Sodomie

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Suzuki Harunobu, détail d'un Shunga, gravure japonaise érotique, vers 1750.
Suzuki Harunobu, détail d'un Shunga, gravure japonaise érotique, vers 1750.

La sodomie est un rapport sexuel qui consiste en une pénétration de l'anus du ou de la partenaire, généralement avec le pénis ou à l'aide d'un objet représentant un phallus. Le godemichet, éventuellement monté sur un harnais (appellé aussi « gode-ceinture »), permet à une femme de sodomiser un ou une partenaire.

Sommaire

[modifier] Étymologie

Représentation des amours de Hadrien et Antinoüs, par Paul Avril
Représentation des amours de Hadrien et Antinoüs, par Paul Avril

Le terme de sodomie vient du nom de la ville de Sodome qui, selon la Bible, fut détruite par Dieu pour ses mœurs jugées perverses (cf. l’épisode de Sodome et Gomorrhe). Dans cet épisode, il ne serait pas explicitement fait mention de la sodomie telle qu’on la définit actuellement : les habitants de Sodome sont en effet caractérisés par un grand appétit sexuel. Dans certains contextes, notamment les classifications légales de certains États fédérés des États-Unis d'Amérique, le terme anglais sodomy inclut d’autres pratiques sexuelles jugées déviantes par certains, notamment le cunnilingus et la fellation (contact entre la bouche et le sexe). En allemand (Sodomie) et en norvégien (sodomi), le terme ne fait aucunement référence à la pénétration anale mais désigne la zoophilie.

D’une manière similaire, le terme « bougre » (du latin Bulgarus, qui donne l’ancien français bogre) désignait à l’origine les bogomiles (« amis de Dieu » du bulgare Bog « dieu » et mile « ami »), membres d’une secte bulgare hétérodoxe proche des mouvements cathares. On avait accusé ces bogomiles du péché de sodomie afin — entre autres — de les tourner en dérision. « Bougre » en est donc venu à ne plus désigner les seuls Bulgares bogomiles, mais aussi de manière injurieuse les sodomites. Par affadissement, le terme a désigné un « gaillard » et enfin un « individu ». Le cognat anglais bugger a gardé le sens original de sodomite.


[modifier] Aspects historiques

Amours romaines entre un homme et un adolescent, coupe Warren
Amours romaines entre un homme et un adolescent, coupe Warren

La sodomie entre hommes, si elle ne fut pas la position sexuelle privilégiée, fut pratiquée dans la Grèce antique, ainsi qu'à Rome, dans le cadre d'une relation entre un homme plus âgé, le maître, actif, et son élève, passif, plus jeune.

Icône de détail Article détaillé : Pédérastie.

Il y a peu d’élément direct parlant de la sodomie chez les Celtes et en particulier chez les Gaulois. Cependant il y a quelques citations d’auteurs classiques déclarant que l'activité homosexuelle était acceptée et quelques productions culturelles en la matière. Par exemple Athenaeus, le rhétoricien grec et le grammairien, répétant des affirmations faites par Diodorus, a écrit que : « Les Celtes, bien qu'ils aient les femmes très belles, apprécient de jeunes garçons davantage : de sorte que certains d'entre eux aient souvent deux amoureux à dormir avec eux sur leurs lits à peau de bête. » [1],[2],[3] Selon Aristote encore, les Celtes sont ouverts et approuvent les jeux amoureux masculins in « la politique II 1269b) ». Cependant, selon la loi dite du brehon, si l’homme est marié la femme peut alors disposer librement d’elle-même. [4]

Icône de détail Article détaillé : sexualité des gaulois.

Sous l'Inquisition espagnole des XVIe et XVIIe siècles[5], la sodomie, à l'instar de la bestialité, était considérée comme un péché abominable. La sodomie était qualifiée de parfaite si elle était le fait de deux hommes et imparfaite (donc moins grave) si elle était le fait d'un homme et d'une femme. Le terme incluait secondairement d'autres pratiques sexuelles, telle que fellation, cunnilingus, masturbation, onanisme, etc. La torture était fréquemment pratiquée : y résister était une preuve de bonne foi.

