Fassett

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45° 39′ 00″ N 74° 52′ 00″ W / 45.650005, -74.866672

Fassett
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Tranquillité (Clocher à Fassett, déc. 2006), Louis Boekhout. Collection privée
   
Administration
Pays
Province
Canada Canada
Québec Québec
Région Outaouais
Comté ou équivalent Papineau
Statut municipal Municipalité
Arrondissements {{{arrond}}}
Fondateur
Date de fondation
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Constitution 1er juillet 1855
Maire
Mandat en cours
Michel Rioux
2005 - 2009
[ Site officiel de Fassett]
Démographie
Population 461 hab. (2006)
Densité 33 hab./km2
Gentilé Fassettois, oise
Langue(s) officielle(s) {{{lang}}}
Géographie
Altitudes minimale : {{{mini}}} m.
maximale : {{{maxi}}} m.
Superficie 13,98 km2
Fuseau horaire UTC{{{fuse}}}
Indicatif {{{tel}}}
Code géographique 80005
Latitude
Longitude
45° 39′ 00″ Nord
         74° 52′ 00″ Ouest
/ 45.650005, -74.866672
Localisation de Fassett
Lieux d’intérêts
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Fassett est une municipalité du Québec (Canada) située dans la municipalité régionale de comté de Papineau, elle même comprise dans la région administrative de l'Outaouais. Ses habitants sont les Fassettois.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le village de Fassett doit son nom actuel à l’homme d'affaires américain, Jacob Sloat Fassett, avocat, politicien et philanthrope, qui administre dès 1904 le moulin et les terres de la compagnie Haskell Lumber pour William L. Haskell, hommes d'affaires de Pennsylvanie. Les frères Owens, l'hon. William et le jeune Thomas, propriétaires terriens, exploitants forestiers et commerçants de la région, lui avaient vendu les domaines forestiers des Papineau qu’ils possèdaient, certains depuis 1887.

L'hon. Fassett, devenu sénateur de l’État de New-York en 1905 et mieux connu sous le nom de Sloat Fassett, donne son nom à la gare d'abord et en 1906 au bureau de poste, comme l’ont fait avant lui ses ancêtres pour les communautés de Fassett en Pennsylvanie et Sloatsburg dans l'État de New-York. Par la suite, il renomme la compagnie de bois, Fassett Lumber, lorsqu'il en devient propriétaire en 1910. L'Américain John R. Collins en assure la direction générale jusqu'à l'incendie du moulin en 1913. Il est remplacé par Sydney J. Staniforth, fils d'un commerçant forestier de Lachute et comptable en poste à Fassett depuis 1907; celui-ci fait reconstruire le moulin — cette même année 1913 — selon de nouvelles technologies. Le village obtient l'érection de la paroisse Saint-Fidèle de Fassett en 1913 et de la municipalité en 1918. Après la mort subite de l'hon. Fassett à Vancouver en 1924 au retour d'un voyage aux Phillipines et au Japon, Sydney Staniforth et deux associés se portent acquéreurs et la compagnie devient canadienne.

Au début du XXe siècle, une quarantaine de propriétés sont installées sur cette partie de l'ancienne seigneurie de la Petite-Nation appelée Notre-Dame-de-Bonsecours et habitée par de grandes familles pionnières. La petite communauté s'organise, le chemin de fer y passe depuis 1877. En 1904, la scierie et le moulin à bois fonctionnent rondement; le magasin de la compagnie Haskell Lumber possède pignon sur la rue principale. Prennent lieu et place, l'hôtel Racicot et plusieurs maisons de la compagnie en 1905, l’école en 1906, la chapelle-école en 1907, la chapelle Saint-Fidèle en 1909, l'école anglaise et la mitaine en 1909, l'usine de la Standard Chemical en 1912 et l’église actuelle en 1918. C'est à l'hiver 1907-1908 qu'est né le club de hockey officiel de Fassett, le FHC.

