Givet

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Givet
Carte de localisation de Givet
Pays France France
Région Champagne-Ardenne
Département Ardennes
Arrondissement Charleville-Mézières
Canton Givet
(Chef-lieu)
Code Insee 08190
Code postal 08600
Maire
Mandat en cours
Claude Wallendorff
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes Ardennes Rives de Meuse
Latitude
Longitude
50° 08′ 20″ Nord
         4° 49′ 30″ Est
/ 50.1388888889, 4.825
Altitude 65m (mini) – 124 m (maxi)
Superficie 18,41 km²
Population sans
doubles comptes
6 949 hab.
(2005)
Densité 377 hab./km²

Givet (en Wallon, Djivet) est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne. Givet est connue pour sa Foire aux Oignons[1] le 11 novembre pendant laquelle les rues sont animées par des marchands et la fête foraine sur les deux places.

Givet est situé sur les deux rives de la Meuse dont la large vallée est dominée sur la rive gauche en amont de la ville, par un promontoire escarpé qui porte l'imposante citadelle de Charlemont. En face, sur la rive droite, le Mont d'Haurs est couronné par une vieille tour et des restes de fortifications. Le quartier principal, appelé le Grand-Givet ou Givet Saint-Hilaire est la vieille ville qui s'étend sur la rive gauche de la Meuse, entre le fleuve et le chemin de fer. Sur la rive droite, au confluent d'une petite rivière ardennaise, la Houille, se trouve le Petit-Givet ou Givet Notre-Dame.

Sommaire

[modifier] Histoire

Givet appartenait à la fin du Moyen Âge aux évêques de Liège. Charles Quint, en ayant obtenu la cession au XVIe siècle, fit construire la forteresse qu'il appela de son nom, Charlemont. En 1680, la place de Charlemont fut remise à Louis XIV en exécution de la paix de Nimègue ; en 1699 le traité de Lille complétant la paix de Ryswick, confirma à la France la possession des deux Givet. Le roi de France fit alors compléter les fortifications de Charlemont et celles du Grand-Givet sous la direction de Vauban.

En 1914, le bombardement de la ville commença le 29 août et dura trois jours. La ville a reçu la croix de guerre en 1923. Givet eut de nouveau à souffrir de l'invasion de 1940. Occupée par les Allemands le 12 mai 1940, elle fut libérée le 7 septembre 1944. En décembre 1944, Charlemont abrita 11 000 soldats américains. Le 24 décembre, dans un suprême effort, l'offensive allemande à travers les Ardennes, qui tente de renouveler la percée de mai 1940, atteint les portes de Givet. Mais l'héroïque défense de Bastogne (Belgique) et les contre-attaques des troupes alliées anéantissent le dernier espoir d'Hitler.

Aujourd'hui, Givet conjugue Histoire et Modernité. L'importance considérable de son patrimoine architectural, riche en sites et monuments, complété par de nombreuses réalisations récentes, lui permet de développer une activité touristique intéressante. Ainsi, son histoire se découvre en flânant dans les rues « en demi-cercle » du « Vieux Givet », en admirant par exemple :

  • l'église Saint Hilaire et ses boiseries Louis XV,
  • l'église Notre-Dame et ses nombreux objets classés,
  • la Forge Toussaint,
  • la Tour Victoire et ses expositions permanentes,
  • la Tour Grégoire et son imprenable point de vue,
  • le Centre Européen des Métiers d'art, fondé en 1989, où de nombreuses oeuvres d'artisans ainsi qu'une cave de produits du terroir sont à découvrir,
  • le Couvent des Récollectines, réhabilité en centre culturel « bibliothèque - médiathèque »,
  • l'Ancien Manège Militaire transformé en Espace de spectacles et cinéma,
  • le Fort de Charlemont et sa pointe Est, illuminée en soirée...

[modifier] Géographie

Givet constitue le point septentrional ultime de la vallée de la Meuse française. La vallée de la Meuse française se remarque, en effet, sur la carte, par une pointe qui s'avance profondément dans les Ardennes Belges, formant ce que l'on appelle communément la pointe de Givet où se trouve une réserve naturelle de 354 hectares (Réserve naturelle Pointe de Givet ; seconde plus grande réserve de la région Champagne-Ardennes).

