuite les Pays-Bas. II apprit l'espagnol en Flandre comme il avait appris l'italien à Florence, et revint à Paris, en 1551, au moment où son père se disposait à se retirer à Genève. Il paraît que Henri l'accompagna dans cette ville et fut comme lui calviniste, mais il était de retour à Paris en 1554.

[modifier] L'imprimeur

Il présenta requête à la Sorbonne pour l'établissement d'une imprimerie, et joignit à sa demande le privilège accordé à son père par François Ier. Robert Estienne, après avoir été nommé imprimeur du roi, était parti d'établir à Genève pour des raisons religieuses. Henri Estienne commencera sa carrière d'imprimeur à Genève, où il imprime en 1557 ses sept premiers livres. Auparavant, il avait travaillé à Paris avec son oncle Charles Estienne, lui-même imprimeur, chez qui il mena à bien les Odes d'Anacréon (Anacreonta) avec des notes, les Imitations d'Horace, et une traduction latine, en vers de même mesure que ceux du poète grec.

[modifier] La protection de Fugger

Ce fut au commencement de l'année 1557 qu'il publia quelques-uns des ouvrages qu'il s'était procurés avec tant de peines et de soins. Les dépenses considérables qu'il avait faites dans ses voyages avaient épuisé ses ressources, et il n'aurait pu soutenir longtemps son imprimerie, si Ulrich Fugger ne lui eût avancé les sommes dont il avait besoin. Henri, par reconnaissance, prit le titre d' imprimeur de Fugger, qu'il conserva tant que vécut son illustre protecteur. La mort de son père, arrivée en 1559, lui causa un vif chagrin, qu'il ne put dissiper même en se livrant à l'étude.

[modifier] Le mariage

Il éprouvait une langueur secrète, un dégoût de la vie, maladie peu connue alors, et qu'il se plaint de n'avoir pas trouvée décrite dans les auteurs de médecine. Ses amis lui conseillèrent de se marier, et il se détermina à suivre leur avis. Il loue, en plusieurs endroits, la douceur et les autres belles qualités de son épouse, que Michael Maittaire croit de la famille des Scrimger. Sa santé se rétablit, et il reprit ses travaux avec une nouvelle activité. Son père, en mourant, l'avait nommé l'exécuteur de ses volontés, et lui avait recommandé de prendre soin de ses frères. C'était une charge ajoutée à toutes les autres, et les inquiétudes qu'il en ressentait le privaient du repos qui lui aurait été nécessaire.

La profession publique qu'il faisait des principes de la réforme était encore pour lui une source de peines, puisque à chaque instant il se voyait obligé d'abandonner ses affaires et de quitter Paris. En 1566, il publia une nouvelle édition de la traduction latine d'Hérodote par Valla, corrigée avec soin, et la fit précéder d'une apologie de cet historien, pour le justifier du reproche de crédulité ; informé qu'on se proposait de traduire cette pièce, il prit la résolution de la mettre lui-même en français ; mais il ajouta à cette traduction une foule d'anecdotes qu'il avait apprises en Italie, de traits satiriques, d'épigrammes contre les prêtres et les moines, ce qui l'aurait exposé à un danger continuel, s'il en eût été connu pour l'auteur.

[modifier] Dictionnaire de la langue grecque

On sait que Robert Estienne avait eu le projet de publier un dictionnaire de la langue grecque. Henri en avait recueilli les principaux matériaux, et depuis il n'avait cessé d'en rassembler d'autres pour ce grand ouvrage. Enfin, après douze années de soins et de recherches, il fit paraître ce trésor d'érudition et de critique, qui seul suffirait pour assurer à son auteur une réputation durable. Il employa douze ans à préparer et à imprimer un grand Dictionnaire de la langue grecque, paru à Paris en 1572 sous le titre de Thésaurus graeca lingua[2]

Les savants donnèrent à cet ouvrage les plus magnifiques éloges, mais la vente en fut retardée par le prix auquel Henri avait été obligé de le porter pour s'indemniser de ses frais. Pendant ce temps-là, Scapula en publia un abrégé qui acheva de paralyser le débit du dictionnaire, et la ruine de Henri fut consommée.

