Désert des Agriates

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A l'ouest de St-Florent

Le désert des Agriates, en corse Agriate, est une micro-région de Corse, situé dans la partie nord-ouest du Nebbio, à l'est de la Balagne. Son territoire s'étend essentiellement sur les communes de Santo-Pietro-di-Tenda, San-Gavino-di-Tenda ainsi que sur la partie occidentale de Saint-Florent.

[modifier] Géographie

Les Agriates tiennent leur appellation de "désert" du fait que la région est totalement inhabitée. C'est d'ailleurs le seul désert réconnu officiellement en Europe. Contrairement à l'image qu'on se fait d'un désert, les Agriates sont couvertes d'une végétation adaptée à l'aridité du lieu.

Le désert des Agriates culmine au Monte Genova (418 m) et couvre quelques 16 000 ha de rocaille. Son climat se caractérise par des températures très élevées durant l'été pendant lequel souffle un vent sec et chaud.

Quelques ruisseaux s'écoulent dans les Agriates, d'est en ouest :

le Vaghju ;
le Fiume Santu ;
le Liscu, qui termine sa course sur la plage de la Saleccia ;
l'Alga, qui se jette dans l'anse éponyme ;
la Piobetta.

Le désert des Agriates est bordé au sud par le massif du Tenda et au nord par la mer Méditerranée. La côte est constituée d'une série de caps et de plages de sable fin, que longe un sentier des douaniers. D'est en ouest, on rencontre :

Plage de Lotu

la Punta Mortella, et sa tour ruinée ;
la plage de Lotu, et ses étangs ;
la Punta di Curza ;
la plage de la Saleccia dans l'anse de Faghjula ;
la Punta di Santulino ;
la Punta Mortella (ouest) ;
l'anse de Malfalcu ;
la marine d'Alga ;
la Punta di Solche ;
la Punta di l'Acciola ;
l'anse Pinzuta.

Rencontres insolites sur le parking desservant la plage

Le route D81 traverse le sud du désert d'est en ouest, de Saint-Florent à la vallée de l'Ostriconi, où elle rejoint la Balanina (RN 1197), en passant par le col de Vezzu (Bocca di Vezzu). De la RD 81 partent plusieurs pistes en direction du nord, vers les plages.

[modifier] Histoire

Avant de devenir le désert stérile d'aujourd'hui, les Agriates furent considérés comme le grenier à blé de la Corse. La République de Gênes, faute d'un arrière-pays suffisamment développé, l'utilisait également pour cultiver de quoi nourrir sa population métropolitaine. Il fut longtemps exploité de juin à octobre par des cultivateurs venus du Cap Corse (Nonza, Farinole, Centuri) ou de la Balagne. Ceux-ci restaient jusqu'aux moissons, et s'en allaient après les défrichages, labours et semailles d'automne. Ils laissaient alors la place aux éleveurs de chèvres et de moutons, descendus des montagnes pour l'hiver. Au moment de leurs rencontres, les agriculteurs échangeaient leurs produits : du fromage contre du blé ou de l'huile.

Jusqu'au début du XX^e siècle, on y cultivait encore le blé, les agrumes (cédrats, citrons, mandarines), l'olivier, le figuier... Cependant, l'écobuage et les incendies propagés par les vents forts ont eu raison de cette plaine fertile.

L'habitat humain a laissé quelques traces dans le désert des Agriates. Pour se loger, les agriculteurs et éleveurs avaient construit des pagliaghji (en français paillers). Un pagliaghju est une cabane en pierre sèche, au toit arrondi ou en terrasse, qui servait d'habitation, de bergerie ou d'entrepôt pour le blé, le foin ou les outils. Ces abris contiennent une pièce unique fermée par une seule porte. Certains sont encore en bon état.

Le romancier Pierre Benoit (L'Atlantide, Koenigsmark) contribua à faire connaître cette région par son roman Les Agriates paru en 1950.