Savoie
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Savoie Pays de Savoie |
|
---|---|
Langue locale | Arpitan |
Départements | Savoie (73) Haute-Savoie (74) |
Préfecture | Chambéry Capitale historique |
Population totale | 1 096 500 hab. (2007) |
Densité | 100,3 hab/km² |
Superficie | 10 000 km² |
Arrondissements | 7 |
Cantons | 71 |
Communes | 599 |
Conseil régional | Assemblée des Pays de Savoie (APS) Assemblée supradépartementale. Les deux départements appartiennent à la région Rhône-Alpes |
Président du conseil régional |
Président de l'APS Ernest Nycollin (affilié à l'UMP) |
Préfet de région | Jean-Pierre Lacroix |
La Savoie est un territoire aujourd'hui français. Appelée Sapaudia, au Moyen Âge, composée par six provinces historiques, la Savoie est devenue un comté au XIe siècle, puis un duché indépendant en 1416. Berceau de la Maison de Savoie, elle appartient aux territoires princiers des de Savoie, appelés États de Savoie. Aujourd'hui, la Savoie correspond aux deux départements savoyards, la Savoie et la Haute-Savoie. Afin de ne pas confondre la région et le département homonyme, les différents acteurs et les médias utilisent parfois l'expression Pays de Savoie, voire « les Savoie ».
Ses habitants sont appelés communément Savoyardes et Savoyards. Cependant, on trouve parfois les gentilés suivants : Savoisiens (iennes) et Savoyens (ennes).
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Le nom Savoie provient de l'ancien territoire Sapaudie (en latin sapaudia, vers 354), qui signifierait le "forêt de (ou pays des) sapins" (du gaulois sapo : sapin et wald : forêt. Sap-Wald ou Sap-Vaud)[1]. Le nom aurait ensuite dérivé, chez les Romains, en Sabaudia, Sabogla. Il est fait mention à la fin du IVe siècle de la Sapaudia dans les Res Gestae d’Ammien Marcellin, puis au Ve siècle dans la Notitia Dignitatum et la Chronica Gallica de 511[2]. Le latin du XIe siècle le fait dériver avec un "v" en Savogia, ager Savogensis, jusqu'à Saboia, Savogia et enfin Savoie[3].
Dans un ouvrage de 2002, les auteurs Joseph Henriet, Henriet Joseph, Thierry Mudry s'ooposent à cette définition en indiquant dans une note que Sapaudia est un « syntagme composé de mots d'origine néolithique et arpétare : Sapau (riches pâturages), di (région) et a (la). La Savoie est donc simplement la région des riches pâturages. »[4]
[modifier] Géographie
[modifier] Délimitation
La Savoie est délimitée par
- le Rhône et le Léman au nord ;
- la crête des Alpes, d'est au sud : massif du Chablais, massif du Mont-Blanc, col du Petit-Saint-Bernard, col de l'Iseran, col du Mont-Cenis, massif des Arves, Belledonne ;
- la commune les Marches, au sud, frontière avec le Dauphiné ;
- le massif de la Chartreuse, au sud-ouest ;
- la rivière Guiers, à l'ouest.
La Savoie forme ainsi un « bloc solide, une sorte d'épais tronc d'arbre allongé du Nord au Sud sur 145km et gonflé d'Est en Ouest sur une centaine, soit une superficie un peu supérieure 10 000 km² »[5]. Ce territoire compact offre des paysages variés, marqués par l'empreinte alpine, des Préalpes, les basses terres, aux sommets enneigés des Alpes, reliées par de grandes vallées intra-alpines. Ces dernières se trouvent à l'origine du découpage provincial traditionnel (Voir le tableau ci-dessous pour le découpage interne provincial).