Cette situation résulte des conquêtes et des traités de Louis XIV contre les Pays-bas espagnols et la Principauté de Liège : son ambition était de conserver à tout prix la vallée de la Meuse.

Givet se retrouve ainsi en plein milieu de la Calestienne belge.

C'est à Givet que se trouve le confluent de la Houille avec la Meuse.

En géologie, elle constitue le stratotype d'un étage du dévonien moyen, le givétien. Ce niveau fournit un calcaire bleu typique dans l'architecture des maisons de l'Avesnois, de la Thiérache belge et de la Fagne.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 M. Claude Wallendorff
mars 2008 M. Claude Wallendorff UMP Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

La commune de Givet est un chef-lieu de canton composé de 12 communes:

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
7444 7865 7804 7587 7775 7370 6949
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Economie

La ville possède un port fluvial de commerce géré par la Chambre de commerce et d'industrie des Ardennes.

[modifier] Culture

[modifier] Ils ont écrit sur Givet

Victor Hugo dans une lettre à un ami le 1er août 1842 décrivait Givet comme suit ; la ville s'est modernisée mais le charme est resté...

C’est une jolie ville que Givet, propre, gracieuse, hospitalière, située sur les deux rives de la Meuse, qui la divise en grand et petit Givet, au pied d’une haute et belle muraille de rochers dont les lignes géométriques du fort de Charlemont gâtent un peu le sommet. L’auberge qu’on appelle l’hôtel du Mont-dOr¹, y est fort bonne, quoiqu’elle soit unique et qu’elle puisse par conséquent loger les passants n’importe comment, et leur faire manger n’importe quoi.
Le clocher du petit Givet est une simple aiguille d’ardoise ; quant au clocher du grand Givet, il est d’une architecture plus compliquée et plus savante. Voici évidemment comment l’inventeur l’a composé. Le brave architecte a pris un bonnet carré de prêtre ou d'avocat. Sur ce bonnet carré, il a échafaudé un saladier renversé; sur le fond de ce saladier devenu plate-forme, il a posé un sucrier, sur le sucrier, une bouteille, sur la bouteille, un soleil emmanché dans le goulot par le rayon inférieur vertical ; et, enfin, sur le soleil, un coq embroché dans le rayon vertical supérieur. En supposant qu'il ait mis un jour à trouver chacune de ces idées, il se sera reposé le septième jour.
Cet artiste devait être flamand.
Depuis deux siècles environ, les architectes flamands se sont imaginés que rien n’était plus beau que des pièces de vaisselles et des ustensiles de cuisine élevés à des proportions gigantesques et titaniques. Aussi quand on leur a donné des clochers à bâtir, ils ont vaillamment saisi l’occasion et se sont mis à coiffer leurs villes d’une foule de cruches colossales.
La vue de Givet n’en est pas moins charmante, surtout quand on s’arrête, vers le soir, comme je l’ai fait, au milieu du pont, et qu’on regarde au midi. La nuit, qui est le plus grand des caches-sottises, commençait à voiler le contour absurde du clocher. Des fumées suintaient de tous les toits. À ma gauche, j’entendais frémir avec une douceur infinie de grands ormes au-dessus desquels la clarté vespérale faisait vivement saillir une grosse tour du onzième siècle qui domine à mi-côte le petit Givet. À ma droite, une autre vieille tour, à faîtage conique, mi-partie de pierres et de briques, se reflétait tout entière dans la Meuse, miroir éclatant et métallique qui traversait tout ce sombre paysage. Plus loin, au pied de la redoutable roche de Charlemont, je distinguais, comme une ligne blanchâtre, ce long édifice que j’avais vu la veille en entrant et qui est tout simplement une caserne inhabitée². Au-dessus du clocher, surgissant à pic une immense paroi de rochers qui se prolongeait à perte de vue jusqu’aux montagnes de l’horizon et enfermait le regard comme dans un cirque. Tout au fond, dans un ciel d’un vert clair, le croissant de lune descendait lentement vers la terre, si fin, si pur et si délié, qu’on eût dit que Dieu nous laissait entrevoir la moitié de son anneau d’or. […]

