Féminité

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La féminité caractérise d’abord la femme en tant qu’être biologique. Elle qualifie ensuite la femme en tant que genre sexuel (différenciation liée aux aspects de la condition féminine : psychologie de la jeune fille, maternité), et comme la virilité il s’agit d’une vertu au sens antique.

Elle n’a rien à voir avec l’image de la femme, article plutôt orienté pour éclairer sur les différences de perception entre l’être humain et sa représentation iconographique.

Le développement de cet article donne une vision occidentale du sujet.

la peinture occidentale représente très peu la féminité, préférant associer l’image de la femme et sa beauté à d’autres idées au travers d’allégories : ici, le Jour, par le peintre Bouguereau. S’éloignant du sujet par des considérations d’esthétisme, l’association de la maternité avec l’idée de Mère-Patrie se substitue également à la représentation de l’être féminin.
la peinture occidentale représente très peu la féminité, préférant associer l’image de la femme et sa beauté à d’autres idées au travers d’allégories : ici, le Jour, par le peintre Bouguereau. S’éloignant du sujet par des considérations d’esthétisme, l’association de la maternité avec l’idée de Mère-Patrie se substitue également à la représentation de l’être féminin.

Sommaire

[modifier] Une affaire de représentation

Beaucoup d’artistes et de cinéastes hommes traitent le sujet, puisque pouvoir approcher ce qu’est la féminité est souvent rendu au travers d’un mode de représentation. L’article Image de la femme (XIXe) montre l’intérêt des impressionnistes et des néoclassiques pour le sujet féminin, cette fois au travers de sa féminité, mais il s’agit encore de peintres masculins.

L’un d’entre eux a été Bertrand Blier dans Combien tu m'aimes ? ; son actrice Monica Bellucci a déclaré que le réalisateur était encore loin d’avoir trouvé mais qu’il avait au moins le mérite de chercher.

Dans les contes de fées qui ont longtemps façonné l’imaginaire des enfants, on ne se demande guère pourquoi la belle-mère ou la sorcière est cruelle, on suppose qu’elle a toujours été comme cela. Vers l’an 200 après Jésus-Christ, presque toutes les images féminines de Dieu avaient disparu du courant dominant de la tradition chrétienne alors que jusqu’à cette époque les femmes ont occupé des situations importantes dans l’Église.

D’après la thérapeute américaine Maureen Murdock : « Si la psyché d’une femme a reçu sa mère d’une manière négative ou destructrice, elle se sépare de sa nature féminine positive et a beaucoup de difficultés à la récupérer. Beaucoup de femmes ont trouvé chez leur père le côté spontané, nourricier et joyeux de la féminité. La nature de la rupture mère/fille dépend aussi de la manière dont une femme intègre l’archétype de la Mère dans sa psyché, y compris notre Mère la Terre et le point de vue culturel sur la féminité ».

[modifier] Tentatives de définition

On dit de plus qu’il y a une part de féminité dans tous les humains quel que soit le genre. En outre, les femmes étant toutes différentes, comment définir la féminité qui, en idée, les relie ?

La féminité est centrale dans le jeu de la séduction, et les hommes ou les femmes selon leurs goûts confient être attirés par elle (ou la représentation qu’ils ou elles ont d’elle) dans leurs rencontres. Aussi, selon ces rapprochements, d’autres femmes se disent ne pas correspondre à cette perception de la féminité, ou cultiver d’autres aspects.


[modifier] Le féminin

A la féminité, on peut adjoindre le qualificatif de féminin qui n'a pas la même connotation. Bien que les comportements masculins et féminins soient fortement marqués par l'éducation, certains traits de caractère semblent pourtant plus spécifiques aux hommes et d'autres plus spécifiques aux femmes. On recueille certaines indications intéressantes en observant ce que les hommes apprécient chez les femmes, qui concourent à les sentir vraiment femmes.

On reconnait comme masculines les qualités qui permettent d'aller vers un but déterminé, à la manière d'une flèche qui se dirige vers sa cible. On reconnait comme féminines les qualités qui permettent d'accueillir ce qui est et ce qui vient, à la manière d'une coupe largement ouverte sur l'univers.