[modifier] Les sous-régions naturelles
On peut distinguer quatre types de régions naturelles en Savoie[6] :
- en tout premier lieu, en venant de France, l'avant-pays alpin (Avant-pays savoyard, Chautagne) constitué de plis jurassiens, précédant une plaine formée par des molasses jurasiennes (Val du Bourget et le lac du Bourget, Val d'Yenne, Albanais, Semine, bas-genevois). Un fleuve, le Rhône, entrecoupe ce paysage monotone. Il est rejoint par quelques rivières, encaissées dans ce relief[7], comme, au Sud, le Guiers, puis le Fier et son affluant le Chéran, plus au nord, Les Usses.
- puis viennent les préalpes avec des massifs autonomes, de moyennes altitudes, séparés entre-eux par des cluses et des Alpes par le sillon alpin. Du Sud au Nord, le Chablais (n°1 sur la carte) ; les Bornes (n°4) ; les Aravis (n°5) ; les Bauges (n°6). Paul Guiconnet les décrit comme : « les Préalpes sont donc une symphonie en trois couleurs : blancs bleutés du calcaire, sapins noirs et verts patûrages »[8]. De nombreuses rivières découpent ces ensembles montagneux : les Dranses dans le Chablais ; le Giffre ; le Borne dans le massif du même nom ; le Chéran ; le Guiers-Vif.
- ces massifs sont donc séparés par des grandes vallées transversales - appelés parfois dans de vieux ouvrages « vestibules de montagnes » - qui « vivent chacun sous leur nom distinctif »[9] : la vallée de l'Arve de Chamonix à Genève, appelée Faucigny et la cluse de Cluses ; le Genevois ponctué par la cluse d'Annecy et son lac, les cluses de Faverges et d'Ugine avant de rejoindre la Combe de Savoie, partie intégrante du sillon alpin, où débouche la vallée de l'Isère, appelée aussi Tarentaise ; cette dernière est rejointe par de l'Arc en provenance de la Maurienne ; au bout, le sillon se poursuit en Dauphiné et il est rejoint par la cluse de Chambéry.
- Enfin, les Alpes, grands massifs critallins, que l'on peut divisé en sous-ensembles : massif du Mont-Blanc, massif du Beaufortain, massif de la Lauzière et Vanoise.
Le paysage alpin fait l'objet d'une préservation particulière face au développement urbain et touristique de ces trente dernières années. Ainsi la Savoie s'est vue attribuée trois parcs permettant la protection et le développement de ce milieu fragile :
- dés 1963, la création du parc national de la Vanoise
- en 1995, création du parc naturel régional du Massif des Bauges et du parc naturel régional de la Chartreuse
D'autres lieux ne bénéficiant pas de statut particuliers réussissent à maintenir un milieu moins marqué par l'anthropisation, comme la Beaufortain ou le Chablais.
[modifier] Hydrologie
Tous les cours d'eau, rivières et fleuves savoyards se jettent directement ou indirectement dans le Rhône et dans la Méditerranéen.
- Fleuve : Rhône, qui longtemps servit de frontière avec la France.
- Rivières :
- Le Guiers, dans l'avant-pays savoyard, qui se jette dans le Rhône, près de Saint-Genix-sur-Guiers
- L'Isère, qui traverse la Tarentaise et la Savoie Propre, après avoir passé le département homonyme, se jette dans le Rhône, et ses affluents le doron de Bozel, l'Arly et le doron de Beaufort.
- L'Arc, traverse toute la Maurienne avant de se jeter dans l'Isère en amont de La Chambre.
- L'Arve, traversant le Faucigny, se jette dans le Rhône à 1 kilomètre en aval du lac Léman.
[modifier] Climat
Bien que de type montagnard (reposant sur le triptyque pente, altitude et versant), le climat savoyard doit être différencié selon la situation en vallée (avant-pays/préalpes/cluses avec l'exemple de Chambéry), où le vent joue un rôle important, et l'altitude, c'est-à-dire les massifs alpins (stations Chamonix).