La sodomie pouvait valoir à ses auteurs le bûcher, les galères, la prison à vie ou pour plusieurs années, le bannissement, des pénitences diverses ou simplement d'être fouetté en public, selon la gravité de l'acte soigneusement pesée par les inquisiteurs. Cependant, dans ce domaine, la justice civile était encore plus sévère et plus expéditive.

En France comme dans de nombreux pays, la sodomie fut longtemps interdite. En 1726, un lieutenant de police est brûlé vif en raison de « crimes de sodomie », le jour même de son accusation. D'après Michel Foucault « ce fut, en France, une des dernières condamnations radicales pour fait de sodomie » (Histoire de la folie à l'âge classique). La sodomie disparaît du code pénal révolutionnaire en 1791.

Au Canada, la loi anti-sodomie est révoquée en 1969 par Pierre Elliott Trudeau.

[modifier] Pratique

Contrairement à la vulve et au vagin, l’anus et le rectum ne sécrètent pas de lubrification naturelle facilitant le rapport sexuel. Cependant, l'anus est une partie du corps, pour les hommes comme pour les femmes, particulièrement innervé, dont la sensibilité est similaire à celle des parties génitales[réf. nécessaire], source d'un possible plaisir pour le receveur. La salive est insuffisante comme lubrifiant et le risque de lésions des fragiles muqueuses anales est majeur aussi est-il préférable d'utiliser un lubrifiant artificiel ou un préservatif lubrifié. Toutefois, même ce dernier requiert l'ajout d'un lubrifiant si les mouvements se prolongent. Autrefois, la vaseline était généralement utilisée, mais à base de gras, elle fragilise les préservatifs tout en étant plus difficilement lavable. De nos jours, sont donc plutôt utilisés des lubrifiants intimes à base d’eau ou de silicone.

Le rectum pouvant contenir des restes de matière fécale, certains[Qui ?] pratiquent un lavement préalablement à une sodomie. Néanmoins, trop souvent répétée, cette pratique peut fragiliser le rectum. En outre, le rectum est normalement vide si l'individu a déféqué complètement quelques heures avant le rapport.

[modifier] Risques médicaux de la sodomie

Une pénétration trop brutale peut provoquer micro-coupures ou saignements. La sodomie peut provoquer des fissures anales, voire (pour les pratiques extrêmes dérivées de la sodomie) un prolapsus anal ou une incontinence anale.

Le sphincter anal est un muscle circulaire qui contrôle l'ouverture du canal au moment de la miction. La sodomie avec un objet d'un certain diamètre sera vécu comme douloureuse à cause de la distension de ce muscle et à cause des fissures qui peuvent être induites par la sodomie. Toutefois, la pratique d'exercices d'assouplissement permet de modifier le seuil de la douleur. Il existe une pratique qui consiste à obtenir une très grande souplesse de ce sphincter par des exercices répétés d'insertion d'objet de diamètre de plus en plus grand. Le risque posé par cette pratique est l'incontinence.

D'autre part, la muqueuse rectale est fragile et poreuse aux virus et bactéries. Elle a la propriété (dont tirent parti les suppositoires) d’absorber les substances déposées dans le rectum. En conséquence, elle est un terrain propice aux échanges de maladies sexuellement transmissibles, notamment du SIDA. C’est la raison pour laquelle il est fortement déconseillé d’avoir un rapport anal sans préservatif avec une personne dont on ne sait pas si elle est infectée par de telles maladies.

[modifier] Popularité

Enquête TNS/Sofres de 2001 en France auprès de 500 femmes sur la « pénétration par l'anus »[6]
affirmation taux de réponse
ont pratiqué et aimé 10%
ont pratiqué mais pas aimé 19%
n'ont pas pratiqué mais le voudraient 3%
n'aimeraient pas vraiment essayer 9%
ne le feraient en aucune façon 36%
aucune réponse 23%

