Colombelles

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Colombelles
Carte de localisation de Colombelles
Pays France France
Région Basse-Normandie
Département Calvados
Arrondissement Arrondissement de Caen
Canton Canton de Cabourg
Code Insee 14167
Code postal 14460
Maire
Mandat en cours
Colin Sueur
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération Caen la Mer
Latitude
Longitude
49° 12′ 18″ Nord
         0° 17′ 46″ Ouest
/ 49.205, -0.296111111111
Altitude 2 m (mini) – 49 m (maxi)
Superficie 7,14 km²
Population sans
doubles comptes
8 145 hab.
(2005)
Densité 874 hab./km²

Colombelles est une commune française, située dans le département du Calvados et la région Basse-Normandie.

Sommaire

[modifier] Géographie

Colombelles se situe dans la banlieue est de Caen à 6km de la ville. La commune peut être divisée en quatre grandes zones :

  • Le centre-ville
  • Lazarro
  • L'ancien site de la SMN
  • Le Plateau

Localisation sur wikimapia

[modifier] Histoire

[modifier] Des origines au XIXe siècle

Le premier site d'implantation humaine sur le territoire de Colombelles a été retrouvé à l'emplacement de l'actuelle ZAC de Lazzaro[1]. Il s'agit d'un gros village d'une dizaine de maisons datant du début du Néolithique (toute fin du VIe millénaire av. J.-C.). Le village est ensuite abandonné au profit d'un nouveau site[2] en contrebas sur la rive droite de l'Orne ; ce dernier fut peut-être occupé dès le haut Moyen Âge[3].

La première référence écrite à Colombelles date du XIe (cartulaire de l'Abbaye aux Dames). Colombelles serait un dérivé du latin columbulus signifiant "petit pigeon". Le village est mentionné sous le nom de Columbellæ dans un texte en latin du XIIe siècle[4] et sous celui de Coulumbelles dans un texte en Français du XVe siècle[5]. Ce n'est alors qu'une petite bourgade au débouché du bac de l'Orne sur la route de Dives par Hérouville (actuelles voies de la rocade, rue Edouard Vaillant et rue Jules Guesde). La population vit de l'agriculture et de l'extraction de la pierre de Caen. Les activités fluvio-maritimes sur l'Orne (pêche, extraction du sable, exportation de la pierre extraite des carrières)[6] sont au cœur de la vie des villageois.

Colombelles sur la carte de Cassini (milieu du XVIIIe)
Colombelles sur la carte de Cassini (milieu du XVIIIe)

Les villageois se concentrent principalement le long de la rue principale (actuelle rue de la République) parallèle à l'Orne. Les chemins de halage sont aménagés sur les rives du fleuve depuis Caen jusqu'à Ouistreham (rive gauche) et Sallenelles (rive droite). À l'entrée du village au sud, les paroissiens construisent au XIe-XIIe l'actuelle église Saint-Martin. Au XVIIe, un petit château de plaisance est construit sur le coteau au-dessus du village. Son parc s'étend entre le bourg et la route de Ranville (actuelle rue Jules Guesde) jusqu'à Longueval. Au début du XIXe siècle, le château est reconstruit dans le style Empire ; seule une tour de l'enceinte, probablement occupée par les gardiens du domaine, est conservée.

En 1793, 278 habitants sont recensés dans le village et l'évolution démographique[7] reste limitée au XIXe siècle. La population augmente lentement pour atteindre un maximum de 364 habitants en 1846, avant de décliner jusqu'au début du XXe siècle ; en 1901, on ne dénombre plus que 153 Colombellois. Cette évolution négative peut être en partie expliquée par la déliquescence des activités fluviales provoquée par l'étiolement du trafic sur l'Orne, suite à l'ouverture en 1857 du Canal de Caen à la mer. Lorsque que l'enseignement primaire est rendu obligatoire, une école est tout de même installée en 1880 dans les locaux de la mairie (rue de la République[8]) ; auparavant, l'enseignement était dispensé par des religieuses dans une dépendance du château.