Le village vit au rythme des scieries, des commerces et des fermes; en 1921, la population compte 1 512 habitants, la plus élevée de la Petite-Nation. La rue Lafleur s’appelle d'abord Thayer pour honorer un dirigeant de la compagnie Haskell, puis Pennsylvania ou plus familièrement la rue des Américains ou des Anglais — les Staniforth y habitent — avant qu'on ne lui donne le nom de Lafleur, patronyme d'une famille bâtisseuse de Fassett dont descend directement Guy Lafleur, la vedette de hockey professionnel. En 1924, les terres à bois ne fournissent plus la matière première. La Fassett Lumber déménagent le gros de ses opérations à Fossmill en Ontario; les employés forestiers suivront ou iront travailler pour la compagnie Singer à Thurso. Autour de la deuxième guerre mondiale, le village est déserté, la Fassett Lumber et la Standard Chemical n'existent plus et les vestiges disparaissent, les uns en 1937, les autres en 1945. La vie communautaire persiste grâce à l'esprit de famille, au sens de l'entrepreneurship de ses habitants et à l'exploitation laitière et agricole qui continue de prospérer. La municipalité adopte le nom officiel de Fassett en 1951 seulement.

Un nouveau commerce de bois, la Scierie Gale prend la relève de 1947 à 1953 mais c'est en 1967 que l'exploitation forestière renaît avec la famille Brunet originaire de Lefaivre, Ontario. La Scierie Sylvio Brunet et Fils, une entreprise de sciage, séchage et vente de bois assurera une présence de plusieurs décennies à l'entrée est du village.

En 2006, l’entreprise et son parc immobilier deviennent la propriété de Bois Francs DV, une compagnie régionale de renommée internationale créée en 1992. À part les commerces de services, quatre autres petites compagnies génèrent des emplois à Fassett, Ciments Prud’homme, Surplus Outaouais, Ipperciel Marine et Distribution P. Giroux.

[modifier] Quoi faire, quoi voir

Porte d’entrée de la Petite-Nation par l’Est, ce havre rural enchâssé dans la plaine au pied des Basses-Laurentides est apprécié des villégiateurs. Où que l’on soit dans le village, sur le coteau, dans les champs ou sur la rivière des Outaouais, le clocher de l’église se dresse bien en vue, haut et fier depuis 1918.

Sur la route 148, les cyclistes, passants et vacanciers traversent une zone agricole parsemée de petites fermes; ils ajoutent de la vie au village en s'arrêtant dans les différents commerces de service tels que bar et restaurant, auberge, barbier et coiffeuse, brocanteur, dépanneur, casse-croûte, crémerie, kiosque maraîcher et camping.

À l’automne, le bar de la place tient son concours annuel du plus grand panache de chevreuil et d’orignal pour qui aime plaisanter à la chaleur après une chasse fructueuse. Les villageois sont bien connus pour leur ouverture aux autres et leur sens du partage comme en font foi tous les gens d'ici et d'ailleurs qui participent aux activités des associations récréatives, culturelles et sociales. Viennent majorer le capital récréatif, une petite colonie d’artistes amateurs et professionnels, une alliance pour la conservation du patrimoine bâti et social, un club musical ainsi qu'un organisme culturel, Mélomanes de la Petite-Nation voué à l’épanouissement de la musique classique et du jazz en région.

La grande rivière représente la fierté des résidents; une rampe de mise à l’eau permet d’y accéder. Pêcheurs sur glace, motoneigistes et marcheurs profitent de l’hiver sur cette vaste étendue glacée aux paysages impressionnants. L’été, les bateaux de plaisance voguent dans le courant, les canots et les kayaks longent les rives. Entre Fassett et Montebello, le traversier en provenance de Lefaivre, en Ontario, navigue jusqu’à tard en soirée; deux ponts de glace relient les deux rives en hiver. L’autobus provincial fait la navette entre Montréal et Ottawa deux fois par jour.

Peu à peu, l’autoroute 50 — qui reliera Gatineau à Mirabel dès 2010 — se dessine dans la montagne. D’importants travaux ont eu lieu à l’entrée Ouest du village en 2006 et la rue principale se prépare de beaux atours pour 2009. Avec l’autoroute à l’horizon, Fassett met le cap sur le changement.

[modifier] Géographie

Le territoire de Fassett couvre une superficie de 24.8 kilomètres carrés sur une longueur de 5.2 kilomètres sur la route 148 et sa population au recensement de 2006 était de 468 résidents. Elle est maintenant de 492.