En 1998, lors d'un sondage réalisé en France, 33% des personnes interrogées déclarent trouver « plutôt pas » ou « pas du tout choquant » que leur partenaire leur propose la sodomie, contre 47% choisissant la réponse « tout à fait » ou « plutôt choquant »[7]. En 2001, 29% des femmes interrogées déclarent avoir pratiqué la sodomie[6]. Un sondage de l'IFOP de 2004 sur la sexualité des Françaises[8] montrait que 9% des femmes avaient déjà pratiqué la sodomie dont 6% par plaisir. Le principal déterminant qui influence la pratique de la sodomie est la "précocité" sexuelle : Dans l'enquête ACSF, pour une tranche d'âge donnée, on trouvait beaucoup plus de pratiquants parmi les 25% du groupe ayant leur premier rapport le plus tôt ("précoces") que parmi les 25% ayant leur premier rapport sexuel le plus tard ("tardifs"). "Par exemple, parmi les femmes de 25 à 34 ans, 44% des précoces ont expérimenté cette pratique, contre 25% des tardives."[9] Dans l'enquête américaine NHSLS, parmi les 18-44 ans, 5% des femmes trouvaient la sodomie (passive) attractive. Chez les hommes, 14% étaient attirés par la sodomie active et 11% par la sodomie passive. Toujours chez les 18-44 ans, 18% des femmes (22% des hommes) trouvaient attirant le fait d'avoir leur anus stimulé par le doigt de leur partenaire, cependant que 13% des femmes et 26% des hommes étaient attirés par le fait de stimuler l'anus de leur partenaire.[10]

[modifier] Statistiques

Quinze ans après la deuxième enquête nationale sur le comportement sexuel des français (ACSF, 1992), l'INSERM, l'ANRS et l'INED ont réalisé une nouvelle enquête "Contexte de la Sexualité en France" (CSF) auprès des 18-69 ans. Selon cette enquête, 37% des femmes et 45% des hommes en ont déjà fait l'expérience (contre respectivement 24% et 30% en 1992). Toutefois, la pratique reste marginale puisque 12% des femmes de 25-49 ans disent la pratiquer souvent ou parfois[11]. L'analyse détaillée de l'enquête ACSF montrait que la sodomie n'était pratiquée qu'avec une fréquence de 1 à 3% au cours d'un rapport sexuel[12]. Aux Etats-Unis, la sodomie n'est pas non plus entrée dans les pratiques régulières des américains : 9% des personnes interrogées lors de la grande enquête nationale NHSLS (National Health and Social Life Survey, conduite en 1992) disaient avoir eu un rapport anal au cours de l'année écoulée et seulement 2% des hommes et 1% des femmes, lors de leur dernier rapport sexuel.[13] Des chiffres tout à fait similaires à ceux de l'étude nationale australienne ASHR conduite en 2001-2002 : 0,9% des hommes et 0,7% des femmes âgés de 16 à 59 ans avait pratiqué la sodomie lors de leur dernier rapport sexuel[14]. Il semble que la sodomie soit expérimentée assez tôt dans la vie sexuelle (sans que cela préjuge l'intégration dans le répertoire sexuel habituel).En 2000, Baldwin et Baldwin ont publié une étude détaillée sur les rapports anaux dans une population d'étudiants américains hétérosexuels (âge moyen : 20 ans 1/2, 63 % des réponses venaient de femmes) : 78 % avaient déjà eu un rapport vaginal et 18 % un rapport anal. Parmi les non-vierges, 22,9 % avaient également déjà pratiqué la sodomie (en moyenne à 18 ans 1/2, alors que l'âge moyen du premier rapport vaginal était de 16 ans 1/2). Il s'agissait plus souvent de garçons (28 % des hommes non-vierges de l'étude) que de filles (19 % des non-vierges) mais les auteurs voient cette différence s'estomper une fois les autres variables (influençant le fait d'avoir un rapport anal) prises en compte[15].

[modifier] Sodomie et virginité

Dans certains milieux sociaux ou religieux, la sodomie peut également être une alternative à la pénétration vaginale pour ne pas rompre l’hymen de la femme avant le mariage ou éviter la fécondation, où elle a longtemps été fortement recommandée comme un moyen de contrôler les naissances, notamment par l'intermédiaire de codes rédigés à cette intention par les chefs religieux.[réf. nécessaire] Dans son roman "La fascination du pire", (Editions Flammarion), Florian Zeller écrit, page 51, "D'après ce qu'on m'avait dit, aussi curieux que cela puisse paraître, (...)que dans certaines familles ultra-catholiques de Versailles (...) les jeunes filles ne voulaient surtout pas se faire dépuceler avant le mariage. C'est pourquoi elles se faisaient sodomiser par leurs amoureux d'adolescence".