Ces traits ne sont pas exclusifs à un sexe, mais seulement prédominants. Aucun trait n'est réservé à un genre. Nous trouvons les traits masculins et féminins aussi bien chez la femme que chez l'homme. Les attributs plus spécifiques à la femme seraient: l'accueil, la réceptivité, l'altruisme, la tendresse, l'empathie, la sensibilité, la délicatesse, la patience, la compréhension et la collaboration. [1]

Le féminin accueille ce qui est, sans jugement. La mère saine accueille son enfant et l'aime tel qu'il est. Lorsque l'enfant est blotti contre sa mère, il s'abandonne en toute confiance, il ne sent plus son être, il est hors du temps et de l'espace, il est fusionné à elle. Elle le nourrit par son lait sans attendre de récompense, gratuitement, généreusement. Les qualités du féminin sont amour, union, fusion, générosité, tendresse, compassion.

Le féminin est aussi l'énergie de vie. Lorsqu'une femme est enceinte, elle accueille la nouvelle vie en elle, elle s'offre à cette vie qui se développe par elle-même selon sa propre loi, sans que le volonté de la femme n'intervienne. Elle n'a rien d'autre à faire qu'accepter, prendre soin, favoriser. C'est une expérience du lâcher-prise, de l'abandon au courant de vie. [2]

[modifier] Stéréotypes publicitaires

Grâce, charme, élégance, raffinement, éternelle jeunesse (liée à la crainte du vieillissement), sophistication, archétype de la mère de famille, de la femme comme séductrice, etc. sont, entre autres, des thèmes porteurs pour vendre des produits commerciaux permettant à la femme dite libérée, vue sous l’angle de la consommatrice, de révéler sa féminité. La publicité joue également sur les tabous liés aux modes (poids et gourmandise, sexualité libre, etc.), ce qui peut être perçu moins comme une libération de la féminité que comme l’acceptation des images reçues même si elles sont inversées.

[modifier] Le mythe de l’infériorité féminine

La féminité peut, selon le point de vue, rassembler un ensemble de traits caractéristiques : pudeur, prudence, douceur, etc., mais avec souvent des qualités contraires : audace, volonté de séduire, cruauté, etc. qui font souvent associer à la féminité l’idée de contradiction.

Comme la virilité, la féminité a ses défauts conçus comme des exagérations des qualités : la timidité ou faiblesse de caractère qui peut dans certains cas conduire à la rancune et à la méchanceté (la vengeance féminine peut être perçue comme plus terrible que la vengeance de l’homme), l’inconstance (dans le comportement, les sentiments et les pensées), la vanité féminine de plaire, la superficialité, etc.

Il convient de réfléchir sur l’origine de ces associations de type symbolique. Pour certains, elle est fondée naturellement sur la supériorité physique de l’homme ; d’autres estiment qu’elle proviendrait du patriarcat qui aurait magnifié la virilité et imposé la modestie à la féminité. Cette réflexion est l’un des thèmes de travail de Michel Onfray à propos de ce qu’il nomme l’intersubjectivité sexuée.

Quand la société dénigre les qualités féminines, une femme n’a guère de raison de s’apprécier en tant que femme. Erica Jong écrit dans Alcestis on the Poetry Circuit : « La meilleure esclave n’a pas besoin d’être battue, elle se bat elle-même…/…avec le joli fouet de sa propre langue et la subtile raclée que son esprit donne à son esprit. Qui pourrait-elle détester plus qu’elle ? Et qui pourrait trouver pires injures que celles qu’elle s’adresse ? ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Le Parcours de l’héroïne ou la féminité retrouvée de Maureen Murdock. Dangles 1993.

[modifier] Notes et références

  1. La nécessaire compréhension entre les sexes, Paul-Edmond Lalancette, 2008, pages 147 à 150. ISBN: 978-2-9810478-0-9
  2. [1] Hommes et Femmes, l'union du masculin et du féminin en soi. Alain Boudet