Le village de Fassett présente deux secteurs aux caractéristiques physiques particulières. Le secteur nord dans les contreforts des Laurentides — donc sur l'unité de relief du Bouclier canadien — est axé vers la conservation et la mise en valeur de la forêt. On y trouve de fortes pentes et des massifs rocheux. Ces reliefs sont recouverts d'une riche forêt mixte parsemée de petites surfaces d'eau où vivent plusieurs espèces animales dont le renard, l'ours noir, le castor, le cerf de Virginie et l'orignal, une richesse pour la municipalité. Bien que reconnu zone agricole, ce secteur est entièrement recouvert d'une forêt dense et ce couvert forestier représente 20% de la superficie totale de la municipalité.

Le secteur sud, situé dans la plaine outaouaise, présente des sols argileux, particulièrement adaptés aux grandes cultures. Cette frange appartenant aux basses terres du Saint-Laurent; c'est un secteur relativement plat caractérisé par de vastes étendues de plaines valonnées et majoritairement voué à l'agriculture; il est bordé au sud par la rivière des Outaouais et au nord ouest par la rivière Kinonge. Cette zone agricole protégée représente 35% du territoire de la municipalité; elle se prête bien aux grandes cultures intensives et à l'élevage d'animaux. Le noyau villageois se trouve dans la partie sud-ouest de ce secteur.

La richesse du milieu naturel et la topographie procurent des points de vue exceptionnels et la majorité de ces attraits récréotouristiques sont reliés à la splendeur de ses panoramas.

Source: Plan d'urbanisme février 2008, Urbacom consultants en Urbanisme, consulté le 9 avril 2008 (45 pages)

[modifier] Composition ethnique

À l'origine, l'Outaouais et ses affluents étaient peuplés par des membres des Premières Nations, Algonquins ou Anishinabeg et Iroquois ou Mohawks, dont les principales activités étaient la chasse, la pêche, la cueillette, l'agriculture, la foresterie, le commerce, le transport, la construction et le tourisme. Puis des colons français, irlandais, écossais, américains sont arrivés au début du XIXe siècle pour défricher les terres de la seigneurie de la Petite-Nation sous l'ère des Papineau, Joseph et ses fils, Denis-Benjamin et Louis-Joseph.

La région a profité de l’apport humain de tous ces gens d'ici et d'ailleurs - la plupart d’origine européenne - qui ont contribué à l'essor économique de la région. Ils ont cultivé les terres, érigé des fermes, nourri et élevé des familles nombreuses, travaillé dans les forêts et les scieries, bâti le chemin de fer, les routes et les ponts, implanté des commerces, aidé dans les corvées, organisé la vie communautaire et municipale, construit Lucerne-en-Québec, le complexe récréatif et touristique créé en 1929 et connu aujourd'hui mondialement — grâce à la venue des Sommets économiques du G7 en 1981 et du G8 en 2007 — sous le nom de Château Montebello et Pourvoirie Kenauk. Plusieurs bâtisseurs se sont installés dans cette partie du territoire, à Fassett.

Ces pionniers ont établi un lien de sol à la région et laissé en souvenir une maison, une terre, une entreprise. Ils ont tissé des liens de sang, fondé une famille, une lignée. Aujourd’hui, les Fassettois proviennent de tous les continents et continuent de participer au développement économique, social et culturel de notre région.

[modifier] Hommage aux bâtisseurs

La municipalité a reconnu ses bâtisseurs en nommant les rues du village en leur honneur. La sélection des noms de rues permet de fixer l’histoire de personnages importants du milieu ou encore de rappeler la contribution humaine remarquable de plusieurs ancêtres ayant pris racine au village.

Actuellement, les rues s’appellent : Thomas, Racicot, Kemp, Boucher (anciennement de la gare, du dépôt), Lafleur (anc. Thayer, Pennsylvania, des Américains ou des Anglais), Millette (de la Traverse, du Quai), Gendron, Charles (seul prénom pour Charles Racicot), Lalonde ( du Rond ou du Parc) et Legris (sur plan seulement). Les détenteurs de ces patronymes étaient défricheur, forestier, cultivateur, commerçant, maire, maître de poste, enseignant et curé. Dix rues portent leurs noms et leurs descendants résident toujours dans la municipalité. Nous inscrirons petit à petit l'histoire de chacune de ces familles pionnières.