Le préfet du département du Mont-Blanc Verneilh dans son Statistique générale de la France, Département du Mont Blanc (1807) indique : « Souvent au fond d'une vallée, le voyageur supporte avec peine l'ardeur d'un soleil brûlant, en même temps qu'il aperçoit sur les monts qui l'environnent, les frimas d'un éternel hiver ; d'autres fois, après avoir traversé des neiges ou des glaces sur les cols des montagnes, il rencontre, en descendant dans la plaine, d'abord des bois, ensuite une riante verdure, plus bas des fleurs ou mêmes des fruits. (p.164) »
[modifier] Démographie
D'après les données de l'INSEE, la Savoie comprend environ 1,096 millions d'habitants en 2007[10].
Territoire | 1776 | 1790 | 1801 | 1822 | 1838 | 1848 | 1858 | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Duché de Savoie | 346 386 | 441 091 | 422 306 | 499 368 | 533 817 | 582 294 | 542 258 | ||
Source : Chiffres cités pp.127-129 in André Palluel-Guillard, SORREL (C), FLEURY (A), LOUP (J), La Savoie de la Révolution à nos jours, XIX-XXe siècle, 1986, Tome IV, coll. Histoire de la Savoie, LEGUAY (JP (sous la dir.), Ed. Ouest France |
Territoire | 1861 | 1911 | 1946 | 1975 | 1990 | 1999 | 2007 | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Département de la Savoie | 259 181 | 237 447 | 226 053 | 305 109 | 348 261 | 373 350 | 403 500 | ||
Département de la Haute-Savoie | 255 883 | 247 492 | 263 345 | 447 794 | 568 286 | 631 963 | 693 000 | ||
Pays de Savoie | 515 764 | 484 939 | 489 398 | 752 903 | 916 547 | 1 005 313 | 1 096 500 | ||
Source : INSEE/ Hebdo Eco des Pays de Savoie (1998), « Dossier Explosion démographique des 2 Savoie » |
La densité sur son territoire avoisine les 100,3 hab/km² avec une très nette différence entre le département de la Savoie (66,9 hab / km²) et la Haute-Savoie (157,9 hab / km²).
[modifier] Urbanisation
La Savoie appartient à l'espace économique et démographique du sillon alpin[11], situé entre Grenoble/Valence et Genève. L'urbanisation atteint un stade de développement quasi maximal en raison du relief environnant. Le tissu urbain se localise principalement dans les fonds des grandes vallées alpines (le sillon) et intra-alpines (Maurienne, Tarentaise, vallée de l'Arve).
Le taux d'urbanisation est supérieur à 70%.
Les aires urbaines savoyardes sont[12] :
Aire urbaine | Population (Mars 1999) |
|
---|---|---|
1 | Genève[13]-Annemasse | 212 248 |
2 | Annecy | 189 674 |
3 | Chambéry | 131 280 |
4 | Thonon-les-Bains | 70 154 |
5 | Cluses | 61 109 |
6 | Sallanches | 40 949 |
7 | Aix-les-Bains | 40 278 |
8 | Albertville | 35 431 |
9 | Rumilly | 15 020 |
10 | Chamonix-Mont-Blanc | 13 354 |
11 | Saint-Jean-de-Maurienne | 13 295 |
12 | Bourg-Saint-Maurice | 9 083 |
[modifier] Histoire
L'histoire de la Savoie correspond à la place que tiennent les provinces de la Maurienne, berceau de la Maison de Savoie au XIe siècle, ainsi que la Savoie Propre, la Tarentaise, le Chablais, le Faucigny et le Genevois en Europe. Véritable carrefour stratégique européen, avec à la clef, le contrôle des cols alpins, les maîtres de la Sapaudia obtiennent le titre de Duc en 1416, transformant leurs possessions en Duché de Savoie. Par leur politique, les Savoie agrandissent leur territoire, jusqu'à former les États de Savoie, et leur pouvoir au sein des maisons princières de l'Europe jusqu'à l'acquisition du titre de roi de Sicile de 1713 à 1720, puis celui de roi de Sardaigne en 1720.