[modifier] Répression

Bûcher du Chevalier de Hohenberg et de son valet, accusés de sodomie, en 1482, devant Zurich
Bûcher du Chevalier de Hohenberg et de son valet, accusés de sodomie, en 1482, devant Zurich

[modifier] Sodomie contre reproduction

Pratique considérée comme déviante puisque ne menant pas à la reproduction, entourée des tabous liés aux fonctions excrétrices (l’anus étant concerné), surtout dans les civilisations où ces fonctions naturelles sont jugées honteuses, la sodomie est perçue de manière très diverse selon les sociétés et les religions. De nos jours, certains pays criminalisent toujours la sodomie entre adultes consentants, allant même jusqu’à requérir la peine de mort[réf. nécessaire].D'autres part,cette pratique reste surtout liée à l'homosexualité.[réf. nécessaire]

[modifier] Sodomie et puissance masculine

Dans la Rome antique, un homme libre qui sodomisait ses esclaves manifestait sa puissance. En revanche, un homme libre sodomisé se ravalait à un rang inférieur, et cette passivité était considérée comme honteuse[16].

[modifier] Aspects juridiques

En anglais, sodomy ne désigne pas seulement la pénétration anale. Dans les expressions comme sodomy law, loi qui régissait les pratiques acceptées ou interdites dans tel ou tel État américain, il fallait comprendre sodomy comme pratique sexuelle jugée déviante, parmi lesquelles, outre la sodomie pouvaient être comptés la fellation et le cunnilingus. Ces lois, le plus souvent, étaient des manières d’interdire l’homosexualité. Elles s’appuyaient sur un cliché faisant des homosexuels mâles des sodomites, alors que cette pratique n’est bien entendu pas acceptée par tous les homosexuels et que des hétérosexuels la pratiquent aussi.

La section 377 du Code Pénal indien, intitulé « Des délits contre-nature » punit « les relations charnelles contraires à l’ordre de la nature » d’une peine pouvant atteindre 10 ans d’emprisonnement.

En 2003, la Cour suprême des États-Unis a déclaré anticonstitutionnelles les lois de certains États fédérés contre la sodomie. Elles violent le XIVe amendement de la constitution qui protège la vie privée et la liberté des citoyens américains. Treize États fédérés, situés surtout dans le sud du pays, pratiquaient jusqu’alors des lois contre la sodomie entre adultes consentants, dont quatre condamnaient aussi les fellations : le Texas, le Kansas, l’Oklahoma et le Missouri.

Le 1er juillet 2006, apparaît au Zimbabwe l'article 73 de la "criminal law", menaçant celui pratiquant la sodomie de deux ans de prison[17] bien que cette loi, mentionnant explicitement la sodomie, semble plutôt viser l'homosexualité.

[modifier] Sodomie, religion, mythologie

[modifier] Point de vue chrétien

François Elluin, Sodomites provoquant la colère divine, dans Le pot-pourri (1781)
François Elluin, Sodomites provoquant la colère divine, dans Le pot-pourri (1781)

L’Église catholique condamne la sodomie en tant que pratique homosexuelle. Dans La Clé d'or, Antoine-Marie Claret, qui fut confesseur de la reine Isabelle et devait être canonisé par Pie XII, rapportait une légende très répandue en écrivant : « Certains auteurs assurent que Notre Seigneur Jésus-Christ a une telle horreur de ce péché que, dans la nuit où il naquit, à Bethléem, il tua tous les sodomites. » Certains[Qui ?] considèrent qu’il y aurait là une mauvaise interprétation de la Bible, et que celle-ci, du moins dans l’épisode de Sodome et Gomorrhe, ne serait pas expressément mentionnée. (Cf. Vision chrétienne de l'homosexualité pour une étude plus approfondie). Les plus graves théologiens ont savamment discuté sur la nature de la sodomie ; on en trouvera un excellent résumé, dans le Compendium Theologiae Moralis Sancti Alphonsi Mariae de Liguori du chanoine Neyraguet, plusieurs fois réédité au XIXe siècle.