Ce ne sont pas des documents vérifiés et authentifiés jusque dans les moindres détails mais ils servent de point de départ pour quiconque veut écrire sur sa famille et sont rédigés au meilleur de la connaissance et du souvenir des gens ayant appartenu à ces familles ou des personnes qui les ont connues.

Ces textes servent également à expliquer la toponymie, soit l’origine du nom d'un lieu ou d'une rue. Nous commencerons par celle des Thomas, famille de Ferdinand Thomas, premier maire de la municipalité en 1918.

[modifier] La famille Thomas

Les ancêtres des Thomas de Fassett sont arrivés au début du XVIIIe siècle en provenance de France. Joseph Thomas dit Tranchemontagne (1760-1821) épouse en premières noces en 1786 Marie-Joseph St-Sylvestre et en secondes noces, Marie-Anne Dénommé à Saint-Cuthbert le 26 novembre 1798. De cette deuxième union naîtront 10 enfants qui peupleront d'abord la Petite-Nation, puis le Québec, l’Ontario et les États-Unis.

Joseph est arrivé dans la Petite-Nation vers 1800 pour les débuts de la colonisation de la seigneurie avec Joseph Papineau et d’autres colons comme Couillard et Kinseler; il habite vraisemblablement l’Île Aroussin. Joseph décède le 20 juillet 1821 sur l’Île Aroussin, fief qu’il aurait acquis de Denis-Benjamin Papineau vers 1816. Joseph était pour l’époque un riche propriétaire terrien; en plus de posséder l’Île à Roussin et beaucoup de biens, il détenait des terres dans la Côte-du-Front, actuellement dans Notre-Dame-de-Bonsecours, municipalité voisine de Fassett.

Son fils, François-Xavier Thomas dit Tranchemontagne (1801-1880), épouse le 1er août 1827 Marguerite Fortin à Montebello et acquiert une terre dans la partie de la seigneurie qui deviendra Fassett. Il se bâtit au bord de l’eau vers 1846, une maison — encore là, au 60 rue Principale — et des bâtiments aujourd’hui disparus. Marguerite décède à l’âge de 45 ans en 1853 après lui avoir donné 6 enfants. Leur fils, François-Xavier dit Tranchemontagne fils (1831-1880) épouse le 3 novembre 1858 Émelie Schetagne à Sainte-Anne-de-Bellevue ; ils vivront dans la maison ancestrale. François-Xavier et Émelie auront 9 enfants.

Ferdinand Thomas (1861-1918), fils aîné de François-Xavier, épouse Annie Corrigan (1868-1933) à Montebello le 25 juillet 1887. Pour faire vivre sa famille, il est agriculteur, exploitant forestier, maître de poste et entrepreneur en construction. C’est d’ailleurs lui qui construit vers 1894 la grande maison à l’entrée Ouest du village (au 58, rue Principale), siège du bureau de poste en 1906 et dont s’occupe son épouse Annie jusqu’à sa mort en 1933. Ferdinand participe activement à la fondation de la municipalité de Fassett et en devient le premier maire en juin 1918. Malheureusement, il mourra de la grippe espagnole dans l’exercice des ses fonctions en octobre de la même année.

Du mariage de Ferdinand et Annie Thomas sont nés 11 enfants. Leur fils, Henri Thomas (1895-1985) sera maire de Fassett de 1925 à 1934 alors qu’il habite la maison paternelle. Après leur mariage en 1934, Henri et son épouse iront habiter la Côte-du-Front. En 1936, quelque deux ans après la mort de sa mère, Isabelle Thomas prend en charge le bureau de poste et ce, jusqu’à sa retraite 40 ans plus tard. Isabelle a vécu dans la maison paternelle jusqu’à la fin de sa vie en 1982. La famille l'habite toujours.

Sources : Propos de la famille Thomas, Richard et Rachel, été 2006

[modifier] La famille Racicot

Les familles Racicot de la Petite-Nation ont un ancêtre commun, Michel Racicot et son épouse Geneviève Alard; ils vivaient à Saint-Jean dans l’archevêché du Château Gonthier en Anjou. On retrouve leur fils Jacques Racicot dit Léveillé en Nouvelle-France à l’occasion de son mariage le 6 mai 1715 à Québec avec Marie-Jeanne Labbé, fille de Jean et Marie-Anne Faye.