  1. n’existe plus aujourd’hui (heureusement) mais d’autres hôtels ont vu le jour… et la concurrence aussi !
  2. le fort abrite aujourd’hui le centre d’entraînement commando de Givet, il s'agit ici de la caserne Rougé, ancienne plus longue caserne de France, dédiée au Marquis de Rougé, tué en Westphalie en 1761

[modifier] Givet et le Wallon

Aire de la langue wallonne en Wallonie et en France
Aire de la langue wallonne en Wallonie et en France

Givet a constitué avant 1914 l'un des trois territoires "wallons" (de langue wallonne) hors de la Wallonie "belge", avec Doncols et Sonlez (la Wallonie Grand-Ducale qui s'est presque éteinte), et la Wallonie prussienne (ou Wallonie malmédienne). Même si les habitants de la Botte de Givet ne parlent plus beaucoup le wallon, des traces en demeurent A Dinant on dit "Vive Djivet pol'peket" et à Givet on dit de soi-même "Bramin d'pîres min pon d'kaûres" (beaucoup de pierres mais pas d'argent), allusion aux rocs et versants abrupts de la vallée où se nichent toujours les garnisons militaires. Jules Michelet a écrit dans son Histoire de France qu'il était de ce pays par sa mère (de Revin exactement), et qu'il a mis dans la description de la Wallonie qu'il insère dans cette histoire un "intérêt de famille". Dans la préface à cette Histoire écrite après coup, en 1871, il écrit à propos de Dinant et de Liège : Ces pauvres Frances perdues dans les Ardennes entre des peuples hostiles et des langues opposées, m'émouvaient fort , point de vue certes français sur la Wallonie, mais Michelet ne faisait pas confiance qu'en ses intuitions et ses préférences. Il a rassemblé sur la Wallonie une étonnante documentation, notamment sur le plan culurel.

La Wallonie de France est très française mais un Wallon (du pays mosan au minimum), ne s'y sent pas dans un pays étranger. Et le journal 'L'Ardennais doit toujours publier sur la locale de Vireux le petit entrefilet "Kè disse à Vireux".

Il y aurait toute une réflexion géopolitique à faire sur les raisons pour lesquelles, la France qui s'étendit en tout sens vers l'est, piétina ici, au bas de l'Ardenne, puisque de 843 au milieu du XVIIIe siècle, elle ne progressa en territoire que de Revin à Givet, 20 ou 30 km plus loin, ne mettant ainsi qu'un bout de pied sur cette montagne ardennaise, après laquelle, les armées étrangères ne trouvaient plus d'obstacles naturels avant... Paris.

On est ici dans le pays d'André Dhôtel, de Rimbaud; également (certes le rapprochement est étrange), d'Arthur Masson, de Jean-Claude Pirotte, des Quatre fils Aymon, de Michelet déjà cité, de Méhul (que Michelet considère comme wallon, en raison de son obstination à définir la Wallonie par la musique). La Meuse de Charleville à Namur en passant par Givet et Dinant est un fleuve fabuleux que le wallon appelle d'ailleurs Mouze sans article, à la manière des peuples antiques qui voyaient les fleuves comme des dieux, donc des personnes.

[modifier] Sites et monuments

  • LE COUVENT DES RÉCOLLECTINES

Le couvent des Récollectines, entièrement rénové constitue un magnifique ensemble culturel. Depuis 1988, y sont ainsi accueillies en permanence la bibliothèque et la médiathèque. Ponctuellement, des expositions ou manifestations diverses y sont organisées.

Dominant la Ville, cette forteresse créée en 1555 et refaite par Vauban en 1696, doit son nom à l'empereur Charles Quint. Sa construction nécessitera 3000 ouvriers auxquels s'ajouteront 20000 fantassins et 3000 cavaliers.

  • LA PORTE DE FRANCE

Elle protégeait jadis l'accès de la ville, au sud, sur la rive gauche de la Meuse, en direction de Charleville et de Rocroi. En 1862 elle fut aménagée pour le passage du chemin de fer, puis pour celui de la route (R.N. 51).

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Galerie de photos

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Givet.

[modifier] Notes et références


[modifier] Liens externes

[modifier] sites institutionnels

[modifier] associations et acteurs locaux

[modifier] Notes et réferences