Denis Vrain-Lucas
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
 |
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant. (Comment ?).
|
Vrain-Lucas, est un faussaire littéraire né à Lanneray, près de Châteaudun en 1818.
Sommaire |
[modifier] Sa "formation", ou comment il devint faussaire
Il fut successivement clerc d'avoué, greffier près le tribunal de Châteauroux, etc. En 1852, il se rendit à Paris et entra comme commis dans une officine héraldique qui possédait une partie des archives de Pierre de la Garde d'Hozier. Il acquit là une habileté extraordinaire à contrefaire les pièces et les écritures.
[modifier] L'escroquerie qui le rendit célèbre
En 1861 il entreprit, aux dépens du mathématicien Chasles, membre de l'Institut, l'escroquerie qui le rendit célèbre. Se prétendant détenteur d'une incomparable collection d'autographes, il lui vendit une foule de pièces fausses, et, encouragé par l'extrême naïveté de l'acheteur, lui apporta successivement des lettres de Pythagore, d' Alexandre le Grand à Aristote, de Lazare à Saint Pierre, de Marie-Madeleine, de Cléopâtre à Jules César. Il restait pourtant en réserve une foule d'autres lettres censées émaner de Judas Iscariote, Ponce Pilate, Jeanne d'Arc, Cicéron et Dante Alighieri - toutes écrites en un semblant de vieux français, encore à peu près lisibles et compréhensibles par les contemporains de Chasles et Vrain-Lucas ! Enfin, deux lettres de Pascal, semblant établir la preuve que ce savant aurait découvert avant Newton la loi de l'attraction universelle. Ceci signifiant qu'un Français aurait découvert les lois de la pesanteur avant un Anglais, et le fait pouvant flatter l'orgueil national, ces lettres furent présentées avec empressement par Chasles, à l'Académie Française.
Chasles ayant donc accepté les lettres, et "pressé" par ses confrères académiciens, d'en présenter d'autres, passa commande à Vrain-Lucas de davantage de documents. Ce dernier a ainsi procédé à la vente au trop naïf Chasles, de centaines de lettres fabriquées selon un procédé de forgerie, lesquelles lettres donc, tout aussi forgées que celles de la première livraison, étaient censées émaner des figures historiques et bibliques parmi les plus renommées de l'histoire.
[modifier] Polémique à l'Académie sur les "lettres" de Chasles
Une polémique s'ensuivit, où l'Académie elle-même prit parti pour le mathématicien Chasles. Quand il leur montra les lettres, quelques condisciples de l'académicien observèrent que l'écriture des documents présentés était très différente et posaient question en comparaison de celles des lettres qui étaient certifiées écrites par Pascal.
Chasles, pour avoir voulu défendre l'authenticité des lettres s'est trouvé par la suite, et face aux doutes qui se faisaient jour dans l'esprit des académiciens, forcé d'indiquer que c'était le sieur Vrain-Lucas qui les lui avait vendues. Mais, en 1869, craignant de voir lui échapper des pièces importantes Chasles fit surveiller Vrain-Lucas par la police, qui découvrit l'officine.
[modifier] Vrain-Lucas est confondu
Arrêté et interrogé, et rapidement confondu, le faussaire fit alors des aveux, et fut condamné à deux ans d'emprisonnement, ainsi qu'à 500 Francs d'amende, et aux dépens. Il avait sur une durée de 16 ans forgé le total de 27.000 autographes, lettres, documents et manuscrits datés jusqu'au siècle des lumières, et au total soutiré plus de 150.000 francs à sa victime. Par suite Chasles a dû témoigner comment il avait été dupé, comment il avait acheté un grand nombre d'autres lettres forgées par Vrain-Lucas et combien il avait payé et donc perdu d'argent lors de cette malheureuse affaire, qui de surcroît l'avait ridiculisé auprès de la communauté scientifique.
Vrain-Lucas a disparu de la vie publique après son exploit, qui pourtant lui avait valu en quelque sorte, la célébrité, et ne se fit si bien plus remarquer par l'avenir, qu'on ignore encore à ce jour l'année, le lieu et les circonstances de son décès.
[modifier] Références
[modifier] Autres affaires semblables
- Konrad Kujau, alias Dr. Fischer, auteur de faux manuscrits de Mein Kampf, de présumées peintures et d'un faux journal intime d'Adolf Hitler.