Provinces | Date d'intégration au Duché de Savoie | Capitale historique |
---|---|---|
Savoie Propre | début XIe | Montmélian, puis Chambéry |
Maurienne | début XIe | Saint-Jean-de-Maurienne |
Tarentaise | début XIe | Moûtiers |
Genevois | 1401 | Annecy |
Faucigny | 1355 | Cluses puis Bonneville |
Chablais | début XIe | Thonon-les-Bains |
Suite au Traité de Turin, en 1860, le duché de Savoie est annexé/rattaché à la France en devenant deux départements[14].
[modifier] Culture
[modifier] Langue
Comme dans de nombreux pays et provinces européens, où langues véhiculaires (généralement langues du pouvoir et de l'administration) et langues vernaculaires se côtoient, en Savoie il existe traditionnellement, jusqu'à aujourd'hui, deux langues parlées. D'une part l'arpitan, dont l'usage a été entretenu par la population (langue aujourd'hui menacée de disparition , (malgré son usage quotidien dans de nombreux villages et villes de petites tailles)[réf. nécessaire] et d'autre part le français, langue de l'État civil du Duché depuis l'Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539.
La Savoie appartient au territoire linguistique de langues gallo-romanes et principalement au francoprovençal.
Le français à été la langue d'usage véhiculaire dès le XIVe siècle et la langue administrative obligatoire depuis Emmanuel-Philibert (1614). À la même époque le duc de Savoie décrétait le toscan langue officielle dans ses terres du Piémont. De plus, pour occuper le royaume de Sicile (anciennement d'Aragon-Sicile) les rois de France entreprirent de passer en Italie avec leurs armées (en huit guerres), en passant obligatoirement par la Savoie soumise au pillage (absence d'intendance militaire pour le ravitaillement) et occupant le Piémont. Au cours de l'histoire le prince de Savoie, administrateur de Hollande pour les Habsbourg perdit ses terres de Savoie, prises par le Roi de France avant de se les voir restituer.
Par la suite Louis XIV envahit la Savoie pour massacrer ses sujets protestants "vaudois" (disciples du lyonnais Pierre Valdo). Il fit de même en massacrant les sujets francs-comtois des Habsbourg, catholiques, en utilisant des mercenaires lorrains également catholiques) avant l'annexion de la Franche-Comté. Le massacre des 3 000 paysans « vaudois » traumatisa la famille de Savoie car le roi de France exigea la caution morale (sous peine de sanctions militaires) du Duc qui renforça la décision de rendre la religion catholique obligatoire sous peine de lourde sanctions pénales en cas de refus, sauf près de Genève et en certains points du Val d'Aoste. La messe devant être dite en Français. Ensuite, Saint François de Sales pour contrer les écrits de Calvin (réformateur venu de Noyons puis réfugié à Genève, qui écrivait en français, la langue du culte réformé par opposition au latin) imposa de fait ses libelles en français, avec grand succès. Il favorisa encore le « parler français ».
Autre cause de l'adoption du français comme langue courante par les Savoyards, le fait qu'avec une démographie excédentaire, l'immigration était forte, principalement en France (Paris et Bordeaux) et en Autriche (Vienne). Le certificat du curé servait à la fois de pièce d'état-civil et de recommandation à l'étranger. Chaque village savoyard avait une école catholique où on apprenait le français (il y en avait encore 800 avant 1940), la messe étant aussi dite en français, « la langue du dimanche ». Cela facilita l'intégration des 100 000 savoyards installés hors de Savoie (pour une population de 500 000) mais toujours menacés d'expulsion en cas de crise économique. Cela aida aussi un échange monétaire des savoyards immigrés avec la Savoie. Tandis que les paysans proches de Genève faisaient commerce en français. Las des occupations fréquentes du roi de France, le duc de Savoie finit par transférer sa capitale de Chambéry à Turin, en Piémont, en délaissant un peu la Savoie considérée comme « glacis » militaire avec son puissant voisin. Tout en lui octroyant cependant un parlement spécifique et un code cadastral favorisant une juste répartition de l'impôt.