[modifier] L'Allemagne

Il fit alors un voyage en Allemagne, soit pour chercher quelques distractions à ses chagrins, soit pour se procurer des ressources qu'il ne pouvait obtenir dans sa patrie. Le peu de reconnaissance de ses concitoyens n'altéra point les sentiments qu'il leur portait, et il soutint par ses discours et par ses écrits l'honneur de la France dans les pays étrangers. Cette conduite lui mérita la bienveillance de Henri III.

[modifier] La langue française

Féru de grec et de latin, il était également un ardent défenseur de la langue française. Il mettait presque le français au niveau du grec et du latin. et publia en 1569 un Traité de la conformité du langage françois avec le grec. Son Projet du livre de la précellence du langage français rencontra en 1579 un large succès. Henri III lui accorda une gratification de 3 000 livres pour son ouvrage de la Précellence du langage français, et une pension de livres pour l'encourager à la recherche des manuscrits ; il l'invita en outre à demeurer à sa cour, l'admit plusieurs fois dans ses conseils, et lui fit délivrer des ordonnances pour des sommes considérables ; mais ces sommes étaient mal payées ou ne l'étaient pas du tout, à raison du désordre des finances ; de sorte qu'Estienne prit la résolution d'abandonner la cour pour s'occuper plus utilement de sa famille.

[modifier] Une fin de vie errante

Il recommença bientôt à mener une vie errante, poursuivi par ses créanciers ; on le voit tour à tour à Orléans, à Paris, à Francfort, à Genève, à Lyon, fuyant sa patrie, la regrettant, et achevant, par ses incertitudes, d'épuiser le peu de ressources qui lui restaient. Dans un dernier voyage qu'il fit à Lyon, il y tomba malade, et fut transporté à l'hôpital, où il mourut aliéné[3], à l'hôpital de Lyon, au mois de mars 1598[4].

Henri Estienne avait été marié deux fois. Il eut trois enfants de son premier mariage, Paul, imprimeur à Genève, et deux filles, dont l'une, nommée Florence, épousa Isaac Casaubon.

[modifier] Imprimerie

Les circonstances malheureuses dans lesquelles il s'est trouvé ne lui ont pas permis de donner le même soin que son père à la beauté de l'exécution typographique des ouvrages qui sortirent de ses presses ; mais il en a publié un bien plus grand nombre, qui ne leur cèdent en rien pour la correction. Il a presque toujours joint aux auteurs qu'il a imprimés de savantes préfaces et des notes courtes et judicieuses. Ces éditions sont presque toutes devenues la base du texte reçu dans celles qui ont été publiées depuis. Quelques savants du XIXe siècle, surtout parmi les Allemands, ont'attaqué sa bonne foi, en prétendant qu'il avait introduit dans les textes des leçons vicieuses, sans y être autorisé par les manuscrits mais il a été justifiée cet égard par M. Wyttembach, dans sa préface sur les œuvres morales de Plutarque.

[modifier] Poésie

Henri composait des vers latins avec la plus grande facilité, souvent en marchant, ou a cheval, dans ses voyages ou même en conversant avec ses amis. Il fut lié avec tous les savants de l'Europe ; il était cependant d'un caractère railleur, n'aimait point à être contredit, et se permettait des épigrammes mordantes contre ceux qui ne partageaient point son opinion.

[modifier] Auteurs anciens

Estienne publia presque tous les ouvrages grecs, prosateurs et poètes, entre autres les éditions princeps d'Anacréon, avec une traduction en vers latins, et des éditions d'Appien et de Maxime de Tyr. On trouve encore Diodore, Xénophon, Thucydide, Hérodote, Sophocle, Eschyle, Diogène Laërce, Plutarque, Apollonius de Rhodes, Callimaque, Platon, Hérodien et Appien ; Horace, Virgile, Pline le jeune, Aulu-Gelle, Macrobe, les historiens latins en un recueil, etc., mais son goût le portait vers la littérature grecque.