[modifier] Le développement rapide de la ville au XXe siècle

En 1909, Auguste Thyssen achète des terrains sur le plateau surplombant le village qui compte alors moins de 200 habitants (169 en 1906). Il fonde ensuite la Société des hauts-fourneaux de Caen et fait construire une grande usine sidérurgique sur les terrains de Colombelles. Cet établissement, qui devient ensuite la Société métallurgique de Normandie, bouleverse considèrablement le visage de la commune. De petit village rural, Colombelles devient une importante ville ouvrière à la population cosmopolite. En dix ans, la population de la commune est multipliée par dix ; partant de 178 habitants en 1914, elle atteint 2 301 habitants en 1921 et 3 452 habitants en 1939. Des logements ouvriers sont construits non loin de l'usine (cité du Calvaire et surtout cité du Plateau[9]) et une église orthodoxe est érigée pour les ouvriers de l'usine. Pour faire face à l'accroissement de la population, la municipalité achète le château en 1925 afin de le transformer en école communale. Elle fait ensuite construire dans le parc un nouveau groupe scolaire (Groupe Scolaire Henri Sellier), inauguré en juin 1934. Le centre de gravité de la commune se déplace alors sur le bord du plateau au-dessus de l'ancien village ancien ; ce dernier est rapidement effacé de la conscience collective colombelloise.

Évolution démographique
1911 1914 1921 1927 1932 1939 2005
186 178 2301 2556 3108 3452 8145

En 1944, la ville et l'usine sont durement touchées par les bombardements lors de la bataille de Caen. L'usine est gravement endommagée et la ville détruite à 80%. Seul le vieux village est préservé des bombes. Le château est ravagé par les flammes ; seule la vieille tour est épargnée. La reconstruction de la ville sur le plateau dure 12 ans. Dès 1948, la Cité Suédoise est aménagée dans l'ancien parc du château (pâté de maisons compris entre la rue de Suéde et la rue Jules Guesde) ; elle doit son nom au fait qu'elle est composée de 80 chalets en bois offerts par la Suéde[10]. En 1963, on construit la nouvelle église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.

Le 5 novembre 1993 a lieu la dernière coulée de la SMN. La fermeture de l'usine est vécue comme un traumatisme. L'ancien territoire de l'usine est dépollué et fait l'objet d'un traitement paysager conçu par Dominique Perrault. L'ancienne tour de refroidissement principale est conservée comme un emblème important de ce passé ouvrier et mise en lumière la nuit. Une zone d'activité, Normandial, dédiée à l'industrie agroalimentaire, est aménagée dans la partie proche de la route de Cabourg à la fin des années 1990. Depuis le début de l'année 2007, l’ancien site de l’usine accueille également un campus technologique. Un ensemble de logements doit par la suite y être construit à proximité de la cité du Calvaire (ZAC Jean Jaurès).

[modifier] Héraldique

Les armes de la commune de Colombelles se blasonnent ainsi :
D'azur à trois colombelles d'argent posées deux et une et à la roue dentée d'or posée en coeur, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azur

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1989 mars 2001 Claude Écobichon PS
mars 2001 actuel Colin Sueur PS
Toutes les données ne sont pas encore connues.


Maire et adjoints élus en réunion du conseil municipal en mars 2008[11] :

  • Maire : Colin Sueur.
  • 1er adjoint : Gabrielle Gilbert, 2e adjoint : Jean-Louis Fouques, 3e adjoint : Anne-Marie Monnet, 4e adjoint : Marc Potier, 5e adjoint : Isabelle Cruchet, 6e adjoint : Christian Detaye, 7e adjoint : Nadine Lefèvre, 8e adjoint : Éric Gaillard.

En 1793, la commune a été incorporée au canton de Ranville, puis à partir de 1801 à celui de Troarn. Depuis 1982, Colombelles fait partie du canton de Cabourg[7].

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[12])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
5122 5668 5566 5306 5695 6242
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Ses habitants sont les Colombellois et Colombelloises.