Pour sa part, le Faucigny Faucigny — français par héritage — fut échangé avec la France contre toute les terres savoyardes de l'autre côté du Rhône. c'est ainsi que le savoyard Vaugelas, un des fondateurs de l'Académie française (créée à l'origine par Richelieu pour uniformiser la langue juridique des tribunaux du roi de France) devint français.
La Savoie restant sous la tutelle (morale et théorique) du Saint Empire Germanique ne pouvait prétendre à un titre royal sans l'accord du pape ou de l'empereur, ce qui gênait ses ambitions dynastiques européennes (sur ses proches voisins). Finalement le duc de Savoie et de Piémont, se fit attribuer le royaume de Naples mais échangea ce royaume comprenant la Sicile (qui trouvait les savoyards « pingres ») contre le royaume de Sardaigne (créé jadis par le Pape) ; la Savoie fut considérée, comme le Piémont, comme apanage du « royaume sarde » qui à son tour, grâce aux entretiens de Plombières (1859) chassa les Autrichiens d'Italie avec l'aide du républicain Garibaldi et fit l'unité italienne autour de la monarchie sarde, prenant le titre de Roi d'Italie. En échange de ses services militaires, la France organisa (en 1860) l'annexion de la Savoie sous le double titre « oui » (à l'Annexion) et « zone » (faveurs fiscales pour l'arc lémanique et la vallée de l'Arve). La France créa une administration avec un fonctionnaire central (le préfet) et fut surprise de constater que la population était plus francophone que la moyenne nationale, ce que nombre de Français actuels ignorent encore. L'unification linguistique française fut la conséquence de la guerre de 1914, tandis que l'article II de la constitution stipule que « le français est la langue de la république » ce qui était déjà le cas séculairement du duché de Savoie, où français et arpitan étaient conjointement traditionnellement pratiqués, en proportions quotidiennes certes différentes par les uns et les autres, selon leur groupe social d'appartenance où leur région d'origine (à noter par exemple que la région de l'Albanais à beaucoup plus conservé l'usage de l'arpitan que la région pourtant limitrophe du nord annécien, précisément à cause de la proximité de cette ville avec laquelle les échanges marchands avec la bourgeoisie étaient plus fréquents).
Cette constatation du bon niveau du français des savoyards amène à faire deux remarques. La première est que les savoyards ayant parlé le français depuis longtemps, sa forme locale est un peu différente de la norme académique, comme c'est également le cas en Suisse ou en Belgique. Traditionnellement notamment, on compte comme septante, huitante et nonante, ainsi que cela se pratiquait plus généralement dans beaucoup de campagnes françaises. D'autre part on trouve dans ce français régional, des arpitanismes traditionnels, tel que le neutre "y" ("j'y sais", "j'y fais"), également rencontré dans une bonne partie de la région Rhône-Alpes (correspondance avec l'aire arpitane). De nombreuses autres particularités purement savoyardes existent, encore appelées sabaudismes, comme la prononciation des 'e' finaux (ex: "ils cotoient", prononcé "cotoillent", "jolie" prononcée "jolille", etc), comme le pratiquent aussi les suisses romands (avec des mots comme par exemple "cheminée" prononcé "cheminéye"). On y trouve aussi l'usage d'un temps interdit en français académique, mais pourtant tout à fait correct, le passé surcomposé. De nombreuses expressions de formes anciennes du français ont perdurées en Savoie, notamment du 19ème siècle. Toutes ces particularités sont liées à la bonne pratique ancestrale du français par les savoyards qui étaient naturellement bilingues, mais elles suivent malheureusement la même voie que l'arpitan, et ce français riche en couleurs du terroir savoyard tend à disparaître sous l'effet de la normalisation. On ne l'entend plus que dans les poches de résistances où l'arpitan lui-même a pu continuer à survivre, en milieu rural. La seconde remarque que l'on peut faire est que ça n'est pas "la France" qui a appris à parler et à écrire le français aux savoyards, mais la Savoie elle-même.