Il traduisit également en latin Anacréon, Platon, Bion et Moschus, Théocrite, Pindare et Sextus Empiricus.

Il a traduit les tragédies de Sophocle et Euripide ; les Sentences des comiques grecs ; un choix d'épigrammes de l'anthologie ; plusieurs des Vies de Plutarque, le poème de Denys d'Alexandrie, De situ orbis, la Géographie de Dicéarque, etc., et ses versions peuvent être regardées comme des modèles en ce genre.

[modifier] Ouvrages

  1. Ciceronianum Lexicon grœco-latinum, id est, Lexicon ex variis grœcorum scriptorum locis a Cicérone interpretatis collectum, 1557, Paris, in-8°, réimprimé à Turin, 1745, in-8°. [5]
  2. In Ciceronis quamplurimos locos castigationes, Paris, 1557, in-8°.[6]
  3. Admonitio de abusu litiguœ grcecœ in quibusdam vocibus quaslatina usurpat, H. Steph., 1565, in-8°. [7]
  4. Fragmenta poetarumveterum latinorum, quorum opera non extant, H. Steph. 1564, in-8° ; rare.
  5. Dictionarium medicum vel Expositiones vocum medicinalium ad verbum excerptae ex Hippocrate, Aretaeo, Galeno, Oribasio, Rufo Ephesio, Aetio, Alex. Tralliano, Paulo Aegineta, Actuario, Corn parut à Genève en 1564.[8]
  6. Introduction au Traité de la conformité des merveilles anciennes avec les modernes, ou Traité prèparatif à l'apologie pour Hérodote, Genève, 1566, au mois de novembre, petit in-8° de 572 pages. (à cause de cet ouvrage, Henri Estiennefut obligé de s'enfuir de Paris,il se réfugia dans les montagnes d'Auvergne, encore couvertes de neige. Aussi disait-il qu'il n'avait jamais eu aussi froid que le jour où on le brûla en effigie en Place de Grève) [9]
  7. Artis medicse principes, 1567 ;
  8. Traité de la conformité du langage français avec le grec, sans date, in-8°, première édition, très recherchée, à raison des suppressions qu'a éprouvées la suivante, Paris, 1569, in-8° ;
  9. Artis typographicœ querimonia de illitteratis quibusdam typpgraphis, 1569, in-4°.[10]
  10. Epistola qua ad militas multorum amicorum respondet de suœ typographie statu, nominatimque desuo Thesauro linguœ grœcœ, 1569, in-8°[11] ;
  11. Comicorum grœcorum sententiœ, idest, gnomœ versibtis latinis redditœ, H. Steph., in-24 ;
  12. Epigrammata grœca selecta ex Anthologia interpretata ad verbum et carmine, H. Steph., 1570, in-8° ;
  13. Thesaurus grœcce linguœ, H, Steph., 1572,4 vol. in-fol. On y joint : Glossaria duo e situ vetustalis eruta, ad utriusque linguce cognitionem et locupletationem perutilia, H. Steph., in-fol.[12]
  14. Virtutum encomia, sive gnomes de virtutibus, etc. H. Steph., 1575, in-12 ;
  15. Francofordiense emporium, sive francofordienses nundinœ, 1574, in-8°.[13]
  16. Discours merveilleux de la vie et départements de la reine Catherine de Médicis, 1575, in-8°.[14]
  17. De latinitate falso suspecta escpostulatio, necnon de Plauti latinitate dissertatio,H. Steph., 1576, in-8°.[15]
  18. Pseudo-Cicero, dialogus, in quo de multis ad Ciceronis sermonem pertinentibus, de delectu editionum ejus et cautione in eo legendo, 1577, in-8° ;
  19. Schediasmatum variorum, id est, observationum, emendationum, expositiomim, disquisitionum, libri tres, 1578, in-8°.[16]
  20. Nizolio-Didascalus sive monitor Ciceronianorum Nizolianorum dialogus, 1578, in-8° ;
  21. Deux dialogues du nouveau français italianisé et autrement déguisé entre les courtisans de ce temps, in-8°.[17] ;
  22. Projet de livre intitulé de la précellence du langage français, Paris, 1579, in-8°.[18] ;
  23. Paralipomena grammaticarum grœcœ lingues institutionum, H. Steph., 1581, in-8° ;
  24. Hypomneses de gallica lingua, peregrinis eam discentibus necessaria ; quœdam vero ipsis Gallis multum profutura, 1582, in-8°.[19]
  25. De criticis veteribus grœcis et latinis, eorumque variis apud poetas potissimum reprehensionibus dissertatio, H. Steph., 1587, in-4° ;
  26. Les prémices, ou le premier livre des proverbes épigrammatisés, ou des épigrammes proverbiales rangées en lieux communs, 1595, in-8° ;
  27. De Lipsii latinitate palœstra ; Francfort, 1595, in-8°.