Leur fils Joseph Racicot épouse à Boucherville Françoise Favreau, fille de Joseph et Jeanne Meunier le 29 avril 1748. Ils ont un fils qu’ils appellent aussi Joseph qui se marie le 26 octobre 1778 à Boucherville avec Marguerite Normandin, fille de Louis et Véronique Meunier. Trois fils sont issus de cette union, Étienne, Charles et Jean-Baptiste. Étienne sera le premier à vivre dans la Seigneurie de la Petite-Nation vers 1812; il fait partie de la première vague des colons défricheurs de Joseph Papineau, ses deux frères arrivent plus tard. Ils s’établiront autour de Notre-Dame-de-Bonsecours et de Saint-André-Avellin.

Étienne épouse Josephte Lacoste dit Languedoc le 26 octobre 1812, la même date de mariage que ses parents 36 ans plus tôt. De cette union naîtront 13 enfants. Charles (1819-1890), le 3e enfant d’Étienne, se marie à Montebello en 1836 à Marie-Émilie Marcotte (1818-1897. De cette union naîtront 17 enfants tous nés à Montebello. Leur fils Raphaël (1857-1942) se marie le 9 août 1880 avec Angélina Thomas dit Tranchemontagne (née en 1859), fille de Xavier-Thomas et Émelie Chetagne. Attirés par le travail disponible dans les chantiers de bois, ils vivront entre 1891 et 1897 près de Boston dans le Massachussett où ils ont de la famille. Raphaël et Angélina auront 10 enfants; les 4 derniers naîtront aux États-Unis dont Charles en 1894. La famille de Raphaël reviendra au Canada vers 1897, à Hawkesbury d’abord et vers 1902, à Fassett.

En 1905, Raphaël fait bâtir par son beau-frère Ferdinand Thomas,une maison de pension qui deviendra l’Hôtel Racicot. Charles (1894-1957) travaille d’abord avec son père; il épouse Sophie Daoust (1898-1982) de Lefaivre le 24 septembre 1919. 8 enfants sont issus de ce mariage.

Vers 1930, Charles acquiert le Magasin général Marchessault et le vend aux Parisien en 1936; il y tiendra le bureau de poste de 1934 à 1936, succédant à Annie Thomas (1868-1933) et seul homme maître de poste de 1919 à ce jour. Le bureau de poste reviendra aux Thomas en août 1936.

En 1937, Charles achète le bureau, les bâtiments et les terres de la Fassett Lumber; il transformera les bureaux en une maison à deux étages, grande et confortable pour accueillir ses huit enfants dont les derniers, des triplés nés en 1938. De 1941 à 1947, Charles sera maire de la municipalité. Après la fermeture de la compagnie Standard Chemical en 1945, il achète la ferme, les bâtiments et la série de petites maisons au nord de la voie ferrée.

Durant tout ce temps et même après la mort de son mari survenue en 1942, Mme Raphaël s’occupe de l’hôtel avec l’aide de son fils Henri (1888-1948). En 1950, Charles achète l’hôtel de sa mère qu’il cède à son fils Yvon en 1951 qui l'opérera jusqu'à sa retraite en 1984. L'hôtel abrite maintenant un bar et un restaurant.

Deux des triplés, Jean-Guy et Jean-Yves, fils de Charles, vivent toujours sur la ferme familiale de la rue Charles. Sans descendance mâle pour prolonger leur lignée, c’est par les noms de rue, Charles et Racicot, que se perpétue le nom de leur père et de leur grand-père, Charles et Raphaël Racicot, bâtisseurs de Fassett.

Sources : Propos de la famille Racicot, Jean-Guy et Jean-Yves, été 2006

[modifier] Mémoires du village

[modifier] L’église Saint-Fidèle (1918)

L’église Saint-Fidèle de Fassett fut érigée en 1918 par les entrepreneurs Lalonde et Lépine de Saint-André-d’Argenteuil selon les plans de l’architecte Charles Brodeur de Hull pour la somme de 33 850 $. La charpenterie fut exécutée par Louis Dion et la maçonnerie par messieurs Pilon et Saumure. Sise en plein cœur du village, l’église dessert, en 1921, une population de quelque 1 500 personnes. Où que l’on soit dans le village, sur la rivière ou dans les champs, le clocher se dresse, bien en vue, haut et fier sur la rue principale.