[modifier] Religion
Les témoignages de la christianisation de la Savoie, et principalement pour Genève, daterait du IVe siècle. Il faut toutefois attendre plus tard vers 450 pour l'installation du premier évêque en Tarentaise et le début du VIe siècle pour la sacralisation d'une église en Savoie du Nord.
[modifier] Littérature et tradition orale
[modifier] Musique
[modifier] Cinéma
De nombreux acteurs viennent du territoire savoyard, comme Agnès Soral ou André Dussolier, ainsi que plusieurs films, produits ou tournés en Savoie. Certains d'entre eux ont précisément pour thème la Savoie et sa culture, comme la Trace ou la Dernière saison (pour plus de détails, voir La Savoie au cinéma, dans la collection L'histoire en Savoie de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie[15]).
La Savoie est ou a été aussi le lieu de festivals du cinéma :
- à Avoriaz avec le festival du film fantastique.
- à Annecy avec le festival du film d'animation (FIFA) organisé par le Centre international du cinéma d'animation (CICA), qui se pose aujourd'hui comme le « premier festival compétitif au niveau international » entièrement dédié à l'animation, et « la référence mondiale pour tous les professionnels de l'animation ».
- à Annecy, le festival du cinéma italien au début du mois d'octobre chaque année.
- ou encore la biennale du cinéma espagnol, à Annecy également[16].
- D'autre part, Annecy abrite la Cité de l'image en mouvement (CITIA).
- Le festival du film rural à la Biolle[17].
[modifier] Gastronomie
La savoie a aussi des spécialités gastronomiques comme la fondue et la tartiflette mais aussi des fromages comme le reblochon.
[modifier] Costumes
Il existe une vingtaine de costumes folkloriques savoyards différents selon la vallée ou le village, constitués pour les femmes d'un châle, d'un jupon, d'un tablier et d'une coiffe (exemple : la "frontière" en Tarentaise), agrémentés de bijoux, de dentelles..., et pour les hommes d'une chemise ample, d'un gilet, d'un pantalon et d'un chapeau l'été associé à un bonnet l'hiver. Ces costumes apparaîssent dés le XVIIe siècle et sont portés jusqu'au XXe siècle dans certaines vallées. Aujourd'hui, ceux-ci sont portés lors de représentations de folklore local.
[modifier] Médias
- Télévision :
La Savoie possède sa chaîne locale (avec couverture d'une partie du Pays de Gex et une partie du Bas-Bugey ainsi que les Cantons de Genève et partiellement de Vaud) depuis l'aventure de la 8 Mont Blanc, lancée en 1989, et devenue TV8 Mont-Blanc, présente aussi sur le cable et la TNT.
- Presse écrite :
Les éditions savoyardes du Dauphiné Libéré écrasent le paysage médiatique de la région. Toutefois cette prédominance est à relativiser par la présence de plusieurs hebdomadaires : ceux appartenant au groupe Presse Alpes-Jura (ex-Socpresse) (Le Messager, L'Essor Savoyard, La Savoie) ; L'Hebdo des Savoie (Haute-Savoie et Albanais) ; La Vie Nouvelle ; La Maurienne (vallée de la Maurienne). D'autres journaux associatifs ou institutionnels existent, comme Le Savoisien, organe de la Ligue Savoisienne, Terres savoyardes (Chambre d'agriculture), ou des journaux plus satiriques comme La Voix des Allobroges (secteur Pays de Savoie) ou Le Faucigny (secteur vallée de l'Arve). Enfin, dans le nord de la région, l'hebdomadaire helvétique La Tribune de Genève est également diffusé.
