David Soslan de Géorgie

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David Soslan (géorgien : დავით სოსლანი; aussi connu sous le nom de Soslan David ou uniquement David) fut un prince alain et un Roi consort de Géorgie en tant que second époux de la Reine Tamar la Grande avec qui il se maria vers 1189. Il est surtout connu pour ses exploits militaires face aux voisins musulmans des Géorgiens.

Sommaire

[modifier] Origines

Généalogie de David Soslan selon Vakhouchti Bagration.
Généalogie de David Soslan selon Vakhouchti Bagration.

David Soslan était un membre de la famille royale d'Alanie (Ovseti ou Oseti dans les sources géorgiennes, d'où le nom actuel d'Ossétie), un royaume chrétien orthodoxe du nord du Caucase dont les rois s'allièrent à maintes reprises avec la famille des Bagrations, la famille régnante géorgienne, grâce aux mariages. Une chronique sur le sujet, datant du règne de Georges IV Lasha (fils de Tamar de Géorgie et de David Soslan; roi de Géorgie en 1212-1223) mentionne David Soslan comme un descendant, plus ou moins, des Bagrations géorgiens. Au XVIIIe siècle, le prince Vakhouchti Bagration, descendant de David Soslan, développa cette information. Il considérait Soslan comme le descendant du roi de Géorgie Georges Ier Bagration (roi en 1014-1027) et de son épouse alane Alde par leur fils, Démétrius, qui usurpa le trône à deux reprises sous le règne de son demi-frère Bagrat IV. Le fils de Démétrius, David, fut exilé par ce même Bagrat IV en Alan-Ossétie et épousa la fille d'un roi alain. Ses descendants (David II, Athom et Djadaron) devinrent ainsi "rois des Osi [Osi=Alains]". Ce Djadaron est dit alors père de Soslan. Mais tandis que cette version est considéré comme crédible par certains historiens géorgiens, la question des origines dynastiques de David Soslan reste sujette à controverses.

Un intéressant passage du livre Histoires et Euloges des Souverains, œuvre anonyme du XIIIe siècle, relate que David était sous le patronage de la tante paternelle de Tamar de Géorgie, Rousoudan, et était un des descendants (ძენი, littéralement "fils [au pluriel]") d'Ephraïm, "le meilleur et le plus fort à la bataille", qui fut probablement osse. Le philologue géorgien Korneli Kekélidzé (1879-1962) suggéra alors que la famille de David Soslan -les Ephraïmides- prétendait descendre du patriarche Ephraïm, fils de Joseph, et ancêtre de la Tribu d'Ephraïm, et compara par la suite cette théorie avec la légende qui fait des Bagratides, ancêtres des Bagrations, descendants des rois David et Salomon, rois des Hébreux.

En 1946, l'archéologue nord-ossète Eugénie Pchelina annonça que, durant les fouilles de la Chapelle de Nouzal, dans la Gorge de l'Ardon, en Ossétie-du-Nord-Alanie, elle découvrit une tombe qu'elle dit appartenir à David Soslan, qu'elle identifie avec un certain Soslan, mentionné dans les inscriptions écrites en Asomtavruli de la Chapelle de Nouzal. Elle suggéra que David Soslan faisait partie de la famille Tsarazon, un clan héroïque de Nouzal, principalement connu dans le folklore ossète. Toutefois, la majorité des Géorgiens ne croient pas en la version de Pchelina et considèrent sa conclusion comme trop rapide (le prénom Soslan était un prénom très répandu en Ossétie à l'époque).

[modifier] Consort de Géorgie

Pendant ce temps, en Géorgie, la reine Tamar la Grande, qui était reine de Géorgie depuis la mort de son père en 1184, avait épousé le prince rus' de Vladimir Yuri Bogolioubski, fils d'André Ier Bogolioubski. Toutefois, selon l'historien Nodar Assatiani, Yuri (qui avait changé son nom en Georges) était un "adepte de la sodomie" et fut renvoyé en Russie en 1188. Alors, les nobles géorgiens partirent à la recherche d'un nouveau mari pour la reine afin que celle-ci donne naissance à un futur héritier. Le sort tomba alors sur Soslan d'Ossétie qui était (seule chose que l'on peut affirmer avec certitude) issu d'une famille alane noble. Le mariage fut célébré la même année au Palais royal de Didoube, près de Tbilissi. Le chroniqueur arménien Mkhitar Goch écrivit dans son Ishatarakan ("Faits mémorables") que la reine Tamar avait épousé un alain, de la famille de sa mère (Bourdoukhan, la mère de Tamar, fut la fille d'un roi d'Alanie et peut-être la tante de David Soslan), nommé Soslan et qui fut rebaptisé sous le nom de David une fois monté sur le trône.

Peu après le mariage, en 1193, David Soslan fut officiellement associé au trône de Géorgie et fut couronné roi à la Cathédrale de Svetistskhoveli. Le statut de David Soslan (Consort du royaume), aussi bien que sa présence dans l'art, sur des chartes, et sur des pièces de monnaie, a été strictement dicté par la nécessité des aspects masculins du royaume, mais il est resté un gouverneur subalterne qui a partagé le trône avec Tamar mais n'a eu aucune autorité indépendante, sa puissance étant dérivée de sa conjointe régnante.

David supportait énergiquement la politique d'extension de son épouse et fut largement responsable des succès militaires de la Géorgie à l'époque. Toutes les sources médiévales de l'époque sont claires et rapportent sa bravoure, ses talents militaires, sa valeur et sa dévotion pour la reine Tamar. Dans les années 1190, David Soslan mena les Géorgiens victorieusement lors des raids contre Barda, Erzurum, Gegharkunik, Beylagan et Gandja. Ses victoires contre les Ildenizides d'Azerbaïdjan à Shamkor (1195) et les Seldjoukides de Roum à Bassian (1203) sécurisa la position des Géorgiens dans les parties orientales et occidentales du Caucase. David Soslan mourut quelques temps plus tard, vers 1207.

[modifier] Famille

David Soslan avait épousé la reine Tamar de Géorgie en 1188. Ils eurent deux enfants qui devinrent chacun monarques de Géorgie :

[modifier] Sources