[modifier] Notes et références

  1. voir Raphaële Mouren, « Une édition de texte classique au XVIe siècle : Piero Vettori, Henri Estienne et Eschyle (1557) », dans Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1994 pour obtenir le diplôme d’archiviste paléographe (...), Paris, École des chartes, 1994, p. 145-151.
  2. Puis réimprimé à Londres en 7 volumes entre 1816 et 1828 et à Paris par les frères Didot à partir de 1840.
  3. Voir les Bucoliques de M. Firmin Didot, p. 262.
  4. Henri Estienne fut enterré dans le cimetière des religionnaires, près de l'hôpital. Il fut le premier dont le convoi fut accompagné par un détachement de la compagnie du guet. Les magistrats de Lyon jugèrent que cette précaution était désormais nécessaire pour garantir les convois funèbres des protestants des insultes que leur avait faites la populace. Colonia, Histoire littéraire, t. 2, p. 609.
  5. Cette édition, moins rare que l'originale, est plus estimée.
  6. Ce petit ouvrage se trouve joint ordinairement au précédent.
  7. Almeloveenen cite une édition de 1573. Guill. Roloff en a donné une avec les notes de J. H. Kromayer, Berlin, in-8°.
  8. Ce dictionnaire latin-grec, qui fixa nombre de termes d'anatomie et eut une influence considérable sur le vocabulaire anatomique moderne, est toujours utile pour la compréhension des auteurs anciens.
  9. Edition originale, rare et recherchée, et la seule des anciennes éditions dont le texte n'a pas été altéré. Sallengre, dans ses Mémoires de littérature, tome 1er, indique les marques qui peuvent servir à la faire reconnaître, et donne la liste de douze autres éditions imprimées jusqu'en 1607. Le Duchat en publia une nouvelle, la Haye, 1735, 5 vol. petit in-8°, avec des remarques qui lui assurent la supériorité sur toutes les autres, aux yeux des personnes pour qui la rareté d'un livre n'en est pas le premier mérite. Sallengre prouve très bien que cet ouvrage n'a jamais été condamné juridiquement, et que Henri Estienne ne s'en étant point nommé l'auteur, on doit ranger tout ce qu'on dit de sa fuite dans les montagnes de l'Auvergne au nombre de ces fables qui, pour être souvent répétées, n'en ont pas plus de fondement. Ce qui semblait annoncer une œuvre d’érudition et de critique, est avant tout un pamphlet du protestant qu’il était contre le catholicisme. Ce chef-d'œuvre de la littérature satirique fut censuré, après son impression, par le Conseil de Genève. Estienne dut réimprimer 56 pages de son livre. Quelques exemplaires avaient cependant déjà été expédiés et vendus à Lyon. En 1879, Isidore Lisieux et Paul Ristelhuber publièrent une édition critique de ce texte. Ils ne recensèrent alors que deux exemplaires de ce premier tirage, qui se reconnaît entre autres par le passage non censuré de la page 280, où on lit : Mais oserais-je bien parler de l'infame tribut qu'on voulait faire payer aux prestres pour estre dispensez d'en tenir, et le nommer par son nom, le couillage ? Ce « couillage » a été remplacé dans l'édition officielle par « qui a aussi este nomme par un nom de mesme ».
  10. Almeloveen et Michael Maittaire ont inséré ce petit poème dans les ouvrages qu'ils ont publiés sur les Estienne (voir: Henri III Estienne). Lottin l'a réimprimé avec une traduction française, Paris, in-4°. On trouve dans cette réimpression la Généalogie des Estienne, depuis l'an 1500.