« Les uns, dit-il, estiment que la sodomie consiste dans le commerce charnel dans le vase indu, et d’autres dans le commerce charnel avec le sexe indu ». Mais la seconde opinion étant plus probable, il peut donc y avoir sodomie entre femmes, même si nos théologiens se demandent comment elles s’y prendraient, mais non entre un homme et une femme ; le coït du mâle dans le vase postérieur de la femelle n’étant qu’une sodomie imparfaite, distincte dans son essence de la sodomie parfaite. En revanche la fellation par un homme peut être qualifiée de sodomie, au contraire de celle que pratique une femme : « si vir polluitur in ore fæminæ, erit copula inchoata [...] si vero in ore maris, erit sodomia ».

Les templiers furent accusés, entre autres, de sodomie par Phillipe le Bel.

Cependant, les origines de l'interdit dans la religion catholique seraient plutôt héritées de l'empire romain. En effet, après avoir largement toléré des conduites et pratiques sexuelles très libres au premier siècle avant J.C, l'empire romain revient à une plus grande rigueur au 4e siècle après J.C: relations homosexuelles et libertinages interdits, caresses buccales et pratiques anales fortement condamnées, etc. En 533 après J.C, l'empereur Justinien inclut la sodomie comme un acte contre nature, et un vice indicible et blasphématoire. Ainsi, le catholicisme naissant se serait mélangé avec la culture ambiante romaine et aurait affirmé la sodomie comme une mauvaise pratique sans que celle-ci ne soit explicitement condamnée dans les textes de référence.

Au XIe siècle, Pierre Damien, moine à l'abbaye de Fonte Avallana, rédige plusieurs livres illustrant une conduite ascétique et pieuse, qu'il suit d'ailleurs assidument à l'opposé de bon nombres de ses contemporains. L'un de ces livres, Liber Gomorratus, est envoyé au Pape Léon IX, mais les problèmes soulevés n'ont pas entraînés de mesures immédiates. Les faits soulevés par Pierre Damien lui sont inspirés par les ecclésiastiques, évêques ou curés qui pratiquent ces "péchés" avec leurs disciples. Il considère que ces pratiques ont un caractère diabolique, et pour lui, leurs présences au sein des monastères s'expliquent par le fait que le diable tente de corrompre les plus fidèles serviteurs de dieu: non-respect du vœu de chasteté, cession à la tentation, et le pire: en se confessant les uns aux autres les sodomites maintiennent le secret!

Le pape Léon XI trouvait très condamnable la sodomie (à l'époque ce terme recouvrait l'ensemble des pratiques hérétiques), mais considèrait que Pierre Damien allait trop loin. Peu à peu, la sodomie va passer de péché mortel à un crime, comme le montre le Concile de Latran III, en 1179, qui adopte des mesures pour réprimer ce vice. Les peines sont variées selon l'âge au moment des faits et le rôle tenu pendant l'acte: mutilation, flagellation, saisie des biens, amendes, bûcher. Le passif avait alors des sanctions plus lourdes. Pourtant, ce nouvel acte a permis à l'Inquisition, qui sévissait alors, de détenir une nouvelle arme incriminante: ainsi, tous les hérétiques étaient considérés comme des sodomites et réciproquement. Enfin, c'est également pendant cette époque que voit jour une revalorisation de la nature, devenant la référence ultime. La Nature et Dieu étant liés, pratiquer un acte contre-nature était aller contre Dieu lui-même: un sacrilège! Et par là même, les sodomites, après être accusés de troubler le divin, sont accusés de troubler la souveraineté, l'ordre social et politique: dès lors, les sodomites sont perçus comme étant des ennemis du Royaume, de la chrétienté, du souverain.[18]

[modifier] Point de vue de l'islam

Dans l'islam, le sunnisme condamne la sodomie aussi bien hétérosexuelle qu'homosexuelle, contrairement au chiisme ne reconnaissant que l'interdiction du deuxième cas.[réf. souhaitée]