Des magazines mensuels dédiés à l'économie ou à la politique en Savoie se sont développés comme L'Eco des Pays de Savoie, L'Essentiel des Pays de Savoie. Sans oublier, le magazine Alpes Magazine (Milan Presse) spécialisé sur l'espace paysager et culturel des Alpes qui régulièrement réalise des reportages sur la région.
- Radio :
France Bleu dispose d'une station locale, France Bleu Pays de Savoie. De nombreuses stations locales, le plus souvent associatives, existent dans les vallées (Bauges, Tignes, Chambéry, Radio Perrine, etc...) ainsi qu'une antenne locale de RCF. Plusieurs radios commerciales sont diffusés dans les bassins de vie les plus importants : ODS, Rouge FM...
[modifier] Emblèmes et symboles de Savoie
La Savoie possède des émblèmes et des symboles propres :
- Le drapeau :
Les armes de la Savoie se blasonnent ainsi : |
- L'hymne : Les Allobroges
- Une fête nationale : le 19 février, date de l'érection du duché de Savoie[19].
- Le saint patron : Saint Maurice, célébré le 22 septembre.
- Quelques autres symboles, moins importants mais bien répandus, identifient la Savoie et les Savoyards, et que l'on retrouve dans la plupart des échoppes des lieux touristiques. On peut citer le personnage caricatural du ramoneur, symbole de la migration savoyarde du XVIIe siècle au XIXe siècle et principalement enfantine. La tartiflette devient le symbole gastronomique du territoire depuis les années 1980. La proximité avec la Suisse fait que les représentations associent les deux cultures notamment autour des chalets d'alpage, des chiens Saint-bernards, de la raclette, de même que des expressions comme « ça va ou bien » retrouvées dans des parodies.
[modifier] Administration
[modifier] Collectivités territoriales
La Savoie forme un sous-ensemble territorial au sein de la région Rhône-Alpes. Les deux départements de la Savoie et la Haute-Savoie n'ont jamais formé une collectivité territoriale à part entière. Après l'échec de la constitution d'une région en 1972, le refus d'appartenir à une région Alpes avec Grenoble, les deux départements ont été intégrés à la région Rhône-Alpes.
Les Pays de Savoie sont organisés de la façon suivante :
|
[modifier] Assemblée des Pays de Savoie
Dans le cadre de la Loi du 5 juillet 1972, dite Loi Pompidou, les deux départements savoyards mettent en place, en 1983, une structure supra-départementale désignée sous l'expression Entente régionale de Savoie. Celle-ci a évolué en 2001 sous l'appellation Assemblée des Pays de Savoie (A.P.S)
[modifier] Économie
Les deux départements savoyards possèdent une économie relativement dynamique, par rapport à la majorité des départements français. Après une traditionnelle vision, au début du XXe siècle, du département de la « Savoie = grandes entreprises publiques, énergétiques et métallurgique » et celui de la « Haute-Savoie = concentration de PME-PMI tournée vers Genève et vers le Monde », le visage économique savoyard s'est modifié en prenant le virage du tertiaire, notamment dans les transports et le tourisme. L'économie de la Haute-Savoie garde cependant une spécificité vers la mécanique et les activités associées tout en supportant le développement du phénomène transfrontalier avec la région genevoise. La croissance de la population transfrontalière a été de 12% en 2006.
Côté chiffres, selon l'INSEE, le PIB cumulé pour les deux départements, en 2000, équivaut à 24 438 M€ (soit 2% du PIB métropolitain)
La Savoie participe à sept des 67 pôles de compétitivité labellisés le 12 juillet 2005[20], parfois en partenariat avec d'autres départements et agglomérations :
- Tenerrdis (Photovoltaique, avec notamment le centre de recherche de pointe INES)
- VIAMECA ICI (Mécanique)
- CETIM (Mécanique et Mécatronique)
- Arve Industries Haute-Savoie Mont Blanc (Mécanique)
- MINALOGIC (TIC et microélectronique)
- Sporaltec (Pôle de Compétitivité de l'Industrie du Sport et des Loisirs)
- Imaginove (Image)
- Institut national de l'énergie solaire (Énergie solaire)
[modifier] Tourisme
Le tourisme, tant hivernal qu'estival, occupe une grande partie de l'activité économique en Savoie, il repose principalement sur les atouts de son relief. Toutefois, la Savoie recèle aussi de nombreux sites historiques ou thermaux.
