Déclinisme

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Le déclinisme est un terme péjoratif désignant un courant d’idées et d’analyses de penseurs français qui estiment que la France est en déclin, tant aux niveaux économique que culturel ou géopolitique.

Parmi les faits sur lesquels s’appuie les « déclinistes » ou « déclinologues » :

Sommaire

[modifier] Représentants, caractérisation

Nicolas Baverez, qui constate un « déclin » de la France[2], est placé par certains dans ce courant.

En 2006, Dominique de Villepin a popularisé le terme de "déclinologue" en lui donnant le sens péjoratif de personnes voyant tout en noir.

« Je vois surgir une nouvelle population dans notre pays, de nouveaux experts : les "déclinologues". De grâce, il y a vingt siècles d’Histoire dans notre pays pour nous rappeler qui nous sommes et où nous allons. Alors, ce n’est pas en levant le doigt pour savoir dans quel sens va le vent que nous devons chercher à comprendre quel est le destin de la France.[3] »

[modifier] Critique

Le déclin admis dans le champ d'action politique est un événement imprécis, alimenté par une vive polémique. Il est assez difficilement vérifiable car relève plus souvent de tournures de discours et de rhétorique. Généralement, il se définit dans des comparaisons d'indicateurs géopolitiques (PIB, croissance, balances commerciales, IDH, etc.) entre différents pays. La comparaison trouve toutefois ses limites lorsqu'on compare la France avec un autre pays développé sur un thème dans lequel les deux États ont évolué différemment, mais qu'il convient au vu de la pensée déclinologue de mettre sur un pied d'égalité. Ainsi on comparera aisément les deux systèmes d'éducation américain et français, comme s'ils devaient à conditions égales fournir des résultats similaires ; ce qui relève en réalité du syllogisme le plus absurde. Par extension, le déclinisme est une affirmation de l'identité nationale en creux.[réf. nécessaire]

Dans La Guerre des deux France, Jacques Marseille s'attache à montrer, à l'inverse du constat fait par les déclinologues, que les 30 années entre 1974 et 2004 ont été au même titre que les trente glorieuses des années de croissance.

[modifier] Notes et références

  1. Le classement de l'université de Shanghai met ainsi la première université française en 45e place : voir Classement mondial des 100 premières universités 2006
  2. La France qui tombe, 2003
  3. 10 janvier 2006. Vœux du Premier ministre à la presse

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

  • Nicolas Baverez, La France qui tombe, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262025436)
  • Julie Bouchard, Comment le retard vient aux Français. Analyse d’un discours sur la recherche, l’innovation et la compétitivité. 1940-1970, préf. de Pierre Papon, ancien Directeur du CNRS, Septentrion, coll. « Information – Communication », Lille, 2008, 328 p. (ISBN 978-2-7574-0032-6) [prés. en ligne]
  • Philippe Jaffré, Philippe Riès, Le jour où la France a fait faillite, Grasset, Paris, 2006, 362 p. (ISBN 2246711215)
  • Jacques Marseille, La guerre des deux France. Celle qui avance et celle qui freine, Perrin, coll. « Tempus », Paris, 2004, 260 p. (ISBN 2262022836)
  • Michel Wieviorka, Élie Barnavi, Judith Bokser Liwerant, João Caraça et al., Le printemps du politique. Pour en finir avec le déclinisme, Robert Laffont, coll. « Le monde comme il va », Paris, 2007, 160 p. (ISBN 2221106504)

[modifier] Liens externes