Déjà en 1907, une chapelle-école construite sur le site actuel de l’école Saint-Fidèle dispensait le culte religieux alors assuré par le curé Chamberland de Montebello qui y prononce la première messe le 17 novembre. En 1908, la fabrique acquiert un terrain du moulin Haskell – à l’emplacement du casse-croute Au petit Moulin – au coût de 400 $, contrat signé chez le notaire Mackay.

La chapelle en bois peinte en blanc de 65 pieds par 35 pieds, (80 pieds par 40 pieds selon Mgr Chamberland) sera bâtie par Édouard et John Prévost aux coûts de 2 600 $. La chapelle est consacrée le 30 mars 1909 par Monseigneur Routhier. Le curé Chamberland continue de donner le service religieux. La fabrique acquiert l’ancienne cloche de 300 livres de l’église de Montebello quand celle-ci obtient son nouveau carillon composé de quatre cloches.

Le 29 avril 1913 voit l’arrivée d’un curé pour la paroisse nouvellement érigée, l’abbé J.-M. Guilbeault qui demeurera à Fassett jusqu’en 1924. Pour bien le loger, la fabrique achète le terrain et la grande maison au bord de l'eau ayant appartenu à Wilhelm Carlson pour 3 000$. Selon les registres de la paroisse, le curé chante la première messe messe le 24 mai 1913 et le lendemain, il baptise la petite Marie Élodie Labrosse. Le 1er juillet 1913, il célèbre le premier mariage de la paroisse entre Bernadette (dite Berthe) Thomas de Montebello et Arthur Boucher de Fassett.

Très rapidement, les fidèles se sentiront à l’étroit dans la petite chapelle - qui deviendra une salle paroissiale puis le magasin de meubles Gendron avant d’être démolie en 1979 - puisque selon le voeu de Mgr Charles-Hugues Gauthier, archevêque du diocèse d'Ottawa, la paroisse de Fassett dessert également la mission de Pointe-au-Chêne. En janvier 1916, Mgr Gauthier donne la permission à la fabrique d’édifier une église sur le terrain du presbytère, près du bureau de poste.

La construction de l’église Saint-Fidèle commence en 1917 et se termine au printemps 1919; elle sera bénie le 1er juin 1919 par Mgr Gauthier. L'église aura une allure sobre et solide à l’image de ses paroissiens. Elle mesure 156 pieds de long, 50 pieds de haut et 50 pieds de large et peut contenir plus de 300 personnes; elle est en forme de croix latine, le chœur en saillie et l’abside en hémicycle. La toiture est recouverte de tôle à la canadienne, les murs extérieurs sont en pierres taillées provenant d’une carrière dans la montagne – et charriées par Régis Boucher et plusieurs autres villageois– les murs intérieurs et les plafonds en plâtre, les bancs en merisier et les vestiaires de la sacristie en frêne. Le projet est exigeant financièrement. En 1925, à peine six ans après la fin de la construction, la fabrique compte une dette de 63 000 $ qui sera finalement épongée par le diocèse. La fabrique achète un harmonium en 1929.

Lors du renouveau liturgique des années 50, la décoration intérieure subira quelques changements et d’autres plus importants après le Concile du Vatican II vers la fin des années 60, sous la direction de l’abbé Jacques Carrière. L’autel sera modifié pour faire face à l’auditoire et la Sainte Table sera amputée de ses portes; le plancher du chœur sera recouvert de tapis et le plancher de bois franc de l’allée centrale de linoléum; les plafonds, murs et colonnes seront peints en utilisant le trompe-l’œil. La chaire en fer forgée disparaîtra et des statues seront enlevées et vendues. Les fidèles bénéficieront d'un nouvel éclairage, de ventilateurs au plafond, de projecteurs et d'un tableau-indicateur à l'extérieur.

Depuis 2000, la sacristie est convertie en salle de culte les samedis soir d’hiver pour accommoder la cinquantaine de fidèles de Fassett et des environs qui assistent à la messe. De grandes rénovations s’en viennent. Par souci d’économie sur les réparations réclamées par la compagnie d’assurances, le jubé est fermé depuis l’été 2005.