[modifier] Notes et références
- ↑ D'après Samuel Guichenon, historien du XVIIe siècle cité en notes pp.392-395 dans Mémoires de l'Académie de Savoie, t.3, 1828.
- ↑ Site Sabaudia.org, "Qu'est-ce que la Savoie ?"
- ↑ Informations tirées du site de Henry Suter, sur son site "Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, 2006.
- ↑ Joseph Henriet, Thierry Mudry, 2002, Nos ancêtres, les Sarrasins des Alpes , Editions Cabedita, p.123
- ↑ Raoul Blanchard, « La Savoie. Tableau géographique », p.25, in collectif, 1959, Mémorial de Savoie, Presses des imprimeries réunis de Chambéry
- ↑ J.-J. Vernier, dans son ouvrage Département de la Savoie. Étude historique et géographique (coll. Monographie des Villes et Villages de France, Res Universis, 1896), indique lui aussi quatre espaces géologiques : « La structure géologique de la Savoie est très simple« dans ses grandes lignes. On y distingue quatre régions bien marquées en allant de l'ouest à l'est : le Jura ; les Pré-alpes ; l'arrête des Alpes, et enfin la région alpine (désignant l'espace entre le mur des Alpes et la frontière italienne). » » (p.10).
- ↑ Voir ainsi les ponts suspendus de l'Abîme sur le Chéran et de la Caille sur Les Usses.
- ↑ p.26 in Paul Guichonnet, Maurice Morel, Henri Menabrea, Émile Vesco, 1947, Visages de la Savoie, éditions Horizons de France, coll. "les Provinciales", 210 p., paris.
- ↑ Paul Vidal de la Blache, 1903, Tableau de la géographie de la France, p.378, édition de La Table Ronde, 2000.
- ↑ Informations le Dauphiné libéré/INSEE.
- ↑ Site du Sillon alpin
- ↑ http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?tab_id=205 Source INSEE, recensement de population de 1999
- ↑ Suisse
- ↑ Le découpage départemental a déjà été expérimenté au cours des conquêtes napoléonniennes avec le Département du Mont-Blanc entre 1792 et 1815 avec pour chef-lieu Chambéry, puis celui du Léman, entre 1798 et 1815, avec Genève. Organisation partiellement reprise lors de la restauration sarde en 1815 et confirmée suite à l'Annexion
- ↑ La Savoie au cinéma, coll. L'histoire en Savoie, revue n°123 de la Société Savoisienne d'Histoire et d'Archéologie, septembre 1996, ISSN 0046-7510
- ↑ Biennale du cinéma espagnol
- ↑ Festival du film rural de la Biolle
- ↑ Reprise du blason des premiers comtes de Savoie
- ↑ Le choix de cette date est a associé avec l'éveil du nationalisme savoyard du XXe siècle. En 1970, le Cercle de l'Annonciade fait la promotion de cette date, reprenant les idées du fondateur du mouvement antérieur Savoie Libre.
- ↑ Informations sur le rapport de la DIACT - ici [pdf]
[modifier] Annexes
[modifier] Bibliographie
- (fr) Valéry d'Amboise, Dictionnaire d'Amboise Pays de Savoie, éd. d'Amboise, 1re éd.1988, 2e éd.1989, 5e éd.1993.
- (fr) Association pour le développement de l'Université de Savoie, Réalités des pays de Savoie, éd. Adus, 1986.
- (fr) J.J Vernier, Département de la Savoie, Étude historique et géographique, coll. Monographie des Villes et Villages de France, éd. Res Universis, 1896 et 1993.