Ernest Legouvé

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Ernest Legouvé
Ernest Legouvé

Gabriel Jean Baptiste Ernest Wilfrid Legouvé est un poète, moraliste, critique et auteur dramatique français, né à Paris le 5 février 1807 et mort le 14 mars 1903.

[modifier] Biographie

Fils du poète Gabriel-Marie Legouvé (1764-1812), Ernest Legouvé perdit sa mère à l'âge de trois ans et, peu de temps après, son père dut être interné dans un asile psychiatrique et mourut deux ans plus tard. L'enfant hérita d'une fortune considérable et fut éduqué avec soin par son tuteur Jean-Nicolas Bouilly (1763-1842), qui lui donna l'amour des belles lettres.

Dès 1829, son poème La découverte de l'imprimerie fut couronné par l'Académie française. En 1832, il publia un curieux recueil de vers intitulé Les Morts bizarres, puis une série de romans qui eurent un vif succès. En 1847, il donna son célèbre cours au Collège de France sur l'histoire morale des femmes ; il eut un succès considérable et fut réuni en volume en 1848.

Ernest Legouvé à sa table de travail
Ernest Legouvé à sa table de travail

Legouvé écrivit de nombreuses pièces de théâtre. En collaboration avec Eugène Scribe il donna ses deux meilleurs ouvrages : Adrienne Lecouvreur, qui triompha à la Comédie-Française en 1849, et Bataille de dames. En 1854, le succès de sa tragédie de Médée, qui le rattache à la réaction néo-classique aux excès du romantisme à laquelle est attaché le nom de François Ponsard, fut pour beaucoup dans son élection à l'Académie française, en 1855, au fauteuil de Jacques-François Ancelot (fauteuil n° 30).

Il fut chargé par Adrien Hébrard de la rubrique littéraire du Temps.

Au fil des années, sa célébrité lui vint surtout de ses conférences sur les droits des femmes et l'éducation progressiste des enfants, préconisant notamment l'éducation physique. Dans ces domaines, il fit figure de précurseur avec des ouvrages comme La Femme en France au XIXe siècle (1864, nouvelle édition très augmentée en 1878), Messieurs les enfants (1868), Conférences parisiennes (1872), Une éducation de jeune fille (1884). En 1881, il fut nommé directeur des études de l’École normale de Sèvres et inspecteur général de l'Instruction publique.

En 1886-1887, il publia une intéressante autobiographie en deux volumes, Soixante ans de souvenirs. Il y consacre notamment un chapitre à Hector Berlioz, dont il fut un ami proche.

La Maison Rouge à Seine-Port
La Maison Rouge à Seine-Port

Il était considéré comme un des meilleurs tireurs français, même s'il refusa toujours de se battre en duel. Il était passionné d'escrime, qu'il pratiqua tout au long de sa vie.

À partir de 1834, Ernest Legouvé et sa famille louent plusieurs maisons à Seine-Port dont, en dernier lieu, en 1842, la « Maison Rouge », 9 rue de Nandy, qu'il achètera en 1849. Il prendra l'habitude d'y passer les mois d'été, de juin à novembre, jusqu'à la fin de ses jours. Il y reçoit ses intimes : Eugène Labiche, qui vient en voisin de son château de Lagrange, Charles Gounod, Eugène Scribe, Victor Schoelcher, Jean Reynaud, François Coppée, les peintres Élie Delaunay et Amaury Duval, le sculpteur Aimé Millet


[modifier] Lien externe

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Wikisource propose un ou plusieurs textes écrits par Ernest Legouvé.


Précédé par
Jacques-François Ancelot
Fauteuil 30 de l’Académie française
1855-1903
Suivi par
René Bazin