  11. Réimprimée par Almeloveen et Maittaire
  12. Ces glossaires ont été réimprimés à Londres en 1812, à un très petit nombre d'exemplaires. Maittaire croit qu'Estienne a donné une nouvelle édition du Thésaurus, sans cependant en pouvoir fixer la date précise. Le rédacteur de l'article de cet imprimeur inséré au tome 56 des Mémoires de Nicéron, pense au contraire qu'Estienne s'est contenté de supprimer le frontispice des exemplaires qui lui restaient en magasin, et de le remplacer par un nouveau feuillet, portant une épigramme contre Scapula, dont le plagiat lui occasionnait une perte considérable. Cependant Brunet, qui a examiné un grand nombre d'exemplaires de cet ouvrage, avec le premier et le second frontispice, partage l'opinion de Maittaire sur l'existence d'une seconde édition. On peut donc regarder ce fait comme éclairci. MM. Barker et Valpy, Anglais, ont publié depuis une nouvelle édition du Trésor grec de H. Estienne. Ils ont fondu les suppléments donnés par Estienne, et ils ont augmenté l'ouvrage d'une foule de mots et de remarques critiques. MM. Hase, Guillaume et Louis Dindorf en ont entrepris au XIXe siècle avec le concours d'un, certain nombre de savants, une nouvelle édition imprimée par MM. Firmin Didot, et augmentée de nouvelles notes. On a rangé les mots par ordre alphabétique. Cette publication importante, commencée en 1831, petit in-fol. à deux colonnes, n'était pas encore terminée en 1855. Chacun connaît l'excellence de cet ouvrage d'Estienne ; mais les mots s'y trouvent rangés, non dans l'ordre alphabétique, mais par les racines et leurs dérivés ; l'usage en est peu commode, parce que beaucoup de racines sont contestables ; d'ailleurs une foule de mots y sont omis et ne se trouvent que dans l'Index alphabétique du 4e volume, de sorte que les recherches sont difficiles (voir : J.-C. Dieterich).
  13. Ce recueil est peu commun.
  14. Cette satire violente est généralement attribuée à Henri Estienne. Elle a été réimprimée plusieurs fois, et insérée dans des recueils de pièces relatives à l'histoire de France. Un écrivain protestant la traduisit en latin, sous ce titre : Legenda sanctœ Catharincemediceœ, 1575, in-8°. La Caille, compilateur, dit que la vie de Catherine de Médicis fut un des ouvrages pour lesquels Estienne reçut une récompense du roi. On ne connaît pas d'autre vie de cette reine que celle qu'on vient de citer ; et si Estienne l'eût avouée, il est probable qu'elle lui aurait valu autre chose qu'une récompense.
  15. Cet ouvrage est dirigé contre les écrivains qui affectaient de n'employer que des termes pris des ouvrages de Cicéron, et qu'on nommait pour cette raison Cicéroniens.
  16. Ces trois livres portent les noms des trois premiers mois de l'année ; on y enjoint trois autres, qui parurent en 1589. Cette seconde partie est la plus rare ; Gruter a inséré cet ouvrage dans le supplément du tome 5 de son Thésaurus criticus.
  17. Brunet croit que cette édition a été imprimée par Mamert Patisson, en 1579. Il y en a une deuxième d'Anvers, 1579, in-12
  18. Rare et curieux.
  19. Henri Estienne inséra dans ce volume la grammaire française de son père.

[modifier] Source partielle

[modifier] Voir aussi

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