Sources : 1..Inventaire des lieux de culte, Fondation du patrimoine religieux du Québec, http://www.lieuxdeculte.qc.ca ( consulté le 30 décembre 2007 ) 2.Propos de Jacques Gendron, Françoise Giroux, Henriette Durocher et Murielle Boucher, membres de la Fabrique, été 2006

[modifier] La croix de chemin (1955)

La Croix de chemin de Fassett est située à l’est du village, du côté nord de la route 148 et de biais avec l’ancienne petite école de rang. La croix de bois peinte en blanc comporte quelques éléments décoratifs datant des années ‘90, un gros cœur rouge à la croisée et sur le poteau principal, dix cœurs rouges de plus en plus petits qui descendent vers le sol et qui se sont ajoutés au fil des ans.

Une croix simple constitue l'expression la plus rudimentaire d’une forme d'art. La tradition de planter une croix fut transmise par les premiers colons français et le phénomène débuté vers 1740 continua de proliférer jusqu’au XXe siècle. Bien des croix et des calvaires étaient érigés comme lieux de rassemblement paroissial et de prière; d’autres, pour commémorer une présence ou un événement, demander ou remercier l’intervention divine.

La Croix de chemin de Fassett fut élevée suite à un événement significatif. En 1913, Ernest Boucher 18 ans et son frère Émile 16 ans travaillent aux champs; c’est le temps des foins. Comme il commence à pleuvoir, ils décident de rentrer. Ça sent l’orage. Assis sur le tas de foin dans la charrette tirée par un cheval, ils voient de gros nuages noirs courir sur la rivière. Le tonnerre se met à gronder et c’est alors que la foudre frappe et les projette par terre. Autour d’eux, des vaches sont étendues, foudroyées. Blessés, les deux frères rentrent à la maison tant bien que mal. Ernest aura de la difficulté à s’en remettre, le choc électrique lui a traversé le corps. Il se compte quand même chanceux et croit en la divine Providence car il sait que lui et son frère auraient pu mourir sur place.

Toussaint Boucher père, homme timide et pieux, veut dresser une croix sur sa terre pour remercier Dieu d’avoir épargné ses fils; il meurt avant, le 20 juillet 1953. Albert, le fils cadet et l’héritier de la terre familiale, se chargera de respecter le vœu de son père. C’est l’époque des retraites. Des religieux missionnaires parcourent les routes de campagne pour prêcher la parole de Dieu. Les hommes révèlent leur ardeur religieuse en fabriquant des croix de bois, petites et grandes, les petites pour les maisons et les voitures, et les grandes pour les chemins. En 1955, les frères Boucher et d'autres paroissiens assistent à la retraite. Guidés par la foi et la piété, ils construisent une croix de chemin qu'ils iront en procession planter non loin de l’endroit où Ernest et Émile avaient eu la vie sauve, là où est découpé un renfoncement devant le 316, Route 148.

Dans les années ’80, à son retour de mission au Cameroun, Sœur Murielle Boucher, fille d’Ernest et petite-fille de Toussaint père, trouve que la croix souffre d’un manque d’entretien et demande à Noël Legris s’il veut bien s’occuper du terrain et de la croix. L’homme s’empresse d’accéder à cette demande (jusqu'à tout récemment) et fait même plus : il plante une croix devant sa propre demeure près du lieu où son fils André avait trouvé la mort dans un accident de la route, sur cette route 148, qui lui avait déjà ravi son père Alfred Legris en 1967, maire du village de 1953 à 1965. C’est maintenant un voisin qui discrètement maintient le terrain entourant la croix de chemin ancestrale en attendant sa restauration par un groupe de villageois.

Même s’il existe encore de nombreuses croix de chemin dans la région, il importe de les conserver pour garder dans la mémoire collective ce volet de notre culture populaire.

Sources : Propos de Sr Murielle Boucher, Marjolaine Labrosse et Françoise Giroux-Boucher en septembre 2005 et Sr. Ginette Boucher en janvier 2008.

[modifier] Administration

[modifier] Chronologie municipale

  • 1855 : Constitution de la municipalité de paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours lors du découpage municipale originel du Québec.
  • 1878 : Le village de Montebello se détache de celle-ci.
  • 1918 : La paroisse de Notre-Dame-de-Bonsecours-Partie-Nord se détache de celle-ci.
  • 1951 : Notre-Dame-de-Bonsecours change son nom pour municipalité de Fassett

[modifier] Régionale

À l'origine dans le comté de Papineau, Fassett est incluse dans la municipalité régionale de comté de Papineau en 1983.

