Diocèse de Moûtiers-Tarentaise

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Le diocèse de Moûtiers-Tarentaise (Latin : Tarantasiensis) est un diocèse catholique puis archidiocèse, situé en Savoie et correspondant à la province de Tarentaise. Le siège se situe dans la ville de Moûtiers. Fondé au Ve siècle, le diocèse est érigé en archidiocèse en 794. Le siège est vacant entre 1793 à 1803, puis rattaché à l'évêché de Chambéry. Reformé en 1825, le diocèse de Moûtiers est définitivement incorporé à celui de Chambéry, associé avec celui de Saint-Jean-de-Maurienne, en 1966.

Sommaire

[modifier] Histoire

Jacques d’Assyrie, secrétaire de Saint Honorat d'Arles[1] (Honorus), archevêque d'Arles, est considéré comme le premier évangélisateur de la province de Tarentaise avec Saint Maxime de Riez et le premier évêque de la province.

Le premier document mentionnant l'existence du diocèse est une lettre du pape Léon Ier (5 mai 450) dans laquelle le diocèse est rattaché à l'archevêché d'Arles. L'évêque Jacques participe au concile d'Epaone (517).

Léon III érige l'évêché de Moûtiers en archevêché en 794. En l'an 800, le diocèse de Tarentaise, rattachée jusqu’alors à Vienne, devient le chef-lieu d’une province ecclésiastique dont l’archevêque à juridiction sur les évêques de Sion et d'Aoste. En 878, l'évêché de Saint-Jean-de-Maurienne devient suffragant de celui de Tarentaise. Toutefois, l'archevêché de Vienne continue de réclamer ses droits jusqu'au XIIe siècle.

Le pouvoir de l'évêque s'amplifie. Il prend le titre de comte en 996 avec la Charte de Rodolphe III de Bourgogne, devenant ainsi Prince du Saint Empire.

L'archevêque Pierre I fonde l'abbaye de Tamié, en 1132.

En 1470, l'archevêque Thomas de Sur permet l'installation de trois couvents Capucins à Bourg-Saint-Maurice, Conflans et à Moûtiers et un de Frères Mineurs observantins à proximité de Moûtiers[2].

Au XIVe siècle, les tensions entre les vassaux des comtes de Savoie et les archevêques se multiplient. La ville de Moûtiers est prise en octobre-novembre 1335 et les fortifications sont démantelées[3]. À partir de ce siècle, les comtes interviennent régulièrement dans la nommination des évêques, obtenant ainsi le contrôle complet des vallées.

En 1792, la Savoie est touchée par le mouvement révolutionnaire français. L'Assemblée des Allobroges se réunit le 22 octobre et confisque les biens du clergé le 26. Le 27, elle abolit les privilèges. La Convention nationale accepte l'annexion de la Savoie, qui devient le 84e département français sous le nom du Mont-Blanc. Chambéry reste chef-lieu, Annecy accueille le siège de l'évêché constitutionnel. Le concordat de 1802 (avril) crée un grand évêché de Chambéry-Genève, confié provisoiremet à monseigneur Paget. Cela met fin à l’archidiocèse de Moûtiers-Tarentaise.

En 1825, l'évêché est restauré jusqu'au 26 avril 1966. En effet, un décret du Saint-Siège unit les diocèses de Chambéry, de Moûtiers et de Saint-Jean-de-Maurienne en un évêché de Chambéry, Maurienne et Tarentaise. Ce décret indique que les diocèses de Moûtiers-Tarentaise et de Saint-Jean-de-Maurienne sont réunis "aeque principaliter" à l'archidiocèse de Chambéry "de telle sorte qu'il y ait un seul et même évêque à la tête des trois diocèses et qu'il soit en même temps Archevêque de Chambéry, Evêque de Maurienne et Evêque de Tarentaise.

[modifier] Annexes

[modifier] Sources

Pour les dates, voir aussi la chronologie diffusée sur le site de Sabaudia.org, le site des archives départementales de Savoie et Haute-Savoie. Consultez aussi la bibliographie de l'article Histoire de Savoie.

  1. L’étude de son culte est particulièrement intéressante. Elle s’appuie sur un texte du XIIe siècle siècle relatant la Vie du saint et ses miracles qui a été retrouvé au XVIIe siècle. De ce document, aujourd’hui disparu, on conserve au moins quatre copies partielles ou des résumés, dont celle du père Jésuite Pierre-François Chifflet, d'avant 1643. Selon ce dernier
    saint Jacques est Syrien, au service du roi. Il n’accepte pas la persécution dont sont victimes les chrétiens et se convertit. Il vient de recevoir le baptême lorsqu’il rencontre saint Honorat, qu’il suit à Lérins, ce dernier lui confère les ordres majeurs et l’envoie évangéliser le pays des Ceutrons, vers 420.
  2. J.J Vernier, 1896, Département de la Savoie, Étude historique et géographique, coll. Monographie des Villes et Villages de France, éd. Res Universis, p.80
  3. Fiche 14 "Les évêchés", pp. 68-69, in HUDRY (M), BERUARD (A), CHATEL (J), FAVRE (A), 1998, Découvrir l'Histoire de Savoie, Centre de la Culture Savoyarde, Albertville, 240 p

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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