[modifier] Lieux et monuments

[modifier] Église St Martin

L'Église St Martin de Colombelles fut édifiée aux XIe et XIIe siècles. C'est une église de style roman, dont le porche ouest, décoré en dents de scie, est classé. Elle est dédiée à St Martin, Évêque de Tours au IVe siècle, apôtre des Gaules. On peut d'ailleurs admirer encore de nos jours, à l'intérieur de l'église, un bas-relief représentant la Charité de St Martin (XIVe siècle)... La Chapelle date du XIXe siècle. De nombreux graffitis « maritimes » ornent les murs extérieurs de l'église. Bien qu'elle ait été modifiée au cours des siècles, cette église offre un très bel exemple de l'art roman normand. L'édifice, dans sa totalité, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 16/05/1927).

[modifier] Église St Serge

Ce sanctuaire orthodoxe, constitué d'une église et d'une bibliothèque d'ouvrages en langue russe, a été construit en 1926 par et pour les ouvriers de la SMN sur des terrains offerts pat les propriétaires de l'usine. L'édifice a été construit selon les plans dessinés par un colonel de l'armée russe qui s'est inspiré du style des églises de Saint-Petersbourg. Le clocher de l'église est ainsi surmonté d'un toit en bulbe d'oignon, typique de l'architecture religieuse baroque des pays slaves. À l'intérieur de l'église, les murs sont recouverts d'icônes peintes par Fostov et Khvostov.

Endommagé en 1944, le sanctuaire a été reconstruit en 1947. Cet ensemble, unique dans l'ouest de la France[13], est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 23/ 06/1992).

[modifier] La Tour

Vestige du château construit au XVIIe en contrebas de la route de Ranville (actuelle rue Jules Guesde). Une association, les Amis de la Tour, veille à sa protection et à sa mise en valeur.

[modifier] "Le chaudron"

Ancienne tour de refroidissement de l'usine sidérurgique, cet élément du patrimoine industriel trône aujourd'hui au centre du plateau encore peu occupé depuis le démantélement de la Société métallurgique de Normandie. Eclairé chaque nuit, il est visible de loin, notamment depuis le viaduc de Calix. Cet élément phare qui symbolise l'identité ouvrière de Colombelles est probablement le monument le plus connu, à défaut d'être le plus apprécié, de la ville.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Nées dans la commune

  • Daniel Druda (né en 1939), footballeur, puis entraîneur.

[modifier] Liées à la commune

  • Michel Hidalgo (né en 1933), footballeur international, puis entraîneur national, qui débuta à l'US Normande. Le stade du Plateau, terrain du club situé sur le territoire de la commune, porte aujourd'hui son nom.

[modifier] Évènements

Depuis quatre ans, la municipalité a initié un festival sur le thème de la culture ouvrière, « les Germinales », qui a lieu au début du mois de mai et dont l’audience s’étend bien au-delà des limites communales.

[modifier] Notes et références

  1. Ce site a été découvert en 1996 suite à des fouilles archéologiques préliminaires à l'extension de la zone d'activités.
  2. Localisation sur wikimapia.
  3. L'ancienne église paroissiale de Colombelles est dédiée à Martin de Tours. Cette dédicace est souvent signe d'une très grande ancienneté.
  4. Recueil des actes de Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, concernant les provinces françaises et les affaires de France[(fr) texte intégral (page consultée le 23 mai 2008)]
  5. Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel : 1343-1468 : publiée avec notes et pièces diverses relatives au mont Saint-Michel et à la défense nationale en basse Normandie pendant l'occupation anglaise, Firmin Didot, Paris, 1879-1883 [(fr) texte intégral (page consultée le 23 mai 2008)]
  6. De nombreux graffitis représentant des bateaux sur les murs de la sacristie construite au XVIIIe dans l'église Saint-Martin témoigne encore de cette activité maritime.
  7. ab Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale - Colombelles », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
  8. Localisation sur wikimapia.
  9. Le quartier du Plateau est à cheval sur Colombelles, Mondeville et Giberville.
  10. En tout et pour tout, la Suéde offrit au Calvados 400 maisons dessinées par l'architecte Sven Ivar Lind ; Colombelles est l'une des dix communes qui bénéficia de ces "Suédoises".
  11. Ouest-France, édition Calvados, n°19315 du lundi 17 mars 2008
  12. Colombelles sur le site de l'Insee
  13. Sont protégés l'église en totalité, le clocher en totalité, les façades et les toitures de la bibliothèque, ainsi que l’enclos paroissial en totalité. Source : ministère de la Culture.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

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