[modifier] Anecdotes

[modifier] Notes et références

  1. Borris, Kenneth (2003). Same-Sex Desire in the English Renaissance: A Sourcebook of Texts, 1470-1650. Routledge, pp.211. ISBN 0-8153-3626-8. 
  2. Dynes, Wayne R. (1990). Encyclopedia of Homosexuality. Garland Pub., pp.209. ISBN 1-4102-0620-3. 
  3. Forberg, Friedrich Karl (1963). Manual of classical erotology (De figuris Veneris). Medical Press of New York, pp.93. 
  4. University College, Cork . Cáin Lánamna (Couples Law) . [2005.http://www.ucc.ie/celt/online/G102030.html] Access date: 7 March 2006.
  5. Bartolomé Bennassar, L'Inquisition espagnole, XVe-XIXe siècles, Paris, Éditions Hachette, 1re édition 1979, rééd. 2001. ISBN 2-01-279021-6
  6. ab Enquête TNS/Sofres de 2001 sur la sexualité des françaises auprès d'un échantillon représentatif de 500 femmes de 18 à 65 ans en avril et mai 2001.
  7. Sondage réalisé par BVA pour Psychologies auprès d'un échantillon représentatif de 950 majeurs réalisé en octobre 1988. Voir :
  8. La sexualité des Françaises, sondage réalisé les 20 et 21 mars 2004 auprès d'un échantillon de 485 femmes représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus
  9. Michel Bozon, L'entrée dans la sexualité adulte : le premier rapport et ses suites, Population,5,1993,1317-1352
  10. Michael, Gagnon, Laumann, Kolata, Sex in America, Little, Brown and Company, 1994, 146-147
  11. Conférence de presse ANRS/INSERM/INED du 13 mars 2007. http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/7656/telechargement_fichier_fr_dossier_presse130307.pdf
  12. Alfred Spira, Nathalie Bajos et le groupe ACSF, Les comportements sexuels en France, La Documentation Française,1993, p158
  13. E.Laumann, J.Gagnon, R.Michael et S.Michael, The Social Organization of SexualityThe University of Chicago Press, Chicago 1994,p107
  14. J.Richters, R.De Visser,C.rissel,A.Smith, The Journal of Sex Research, vol.43,N°3, August 2006,pp.217-226.
  15. Janice Baldwin, John Baldwin, Heterosexual Anal Intercourse : An Understudied, High-Risk Sexual Behavior, Archives of Sexual Medicine, vol.29,N°4,2000
  16. Géraldine Puccini-Delbey, "La vie sexuelle à Rome", éditeur : Tallandier
  17. Magazine Têtu du 13 juillet 2006[lire en ligne].
  18. La sodomie, le Diable et la contre nature par Véronique Martel

[modifier] Bibliographie

  • Leo Bersani, Homos : repenser l'identité, Odile Jacob, 1998 ; Le Rectum est-il une tombe ?, L'Unebévue, 1998.
  • Guy Bechdel, La Chair, le diable et le confesseur (1994), Hachette Pluriel "histoire", 2006.
  • Bill Brent, Tout savoir sur le plaisir anal (pour lui), Tabou, 2005.
  • Les Enfans de Sodome à l’Assemblée Nationale [1790], recueil de pamphlets anonymes parus au début de la Révolution française, notes et préface de Patrick Cardon, Lille, QuestionDeGenre/GKC, 2004.
  • Claude Guillon, Le Siège de l'âme: Eloge de la sodomie. Fantaisie littéraire, érosophique et antithéiste, Zulma "Grain d'orage", 1999.
  • Christian Gury, L'Honneur perdu d'un politicien homosexuel, Kimé "le sens de l'histoire", 1999.
  • Mark D. Jordan, The Invention of Sodomy in Christian Theology, University of Chicago Press, 1998. Traduction : L'Invention de la sodomie dans la théologie médiévale, EPEL, 2007.
  • Tristan Taormino, Tout savoir sur le plaisir anal (pour elle), Tabou, 2005.
  • Charlotte Webb, MasterClass: Anal Sex, The Erotic Print Society, 2006.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes