Dithyrambe

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Le dithyrambe (en grec ancien διθύραμϐος / dithúrambos, étymologie obscure) est un hymne religieux chanté par un chœur d’hommes. Même si des dithyrambes ont été adressés à d'autres divinités grecques, il s'agit avant tout d'un chant à Dionysos.

Le dithyrambe est à l’origine chanté par un chœur dansant en rond autour de l’autel du dieu, au son de la flûte. À Athènes, il est chanté au cours des Grandes Dionysies et des Lénéennes. Selon Hérodote (I, 23) et la Souda, Arion de Méthymne (v. 600), un citharède de Corinthe, est le premier à associer le dithyrambe au chœur. Lasos d'Hermione, dans la seconde moitié du VIe siècle , introduit à Athènes les concours de dithyrambes, recourant à l'aulos (hautbois double). Rapidement, le dithyrambe acquiert sa forme fixe : une alternance de strophes (chantées par le chef de chœur seul) et d’antistrophes (refrains chantés à l’unisson par le chœur), préfigurant la tragédie grecque.

Peu à peu, il se transforme en genre littéraireSimonide de Céos, Bacchylide et Pindare (qui aurait eu Lasos pour maître) se distinguent. Dans une épigramme rapportée par l’Anthologie palatine (VI, 213), Simonide se targue ainsi de l'avoir emporté à 56 reprises dans des concours de chœurs d'hommes. Il subsiste d'importants fragments de dithyrambes de Bacchylide, découverts en 1898 dans des papyrus. Les sujets y sont piochés dans la mythologie grecque, mais il est fait peu d'allusions à Dionysos lui-même.

Dans le dernier quart du Ve siècle , le dithyrambe s'affranchit de ses règles classiques. La musique prend une part de plus en plus importante. Le langage devient de plus en plus précieux. Le dithyrambe est alors condamné par Platon dans Les Lois (III, 700, d–e) pendant qu'Aristophane fait du poète dithyrambique Cinésias l'une de ses têtes de turc. Dans les Oiseaux, le Cinésias de théâtre explique ainsi au héros que son art est celui des nuées : « tout le brillant des hymnes héroïques est dans le vaporeux, le ténébreux, les bleuités lustrées et les bercements d'ailes. » Une scholie à ce passage rapporte même l'expression : « tu es encore moins compréhensible qu'un dithyrambe ».

C’est aussi l’une des épiclèses de Dionysos, par exemple chez Euripide (les Bacchantes, v. 526).


Dans le langage courant, un dithyrambe est une louange enthousiaste, et le plus souvent excessive.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Charles Moretti, Théâtre et société dans la Grèce antique, Livre de Poche, coll. « références », 2001 (ISBN 2253905852).