[modifier] Municipalités limitrophes

Notre-Dame-de-Bonsecours
N Grenville-sur-la-Rouge
O    Fassett    E
S
Rivière des Outaouais, Alfred et Plantagenet ( Ontario)
Enclave:

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

Biography of Jacob Sloat Fassett

History of Liberty ships

History of Sloatsburg N.Y.

Guy Lafleur, vedette de hockey professionnel

Cornelia Strong Fassett, artiste peintre, épouse de Samuel Montague Fassett, photographe et oncle de J. Sloat Fassett

[modifier] Références

1. Programme Souvenir Saint-Fidèle de Fassett. Collectif, 22 juin 1969 (30 pages) 2. Programme Souvenir 75e anniversaire de Fassett 1918-1993. Collectif (60 pages) 3. Les Défricheurs de la Petite-Nation. Collectif dirigé par Jeanne Schryer, Éditions SHLJP, 1986 (508 pages) 4. Sépultures, Notre-Dame-de-Bonsecours, Montebello, par Yvon Léonard et Lise Maurice Léonard, Éditions SHLJP, 2007 (525 pages) 5. Mémoire de la Municipalité de Fassett sur la consolidation des institutions municipales. Collectif, septembre 1996 (20 pages) 6. Paroisse Ste-Angélique 1853-2003 D’hier à aujourd’hui. Collectif dirigé par Claire Leblanc-Deeks, Éditions Louis Bilodeau et Fils Ltée, 2003 (535 pages) 7. A party of performance: Speech of Hon. J. Sloat Fassett, temporary chairman of the Republican State Convention, Saratoga, September 14th, 1904 by Jacob Sloat Fassett (Unknown Binding - 1904) 8. America's work and problems in the Philippines: An address delivered ... before the American Chamber of commerce of the Philippine Islands, at a luncheon ... Chamber of commerce, February 8, 1924 by Jacob Sloat Fassett (Unknown Binding - 1924)

[modifier] Bibliographie

1. La grande saga du Château Montebello, par Jacques Lamarche, Éditions de la Petite-Nation, 2001 (183 pages) 2. Denis-Benjamin Papineau 1789-1854, par Claude Baribeau, Éditions SHLJP, 1995 (163 pages) 3. Histoire de Montebello, 1815-1928, par l’Abbé Michel Chamberland, Éditions SHLJP, 2003 (370 pages) 4. Histoire de Montebello 1929-2003, par Yves Michel Allard, Éditions SHLJP, 2003 (400 pages) 5. Hélène de Champlain, Tome I et II, par Nicole Fyfe-Martel, Éditions HMH, 2005 6. Le train de Montebello dans le Canada d'hier à aujourd'hui, par Jean-Louis Meunier, Éditions SHLJP, 2003 (136 pages ) 7. Le pays de Canard Blanc, par Jean-Guy Paquin, Collection Outaouais, Écrits des Hautes-Terres, 2004 (157 pages) 8. La vie paysanne 1860-1900, par Germain Lemieux, Éditions Prise de Parole et Éditions FM, 1982 (238 pages) 9. L'évolution municipale du Québec des régions Un bilan historique, par Diane Saint-Pierre, UMRCQ Éditeur, 1994 (198 pages) 10. Les croix de chemin au temps du bon Dieu. Collectif. Photographies de Vanessa Oliver-Lloyd, Éditions du passage, 2007 (220 pages) 11. BUCKINGHAM Au coeur de la Basse-Lièvre la ville de Buckingham de ses origines à nos jours, par Pierre Louis Lapointe, Droits réservés Ville de Buckingham, 1990 (375 pages).

[modifier] Liens externes


Papineau (800)

Ville : Thurso
Municipalités : Boileau | Bowman | Chénéville | Duhamel | Fassett | Lac-des-Plages | Lac-Simon | Mayo | Montebello | Montpellier | Mulgrave-et-Derry | Namur | Notre-Dame-de-Bonsecours | Notre-Dame-de-la-Paix | Papineauville | Plaisance | Ripon | Saint-André-Avellin | Saint-Émile-de-Suffolk | Saint-Sixte | Val-des-Bois
Municipalités de canton : Lochaber | Lochaber-Partie-Ouest

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