DHKP-C

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Front de libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C)
Devrimci sol
Classification
marxiste
Objectifs
Création d'une Turquie indépendante, démocratique et socialiste
Statut
Actif
Victimes
350 dans le camp de l'Etat turc, près de 900 dans les rangs du DHKP-C
Fondation
Date de formation depuis 1970 sous différentes appellations (THKP-C, Devrimci Sol, DHKP-C)
Pays d'origine Turquie Turquie
Fondateur
Force
Nombre
Zone d'opération Turquie
Dernière attaque
Financement
Filiation
Chefs principaux
Groupes Reliés
[ organisations révolutionnaires et progressistes diverses

Organisation d'extrême gauche turque, le DHKP-C a une idéologie marxiste-léniniste radicale. Elle dispose d’une branche armée : les Unités Révolutionnaires Armées (Silahli Devrimci Birlikleri) rebaptisées en 1994 en Unités de Propagande Armée (Silahli Propaganda Birlikleri). Elle est l'héritière d'une continuité de mouvements :

  • TIP (1961 - parti ouvrier de Turquie)
  • FKF (1965 - fédération des clubs de réflexion)
  • DEVRIMCI-GENçLIK - 1969 (jeunesse révolutionnaire)
  • THKP-C (1970-1972, Parti-Front de libération populaire de Turquie)
  • DEV-GENçLIK (1974-76)
  • DEVRIMCI YOL (1976-78-80, chemin révolutionnaire)
  • DEVRIMCI SOL (1978-1994, gauche révolutionnaire)
  • DHKP-C (1994)

Le mouvement communiste incarné par le Parti révolutionnaire de libération du peuple (DHKP) et son Front (DHKC), se bat depuis trente-cinq ans, officiellement pour la libération sociale des peuples turc, kurde, arabe, laze, circassien, bosniaque, géorgien, abkhaze, grec, rom, arménien, chaldéen, assyrien etc., qui cohabitent en Turquie.

Le DHKP-C est issu d’un long processus politico-militaire interrompu par deux coups d’État militaires (en 1971 et en 1980). Le mouvement apparaît en 1970 sous le nom de THKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération de la Turquie) et en 1978, refait surface sous l’appellation « Devrimci Sol » (Gauche révolutionnaire).

Depuis 1988, le mouvement, sous ses différentes appellations, collabore avec les nationalistes kurdes du PKK. Jusqu'en 1992, ses hommes, qui ont été jusqu'à 5 000, s'entraînaient au Liban, sous la protection de la Syrie.

Le 1er novembre 1991, s'est clos le procès de 1 243 membres du mouvement. 582 ont été acquittés, soixante-six ont bénéficié d'un non-lieu, 553 ont été condamnés à une peine de prison à temps, quarante-et-un à la réclusion à perpétuité, un à mort[1] (non exécuté).

Le chef du DHKP-C, Dursun Karatas, évadé d'une prison turque en 1980 et figurant au registre rouge d'Interpol dans 174 pays, a été arrêté en France en 1994, puis libéré par les autorités françaises (février 1995).

Le 20 octobre 2000, le DHKP-C lance un mouvement de grève de la faim contre la réforme des prisons, laquelle vise à transférer les prisonniers politiques vers des établissements pénitentiaires de haute sécurité (prisons de type F) inspirés du modèle US et répondant officiellement aux normes européennes. Les prisonniers du DHKP-C entrent en "jeûne jusqu'à la mort" pour protester contre leur mise en isolement dans des cellules individuelles où il se plaignent des mauvais traitements. Le 19 décembre 2000, 20 prisons-dortoirs (prisons de type E)sont prises d'assaut par les militaires. Au cours du programme de déportation de plus de 3000 prisonniers politiques insurgés qui s'ensuivit, 28 détenus périront criblés de balles, torturés, asphyxiés par les gaz lacrymogène ou carbonisés par les lance-flammes. Cette résistance s'achève le 22 janvier 2007 et aboutit à une solution négociée avec le ministère de la justice sous forme de circulaire permettant aux détenus isolés de se rencontrer par groupe de dix à raison de 10 heures par semaine. Mais durant ces sept années de résistance passive, pas moins de 122 militants dont plus de 100 membres du DHKP-C perdent la vie.

Le mouvement est sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne[2] ainsi que celle établie par les États-Unis, depuis 2002. Au printemps 2004, une opération conjointe des polices turque, belge, allemande, néerlandaise et italienne, fondée sur 56 000 heures d'écoutes téléphoniques, aboutit à l'arrestation d'une quarantaine de personnes, suspectées de cinq attentats commis en Turquie pendant l'année 2003[3].

[modifier] Notes

  1. Le Monde, 3 novembre 1991
  2. « Le PKK kurde listé comme organisation terroriste », Le Monde, 7 mai 2002 et Mesures restrictives à l'encontre de certaines personnes et entités, PRES/05/27, 23 mars 2005
  3. « L'Italie démantèle une cellule de l'organisation terroriste d'extrême gauche turque DHKP-C », Le Monde, 3 avril 2004

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes