Désert de Retz

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Le désert de Retz est un jardin anglo-chinois - ou folie - créé à la fin du XVIIIe siècle par un aristocrate, François Nicolas Henri Racine de Monville.

Établi dans un domaine de 40 ha situé en bordure de la forêt de Marly, dans la commune de Chambourcy, il se caractérisait notamment par la construction de 17 (ou 20) fabriques dont seulement une dizaine subsiste encore. Ces fabriques, qui faisaient référence à l’Antiquité ou à un certain exotisme, comprenaient notamment une glacière en forme de pyramide égyptienne, un obélisque, ainsi qu’un temple dédié au dieu Pan. On y trouvait également un pavillon chinois, aujourd’hui disparu. La plus importante de ces fabriques était la propre maison d’été de M. de Monville en forme de section de colonne tronquée et ruinée.

Sommaire

[modifier] Historique des propriétaires

Monville achète, en 1774, à Antoine Joseph Basire une maison et ses dépendances sur un terrain d’environ treize hectares. Par la suite Monville agrandit son domaine pour arriver en 1785 à 90 arpents (38 ha 80 a et 8 ca). En juillet 1792, Monville, vend le Désert et ses deux hôtels parisiens à un anglais: Lewis Disney Ffytche. En tant que sujet britannique ses biens sont saisis et vendus en 1793. En 1811, un certain Lebigre Beaurepaire achète le Désert, mais il n’honore pas ses dettes et le domaine est de nouveau saisi et sera racheté par Disney Ffytche en 1816, son petit-fils Auguste Guilaume Hilary en prend possession en 1824 et le vend en 1827 à un notaire de Saint-Germain-en-Laye Maître Alexandre Marie Denis. Cet acquéreur le revend en 1839 à un neveu d’Eugène Scribe, Jean-François Bayard. En 1856, la veuve de ce dernier le cède à Frédéric Passy (1822-1912), son fils Pierre y créera un élevage de poules, mais des difficultés financières l’oblige en 1936, à vendre le Désert où il était né. Le domaine est alors acheté par Georges Courtois par l’intermédiaire d’une société nommée Neueberg. Devant l’ampleur des travaux à accomplir pour sauver le Désert de la ruine menaçante le nouveau propriétaire baisse les bras. L’architecte Jean-Charles Moreux s’émut de l’état des bâtiments fortement dégradés. Le 9 décembre 1938 le classement des fabriques fut décidé, le décret fut signé le 30 août 1939 et publié le 25 novembre 1939. Cependant la société propriétaire ayant changée de statut, il fallut reprendre la procédure pour aboutir au classement définitif du Désert comme monument historique par décret du 9 avril 1941 contre la volonté de ses propriétaires. Le 8 décembre 1966 André Malraux, alors ministre de la Culture, évoque avec chaleur à l’Assemblée Nationale l’état du domaine et fit voter la loi du 30 décembre 1966 qui permit le sauvetage du Désert. Le principe de cette loi est de faire supporter d’office au propriétaire 50% des travaux. Le 31 décembre 1981 le groupe Worms rachète le Désert et le cède à la Société Civile du Désert de Retz.

Une partie de l’ancien domaine est occupée depuis 1992 par le golf de Joyenval.

[modifier] Liste des fabriques

D’après un plan de 1785 fait de la main de Monsieur de Monville

  • La Colonne détruite.
  • Roche entrée du jardin
  • Temple au Dieu Pan
  • Église gothique ruinée
  • Maison chinoise
  • Laiterie
  • Métairie arrangée
  • Hermitage
  • Orangerie
  • Isle du Bonheur
  • Serres Chaudes
  • Chaumière
  • Tombeau
  • Pyramide glacière
  • Obélisque
  • Communs
  • Théâtre découvert

A cette liste il faut rajouter

  • La tente tartare
  • Le temple du repos
  • Le petit autel

[modifier] Visiteurs célèbres du Désert

Le roi de Suède Gustave III, à qui Monville offrit des dessins. Le prince de Ligne, le duc de Chartres, futur Philippe-Égalité, Thomas Jefferson, qui s’inspira de la colonne détruite. Par la suite Colette, André Breton.

[modifier] Bibliographie

  • Louis-Eugène Lefevre, Le Jardin anglais et la singulière habitation du Désert de Retz près de Marly, Paris éd. Jean Schemit, 1917, tiré à part du Bulletin de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise.
  • Pierre-Émile Renard, Chambourcy, son passé, 1980
  • Pierre-Émile Renard, Chambourcy et le Désert de Retz, 1984
  • Michel Dach, Le Désert de Retz à la lumière d’un angle particulier, 1995
  • Le Désert de Retz, texte anonyme publié en avril 1988 par la Société Civile du Désert de Retz, Croissy sur Seine.
  • Julien Cendres, Chloé Radiguet, Le Désert de Retz, paysage choisi, éd. Stock, 1997 (ISBN 2234048214)

[modifier] Liens externes